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"Antigone", de Sophocle. Par le "Théâtre de la Mouvance". (Avignon, 25-07-2012, 18h30) **


C'est bien à la "Fabrik' Théâtre"
Que se joue l'antique théâtre.
S'y révèlent les caractères
Avec finesse et grand mystère.

Des hakamas noirs sur tuniques rouges,
Évoluant sur la terre qui bouge
Au gré des longs combats fratricides
Laissent dans le cœur un goût acide.

Des chœurs aux masques doubles
Qui, dansant, se dédoublent,
Sèment dans les âmes le trouble
Qui ôte à jamais le repos.

Chorégraphies inspirées d'arts martiaux
Qui mettent les hommes au rang de bestiaux.
Minutie de l'expression corporelle
Servant la magnifique gestuelle.

C'est beau et émouvant,
Profond et attachant.
Une version solennelle
Qui rend Sophocle éternel.

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"Flores de Lorca", de Federico Garcia Lorca. Par Léa Chaussavoine. (Avignon, 10-07-2012, 15h30) *


"L'AJMI - La Manutention",
Manie, avec précaution,
Naissance et douleur d'essor,
Enfance et douleur de mort.

C'est, de la terre aride,
Sèche, pleine de rides,
Que les fleurs de Lorca,
Rouge sang sur fond noir,
Quêtent un peu d'espoir
Avant de mourir, là.

Poésie qui se dévoile
Quand le vent lève le voile
Des sentiments qu'on remballe
Et cache dans une malle.

Elle danse son sort
Et balance son corps,
Gracieusement se tord
Dans un dernier effort.

Mi - espagnols, mi - français,
Ces beaux textes ne cessaient
D'évoquer la liberté
Blessée de moralité
En cours de mortalité.

Lune et enfant aux yeux clos
Vagabondent sur les eaux
De subtile découverte
Où la porte reste ouverte.

La langue chante à nos oreilles
Un déchirant cri sans pareil.
Lorca recèle des merveilles
A lire en langue originelle.

Colliers de mots de carnaval
Poussés à travers le mistral,
Ces expressions de pur cristal
Résonnent en armes fatales.

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"Le Classyco ! Show" de Felko, avec Jérémy Bourge au piano. (Avignon, 09-07-2012, 24h00) * (Désirs de spectacles+Avignon 2012)


Minuit, à "La Salamandre",
On vient juste de comprendre
Que ce spectacle intimiste
Fait décoller de la piste.

Récital piano et voix
Qui est loin de laisser coi
Le public qui participe.
Felko en fait un principe.

Accompagné d'un pianiste
Au bon frappé, on assiste
Aux numéros d'un artiste
Très complet et qui insiste

Sur le jazz qui par lui existe
Dans un répertoire varié.
Piano, chant, danses et claquettes
Sont à l'honneur et à la fête.

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"Fabula Buffa", d'après " Mystère Bouffe" de Dario Fo. Par "Le Teatro Picaro". (Avignon, 09-07-2012, 20h20) *


Ce soir, le "Théâtre Buffon"
Accueille deux joyeux bouffons
De la Commedia dell'Arte,
En italien et en français.

Ils étaient à "L’Épée de Bois"
Où ils ont fait feu de tout bois
Et c'est sur les planches d'Avignon
Que se fourvoient ces maquignons.

Ces jongleurs d'espoir
Face à leurs miroirs
Nous en font accroire
Avec leurs déboires.

Leur langage universel
Composé de gestuelle
Se veut satire sociale
Dans une version fatale.

"Comédie tragique et grotesque"
Dans la tradition du burlesque
Où ils revisitent l'Histoire
Saupoudrée d'ingrédients de foire,
Rejouant la vie dans l'effort,
Dénouant les fils de la mort.

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"Imagine-toi", un clown mime show de Julien Cottereau. (Avignon, 09-07-2012, 18h40) * (Désirs de spectacles+Avignon 2012)


Au "Théâtre Buffon",
Encore un clown bouffon
Qui nous parle des yeux
Avec un air radieux.

Quand le mime est roi,
"Imagine-toi"
Un univers bruissant
De sons intéressants.

Magique bruiteur qui, sans parole et sans trêve,
Sous forme de mimes, nous raconte ses rêves.
Il anime notre imaginaire,
Le rendant flamboyant de colère
Quand l'antre des fauves se libère
Et qu'on croit les voir surgir des airs.
Mais sur le plateau c'est le désert ...
Un noir déchiré par les lumières
Qui explosent les murs découverts.
Notre esprit est alors recouvert
De ses nombreux fantasmes divers
Et l'on s'imagine changer d'ère.

Quand la jungle le fait baver,
Ses pantomimes font rêver.
Ses bagarres sont légendaires
Et le propulsent dans les airs.

D'un rien il fait tout exister.
On se prend à participer
A son univers déjanté
Qu'il s'empresse de nous prêter.

A ses folies il fait goûter,
On rit sans être dégoûté
Puisque tout est imaginé.
Sans un mot, l'atmosphère est née !

Musique et bruitages buccaux
S'échappent de son monde clos
Et se répandent en écho.
Quel clown, ce Julien Cottereau !

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"Les Misérables", Théâtre musical. D'après Victor Hugo. (Avignon, 09-07-2012, 16h55) ** (Désirs de spectacles+Avignon 2012)


Au "Théâtre Buffon",
Faites place aux Bouffons
Qui s'emparent d'Hugo
Et de ses jolis mots.

La "Marche implacable des sociétés humaines"
Fait redécouvrir un monde pas très amène.
On y côtoie la noire misère et la souffrance
Qui s’expriment avec passion et éloquence.

Un Jean Valjean
Très émouvant,
Très éprouvant.
Un coup de vent

Qui dépoussière,
Sort des ornières
De la rivière
Les pauvres gens.

De jolis airs
Bien entraînants
Pour balayer
Fausses idées.

Une comédie musicale
Suffisamment originale
Pour mettre en valeur la conscience
Et rendre l'honneur à l'enfance.

Pour sauver Cosette
D'affreux malhonnêtes,
Jean Valjean, l'honnête,
A payer, s'apprête.

Des coupes et des raccourcis,
Pour chanter des morceaux choisis,
Relater les scènes inouïes
Que la musique a éblouies.

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"Prosper et George", de Gérard Savoisien. Avec Miren Pradier et Christophe de Mareuil. (Avignon, 09-07-2012, 15h15) ***


Au "Théâtre Buffon",
Les amours se défont,
Mais servent de prétexte
A l'écrit de beaux textes.

La pièce est si bien faite,
Les répliques s'y prêtent,
Qu'on la croirait formée
Par Sand et Mérimée.

Tout les oppose,
Même leur prose.
Lutte intestine,
Phrases divines.

Passion dévastatrice
Qui bouleverse l'actrice.
Ils s'enivrent de mots
Qu'ils figent en émaux.

Quand ils s'affrontent
Sans nulle honte,
C'est au papier qu'ils livrent
La vie qui les délivre.

Dans une magnifique joute oratoire,
Ils expriment leurs pensées libératoires.
George : "Je dois écrire pour être libre"
Et elle doit être libre pour écrire.

Duo fort bien interprété
"Avec flamme et simplicité",
Mais, luttant à armes égales,
Leur amour leur sera fatal.

Si "déjà une femme écrivain fait jaser"...
C'est bien sous les quolibets qu'elle est écrasée.
Relever la tête et s'habiller en garçonne,
Cela perturbe les hommes et les désarçonne.

"C'est la première fois que je rencontre
"une femme que je ne domine pas."
Elle : "Ma vie n'est faite que de déchirures."
Lui : "La mienne n'est faite que de malentendus."
Elle : "A travers toi, je me suis mise à m'aimer."
Lui : "Il te manque d'aimer la vie plus que les mots."

Leur "passion dévorante"
Fit une prose ardente.
Superbement écrit
A travers pleurs et cris.

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"Une Vie sur Mesure", performance théâtro-musicale de et par Cédric Chapuis. (Avignon, 08-07-2012, 21h45) **** (Désirs de spectacles+Avignon 2012)


Au "Théâtre du Chêne Noir"
D'Avignon, tombent chaque soir
De très belles notes d'espoir
Pour conter une grande histoire
Où naïveté désarmante
Rime avec œuvre très touchante.

A la lueur de sa mémoire,
Sur les chapeaux de roue, démarre
Un rêve d'amour en fanfare
Qui séduit et émeut dare-dare.

Il a le rythme dans la peau.
Superbe leçon de tempo
Qui nous va jusqu'au fond des os,
S'incrustant dans notre cerveau.

Par lui, la musique expliquée,
A cessé d'être compliquée
Et l'on a enfin deviné
Ce qui le pousse à se ruiner.

Il nous fait partir en voyage
Le long de très lointains rivages.
Les sons ne sont plus si sauvages
Quand on apprivoise l'usage.

Dans un solo de batterie
Qui le met soudain en furie,
Jouant des mesures en folie,
Il nous fait partager ses envies

Qu'il a accompagnées d'un texte
Qui sert de superbe prétexte
A la déclaration d'amour
A sa batterie de toujours.

"Tic et Toum ...
Un truc génial avec la batterie,
c'est qu'on n'a pas besoin
d'un instrument pour en jouer ..."

"Pourquoi jouer tant de notes alors
qu'il suffit de jouer les plus belles."
"L'équilibre des sons, tout
doit être parfaitement harmonieux."
"Plus qu'un rêve, c'était un fantasme !"

Un univers psychédélique
Où le règne de la musique
Allie au côté sympathique
L'enivrant plaisir du public.

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"L.O.V.E. ... A Nat King Cole Tribute" (Avignon, 08-07-2012, 19h10) ** (Désirs de spectacles + Avignon 2012)


L'hommage à Nat King Cole,
Orchestré par "Sunny Side Quartet", très drôle,
Venu du vieux continent,
Est habilement rendu ...

Au "Théâtre du Cabestan".

Naviguant dans le bain,
Années Trente du
Tout Américain,

King Cole, roi
Inoubliable du jazz est célébré.
No, "No french in my show !" s'est écriée
Gentiment la

Chanteuse qui a
Obligé ses musiciens à
L'abandon de leur langue maternelle
En traduisant l'immortel

Trenet sans l'ombre d'un remords.
Rétrospective qui n'a qu'un tort,
Illustrer trop brièvement la
Belle époque un rien
Ubuesque, réjouissante,
Terriblement excitante.
Eternité mythique du jazz, quand tu nous tiens ...

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"Affreux, sales et gentils", d'après Guillaume Guéraud. Par "La Petite Compagnie". (08-07-2012, 17h35) ** ( Avignon 2012 + Envie de théâtre)


"Théâtre Essaïon" ou bien "Cabestan",
Ils sont partout "Affreux, sales et gentils".
Deux enfants s'apprennent à passer du temps,
S'entraînent à revoir la vie autrement.

C'est lorsqu'il est kidnappé
Qu'il connaît la liberté.
Il s'exerce à s'amuser,
Sans jeux à utiliser.

Sans se laisser abuser,
Sans jouets pour diviser,
Ils vont enfin deviser
Et resteront médusés.

"J'ai pas de console,
J'ai ma tête", dit-elle.
"Mauvais perdant,
Tu vas manger toutes tes dents."

Joli spectacle qui fait réfléchir.
Sauront-ils quelques adultes infléchir ?
Le discours des enfants peut-il fléchir
Le cœur des parents qu'il faut attendrir ...

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Bernard Azimuth passe "A Table !" (Avignon, 08-07-2012, 15h40) *


Au "Théâtre Le Cabestan",
Il nous parle, tambour battant,
De sa longue vie trépassée,
Décousue, surtout insensée.

"Les temps du passé",
L'étendue passée ...
Il s'étend sur la langue
Et ses jolies finesses.

C'est alors qu'il s'empresse
Dans un rapide big bang
De manier avec adresse
Des mots qui soudain agressent.

Quand un Bernard Azimuth
S'égare tous azimuts
Dans une vie familiale
Qu'il décrit comme infernale,

On est un peu affolé
D'entendre ses envolées
Qui nous submergent à fond
Et tous les récits défont.

Il réécrit les contes
En réglant tous les comptes
De sa lointaine enfance
Qui a manqué de chance.

Joué à cent à l'heure,
One man show, avec heurts,
Qui part au quart de tour
Évoquer, avec humour,
D'un homme le parcours.

Traits parfois un peu lourds,
Mais ça vaut le détour.
Un essai concluant
Pour un délit flagrant.
Un délire cinglant
Où il voit tout en grand.

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"Maudit Karma", d'après David Safier. Adaptation et jeu Trinidad. (Avignon, 08-07-2012, 13h50) **


Au "Théâtre Le Cabestan",
Elle perd la notion du temps,
Enfilant le cardigan
De justes pensées sans gants.

Elle jouxte bout à bout
Ce qui ne tient pas debout,
Le comique est donc venu
De ce qui est imprévu.

Sa parfaite élocution
Provoque l'admiration
Et son jeu très naturel
Déboute le maternel.

Déroute des préjugés
Qu'elle a si bien décoiffés.
A consommer, sans juger
Cette "Kim Lange" assoiffée.

C'est sur un petit nuage
Que se font tous les passages
De la vie à trépas
De ce "Maudit Karma"

Au talent déjanté
Qui nous a enchantés.
Un rafraîchissement
Qui fait grincer des dents.

Quand vient le nirvana, "s'il avait eu des doutes,
Il n'avait plus que des certitudes", sans doute.
"Avec elle, je peux vivre dans l'avenir",
Mais "avec toi, seulement dans le souvenir".

Comment remonter le cours de sa destinée,
Afin de la maîtriser et se dominer.
Car, si "toi seule est responsable de ta vie",
Le spectacle de Trinidad nous fait envie.

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"Pourquoi j'ai mangé mon père", d'après Roy Lewis. Adaptation et jeu Damien Ricour. (Avignon, 08-07-2012, 12h00) *


A "La Condition des Soies",
Cela va vraiment de soi,
"Pourquoi j'ai mangé mon père"
Prend alors tous ses repères.

Entre pantomime et palabres,
A l'âge où l'homme devient glabre,
Du tréfonds de la préhistoire
Vient la "transmission du savoir".

Entre bruitages labiaux
Imitant tous les bestiaux
Et invention de la poudre
Sur méditation de foudre,

L'évolution du foyer,
Avec maîtrise du feu,
Entre soudain en jeu
Pour pouvoir se choyer.

Le langage articulé
Finalement installé,
L'aliénation familiale
Est désormais intégrale.

Le bon déroulement descriptif
De cette prestation sympathique,
Asséné avec aménité,
Nous raconte comment pavoiser.

Un raccourci significatif
D'un joyeux "récit initiatique"
Qui résume bien l'humanité
Quand on parvient à l'apprivoiser.

Quand il s'agit de "tuer le père",
Pour, de l'obscurantisme s'extraire,
La Génération de 1898, littéraires
Espagnols et Kafka avaient déjà su nous plaire.

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"Louise Michel, écrits et cris". Adaptation et mise en scène Marie Ruggeri. Création musicale Christian Belhomme. (18-03-2012, 18h00) *** (Envie de théâtre et Avignon 2012)


Au voûté théâtre "Essaïon",
Envoûtés par ses réflexions,
Au récit de ses réunions,
L'égalité, nous essayons.
Mille huit cent trente, naissance de Louise,
"Bâtarde issue du peuple" et de la mouise.

Louise Michel,
La rebelle,
N'a ni la langue dans sa poche,
Et c'est bien ça qu'on lui reproche,
Ni un "fil à la patte"
Et ça, ça les épate.

Au club de La Révolution,
Elle fait grande sensation.
Assoiffée de "science et de liberté"
Elle défend faibles et opprimés,

Refuse que la femme
Soit une friandise
Ou une "marchandise"
Qu'on maltraite et affame.

En soutenant La Commune
Par des actions peu communes,
Elle se fait un vrai nom,
Criant : "Je ne suis qu'un NON".

La Nouvelle Calédonie,
Ce n'est pas une colonie
De vacances,
Où l'on danse,
Mais un lieu où, au terme d'un séjour,
On parvient vite "au terme de ses jours".

Parler d'émancipation aux Canaques,
Pourrait leur redonner courage et gnaque.
Affublés des lambeaux du drapeau rouge,
Ils chercheraient la liberté qui bouge.

Louise a connu la prison
Pour de sociales raisons,
"Artiste révolutionnaire",
C'est bien pour cela qu'on l'enferre.

La militante est blessée,
Des balles l'ont transpercée,
Mais elle poursuit sa lutte,
Tentant d'atteindre son but.

Par-delà sa solitude,
Son combat fut long et rude.
D'avoir été, Louise Michel
Nous a rendu la vie ... belle !

Cet été, à Avignon,
Elle y sera pour de bon
Et c'est sa "détresse infinie"
Que ses écrits ont réunie.

"Je ne suis pas ce qu'on murmure
"Aux enfants de la bourgeoisie,
"Je ne suis pas morceaux choisis,
" ni théorie.
"Je n'ai pas de fil à la patte,
"Je ne suis pas rouge écarlate,
"Je ne suis qu'un cri,
"De ces cris-là qu'on interdit,
"Un cri de défense,
"Un cri qu'on pousse à la folie".

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"Une envie de tuer sur le bout de la langue", de Xavier Durringer. Par la "Compagnie Les chiens de paille". (17-11-2011, 19h00) * (Envie de théâtre et Avignon 2011)


"Théâtre de Ménilmontant",
Ils attendent, prennent leur temps.
Attention, il faut bien s'asseoir,
La haine, on a peine à la croire.

Deux mille onze en Avignon,
Ils y étaient à l' "Essaïon".
Une ambiance psychédélique
D'une intensité dramatique

A faire bondir tous déclics
Et l'horreur que cela implique.
Longtemps on reste à méditer
Désespoir et atrocité.

Devant une boîte de nuit,
C'est là que coule leur ennui.
Un tableau amer de leur vie,
Que l'auteur ici nous décrit.

Par désœuvrement, sans espoir,
Par écœurement, des histoires
Ils cherchent le samedi soir,
Dès que leur bande broie du noir.

C'est un univers assez noir
Qui montre de façon notoire
Que des femmes en grand désespoir
Sont la proie de vils vicelards.

Dénonciation de la violence ?
Rompre ... ou rompre le silence ?
Ces tractations sur le trottoir
N'apportent que bien des déboires.

Ce qu'ils nous laissent surtout voir
Est l'irrespect envers les femmes
Dont ils détournent jusqu'à l'âme
Et qui leur servent d'abreuvoir.

C'est une vision bien cruelle,
Somme toute, assez réelle,
Sur un terrain conflictuel
Où chacun se brise les ailes.

C'est à l'aide de mots bien crus,
Par des expressions du vécu,
Qu'on pénètre à fond leur mal-être
Et qu'on a l'impression d'y être.

L'écrivain ne fait que dépeindre
Des circonstances qu'il a vues
Et propos qu'il a entendus,
Ces situations sont à plaindre.

Tous ces faits, plus vrais que nature,
Par la tension de l'écriture,
Présentent de pauvres parjures
Qui boivent, survivent et jurent.

Un spectacle à glacer le dos,
Qui nous mortifie jusqu'aux os,
Mais chaleureusement joué,
Superbement interprété.

Excellente analyse de la société,
Dans une ambiance hallucinante et hébétée.
Un texte qui oscille entre vie et linceul,
"Comment on fait pour partir quand on est tout seul ?"

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L'Entêtement, de Rafael Spregelburd, mise en scène Elise Vigier et Marcial Di Fonzo Bo (14-11-2011) **

"Théâtre Gérard Philipe",
C'est les mots que l'on pipe.
A force de tressauter,
Ils vont tout faire sauter.

Dans un ensemble somptueux,
Aux mécanismes astucieux,
Cet immense plateau tournant
Recèle des décors changeants.

Un énorme pamphlet
Servi comme un soufflet
Par une mise en scène imaginative
Et une scénographie bien explosive.

Ecriture inventive,
Et aussi abrasive,
D'une infinie richesse,
Qui les idées transgresse.

L'auteur n'épargne rien ni personne
Et les comédiens, à fond, se donnent
Pour défendre ces écrits puissants,
Profonds, passionnants et foisonnants.

Dans ce texte brillant,
Subtil et enivrant,
Pas de place aux temps morts,
A l'hameçon on mord.

Leur gestuelle frénétique
Fait vivre des moments épiques.
Ce moyen de communication
S'ajoutant aux différents langages,
Paradoxes d'incompréhension,
Peut engendrer d'atroces carnages.

Mars 1939,
Peut-on espérer du neuf ?
En Espagne, à Valence,
Les idées deviennent denses.

Et c'est sans complaisance
Que les armes en cadence
Entrent bien dans la danse,
Mutilant le silence.

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Je me sers d'animaux pour instruire les hommes, spectacle en musique autour des Fables de La Fontaine, (13-11-2011) * (et Avignon 2011)

Au "Théâtre Douze", ils se déchaînent
Pour se débarrasser de leurs chaînes,
En invitant Jean de La Fontaine
Dont ils ont extrait une dizaine
De fables, contes et menues scènes.

La "Compagnie Aigle de Sable"
Nous présente de belles fables
Qu'elle conte d'un air affable
Afin de nous rendre aimables.

Au son de la harpe qui tempère
Les ardeurs de ceux qui vocifèrent,
Faut-il que la servante obtempère
Pour servir son maître si prospère ?

Les animaux feront la leçon
Et montreront à tous, pour de bon,
"Qu'il ne faut se fier à personne"
Pour ne pas être dupe qu'on sonne.

S'il a pu "instruire les hommes",
C'est ce que nous verrons en somme.
Et ces animaux que l'on nomme
Pourraient bien valoir tous les hommes.

Et au grand règne de l'illusion,
Ne ménageons pas les allusions.
Un trio de trublions
Invite à la rébellion.

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Synapses, aux frontières de l'impossible, influence-calculs-lecture de pensées. Par Viktor Vincent (12-11-2011) *** (Désirs de spectacles et Avignon 2011)


Au "Théâtre Trévise"
Souffle une forte bise
Qui monte et puis qui brise
Les portes du réel.

Est-ce surnaturel
Que ce grand potentiel
A découvrir un ciel
Eclairé d'irréel ?

Par d'habiles mystères,
Pouvoirs de suggestion,
Puis beaucoup d'illusion
Et de persuasion,

Il découvre sur terre
Qu'avec d'autres façons,
De la concentration
Et de l'observation,

Il peut influencer
Nos choix et nos pensées.
On ne peut résister
A cette volonté.

Il devance nos attitudes
Avec calme et sérénité,
Car il possède l'aptitude
A tous nous envoûter.

On y prend vite goût
Et l'on sort enchanté
Et métamorphosé,
Séduit par-dessus tout.

Dangereux mentaliste
Qui voit en nous des pistes
A gravir en cycliste,
Tel un équilibriste.

Bon gros nounours,
Garçon de courses,
Lancé aux trousses
Sans nulle frousse,

Cet "Attila"
Passe par là.
C'est le bon choix
Et l'on y croit.

Il dit : "Notre liberté n'est qu'une illusion",
Tout au long du spectacle il y fait allusion.
Car ce sont bien les images subliminales
Qui produisent ce bel effet phénoménal.

Objets de son étude,
On traverse en absurde
Son esprit très logique
Qui tout le temps s'applique.

Son extrême rapidité
A deviner et calculer
Dévoile notre intimité
Et, en nous, fait tout basculer.

Aux frontières de l'étrange
Rien ne lui est impossible,
Puis, quand rien ne le dérange,
Il reste alors impassible.

Spectacle surprenant,
Vivant et haletant.
On en ressort content,
Heureux de ce bon temps.

Subjugués par tant de prouesses,
Car il tient vraiment ses promesses,
C'est à Avignon, au "Palace",
Que Viktor Vincent a sa place.

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"Virtuoses de l’Etrange", dans le cadre du sixième festival magique du Trévise (01-10-2011) ** (Désirs de spectacles et Avignon 2011)


C'est au "Palace"
Qu'on se délasse.
Au "Palais-Royal",
C'est Monsieur Loyal.
A "La Luna",
C'est mieux que ça.

C'est au "Trévise"
Qu'on se ravise
Et que l'on vise
A satisfaire
Tout le public
Et à lui plaire
En un déclic.
C'est électrique
Et puis comique.

Vive Julie,
Pleine de vie !
Jongleuse de chapeaux
Faisant son numéro
Sympa et rigolo,
Incluant du clownesque
Pour le côté burlesque.

Aussi Yukki,
Toujours ravi !
Des accessoires en furie
Pour décrire un monde en folie.
Jeune lanceur de diabolo
Qui manipule, avec brio
Et hardiesse, les deux yoyos
Qui cerclent l'atmosphère, très haut.

Incroyable Rémi Larrousse
Qui a plus d'un tour dans sa trousse !
Larrousse ? Il connaît tous les mots du dictionnaire
Et avec foi les fait valser sur tous les airs.
Il aspire, lettre après lettre, les inspirations
Du public, les mêle, les entremêle.
Les lettres surgissent, bondissent,
S'échappent de l'assistance,
Comme extirpées du fond de notre âme
Pour former le mot attendu avec flamme.

Enfin Djoé ...
Et ses idées !
Le bonimenteur,
Assez bon hâbleur
Et plutôt farceur,
Étale sa science
En des conférences.
L'art ou bien cochon,
Tout sujet est bon
Pour la dérision.

Benoît et Angélique,
Fameux couple de mimes,
Dans un irrésistible
Concours de danse
Sans défaillance,
Mais compétence.
Un moment idyllique !
Un petit bijou d'ingéniosité,
Jubilatoire et plein d'humanité.

Ensorcelant Rémi Larrousse
Dont les piques donnent la frousse.
Pour lui, les pages n'ont plus de secret.
Écrites ou redevenues blanches,
Elles se tournent avec respect.
Dans le vif du sujet, elles tranchent.

Puis Maria,
Hou là là !
Hulla hop
Qui galope.
Les magiques cerceaux,
Un numéro très beau
Nous emmène aussitôt
Dans un univers aux
Féeriques anneaux.

Tous ces "Virtuoses de l'Etrange"
N'ont pas fini de nous étonner
Car, à chaque séance, les artistes changent
Afin de mieux nous impressionner.
C'est ainsi, par de savants mélanges,
Qu'ils parviennent à nous bien berner.
Comme de véritables archanges,
Ils font tout pour nous illusionner.

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Proudhon modèle ... Courbet, de Jean Pétrement (25-09-2011) ** (et Avignon 2011, Espace Roseau)


"A La Folie Théâtre", théâtre de folie,
Se découvrir Femme, serait-ce une folie ?
Anarchie, rêves, trêves et philosophie,
Quatre personnages vont combler leurs envies.

"Arrête de bouger,
J'peux plus travailler",
Crie le peintre Courbet
A son modèle sujet.

Gustave qui se courbait sur la luxure
"Est un homme en accord avec sa nature",
Ne considérant la femme, son modèle,
Que comme un objet, se devant d'être belle.

Jenny : "Vous croyez qu'il peut y avoir
Des droits pour l'un, qui ne soient pas
Des droits pour l'autre ?"
Courbet : "Mais que veux-tu à la fin ?"
Jenny : "Obtenir l'affranchissement
Civil des femmes !"

Proudhon : "La femme n'est pas seulement
Autre que l'homme, elle est moindre, son
Sexe constitue une faculté en moins. Là où
La virilité manque, le sujet est incomplet."

Jenny : "Ah ! Excusez-moi de vous interrompre,
Messieurs, mais vos intelligences viriles,
Entières pour tout ce qui a trait à l'homme,
Sont comme châtrées dès qu'il s'agit de la
Femme. Cerveaux hermaphrodites ... !"

Proudhon : "La femme n'est pas ma moitié.
Je suis la tête, elle est le cœur. Je l'aime
Comme on aimerait sa jambe ou sa poitrine.
C'est une portion de moi."

Hypocrisie et moralisme,
Politique et aussi mutisme,
Mégalomanie
Et misogynie,
Qui fera le tri ?
Parmi tant de mépris ?
Et, surtout, à quel prix ?

Courbet, Proudhon,
Haussent le ton.
Duo explosif
Qui s'affronte à vif,
Se défiant sans cesse.
Sans aucune caresse
A travers le langage,
Toujours ils s'agressent.
Et, c'est sans ambages
Qu'ils exposent à leur avantage
Leurs idées et choix décisifs.

C'est par leurs propos subversifs
Qu'ils échangent leurs réflexions,
En abordant, avec passion,
Grand nombre de sujets de fond.

"Manifeste du réalisme",
Pureté et idéalisme,
Mais, pour "faire de l'art vivant",
Il lui faut être un bon vivant.

Truculent à souhait,
Et tout serait parfait
Si leur idéalisme
Était vraiment civisme.

Excellemment interprété.
Une peinture haute en couleurs
Qui retrace toute l'ardeur
De leur conflit de liberté.

Mais, "à la liberté des femmes",
Y pensent-ils tous ces infâmes ?
Jovialité jusque dans l'âme,
Égalité, "jamais" ... Mesdames !

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"Roméo et Juliette", de Shakespeare. Adaptation Cécile Leterme. Comédiens et musiciens de "La Compagnie Le Vélo Volé" (08-11-2011) *


Au "Théâtre du Lucernaire",
La haine déchire les airs,
Réduit l'amour à un désert.
Version rajeunie qu'on y sert,
Un brin réactualisée,
Rafraîchie et dépoussiérée.

"Roméo et Juliette",
Une rencontre de fête
Qui leur tourne la tête,
Un amour de défaite
Entre haine et conquête.

"Roméo ... et Juliette"
Sur une escarpolette
En guise de balcon,
On y croit pour de bon
Et on part en goguette.

Un début cadencé,
En noir et blanc dansé.
Précieux coups de chapeaux
Pour des moments très beaux.
Des chants, de la musique,
Une épopée pudique.

Des combats magistraux
Réglés de main de maître.
Précis corps à corps d'êtres
Se frottant aux arts martiaux,
S'affrontant au couteau.

Coups de poing et à mains nues,
Ils tombent souvent des nues.
Fauchés par les bâtons,
Boken d'aïkido,
Ils décrivent des ronds
A faire froid dans le dos.

"Roméo et Juliette",
Une bien triste quête,
Car quand l'amour nous guette,
Carcan ou serre-tête,
Sinistre ou d'opérette,
C'est quand même très chouette.

Rancunes immortelles
Rongeant le meilleur zèle,
Plombant leurs jeunes ailes.
Jeunes loups en querelles,
Fougueux sang qui ruisselle.
Expression corporelle
Intéressante et belle.


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"L'Apprentie sage-femme", d'après Karen Cushman (08-11-2011) **


"Théâtre Lucernaire",
Elle sort de l'enfer
Et "Salle Le Paradis",
Elle gagne son pari.

Nathalie Bécue
Nous sort du vécu.
Ce regard,
C'est "Cafard"
Qu'on la nomme.
C'est personne,
Car en somme
Elle assomme.
Vie de nonne,
Elle a faim
L'air de rien.

Un bout de pain,
Face au destin
Qu'elle prend en mains,
Mais ne sait rien.
Venue de rien,
N'espérant rien,
Apprenant tout,
Assumant tout,
Elle vient à bout
Du long chemin
Et ça, c'est bien.

Elle découvre la vie
Et aussi un nouveau monde.
Elle n'a plus qu'une envie,
Mettre les enfants au monde.

Elle découvre le rire
Après avoir vu le pire.
Elle saura s'affranchir
Et les obstacles franchir.

Née "graine de morveuse",
Bordée de "chiure" pouilleuse,
Ce "cafard de fumier",
Grandie à coups de pieds,
Ne sera plus honteuse
Face aux méthodes odieuses.
Brave sous le labeur
Qui ne lui fait pas peur,
Elle relève les défis
Qu'à son seul chat elle confie.

Fluidité, limpidité,
Simplicité et vérité,
Dix onces de sincérité
Et dix de sensibilité
Puis quelques soupçons de fierté
Font une potion de clarté.

Récit émouvant,
Jeu captivant
Pour évoquer les tourments
De cette pauvre enfant
Qui, pleine de malice,
Est devenue Alice.




"PSY cause(s)", de et avec Josiane Pinson (Avignon,30-07-2011,19h30) **


Au théâtre "L'Etincelle",
Elle fait des étincelles.

A une patiente qui veut mettre le feu,
Elle doit apporter réconfort entre deux
Rendez-vous où chaque vie, plus ou moins bancale,
Est prestement analysée par voie orale.

Elle décortique aussi les psychanalystes
Qui, perdus, finissent par être voyeuristes
Et, dépassés par un surplus de désespoir,
Sombrent à leur tour dans un très profond trou noir.

Elle affronte les souffrances et les faiblesses
Avec art et une impressionnante justesse
De ton qui nous permet d'entendre, et d'en rire,
Les graves situations évoquant le pire.

D'une voix envôutante,
Et même ensorcelante,
Elle aborde les situations les plus déroutantes
Et aussi celles totalement dégoûtantes.

C'est avec générosité qu'elle lamine
Ce qui sur son passage la gêne et la mine.
Avec humour, c'est une psy qui fait envie
De venir, dans son fauteuil, déballer sa vie.




"La Dame sanglante", de Giancarlo Ciarapica. Mise en scène François Bourcier. Par Antonia Malinova, Maud Imbert. (Avignon, 29-07-2011, 19h35) ***


Au théâtre de "L'Alibi",
Une Erzebeth de Bathory
N'a guère besoin d’alibi.
Naguère, des autres elle a ri,
Relevant le moindre défi.

La férocité du propos,
D'où se détache chaque mot,
Est merveilleusement servie
Par deux actrices de génie.

Dans cette sanglante version,
D'une folle imagination,
Mise en scène, sons et bruitages,
Musique entourant le tapage,
A l'unisson pour ce carnage,
Revenu d'à travers les âges.

Interprétation fascinante
De criminelles terrifiantes.
Elles exultent dans la torture
En infligeant des meurtrissures.
Âmes emplies de flétrissure
Que seule chaque mort rassure.
De sang frais, vivent ces ordures.
Mille victimes ... une imposture ?

Nécessaire était que cette macabre histoire
Fut sue, pour n'être plus auréolée de gloire.
Une scénographie grandiose
Pour des tueuses virtuoses.

Quand le crime se fait art,
Que cette horreur se fait tard,
On oublie l'esprit fêtard
Pour s'évanouir à l'écart
Et pour méditer sans regards.
On en sort l'esprit hagard.

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"Premier amour", de Samuel Beckett. Co-Réalisation Les Déchargeurs. (Avignon, 29-07-2011, 16h40) *


Au théâtre "Les 3 Soleils",
C'est là que l'amour s'émerveille,
Au pied de l'éternel sommeil
Qu'aucun souvenir ne réveille.

C'est de l'amour passion
Qu'il est ici question
De façon dérisoire
Et même illusoire.

Vision quelque peu sombre
D'un amour de pénombre
Qui se nourrit de l'ombre
Répandue sur les tombes.

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"La Part Egale", écriture et interprétation Chloé Martin. Mise en scène Anne Marcel. (Avignon, 29-07-2011, 11h00) *****


"Théâtre du Petit Louvre",
Un grand spectacle qui l'ouvre
Pour dénoncer les dérives
De ceux qui poussent à la dérive
Les femmes laissées sur l'autre rive.

Un déménagement qui déménage
Et décolle sur les chapeaux de roue.
Elle fait face à tout le surmenage,
Sort victorieuse de toute la boue.

C'est dans la "Salle Van Gogh"
Qu'elle nous dresse un tableau
Des mots plus ou moins égaux
Et où se perd notre égo.

En fendant tout grand la bogue
Des idées très comme il faut,
Elle serpille bien à chaud
Et démêle le vrai du faux.

Elle se joue des mots du dictionnaire
Dont elle analyse tous les travers.
Pour les faux-semblants elle s'est surpassée,
Ne ratant rien, ne laissant rien passer.

Elle tranche dans le vif
Des idées préconçues,
A grands coups de canif
Dans les idées reçues.

Par elle, les idées revues
Ne passent plus inaperçues.
S'opposant aux déconvenues
Qui pour certains tombent des nues,

Elle rend à la femme
Ses titres de noblesse,
Prouvant qu'avec hardiesse
On peut sauver son âme.

L'égalité des sexes,
Vécue et corrigée.
Un excellent prétexte
Pour ne rien négliger.

Avec beaucoup d'humour,
De talent et brio,
Ecriture d'amour
D'un texte vraiment beau.

Une œuvre intelligente,
Fine et très élégante,
Qui n'est jamais vulgaire
Et ne veut pas la guerre.

Percutante,
Bien pensante,
Mieux causante,
Mais disante.

C'est vivifiant
Et édifiant.
C'est un fortifiant
Que l'on prend confiant.

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"Le Monologue de La Femme rompue", de Simone de Beauvoir. Avec Fane Desrues. (Avignon, 28-07-2011, 18h45) **


"Théâtre La Luna",
La femme s'affirma.
Simone de Beauvoir
Réveille la mémoire
Endormie de notre conscience
Et libère les impatiences
A prendre son destin en mains,
Ouvrir le chemin vers demain.

C'est "La Femme rompue",
Brisée par son vécu,
Repliée sur elle-même,
Privée de ce qu'elle aime.

Son enfant enlevé,
Contre qui s'élever ?
La tête relevée,
Il faut continuer !

C'est sur la corde raide
Du grand manque d'entraide,
Qu'elle se sent glisser
Vers un néant lissé.

Mais elle "rêve grand"
Avec son jeu prenant.
De la vie, "elle a marre",
Cherche un autre regard.

"Ma fille à moi est morte,
Et on m'a volé mon fils !"
Les sentiments l'emportent,
Au-delà des sévices.

"Enfermée, claquemurée",
Çà ne peut plus durer.
"J'étais faite pour une autre planète,
Je me suis trompée de destination."

Interprétation criante de vérité,
Tout en finesse, emplie de sincérité.
De la hardiesse et de la sensibilité.
Une grande force, à nous faire méditer.

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"Barricades", d'Alain Guyard, par "La Compagnie des Barriques". Mise en scène de François Bourcier. (Avignon, 28-07-2011, 12h30) *


"Théâtre de L'Esperluette",
On quitte les jolies bluettes
Pour s'en aller faire la fête,
Avec ou sans les grosses têtes,
Mais surtout sans prise de tête.

Tout autour de ces "Barricades"
Contournées à la rigolade,
Ils refont "Hair"
Sur tous les airs.
Ils tournent tout en dérision,
Avec ou cent bonnes raisons.

Une version haute en couleurs,
Qui va leurs corps peinturlurer
Et leurs vêtements barioler,
Pour l'Histoire transfigurer.
Ils chahutent bien des valeurs ...

Voir ainsi les révolutions,
Et leurs moindres déclarations,
Vécues avec grande passion,
Nous apporte un petit frisson.

Une mise en scène burlesque
Qui touche parfois au grotesque,
A pris un parti-pris extrême
De "folie furieuse" suprême
Pour aborder les vrais problèmes.

Réflexions à partir de textes
Utilisés comme prétextes.
Sortir de l'apathie nos sexes
Et qu'ils retrouvent leurs réflexes.

Entre le tragique
Et aussi le comique,
On en perd son latin
Pour hurler au "Quartier Latin"
Des chansons venues des Anciens.

Malgré quelques outrances,
On entre vite en transes.
Spectacle à mettre à mort le cafard
Pour que ressurgisse un peu d'espoir.

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"Quand Même !", (Devise de Sarah Bernhardt) (Avignon, 28-07-2011,11h00) *


C'est bien à "La Fabrik"
Que le monde on fabrique.
Sur une peinture de Courbet,
L'homme, vers l’œuvre, les yeux courbait.

"L'Origine du monde"
Qui, sur la scène gronde,
De trouvailles abonde
Pour refaire le monde.

Dans une version clownesque,
Où l'on tourne en dérision
Les pseudo-idées freudiennes
Sur une absence de sexe
Pour une petite fille,
C'est fini le romanesque
Et ses drôles de chansons.
Voilà les idées qui viennent
D'une recherche de prétexte
A combler ce manque de quille.

Affublées de costumes de filles
Sortis tout droit des B.D.
Scotchés sur des panneaux
A détacher de bas en haut.
C'est un bien joli procédé
Qui, la silhouette maquille.

De "Martine" à "Tom Tom et Nana",
Elles nous racontent les nanas.
En passant par Claire Brétécher,
Avec insistance, ébrécher
La bonne conscience des Humains
Qui permet que les Femmes soient Rien !

Un manque de tri dans ce fatras,
Elles ont puisé dans tous les cabas.
A trop vouloir faire de l’exhaustif,
Cela en devient vite poussif.

En voulant faire du féminisme,
Elles jouent trop le jeu du machisme.
Dans leur ivresse de réalisme,
Elles ont fait un peu de simplisme.

C'est à l'aide de documentaires
A dégoûter de la vie sur terre,
Filmés sur un écran qu'on éclaire
Et de voix off en surnuméraire,
Qu'un monde elles veulent refaire.

A trop jouer sur la femme-objet,
On pourrait en faire le rejet.
Je crains que les femmes elles ne desservent
Plutôt qu'en tous points elles ne les servent.

On apprécie "quand même" le côté clownesque
Qui fait passer, "quand même", la pilule ou presque.
Heureusement "Quand même !"
Qu'on peut dire Quand ... m'aime ?

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"Cabaret Tabou", théâtre musical (Avignon, 27-07-2011, 20h30) *


Théâtre "L'Albatros",
Ils balancent la sauce,
Sauce de Boris Vian
Pour "programme chantant
Et (surtout) distrayant."

Au "Cabaret Tabou",
S'invitent les zazous,
Entre ancien jazz et swing,
Comme dans un dancing.

Souvenir de ce temps,
Un spectacle sanglant.
Hommage à Boris Vian,
Un spectacle cinglant,
A l'humour percutant.

Accordéon,
Accordez donc ...
Clarinette en fête,
C'est très chouette en fait !
Puis contrebasse, harmonica,
Pour oublier tous vos tracas.

Alto, saxo et compagnie,
Heureux de nous donner l'envie
De venir oublier nos ennuis,
D'écarter pour un soir nos soucis.

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"Elle était une fois ...", conte musical d'Anne Baquet, soprano. Damien Nédonchelle, piano. (Avignon, 27-07-2011, 19h15) **


C'est au "Théâtre du Balcon"
Que montent de bien jolis sons.
Dans sa nouvelle création,
De bien jolies imitations.

Anne Baquet
Met le paquet
Pour nous conter
Airs enchantés.
Accordéon,
Jolis flons-flons,
Et soprano
Pour un piano.

Comédie musicale
Et aussi théâtrale,
Pour une cantatrice,
Aussi très bonne actrice.
Son grand jeu nous régale,
Humour phénoménal.
Elle est vraiment géniale !

Un talent de comique !
Elle n'est jamais statique
Et toutes ses répliques,
A tous sujets, s'appliquent.

Attachante
Et touchante,
Elle est irrésistible,
Totalement crédible,
Parfaitement audible
Et fait sauter les fusibles.
A tout public, accessible.

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"Métronome", par "Les Cinq de cœur". (Avignon, 27-07-2011, 17h30) **


C'est au "Théâtre du Balcon"
Qu'ils décollent le mur du son.
C'est maintenant, à Avignon,
Qu'ils s'éclatent sur leurs chansons.

C'est "Station Bastille, au métro,
Qu'ils attaquent le "Boléro"
Et, A Capela, les solos,
Interprétés avec brio.
Un ténor et deux sopranos,
Pour de magnifiques trios,
Alto, baryton, pour duos,
En un mélange de tempos.

La mise en scène des tableaux
Est bien faite, sans rien de trop.
Ils déposent leur lourd fardeau
Pensé sur le quai du métro.
Subtiles jeux sur vidéo,
Humour servi sur un plateau.
Faire de bien jolies photos,
En regardant leurs numéros,
Ne serait vraiment pas de trop.

Une comédie musicale
Très bien conçue et pas banale.
Une jolie scénographie
Qui ne fait vraiment pas un pli.

Ils épluchent le répertoire
Qu'ils moulinent à la passoire,
Décortiquent le réservoir
Des chansons où l'on voit tout noir
Et des refrains tout pleins d'espoir.

Ils en font un bel assemblage,
Inattendu et perméable
Aux sentiments, idées louables
Exploitées de manière aimable.

"Métronome"
Autonome
Métropole
Jusqu'au pôle
Métropolitain
Très loin du train-train.

A cinq, ils font un tabac,
Et tout est A Capela.
Ils sont partout à la fois,
Avec d'agréables voix.

Nul besoin d'un très grand orchestre !
On aimerait qu'ils nous séquestrent
Pour encore une heure apprécier
Leur spectacle de qualité,
Totalement fou, déjanté,
Dont on ressort tout enchanté.

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"Bats l'enfance", d'Adeline Picault (Avignon, 27-07-2011, 15h45) **


Au "Théâtre du Balcon",
Sur scène, c'est la baston.
On apprend sur tous les tons
A punir son rejeton.

Ce serait une comptine
Qui se chanterait, divine.
"Ah, vous dirais-je maman",
Bien jouée très tendrement.
On n'a que l'air seulement,
Les paroles s'en sont allées,
Avec les coups, envolées ...

Sur support de contrebasse
Qui, l'atmosphère délasse,
Son archet bat la mesure
De l'atroce démesure.

Dix-huit ans à peine,
C'est beaucoup de peine.
La vie, elle aime quand même,
Sans pouvoir dire ... Je t'aime !

Les coups ? "une perforation au corps"
Qui marque plus au-dedans qu'au-dehors.

"Bien pointue,
La chaussure,
Très pointue,
Pour les coups,
La blessure."

Phrases lentes,
Lancinantes,
Martelantes,
Qui reviennent,
Qui dégainent.
Les couleurs,
Les douleurs,
Les injures,
La ceinture,
Des coutures.

"La vie.
L'improbabilité.
Bastonnée par maman.
La vie.
L'inconcevable.
Rouge, bleu, violet, jaune.
Pourquoi ?
Préférence des godasses aux gosses.
La vie.
Le concevable.
Pourquoi ?
La vie.
L'enfance.
Rouge, bleu, violet, jaune.
La vie.
L'imperméable.
Rouge, bleu, violet, jaune."

"Douiller sa fille,
Une détente pour maman."
La musique adoucit les mœurs,
Mais que fait-elle en cas de peurs ?

"Je ne te frappe pas,
je te prépare à la cruauté."
"Je te rends les coups de pieds
dans le ventre."
"Plus je rouille, plus tu dérouilles."
"Je t'ajoute des marques de chaussures
chères, très chères, sur le corps,
pour te donner un prix."
"C'est pour t'élever, pour me calmer."

Réquisitoire contre l'enfance battue,
Très bien joué, avec pudeur et retenue.
Un ton léger pour parler des sévices,
Passionné pour évoquer le supplice.

Magnifique mise en scène,
Suave et jamais obscène,
Qui permet la distanciation,
Facilite la réflexion.

Prestation plus qu'honorable,
Tout en finesse et affable,
Pour narrer l'inénarrable.
Une émotion incroyable !

La réflexion de "Bats l'enfance"
C'est toute la souffrance
Infligée à outrance,
Dénonciation de maltraitance.

Comment expliquer l'inexplicable
Et tout ce qui est intolérable ?
Une version admirable
Où les coups sont imparables.

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La Gigantea, théâtre musical et visuel, conçu et mis en scène par "La Compagnie Les Trois Clés". (Avignon, 26-07-2011, 11h00) ****


"Chien qui fume"

Nous enfume

De sa brume

Que l'on hume,

D'où surgissent nombreux personnages

Sous le grand vent des moindres orages

Soulevant des dunes au passage.


Une vertigineuse musique

Qui à nos oreilles soudain clique

Et suit pas à pas les marionnettes,

Animant leur âme. C'est très chouette.

Enveloppés de leur frénésie,

On est grisés par leur poésie.


Plongée en extase intemporelle.

On pénètre un monde exceptionnel

Où la réalité, atroce et belle,

Nous entraîne vers les sommets de l'irréel.

Utilisant tous les accords du surréel,

On fonce vers ce qu'on voudrait surnaturel.


Percussions brésiliennes, Sabumba, Pandeiro,

Divers outils de bricolage, puis piano,

Multiples sources sonores, harpe et Berimbau.

On traverse les déserts et pays du monde,

Voyage visuel et par la voix des ondes,

Pour dénoncer les enfants soldats et les bombes.


"La Gigantea" ?

C'est gigantesque ... ah !

On y entre de ce pas,

S'éblouir de leurs éclats.


Performance époustouflante,

De vivacité soufflante.

Les bruitages et le son,

Tout est à l'unisson.

Une diversité

D'objets y a cité.

Une infinité de décors

Pour mieux les apprécier encore.


Dans un incroyable univers

D'acrobates, de plasticiennes,

De danseuses ou comédiennes,

Comédiens ou marionnettistes,

Musiciens, chanteuses et harpistes,

A tous, on donne le feu vert.


Une histoire sans paroles,

Bruissante et qui s'auréole

D'un grand univers sonore

Multiple, créatif, fort.


Grandiose et impressionnant,

Original, haletant,

Diabolique et envoûtant,

Surprenant et déroutant,

Infiniment magique et fastueux,

Vraiment féerique et majestueux.


Dans leur forêt profonde,

On fait le tour d'un monde

Jusque-là inexploré

Et, loin d'être éploré,

On en ressort magnifié.


On se sent tout petit

Face à leur gigantisme.

On en reste ahuri

Et saisi de mutisme.


Devant leur magnifique création

Et leur si sublime interprétation,

On se sent pousser des ailes,

Tant on admire leur zèle.


b.c.lerideaurouge

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Histoire du Tigre, de Dario Fo (Avignon, 26-07-2011, 12h30) *


"L'Art en Scène Théâtre",

Lard ou cochon sur âtre.

Viande bien grillée

Pour tigre affamé


Un départ sur les chapeaux de roue,

A travers les chemins qu'il troue.

Une longue course dans la brousse

Où il doit faire face à sa frousse,

Dans le lointain de la Mandchourie.

"La Marche de vingt-cinq mille li."


Bien loin de l'immense boucherie,

Il dénonce oppression et tuerie.

Par-delà ses malheurs dont on rit,

Ce rescapé d'une grande guerre

Nous apprend à découvrir la terre

Et nous approprier ses mystères.


A l'instar de Rémus et Romulus,

Nourri du lait de la tigresse, en plus.

Un voyage au pays de la politique,

Tout autour d'une terrible dialectique

Que le bon comédien Benoît Chauleur

Nous fait vivre avec ardeur et chaleur.


Il nous plonge au cœur même du burlesque

Grâce à ses grandes qualités simiesques.

Interprétation riche et visuelle

Où éclate sa gestuelle.

Un talent de conteur chinois

Pour un repas corné de choix.

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Le Gorille, de A. et B. Jodorowsky, d'après Kafka (27-10-10) *****

Au Lucernaire, on saute en l'air !

Kafka qui, dans son immense oeuvre,

a si bien décrit l'appareil judiciaire,

démêlé son inextricable labyrinthe,

singé l'absurdité de son système

et poussé au paroxysme la parodie

de justice, Kafka ne renierait pas

l'adaptation faite de ce gorille

grandiose qui nous invite à réfléchir

sur nos comportements et nous

offre une belle leçon d'humanité !

Jodorowsky ?

Il a besoin d'un espace dépouillé

Afin de pouvoir s'épouiller

Et exprimer sa magnifique gestuelle,

Incroyable expression corporelle ;

Car c'est avec une grande souplesse

Qu'il nous fait partager sa prouesse.

Sa puissance simiesque occupe toute la scène

Et nous tient en perpétuelle haleine.

Performance physique d'une bête de scène,

Bondissante sous le maquillage

Qui ne lui donne plus d'âge,

Dans un costume sur mesure

Digne de sa généreuse démesure.

Jodorowsky ?

Doué d'un mimétisme irrésistible,

Il s'incarne et devient son propre combustible.

Défier les comportements humains, il ose !

On assiste à une véritable osmose

Entre le jeu, le phrasé, la musique

Où le tragique fait place au ludique.

Et au(x) travers de tous les propos qu'il expose

Tout vole, éclate, implose et explose :

Mise en scène, mise en espace, mise en abîme,

Bref, son interprétation touche au sublime.

"Regards" lucides pour une magnifique

"Description d'un combat", lutte animale

et humaine, avec peu de place pour les

sentiments de "Felice Bauer" et les

"Lettres à Milena", mais débarrassé de la

" Lettre au père", lèpre qui gangrène la vie

de Franz Kafka.


Jodorowsky "Métamorphose" l'écriture de

Kafka sans la trahir : "d'un trait de plume, on

m'avait donné une âme". De sa "Première

souffrance", il tire sa force. De l'homme,

il fait "Le Procès" et dresse un "Verdict"

à l'envoyer dans un "Terrier" à "La Colonie

pénitentiaire", au-delà de "L'Amérique", bien

loin de la vie de "Château".


C'est sur "Un rêve" que s'achève l'aventure

humaine de cet extraordinaire gorille qui,

à son tour, juge les éminents membres de

l'académie :

"Qui êtes-vous pour me récompenser ?"

"C'est moi qui vous décernerai une

récompense le jour où votre corps (ou coeur)

se transformera en pur esprit."

Entré singeur, on ressort songeur …


b.c.lerideaurouge

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"Le Cirque des Mirages", Cabaret (Avignon, 26-07-2011, 22h30) ***


C'est dans le vaste théâtre du "Chien qui fume"
Qu'on est saisi entre le marteau et l'enclume,
Entre rire et stupeur, dans l'antre des fantômes
Qui ne nous quittera plus jusqu'à notre home.

Le grand retour de Nosferatu le Vampire
Qui nous décrit le meilleur mais surtout le pire.
Son corps dégingandé règne sur cet empire.
Souple et filiforme, il étend ses tentacules
Démesurées et fait battre nos ventricules.
Tout au bout de ses mains poussent d'immenses ailes
Qui se déploient au-dessus de nous avec zèle.

"Vous m'avez greffé des mains de poète ... "
Avec lui, on en reprendrait bien pour perpète !

La rapidité d'exécution de ses gestes
Le fait planer ainsi que la plus sombre peste
Pour tordre les plus ancrées de nos habitudes
Et fissurer nos idées reçues, même rudes.

Il secoue notre cervelle
Par ses expressions nouvelles.
Il tisse sa toile d'araignée
Afin de mieux nous égratigner.
Quand cette divine chauve-souris
Nous regarde, on est vite éblouis.

Dans le vertige du piano
Qui nous entraîne très haut,
Il projette son extraordinaire voix
Et ses textes originaux nous laissent coi.
Belzébuth, Satan ou bien encore Le Diable,
Par Yanowski sont évincés quand il s'endiable.

Funambule des mots
Qui s'attaque aux maux,
Magicien des idées
Qu'il secoue, décidé,
Jongleur de poésie
Dopé de magnésie.

Mime de tous les rythmes,
Virtuose en séismes,
Contorsionniste du vocabulaire, à pattes,
Chanteur tout droit issu "d'un manoir des Carpates".

Toute cette soirée,
Il nous a subjugués
Par ses textes mordants
Qui ont du répondant.

"Parker, au piano et Yanowski, au chant,
Ont inventé Le Cirque des Mirages,
Sorte de cabaret théâtre expressionniste
Et fantasmagorique à l'univers trouble et
Envoûtant, qui défie nos sens, bouscule
Nos habitudes, explose nos carcans.
Le Cirque donne à voir, à entendre, à rire,
A penser. C'est une expérience totale,
Musicale, visuelle, textuelle, à la fois
Violente et poétique."

Un ensorcelant duo
Qui fonctionne avec brio.
"Le Cirque des Mirages"
S’envole vers les nuages !

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"L'événement", d'après le texte d'Annie Ernaux. (Avignon, 26-07-2011, 18h20) *


"Théâtre Girasole",
"L'événement" s'envole.

Version beaucoup trop statique
Pour ce texte magnifique.
C'est dommage
Car la rage
D'Annie Ernaux
N'a plus d'écho.

Soudain, elle s'anime,
Son visage s'éclaire
Et ses propos fort clairs
Sont alors unanimes
Pour traverser l'épreuve
Qui se doit anonyme,
Donc, sans garder de preuves.

Question d'avortement
Clandestin. Et ce mot,
"C'était une chose qui n'avait
pas de place dans le langage."

Surtout, lisez le livre
Qui la femme délivre.
Texte de référence
Pour tête bien pensante.

Une écriture percutante,
Pointue, tendue et lancinante.
Une narration fascinante,
Un tracé de force sanglante.

Spectacle à savourer,
Même les yeux fermés.

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"84, Charing Cross Road", de Helen Hanff (Avignon, 26-07-2011, 15h55) **


C'est au "Théâtre Le Petit Chien",
Dans un univers de livres rares
Qui tous se monnayent en dollars,
Qu'une amoureuse de livres anciens
Cherche des ouvrages pour trois fois rien.

Cette spirituelle Américaine,
De surcroît, ludique écrivaine,
S'adonne à la correspondance
Joyeuse et pleine de bon sens,
Fertile et fort intéressante,
Agréable et rafraîchissante,
Avec un authentique libraire
De la très vieille et noble Angleterre.

L'opposition des caractères
Rend le duo irrésistible.
Il ne s'agit pas d'adultère
Mais de complicité audible.

L'un guindé, l'autre populaire,
Ce duo joyeux et risible
Nous fait voir, des choses, l'envers
Et des liens qui se nouent, tangibles.

Fort bien joué
Et enjoué,
Un vrai régal,
Original.

A la vie, à la mort,
Un somptueux décor
Qui respire le cuir
Et le plaisir de lire.

Du cousu main
Sur parchemin
"Relié pleine peau",
Et ça, c'est beau !

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"Abilifaïe Leponaix", de Jean-Christophe Dollé (Avignon, 26-07-2011, 13h45) **


C'est au "Théâtre Alizé"
Qu'ils ont les ailes brisées
De ne pas entendre : "Je t"aime ! "
Çà, pour eux, c'est un vrai problème.

Abilifaïe ?
Où est la faille ?
"Abilifaïe et Leponaix",
Manque d'amour et pas de sexe.
Médicaments que, par réflexe,
On ingurgite sans complexes,
Contraint et forcé, en tous contextes.
Courrez découvrir ce puissant texte
Qui "tord le cou aux idées reçues",
Vous ne serez vraiment pas déçus.

"Il n' y a personne, mais vous pouvez entrer."
C'est sur cette phrase que tout va se centrer,
Que les "puissantes pensées" vont se concentrer.
Un peu comme on entre dans une tête vide
Et que, pour la peupler encore, on soit avide.
Pour échapper à son "esprit décomposé",
Il faut, une structure se recomposer.

Pour de nombreux psychiatres, la schizophrénie
C'est un long parcours et plutôt du pain béni
Qui les alimente tout au long de leur vie.
Ils suivent leurs patients, de phobie en phobie.

Quand ils sont "trop cassés",
Visages fracassés,
Au fin fond des asiles
C'est là qu'on les exile.
A les traiter de fous,
On y passe un temps fou.
Sans cesse se détruire ...
Comment se reconstruire ?

"Quand les gens cherchent à
Me prouver que je suis folle,
Alors ça me rend folle."

Si on les dit violents,
"Violent, c'est le manque d'amour.
Pas de bisous, pas de câlins,
C'est ça qui est violent."

Jeu juste et plein de vérité,
En finesse et sincérité.
Un exposé tout en clarté,
Emprunt de sensibilité,
Pour une autre réalité.

Venez "sombrer dans la folie"
De leurs véritables lubies,
Vécues sur scène avec génie,
Et pénétrer leur univers
Qu'ils aimeraient repeindre en vert.

"Alors, l'un des papillons s'est approché
de moi. (...) J'ai vu, dans ses yeux,
l'avenir et le passé et, pour la première
fois, l'avenir était plus beau. (...) Et, pour
la première fois, je me suis sentie
comprise. Et puis, le papillon m'a touché
la joue et il m'a dit, Je t'aime.
Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime."

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Les Gaillardes, de Mickaël Délis, par "La Compagnie Passages". (Avignon, 25-07-2011, 22h30) *


"La Compagnie Passages"

N'est vraiment pas très sage,

A "L'Espace Roseau",

Sous son masque si beau.


"Les Gaillardes"

Sont paillardes.

[...]

Sont criardes.


Ces malades

Nous baladent

Et poignardent

Sans pommade.


Un jeune auteur

Qui prend à cœur

Avec ardeur

Tous les malheurs.


En défenseur

Et redresseur,

Avec des heurts,

Aussi horreur.


On naît, on meurt,

On hait, on pleure,

En spectateur,

En bienfaiteur.


Ils et elles ont les yeux pétillants de malice

Lorsqu'ils infligent punition et sacrifice.

Acteurs très complets, ils jouent sur tous les tableaux,

Fustigeant la société, attaquant les maux.

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"Poéziques", Cabaret, par "Les Grandes Gueules". (Avignon, 25-07-2011, 14h30) **


Dans l'ambiance feutrée de "Notre Dame",
Sous la voûte en ogive de l'église,
Souffle une voluptueuse brise
Qui, bien vite, le tapis rouge enflamme.

De noir vêtus, ils s'offrent la curée
Au travers des siècles de libertinage,
Poursuivant des écrivains de tous âges.
Dans leur paroisse, ces pseudo-curés
Interprètent leurs superbes cantiques
Par amour et d'une voix angélique.

Sous ces antiques voûtes séculaires,
Procurant une très belle acoustique,
Résonnent leurs attachantes musiques
A fendre l'âme et survoler les airs
Qu'avec eux le public reprend en chœur,
Harmonieusement et de tout son cœur.

De Corneille à Musset et puis Rimbaud,
Passant par Allais, Laforgues et Roubaud,
Louise Labé et Jean de La Fontaine,
Sans oublier Baudelaire et Verlaine,
Ou encore le sublime Queneau.
De bien divines voix de sopranos
Pour interpréter leurs oratorios.

Quand la poésie rejoint la musique,
Si la musique sert la poésie,
On obtient le "Cabaret Poéziques"
Qui nous fait monter au ciel, allez-y ...

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"Flamenco y Puro", par les "Flamenco Vivo", avec Luis de la Carrasca. (Avignon, 23-07-2011, 20h50) **


Ce soir, au "Théâtre de L'Oulle",
Un pur flamenco qui défoule
Va enflammer toute la foule.

Impressionnantes percussions
Qui font jaillir l'eau du tonneau.
Efficace et fougueux duo
Transformant colère en passion.

Ils ont un sacré caractère
Ces vrais danseurs de flamenco,
En faisant vibrer le plateau.
Et nous, on n'a plus qu'à se taire,
Tellement c'est diablement beau.

La voix gutturale et scandée,
Sur guitares et percussions,
Semble vouloir nous enlever
Les tripes, avec émotion.

Leurs danses, comme une souffrance
Arrachée de force à la terre,
Pénètrent le fond de notre cœur
Comblé par toute leur ardeur.

Danses, d'inspiration mauresque,
Offertes en superbe fresque,
Façon conquistador, héros.
Ils se posent en toreros
Fiers et le font avec brio !

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Cyrano, d'après Edmond Rostand, par "Viva La Commedia". (Avignon, 23-07-2011, 15h45) **


Au "Théâtre de L'Oulle",

Là, le rire déboule.

Versements qui roucoulent

Pour attirer les foules

Et déclencher la houle.

Du tout cuit, dans un moule.


Une version burlesque

Qui joue sur le grotesque.

C'est du pur grand guignol,

Pour ceux qui en raffolent.

On dirait qu'ils racolent.


"Précieuses ridicules"

Que ces marquis qui brûlent

Les planches à outrance,

Entrant si vite en transe,

Tout en s'épanouissant,

Ou en s'évanouissant,

Tombant sur les rotules.

Mais, lorsqu'ils interprètent des rôles de femmes,

Ces messieurs le font bien, on est tout feu, tout flamme.


Ouf ! C'est la tirade des nez

Et le duel très bien mené,

Qui seuls sauvent Edmond Rostand

D'un début qui est consternant.


Notamment l'acte Un

Qui n'a plus rien de fin.

Pour qui aime la farce

Et le grandiloquent,

On s'attache aux comparses,

C'est alors éloquent.


Quand ce n'est pas surjoué,

C'est alors bien joué.

Roxane et Cyrano

Forment un beau duo.


Intermèdes musicaux

Pour transformer les tréteaux,

Chaque fois entre deux actes

Pour éviter les entractes.


Et quand cessent les pitreries,

On est agréablement surpris.

Quand ils sont naturels,

La version devient belle.

A partir de l'acte Trois,

Alors là, vraiment, on y croit.

A retrouver Rostand,

On en devient tremblant.


Une fois habitués,

On est vite charmés

Par le texte puissant

Du grand Edmond Rostand

Et on est subjugués

Par sa grande beauté

Qui n'est plus estropiée.

Ils n'ont pas perdu pied

Et se sont rattrapés.


Toujours aussi émouvant

Et même bouleversant.

Et le délire de la fin

Satisfait enfin notre faim.

Rostand est toujours apprécié

Et c'est beau à en pleurer !

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La Pitié Dangereuse, d'après le roman de Stefan Zweig. (Avignon, 23-07-2011, 13h55) **





Somptueuse valse viennoise

Pour que l'Histoire se déboise.

Dans des costumes, "façon Sissi",

Un autre drame se joue ici.




"Théâtre de L'Oulle",

L'action se déroule

Entre Edith et le lieutenant,

Pris au piège des sentiments.




Edith, belle et paraplégique,

Est l'enjeu d'un jeu dramatique.

"Et n'oubliez pas que vos visites

sont précieuses, il faut continuer."




Par tous, il est pris en otage,

Prisonnier adoré en cage.

Alors, comme dans un mirage :

De l'argent, pour un mariage !




Pitié ? Arme à double tranchant

Qui transforme les sentiments,

Se servant d'un odieux chantage,

Favorisant les bons usages,




Négligeant les mauvais présages,

Utilisant les personnages

Qui dérivent sur un nuage,

Perdant pied au bord du rivage.




Aucun soin, ni aucun massage,

N'a pu guérir ce beau corps sage,

N'a eu raison de son jeune âge

Qui palpite sous son corsage.




Dans la profondeur des tourments

Et par un habile engrenage

Qui va provoquer un carnage,

On fonce dans les faux-semblants.




"La pitié est dangereuse,

on ne peut jouer impunément

avec les sentiments des gens."

Tel est le terrible message




Qu'on nous délivre et qu'on partage.

"Aucune faute ne s'efface

tant que la conscience s'en souvient."

Voilà la leçon qu'on retient.

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"Redis le me", comédie musicale d'après Bourvil et Fernandel, par "La Comédie Framboise". (Avignon, 23-07-2011, 12h10) *


A "L'Oulle",
Ça roule
Et le tapis se déroule
Quand, à quinze, ils déboulent.

Une comédie musicale
En version très originale
Qui évoque avec nostalgie
Fernandel et sa "Félicie",
Bourvil et ses crayons, aussi.

Une mise en scène explosive
Qui allume la dynamite
Et réveille aussi les anciens mythes
De la chanson à trous, oisive,
Avec le temps des gigolos.
Un spectacle fort rigolo
Qui incendie tout le plateau.

Rétrospective percutante,
Avec chorégraphies charmantes
Et gestuelle pertinente,
Pour une après-midi dansante.

"Chaque son a une image",
Haute en couleurs et bien sage.
"Chaque note évoque la vie,
Chaque son évoque un climat,
Beauté de la poésie,
Ne trouvez-vous pas ?"
Ils nous fredonnent l'envie
De les suivre pas à pas.

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"Nos Peines d'Amour Perdues", d'après William Shakespeare. (Avignon, 22-07-2011) ***


Dans "La Cour du Barouf",
Là, ils font de l’esbroufe
Et, sans qu'on ait pu dire ... Ouf !
Ils nous invitent à leur barouf.

Ils se jouent de Shakespeare
Et, ce qui est le pire,
C'est qu'ils nous en font rire
par leurs plus grands délires.

Mise en scène intermédiaire
Entre façon mousquetaire
Et commedia dell' arte.
Ils ne savent plus que faire
Pour toujours nous satisfaire.
Belle originalité
Dans ce texte populaire,
Savoureux et bien monté.

Costumes très travaillés,
Cousus façon basse-cour,
Pour jouer les déplumés
Et mieux servir leurs amours.

Sous les voiles de l'univers,
Flottant sous les arbres en plein air,
On est aussitôt embarqué
Dans leurs aventures chantées
Tout aussi bien que racontées.

Tentures volant au vent,
Plumes chatouillant le temps,
"Le temps n'est pas ce qu'il semble être",
Mais sert l'amour par "simple lettre".
"La plume à votre rime s'arrime."
La plume à votre mine s'anime.
La plume à votre lime, ça rime.

Demi-masques en bois massif
Pour un spectacle festif,
Drôle et vraiment inventif,
Fait de propos subversifs,
Spirituels et jouissifs,
Souvent très crus et lascifs.
Poésie d'art primitif,
A l'esprit très créatif.

S'ils ont la plume à la main
Pour traduire leur amour,
Ce n'est surtout pas en vain
Qu'il vont gagner leur concours
Et finir dans le bon vin
Sur "le postérieur du jour."

Divins vers,
Divers vins,
Dix verres fins,
D'amères fins.

Déraison pour déraison est leur seul objet,
"Dérision pour dérision est mon seul projet."
Et, pour les "Tutti Quanti",
La comédie est finie.

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Nos Peines d'Amour Perdues, d'après William Shakespeare. (Avignon, 22-07-2011) ***


Dans "La Cour du Barouf",

Là, ils font de l’esbroufe

Et, sans qu'on ait pu dire ... Ouf !

Ils nous invitent à leur barouf.


Ils se jouent de Shakespeare

Et, ce qui est le pire,

C'est qu'ils nous en font rire

par leurs plus grands délires.


Mise en scène intermédiaire

Entre façon mousquetaire

Et commedia dell' arte.

Ils ne savent plus que faire

Pour toujours nous satisfaire.

Belle originalité

Dans ce texte populaire,

Savoureux et bien monté.


Costumes très travaillés,

Cousus façon basse-cour,

Pour jouer les déplumés

Et mieux servir leurs amours.


Sous les voiles de l'univers,

Flottant sous les arbres en plein air,

On est aussitôt embarqué

Dans leurs aventures chantées

Tout aussi bien que racontées.


Tentures volant au vent,

Plumes chatouillant le temps,

"Le temps n'est pas ce qu'il semble être",

Mais sert l'amour par "simple lettre".

"La plume à votre rime s'arrime."

La plume à votre mine s'anime.

La plume à votre lime, ça rime.


Demi-masques en bois massif

Pour un spectacle festif,

Drôle et vraiment inventif,

Fait de propos subversifs,

Spirituels et jouissifs,

Souvent très crus et lascifs.

Poésie d'art primitif,

A l'esprit très créatif.


S'ils ont la plume à la main

Pour traduire leur amour,

Ce n'est surtout pas en vain

Qu'il vont gagner leur concours

Et finir dans le bon vin

Sur "le postérieur du jour."


Divins vers,

Divers vins,

Dix verres fins,

D'amères fins.


Déraison pour déraison est leur seul objet,

"Dérision pour dérision est mon seul projet."

Et, pour les "Tutti Quanti",

La comédie est finie.


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Yaacobi et Leidental, comédie mordante de Hanokh Levin. (Avignon, 22-07-2011) **


C'est dans cette "Salle Roquille"

Qu'on sort vite de sa coquille,

Pour, après des calculs discrets,

Se délecter du cabaret.


Théâtre où, son cœur, on maquille

Et où, librement, on resquille,

Piégeant des sentiments qu'on pille

Dans une vie qui part en vrille.


"Moi, ce que j'aime, c'est vivre !"


Ils jouent le soir aux dominos,

Mais, pour sortir de ce duo,

Ils forment vite un trio,

Traînant leur ennui au bistro,

Finissant parmi les bocaux.


"Jamais je ne te pardonnerai

d'être heureux."


Dans une comédie grinçante,

Jouée de façon fort piquante,

Pour une soirée réjouissante,

On aborde tous les travers

De ces êtres aux désirs pervers.


[...]


Pour lutter contre tous les racismes

Et tout ce qui finit en "isme",

Que ce soit le terrible âgisme

Et surtout l'ignoble sexisme,

Ou encore le despotisme.


"Qu'est-ce que ça veut dire,

pas de la même espèce ?"


S'apercevoir

Dans le miroir,

En Être hideux

Et capricieux,

Puis faire mieux

De tous ses vœux.


"Si j'avais voulu, j'aurais pu."


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Tout le monde y passe de et par Guillaume Meurice. (Avignon, 21-07-2011, 22h30) *


A "La Tache d'Encre",

On y perd son encre.


Guillaume Meurice ?

Un feu d'artifice

De banalités,

De vulgarité,

Mais c'est bien joué

Et même enjoué.


De l'humour facile,

Des textes fragiles,

Mais c'est rigolo

Bien qu'un peu lourdaud.

Et fort à propos

Sont les jeux de mots.


"Emporté par une

avalanche de talents,"

Ce joyeux loustic

Est très sympathique.


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3 Scènes sur l'oreiller, d'après Musset, Courteline et Feydeau, par la Compagnie Marido. (Avignon, 21-07-2011, 21h00) *


Ce couple, à "La Tache d'Encre",

Rend bien indélébile l'encre

De trois grands auteurs qu'ils y ancrent.

Second spectacle qu'ils présentent.


Caprices de la vie de couple,

A aborder en restant souple.

Peut plier sous "Le Chandelier"

Car c'est être fou à lier

Que croire à tout sans sourciller.


Mais c'est avec "La Peur des coups"

Que vite on accuse le coup,

Qu'on prend la vie par les deux bouts.

Tout se retourne tout à coup.


Puis, au détour d'un oreiller,

C'est la naissance de "Bébé"

Qu'il faudra bien vite "purger",

Sinon on sera submergé !


Par de très piquants intermèdes

Qui, à nous détendre, nous aident,

On comprend que les "Marido"

Se montrent bien originaux.

"Flagrant délit d'impertinence"

Dont on aime la pertinence.


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Sur le plus haut trône du monde, nous ne sommes assis que sur notre cul, d'après Montaigne. (Avignon, 21-07-2011, 17h50) *


C'est au "Théâtre des Carmes"

Que Michel Bruzat nous charme

Et que Descheix s'essaie

A vivre "Les Essais".


C'est Montaigne

Qu'on enseigne.

C'est Montaigne

Qui réveille

Les consciences

En souffrance.

C'est Montaigne

Qui imprègne

Nos idées

Débridées.


Ce Montaigne nous invite dans sa cuisine

Pour nous parler de salades et de bibine.

Il cite les Anciens et leurs pensées divines

Tout en mélangeant goulûment les sauces fines.


Tout en tirant de la flamme

Une omelette baveuse,

Il nourrit aussi notre âme

De ses réflexions heureuses.


Il propose à nos friands estomacs

De partager humblement son repas.

Du plaisir, il nous propose la clé.

Pour y parvenir, il nous fait chanter.


Quand il évoque la faiblesse humaine,

Il le fait, simplement, la bouche pleine

Des fruits de tous ses propos humanistes

Sur lesquels, avec humour, il insiste.


"Tu ne meurs pas de ce que tu es malade,

Tu meurs de ce que tu es vivant."

"Mon métier et mon art, c'est de vivre.

Il n'est rien si beau et légitime"


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Horovitz (mis) en pièces, sept nouvelles pièces courtes. (Avignon, 20-07-2011, 22h30) **


Théâtre du "Bourg Neuf",

Il nous faut du sang neuf,

En pièces inédites.

Du très grand Horovitz

Se joue en "salle rouge",

Là où tout vibre et bouge.


Petit bijou d'humour

Qui, encore et toujours,

Sert de l'inattendu

De bien grande tenue.


Brûlante actualité

D'une profonde acuité.

Drôle, même quand c'est noir,

Petite lueur d'espoir.


Mise en scène vertigineuse,

Une accélération rageuse,

Achèvement en course folle,

Un spectacle dont on raffole.

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Le Road Movie Cabaret, Un Voyage Utopique, de Romuald Borys. (Avignon, 20-07-2011, 20h20) **


Au "Théâtre Golovine",

Une prestation divine.

"Le Road Movie",

"Un hymne à la vie".


"Le Road Movie Cabaret",

Un hommage à Charles Trenet.

De Gainsbourg à Audiberti,

Brel, Nougaro et Mancini,

Puis Prince, Prévert et Kosma.

Michel Simon ou bien Bourvil

S'invitent chez eux dans leur île.

Et, tous, on les suit pas à pas

Dans leurs aventures engagées

Où ils sont épris de liberté.


Dans un utopique voyage,

Pour tous et à travers les âges,

Un décor de gens du voyage

Suspend son envol et s'engage.


Un vrai cabaret post-mortem

Pour que renaissent les grands thèmes

Et les Droits de l'Homme qui sème

Des graines d'espoir pour qui s'aime.


Une mise en scène endiablée

Pour des rêves ensorcelés.

Un cabaret, digne de Brecht,

Où tout bouge et rien n'est en reste.


De joyeux comiques-troupiers

Qui nous font prendre notre pied,

Afin d'aller toujours plus loin,

Défricher un bout de terrain

Et s'en faire un petit jardin

Sans fers, mais avec quelque soin.


Pas de grandes voix,

Mais ça, c'est leur choix.

Beaucoup de sensibilité,

Ça, on ne peut que l'apprécier.

"Mon pays, c'est la vie !"


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J'ai le cœur plein de feuilles mortes d'après "Le Journal" de Jules Renard. Adapté et joué par Patrice Fay. (Avignon, 20-07-2011, 16h45) *


"Théâtre L'Albatros",

Une perle rehausse

Le dessus d'une chausse.


Ce "Journal" de Jules Renard,

En finir avec ses Mémoires,

Se veut élégamment écrit,

Avec finesse et répartie.


Dommage que sa plume

Egratigne les femmes

[...]


Son infâme misogynie

Egale celle de Guitry,

[...]


Humoristique

Et sarcastique,

Souvent caustique,

Toujours il pique,

Le fils Lepic,

C'en est épique !


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Eugénie Grandet ou l'histoire d'une vie immobile, d'après Balzac. Adapté et joué par Véronique Daniel. (Avignon, 20-07-2011, 14h45) **


Au "Théâtre L'Albatros",

C'est de l'argent qu'on se gausse.

Et Véronique Daniel

Y étend ses longues ailes.


Le très célèbre Honoré de Balzac,

Qui a bien plus de vingt livres dans son sac,

Est somptueusement servi

Par une actrice accomplie.


"L'argent, dans toute sa puissance",

Y brille avec concupiscence

Et règne par son omniprésence

Sur les cœurs pervers ou sans défense.


"Eugénie Grandet" ?

Eugénie rêvait

A de doux sujets.

Eugénie aimait

Un si doux objet

Gardé en secret.

Eugénie vivait

Un si grand rejet,

D'immenses regrets.


"Je n'ai plus mon or",

Dit le cher trésor

Qu'on jette dehors,

Pauvre mirliflore.


Vie de dévouement

Pour de faux serments.

Tout à fait charmant !


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Lettres de Délation, interprété par François Bourcier. (Avignon, 20-07-2011, 12h45) *****


Au "Collège de La Salle",

La Délation se déballe.

Au "Gymnase de La Salle",

On lave son linge sale.


Démarrage d'enfer

Par un chemin de fer

Où notre âme s'enferre.

Reste beaucoup à faire ...


Désespoir

Dans le noir ?

Un devoir

De mémoire,

A la gloire

Des espoirs !


Par un dispositif judicieux,

Sur lui, les lettres tombent des cieux.

Une mise en scène explosive

Pour parler de "La question juive".


Grâce à ce spectacle sublime

On sort les lettres de l'abîme.

Avec son grand talent de mime

On vit tout ce qui envenime.


Quand les valises, tout grand, s'ouvrent

Et que leur contenu se trouve

S'abattre en vrac sur le plateau,

Libérant leur très lourd fardeau,

Le cœur, à la raison, s'entrouvre.

Notre conscience se découvre.


Lutter contre toutes sortes d'humiliations,

Toute autre forme de racisme et d'exclusion.

Au milieu de toutes ces horreurs

On entend les rires salvateurs

D'enfants. Un baume pour notre cœur.


Une belle intensité dramatique

Dans la dénonciation systématique.

Contre une délation éclaboussante,

Une interprétation éblouissante.


Scénographie grandiose,

Vérité qui explose.

Magistrale leçon

Contre l'exploitation.


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Le Cabaret des Gaspards, par "La Java des Gaspards". (Avignon, 19-07-2011, 20h45) *


C'est au "Théâtre du Bourg Neuf"

Qu'avec du vieux on fait du neuf

Et "Le Cabaret des Gaspards"

Fait vite passer le cafard.


Spectacle vif et enlevé

Comme si c'était au pied levé.

Inspirés de folles ardeurs,

Ils nous mettent de bonne humeur.

Dans leurs costumes à gros carreaux

Ils ne se tiennent pas à carreaux.


Spectacle interactif

Par cinq hyperactifs

Qui animent de tics

Leurs corps tout élastiques.


Entre deux belles voix

Pour chanter l'opéra,

Deux comiques pour cirque

Et un accordéon

Pour jouer les flons-flons,

C'est plutôt sympathique,

Un brin humoristique.


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Résister c'est Exister, interprété par François Bourcier. (Avignon, 19-07-2011, 12h45) *****


C'est au "Collège de La Salle",

Que la Résistance s'emballe.


Scène peuplée d'une dizaine de costumes,

Occupant l'espace émergeant de la brume,

Comme des ombres, debout, qui guettent le pire,

Qu'il va, tout au long de la pièce, revêtir.


Ôtant ou se couvrant de tous ces oripeaux,

Il reconstitue l'Histoire et sauve sa peau.

Textes d'époque, restitués, mot pour mot,

Fidèlement et sans une phrase de trop,


Avec autant de tenues que de personnages.

Une cinquantaine de figures qui surnagent

Dans ce bourbier, pour tenter de tourner la page,

Mais éveiller la conscience de tous les âges.


"Le feu sanglant,

La soif rageuse d'être libre

Et c'est assez pour espérer."

"Ces amoureux de vivre à en mourir."


Ce seul en scène, époustouflant et hilarant,

Perce et déclenche un tourbillon de sentiments.

Jeu extraordinaire, à voir absolument

Pour garder en mémoire ces souvenirs vivants.


Ce spectacle est une œuvre de salubrité,

A découvrir pour sauver son âme et sa santé.

Avec un talent multiple et incontesté,

François Bourcier nous livre un témoignage hanté


Et qu'il va délivrer, courant de tous côtés.

Dans une mise en scène ingénieuse et poignante,

Spectaculaire démonstration non sanglante,

On assiste à une œuvre drôle et déchirante.


La Résistance

Sans défaillance,

En une intense

Vraie délivrance.


Immense comédien pour un moment d'espoir

Qu'il ne faut pas oublier et même revoir.

"Et après tout,

Résister c'est encore exister" !


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Don Quichotte, adapté et mis en scène par Jean Petrement. (Avignon, 17-07-2011, 22h55) **


"Don Quichotte" en grandeur nature,

Dans un "Théâtre de Verdure" ?

C'est à l"Auberge des Ombrages"

Qu'on sert Cervantès, sans ambages.


A l'air, toutes voiles dehors,

Dans un exceptionnel décor,

Ils profitent du naturel

Pour ce chef d’œuvre universel.


Dans une clairière ombragée

Par de géants et forts platanes,

Une version non protégée,

Avec de vrais chevaux, pas d'ânes,

Surgit de cette immensité

Boisée, vraie forêt enchantée.


Si loin que porte le regard,

Au-delà de tous ces hectares,

On a une vue dégagée

Pour tout bien mieux envisager

Et profiter du spectacle,

En plein cœur de cette débâcle.


Il fallait un "Théâtre de Verdure"

Pour exprimer toute la démesure

De Don Quichotte et de Sancho Pança

Et de quatre chevaux que l'on pansa.


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Francesco de Dario Fo (17-11-2010), Traduction de Valeria Tasca, Mise en scène de Stephane Aucante ***


Gilbert Ponté, seul en scène dans un seul en cène.

Au Lucernaire, au poulailler ou au Paradis, on est

tout de suite dans le bain. Sur une terrasse à l'italienne,

c'est jour de grande lessive... On y accroche le linge

sorti des lessiveuses à l'ancienne et les vêtements

qui servent à incarner une femme ou le pape Innocent...

comme il se doit. Sous les doigts agiles de Gilbert Ponté,

les habits deviennent vivants, prennent forme sans quitter

leur cintre et s'animent dans les cintres.

Pour l'acteur, le chianti c'est la musique de son cœur,

le moteur de ce fabuleux conteur qui nous sert à la bonne

franquette le texte très drôle de Dario Fo. On se régale

devant ce festin de joie de vivre. Spectacle généreux,

servi par un troubadour, réjoui et réjouissant, qui rebondit

comme les balles du jongleur de Dieu jouant avec les

cieux, doué d'une excellente élocution pleine de passion.

Et c'est pour notre plus grand bonheur qu'il nous invite à

partager l'ivresse de sa joie si communicative. Des bons

mots il en a plein la bouche, de son jeu on en a plein les

yeux. Il est partout à la foi(s), avec des mimiques de

commedia dell' arte. Il est tous les personnages à la foi(s),

avec une voix différente pour chacun, et nous les rend

attachants, humains comme animaux.

Cette "véritable vie di Santo Francesco d'Assise" repose sur

de solides assises et nous présente une vie de Jésus

particulièrement réussie, truculente à souhait et pleine

d'humour. "Le seul responsable c'est la nature" et peut-être

Francesco, sauveur de l'humanité, héros du récit mythique

et authentique, biblique et sympathique.

A travers le superbe texte alerte et simple de Dario Fo,

on rencontre un peu de "La ferme des animaux" d'Orwell

avec ses cochons, un peu des "Fables" de La Fontaine

et son bestiaire, le tout constituant un excellent repas

de fête à se mettre sous la dent, la nôtre, celle du chien

ou du loup.

Au centre de l'action, le comédien nous apostrophe,

en italien, en français. Il harangue la foule comme une

bête de foire, en véritable bête de scène. "Il faut parler

avec les oiseaux" nous dit l'acteur qui, dans un élan de

poésie, les accroche au-dessus d'un seul drap blanc,

linceul de fraîcheur. Texte emprunt de sobriété et de

sensibilité qui, sur une musique douce, chante à nos

oreilles.

Spectacle à boire et à manger des yeux ; à voir et à

vivre en toute simplicité, mais sans modération,

pour cette superbe interprétation !


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L'Augmentation, de Georges Perec, mise en scène par Marie Martin-Guyonnet (19-11-2010) ***


C'est au Guichet Montparnasse

Qu'avec joie on se prélasse !

A partir d'un concept simple, comment

tenter d'obtenir une augmentation de

salaire auprès de son chef de service

(et non pas de sévices), Georges Perec

nous entraîne dans un joyeux labyrinthe

de suggestions kafkaïennes.

Toutes les hypothèses, une à une, envisagées,

les structures du langage explorées,

plongeons dans l'univers tentaculaire

de l'entreprise, organisation, consortium,

société, trust et, pour finir, famille !

A partir d'une construction hiérarchisée,

schématisée et amplifiée au fur et à

mesure que la demande devient

pressante, nous assistons à une

montée en puissance du texte,

avec un effet boule de neige

qui engloutit tout sur son passage.

On est pris dans l'engrenage

et on s'y plaît davantage.

D'entrée de jeu, l'employé avance

et se tourne mécaniquement, sur

un rythme de frappe de machine

à écrire. Les pulsions du texte

sont entrecoupées par les très

agréables vocalises de Yolande,

scandées à la façon de comptines.

Comique de répétition, en boucle,

phrases reprises avec brio par les

trois acteurs, sur des tons différents.

On tourne en rond, on contourne

le cercle des propositions mais

avec un vocabulaire différent et

croissant, tout en approfondissement.

C'est la réflexion mise en équation.

L'énumération des maladies

galopantes guettant les enfants de

l'employé est particulièrement drôle.

Très jolie mise en scène bien

cadrée, comme sur du papier

millimétré, avec un assortiment

d'incroyables mimiques mécanisées

et orchestrées comme dans un ballet.

Spectacle fort réjouissant grâce à

l'excellent jeu d'un brillant trio en

pleine forme qui met le texte en valeur.

Magistrale leçon de théâtre,

Interprétation superbe et folâtre.


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Le Script, de Rémi Larrousse et Benjamin Boudou (12-12-2010) ***

Dès l'âge de huit ans

En bon autodidacte

Il passe tout son temps

A s'exercer à l'acte

Du charme de l'illusion

Et de l'improvisation.


Passant du mime au jeu

Sans se mettre à genoux

Il fait naître en nous

Une partie de son feu.

Expression corporelle

Minutieuse gestuelle

Prestidigitation

Comble de l'émotion.


Avec ravissement

On plonge dans son élément :

C'est la magie des nombres

Tous sortis de l'ombre

En amis imaginaires

Qui nous fait voyager

Dans son univers

Si particulier.


Un magicien

Si majestueux

Qu'à partir d'un rien

Il nous rend heureux.

Un Einstein un peu fou

Qui jongle avec les chiffres

Ne laisse rien en friche

Nous éblouit en tout.


Sans s'accorder de trêve

Il fait exister le rêve.

Frêle comme une bougie

Il se fond dans la magie.

Avec grand art il se coule

Sur les nombres qui s'écoulent.

Souple et naturel,

Il leur donne des ailes.


Larrousse ? Il connaît tous les mots du dictionnaire

Et avec foi les fait valser sur tous les airs.

Il aspire, lettre après lettre, les inspirations

Du public, les mêle, les entremêle.

Les lettres surgissent, bondissent,

S'échappent de l'assistance,

Comme extirpés du fond de notre âme

Pour former le mot attendu avec flamme.


Pour lui, les pages n'ont plus de secret.

Ecrites ou redevenues blanches,

Elles se tournent avec respect.

Dans le vif du sujet, elles tranchent.

Et c'est au Funambule

Que toutes elles déambulent.


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Violoncelle sur canapé, de Bach à Pink Floyd ... de et par Cécile Girard, (09-01-2011) ***


L'Aktéon

Donne le ton


"Violoncelle sur canapé"

Violoncelle sur canne à pêche,

pêche aux idées.


C'est d'abord une émotion qui nous saisit

Lorsque, dans la pénombre, son archet elle saisit.

Et, bien vite, elle nous transporte,

nous emporte,

dans un autre monde,

sur d'autres ondes.


Variations autour de Bach.

Avec elle, on traverse sur un bac,

On franchit les mers, les lacs,

On s'égaie dans les flaques

Et on vogue sur les ondes

De l'évasion

A travers le monde

Des sons.


De son visage enfantin et rieur,

Elle nous berce de divines notes

En souriant de toutes ses quenottes

Et nous enchante

Dès qu'elle chante.

Ses joyeuses mimiques

Sur musique celtique

Sont pour nous un vrai bonheur !


Improvisation

Sur déviation

Des mots du dictionnaire.

Mots que l'on jette en l'air

Au hasard des nombres

Et des chiffres en friche

Lancés par le public

Sorti de l'ombre

Pour se fondre

Dans ces mots magiques.


Quand le violoncelle se met au service

De Brassens, Caussimon ou bien Prévert,

C'est un honneur, un vrai délice,

Que d'être emmené dans les prés verts.


Virtuose

Pleine d'adresse

Quand elle ose

Et transgresse

Codes musicaux

Avec ivresse

Pour nous réjouir

De beaux morceaux

Et nous enrichir

De jolis souvenirs.


Original et pétillant,

Spectacle fortifiant

Qui met de bonne humeur

Et nous emplit le cœur !


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Ruy Blas Repetitas, mise en vers de Sébastien Faure (06-05-2011) ***


Exceptionnellement à Daniel-Sorano,

Il n'est jamais trop tôt pour profiter d'Hugo,

Même si chez Patricia Monceaux

On n'en voit que des petits morceaux.


A Avignon ?

Ils y seront !

Dans le off, cet été,

Partagez leur gaieté ...


Répétition personnalisée,

Pour chaque salle réadaptée,

Comme si la pièce réétudiée,

A chaque spectateur présentée,

Lui était spécialement dédiée.


Ruy Blas à nouveau revisité,

Pour notre époque actualisé.

Discours et langage analysés,

Les personnages modernisés.

Gestuelle, jeu, ton, révisés.


Cet excellent travail d'écriture,

Qui nous offre une belle aventure,

Nous permet, sans aucune rupture,

Avec contraste, mais sans parjure,

D'apprécier Ruy Blas et sa doublure.


Spectacle hautement parodique

Qui décoince les zygomatiques

Et rivalise de toc en tic

Avec tous les effets même antiques.

Sur tous les grands sujets ils répliquent.


C'est avec tout leur cœur qu'ils s'appliquent

A présenter une œuvre éclectique.

Du classique, au rap électrique,

A cent à l'heure, c'est sympathique.

Superbe interprétation ludique ...


Un triomphe du rire.

Le public en délire

Cherche à les retenir,

Demande à revenir.


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Effroyables jardins, de Michel Quint, avec André Salzet (11-05-2011) **


Au Petit Saint-Martin,

L'Histoire fait son chemin.

L'espoir cède au chagrin,

La victoire est pour demain.

Le chagrin cède à l'espoir,

C'est pour demain la victoire.


"Effroyables jardins",

Solo de Michel Quint.

Efficace Salzet,

Tout ce qu'il fait nous plaît.


D'un texte difficile,

Il montre l'intérêt.

On n'en perd pas le fil,

Tellement c'est bien fait.


La relation père / fils

Devient sans artifice

Mais avec émotion

Une autre relation.


Peu à peu on rentre dans le sujet,

Se défendant d'en faire le rejet,

Quand on comprend le terrible secret

Qui a gâché l'enfance que Salzet

Interprète avec beaucoup d'effet.


Ce superbe comédien,

Par une grande sensibilité,

Sobriété et générosité,

De tous les faits, crée le lien.

Résistance, otages, nazis,

Quolibets et autres lazzis.


Son jeu gagne en intensité

Dès que les faits sont cités.

Une montée d'émotion

Nous submerge avec passion.

Tout devient clair et limpide

Grâce à son jeu intrépide.


Dans un besoin d'éternité,

Belle leçon d'humanité !

"Sans vérité,

Comment peut-il y avoir de l'espoir ?"

A voir ...


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Eves ..., recueil de 22 textes. Conception et mise en scène de Chloé Ponce Voiron (27-05-2011) *****


Si on passait par Les Déchargeurs ?

Comprendre les conflits et les heurts ...

Retrouver un peu d'honneur

Pour accéder au bonheur !


Habillées de lumière,

De linge blanc vêtues,

Six femmes ordinaires,

(Jeu extraordinaire),

Sur la vie, nous éclairent,

Sans frivole prière,

Mais avec retenue,

Sur l'origine entière

Du ciel et de la terre.


Du blanc au noir,

Six fabuleuses comédiennes

Passent par toutes les couleurs

D'habits d'espoir,

Pour que, par foi(s), la vie devienne

Autre chose qu'un haut le cœur.


Un subtil jeu de lumières

Qui magnifie l'atmosphère ...

Une superbe mise en scène s’insère

Dans un ensemble sublime et sincère,


Spectacle inoubliable,

Cousu d'une écriture

Incisive et palpable.

Récits intolérables

Et faits inacceptables

Font sauter les armures.

Instants de force pure.


Grâce à leur jeu éblouissant,

Ce texte épatant et tranchant,

Formé de tracés fulgurants

Rouge vif, indélébile temps,

Nous tire des larmes de sang !


Paroles déchirantes, lancinantes, qui

A travers les larmes provoquent aussi

Des explosions de joie parfois ressentie.


Écrire dans l'urgence.

Montrer l'intelligence

De ces fragments de vie,

Montés et recueillis.

Supprimer le mépris,

Toujours et à tout prix,

Sauver les fruits cueillis,

Assurer la survie.


On plonge au cœur d'écrits

De souffrance et des cris.

Une œuvre qui décrit

Tout ce que l'on décrie.


Avec un humour féroce

Et des paroles qui tuent,

D'Eve, elles reconstituent

L'origine de coups atroces.


De la terre glaise

De la Genèse,

A : "Non c'est Non",

Avec ou sans non-dit,

Quand une femme dit :

"NON, C'EST NON" ... NON, C'EST NON !


Vingt ! Vains ?

Portraits de femmes,

Pas très infâmes,

Par traits profanes,

Purs traits diaphanes,

Quel beau programme !


Contre la domination du mâle et fils

Qui considèrent la femme comme un maléfice,

Juste bonne à faire la cuisine et des fils,

Mais qui demeure encore mère de tous les vices,

Bref, toujours prête à subir tous les sévices.


Dès la naissance,

Ça n'a pas de sens.

Elle est malmenée

Et condamnée

A obéir,

A tout subir,

Ne pas bouger,

Tout supporter.


Pourquoi ?

Pourquoi pas !

Pour quoi papa ?

Parce qu'elle

Est née ELLE ...

Et pas LUI.

Pour elle,

Les étoiles

N'ont pas lui.


La pièce, elle,

N'est pas banale.

Le spectacle, lui,

Luit à cinq étoiles.


Habiles découpages

D'extraits, précis montages,

Judicieux assemblages,

Décuplent la force des textes

Choisis avec discernement,

Formidables prétextes,

Pour mettre à nu

Vérités crues.

Excellents enchaînements

Propices au déchaînement

De multiples sentiments.


De la divine lumière

A l'éblouissante clarté

Qui tombe sur nos paupières

En un flot d'hilarité,


En passant "La Serpillière"

Trempée de générosité,

Elles soulèvent nos œillères

Sur l'humble solidarité.


Inceste, viol, lapidation,

Excision, "ainsi font, font, font,"

Parmi d'autres points d'exclusion,

Ces textes qui forcent l'admiration

Et sont tous joués à la perfection.


Entre rires et larmes,

Très vite on s'alarme.

Elles sonnent l'alarme

Pour qui prendra les armes.


Pour ne pas rendre l'âme,

Que reste-t-il aux femmes

Pour résister aux flammes

Et détourner les lames ?


Laissez- vous fléchir,

Venez réfléchir

Et vous affranchir

D'idées préconçues.

Venez enrichir

Tous vos aperçus.


Si les gorges se raclent,

Noyées de pensées âcres,

Avant l'ultime débâcle,


Courrez voir ce spectacle ...

Hautement remarquable !

Chef d’œuvre incontournable.


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Boutros ou la folle journée, de et par Boutros el Amari (Avignon,09-07-2011) *


Aux Trois soleils,

On s'émerveille.


Le comédien Boutros

Survole en albatros

Les petits problèmes de la vie quotidienne

Et les renvoie avec humour, quoiqu'il advienne.


Un don incontestable pour la pantomime

Et les bruitages de tout ce qu'il imagine.

Il entraîne dans son ingénieuse folie

Le public, conquis, qui rit, comme par magie.


Il transforme en incroyable épopée burlesque

Les avatars de la vie qu'il nous livre en fresque.

Ce n'est jamais grotesque

et l'on s'y croirait presque.


Un sans parole

Dont on raffole.


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Cooking a Dream, de Shen Jiji, adaptation Huang Ying (Avignon, 09-07-2011, 13h10) **


China kisses s'installe

Au Collège de La Salle.


"Cooking a Dream" est un conte fantastique

Réalisé de façon fort sympathique.

Costumes, chants et jeu de mille façons,

Décors, musique, tout est à l'unisson.


La magie du geste,

Nullement en reste,

Par leur jeu subtil et leste,

De nos frayeurs nous déleste,

Même lorsqu'ils se molestent.

Tous les effets en attestent,

Beau spectacle, sans conteste.

Mêlant art riche et modeste

Pour rire du plus funeste.


La tradition et la modernité

Se lient avec originalité.

Un joyeux rêve nous a visités,

Entre sourires et soupirs échangés.


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Ivre d'équilibre, Pascal Rousseau, Equilibriste jongleur et Eric Bono (Avignon, 09-07-2011, 14h30) ***


Collège de La Salle,

Le cirque s'y installe

Pour accueillir Pascal.


Ivre d'équilibre

Ou la chute libre.

De la poussière du vent il s'enivre,

Le sable du tonneau le fait revivre.


"Arrivé en haut des montagnes

et là, le tonneau dans les mains,

il laissait couler son plaisir ..."


Tel un diable, auréolé de soufre,

Précédé de son lourd chariot qui souffre

Du poids des ans, des pierres des volcans,

Il sort de la lumière ... et du temps.


"Gravir le versant sans verser.

Joindre les deux bouts, le haut et le bas."

"La quête est si présente qu'elle ne saurait

être enfermée dans un rêve.

Alors, aux bordures du rêve,

se tenir debout à même le cœur

et restituer le geste premier."


Il danse les vibrations de la terre.

Il jongle avec l'immensité des pierres,

souple et grimpant comme l'éternel lierre.


"Je ne peux résoudre la respiration de

l'espace ... Alors quoi ? Tendre une

corde de brume aux jours enfuis ?"


Il siège dans les hauteurs

Avec prestance et ardeur,

Communiquant sa ferveur

Avec joie et profondeur.


"Ivre d'équilibre se conçoit en altitude."

"La pesanteur agit verticalement.

Me déployant entre sol et ciel,

je cherche l'angle le plus droit

et le sommet est mon centre de gravité."


Le corps élastique et invincible,

Il monte aux fils de l'inaccessible,

Evoluant entre ciel et terre,

Au son de mélancoliques airs.


"Messieurs, devenez pyramide souveraine.

Que ces cordes parlent et vivent

entre vos mains, Messieurs, tendez !"

"Ici, être, se tenir. Faire le grand vide à

l'extrême bout de soi. Là où la beauté se

souvient d'avoir été ... au commencement ...

là où le bout du monde se vide

et devient battement."


Puis il lisse

Avec délice

Et malice,

La corde lisse,

Sans artifice.


"J'extrais de moi une solitude

concentrée et juste."

"Je marche, en marge de la conscience

sereine, ventilé d'ombrages bénis."


Entre équilibre et déséquilibre,

Se jouant de tout notre vertige

Et provoquant le point de rupture,

Il nous offre une version très libre,

Un spectacle de haute voltige

Dont le souvenir en nous perdure.


"Quand tu arrives en haut de la

montagne, continue de grimper ..."


Jouée avec retenue et pudeur,

Cette création de grande valeur

Allie prouesse et délicatesse

Afin de nous mettre tous en liesse.


"Chaque représentation est différente

et, chaque fois, il faut aller au bout.

On voudrait vous souhaiter, à chacun,

d'être au maximum en équilibre

sur le fil de votre vie."


Venez partager son rêve d'apesanteur

Et vous éblouir de son grand bonheur.

C'est à Avignon que Pascal Rousseau s'installe

Dans le gymnase du collège de La Salle.

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20 000 lieues sous les mers, (Ombres et Marionnettes), d'après Jules Verne. (Avignon, 10-07-2011, 11h00) **


Au théâtre de La Rotonde,

Il faut y envoyer du monde.


Théâtre d'ombres et de lumières

Où tout se passe sur les mers.

Un océan de marionnettes

Et d'ombres chinoises très nettes.

De réalistes silhouettes

Aux formes vraiment très chouettes.


Décors mobiles

Au bout de fils,

Cartons finement ciselés,

Manuellement dirigés,

Joliment peints et ouvragés.

Enorme travail bien cadré

Dans un univers encadré,

Fait d'objets reconstitués

Grâce à des matériaux de récupération.

Grande précision dans la manipulation

D'une multitude d'objets et de poissons.


Géant aquarium en trois D

Où évoluent hominidés,

Quelques géniales créations,

Fruit de leur imagination.

Plus merveilleux qu'une BD,

En super version débridée.

Belle instrumentalisation,

Magique concrétisation,

Evocation très réussie

Pour nos rêves en harmonie.


Et ce capitaine Némo

Nous fait un bien joli cadeau

En de magnifiques tableaux.

Somptueuses couleurs. Bravo

Au festival des cheminots !


Entre mythe et réalité,

Une féerie bien montée

Sur fond d'océan démonté

Et, enfin, le temps, remonter.


Ouvrez grand les yeux, regardez ...

Et, de vrais souvenirs, gardez.

"L' homme est très fort pour

construire son propre malheur."


Un bijou d'ingéniosité

Dans un écrin bien ficelé

De nouvelles curiosités.

Constructions de toute beauté !


"Edition spéciale !"

Vision très spatiale,

"La stricte vérité",

Très bien agrémentée

D'une jolie musique

Qui sert bien les répliques.

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Brèves, de Tchékhov, avec Paulina Enriquez (Avignon,10-07-2011,13h35) **


Théâtre de l'Ange

Où un mal étrange

S'invite en cinq nouvelles,

"Brèves" qui ensorcellent.


"Je sens que la nourriture seule

peut faire passer mon mal."


D'une faim dévorante,

Elle interprète goulûment

L'histoire délirante

Des huîtres et de leurs tourments.


Evocation d'appétits de toute sorte

Qui, de ses souvenirs, franchissent la porte.

L'actrice extériorise les sentiments

Et donne du corps aux doux événements.


Subtile interprétation,

Avec justesse et passion.

Elle s'investit dans ses rôles,

Brillante à tous les pôles.


Elle habite ses personnages,

Quelque soit leur sexe et leur âge.

Elle est partout à la fois,

Nous surprenant par sa voix.


Parlant encore de groseilles,

Toujours elle nous émerveille.

Bravo pour ce Tchékhov

Dans le festival off.


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Femme quand même ! de et avec Michelle Guerra (Avignon, 10-07-2011, 19h30) **


Au théâtre de l'Ange,

Ne pas être qu'un ange !


Un nouveau concept de l'entreprise

Qui, les collaborateurs méprise,

Utilisant le démagogique,

Afin que personne ne réplique.


Comment tout détruire,

Avec le sourire,

Tout en se faisant obéir

Et ne rien trouver à redire.


Comment, enfin, tout démolir

Pour, encore plus, du profit, jouir

Et n'avoir qu'une chose à ouïr,

CAC 40 et complots ourdir.


Vivre à cent à l'heure,

Tout en étant femme.

Ne regarder que l'heure,

Même si l'on s'enflamme.


Comment tout concilier

Sans se sentir liée

Par sa vie d'aliénée

Au fil de ses années.


Conférence magistrale

Sur le pouvoir théâtral

De l'univers carcéral

D'entreprises phénoménales.


Entre sévère inhumanité

Et petit semblant d'humanité,

Elle illumine de sa clarté

Le plateau, par son jeu endiablé.

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L'évasion de Kamo, de Daniel Pennac. (Avignon, 11-07-2011, 17h50) *


C'est dans le collège de La Salle

Que la pente, à vélo, on dévale.


"L'évasion de Kamo"

Ou le pouvoir des mots.

Une belle démo

Pour monter à vélo

Comme "un vrai déglingo".


Dans un bric-à-brac

Qui de partout craque,

On retrouve un Pennac

Qui, loin de toute arnaque,

S'amuse sans un couac.


"Kamo, quand tu auras fini

de retaper le grenier,

attaque-toi au monde,

lui aussi il a besoin

d'être reconstruit."


Une adaptation qui a du ressort

Et qui, à pleines dents, dans la vie, mord.

Les délires de deux enfants

Qui, l'été, passent du bon temps.


Ils se racontent des histoires

Afin que renaisse l'espoir

Qui va les conduire hors du temps

Et les faire aller de l'avant.


Du monde de l'école,

Daniel Pennac décolle

Pour prendre son envol

Et faire qu'on rigole.


"J'ai mes pensées qui vagabondent.

D'un coup, je m'offre un tour du monde."


Pour échapper à toutes frayeurs

Et remettre les pendules à l'heure.


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Noche Flamenca, par Al Andalus. (Avignon, 11-07-2011, 22h30) ***


Au Collège de La Salle,

Leur ardeur chauffe la salle.


Le groupe Al Andalus,

Dans une clarté douce,

Nous délivre, passionné,

Son flamenco enflammé,

Dans un rythme endiablé.


Habileté,

Légèreté,

Vivacité,

Précision

Dans l'action,

Vitesse,

Ivresse,

Hardiesse.


Leurs pas résonnent dans nos cœurs

En grandiose bouquet de fleurs.

Magnifique voix

Qui nous laisse coi.


Alliant tradition et modernité,

Ils expriment un talent incontesté.

Chants et danses sont de toute beauté.

De bien envoûtantes sonorités

S'échappent des guitares à l'âme hantée.


Numéros de claquettes époustouflants,

Savoir-faire, force et dextérité

D'une suprême sensualité

Nous font vivre de merveilleux instants.


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Le Point G de la Chatouilleuse, en 69' de vocalises. Spectacle musical par Laetitia Planté et Magali Rubio. (Avignon, 12-07-2011, 14h00) ***


Un spectacle très bien "Planté"

Au centre de "La Tache d'Encre",

Superbement interprété,

Au fond d'une cour, on s'y ancre.


Dans un univers rouge et noir,

Un fabuleux moment d'espoir

Où l'évocation de l'amour

Est truculente dans l'humour.


Par un profond rouge baiser,

Elle explore l'art de biaiser

Afin de mieux déniaiser

De fausses idées abusées.


Point G, comme J'ose

A petites doses.

Magicienne d'Oz

D'où fuit le morose.

Doux fruit offert, rose.


Duo qui fonctionne à merveille,

Pour une ivresse sans pareille,

Pour chastes et autres oreilles.

Notre cerveau, elles réveillent.


Avec d'enfantines chansons

Elles nous sortent d'autres sons

Et nous montrent sur tous les tons

Leur tout autre définition.


En sublimes explications

Elles nous font la démonstration

De leur incroyable talent.

Du plaisir, la face cachée

Se révèle, non entachée.


Dans une extase partagée

Elles nous livrent un pur point G.

Pour jouir, à pleines gorgées,

De leurs perles et aussi dragées,

Pour ouïr, sans rien déranger,

Tous leurs mots, jamais outragés.

Impossible de rester étranger

A tout ce qu'on vient d'engranger

Et qui n'est jamais ombragé.


C'est en toute délicatesse

"Qu'on peut faire du bout

des lèvres, même l'amour."

"Planète en perdition d'amour."

Des enchaînements en finesse,

Sans la moindre vulgarité.

D'admiration, on reste pâmé.


Spectacle de toute beauté,

D'une infinie légèreté.

Un vrai régal pour bien planer

Et atterrir en vol plané.


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Mémoires d'Outre-tombe, d'après Chateaubriand, avec Jean-Paul Farré. (Avignon, 12-07-2011, 17h30) ***


Voir les "Mémoires d'Outre-tombe"

Dans le cadre du "Chène Noir",

C'est à propos que cela tombe

Pour défricher la riche Histoire.


Jean-Paul Farré, toujours grandiose,

Offre une leçon magistrale

Pour réviser, si l'on ose,

Les grandes dates théâtrales.


"Je vous fais voir l'univers des événements,

que l'Histoire ne montre pas.

L'Histoire ne montre que l'endroit."


Il tire, de chaque cercueil,

Papes, cardinaux, rois de France,

Pairs, ambassadeurs, sans écueil.

Prestation qui nous met en transes.


Par son rôle extrêmement brillant,

Il nous fait apprécier Chateaubriand.

Par des passages très vivants,

Surgissent les événements.

Spectacle vraiment hilarant.


Le public croule sous le rire

Et l'on pourrait presque en périr.

Traits de génie sans coup férir,

Car toujours le cent coups fait rire.

Jolies réflexions à mûrir ...


Adaptation sans rien de trop.

"On ne doit faire de serments

que quand on peut les tenir."

"Au-delà du tombeau",

Ce texte est vraiment très beau.


Farré a fait surgir de terre

L'humus d'incroyables mystères,

L'humour d'incomparables vers.

C'est ce chef-d’œuvre qu'on déterre

Avant qu'il ne soit remis en bière !


Interprétation poignante

Qui, tout le public, enchante.

"Pour mourir beau, il faut mourir jeune.

Selon la doctrine indienne, la mort,

en nous touchant, ne nous détruit pas.

Elle nous rend seulement invisible."

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3 Scènes pour un ménage : Une demande en mariage, La paix chez soi, Léonie est en avance, par les Marido (Avignon, 12-07-2011, 21h00) *


Accueil rose bonbon,

Présage du tout bon.

[...]


Qui met en appétit

Le public prévenu

De toutes les bêtises

D'un esprit très petit.


Basse mesquinerie

De la part d'un mari

Qui spécule, en temps,

Lui prend argent comptant.


Exploit d'un jeune couple

Qui se glisse à merveille

Dans des situations

Qui n'ont pas leur pareille

Pour nouer les passions

Que leurs scènes décuplent.


C'est à "La Tache d'Encre",

Que les deux comédiens

Font couler beaucoup d'encre

Pour notre plus grand bien.


Ces écrits de rupture

Et ces mots de torture

Font que ce couple endure

Des scènes qui perdurent.


Tchékhov et Courteline,

Feydeau anti-déprime,

Impros qu'on a en prime,

Humour qui tout débine,

Au présent se décline,

Pour faire bonne mine.

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Cosi fan tutte, de Mozart, par l'Envolée lyrique. (Avignon, 14-07-2011, 14h00) ****


Ce "Cosi fan tutte"

Est de toute beauté

Et réveille un Mozart

Au sommet de son art.


C'est au "Palais Royal"

Qu'une version royale,

finement orchestrée,

Nous y est démontrée.


Œuvre modernisée

Où tout y est osé.

D'inventions composée,

De fantaisie dosée.


Jeu très humoristique

Qui donne du piment

A toutes les répliques

et à chaque moment.


En costumes d'époque,

Ils dominent le lieu,

Et leur fabuleux jeu,

De vrais rires provoque.


De très jolis effets,

A chaque geste fait.

Expression corporelle

Et gestuelle belle.


Mise en scène réglée

Avec la précision

D'un génial horloger.

Tout est au diapason.


De magnifiques voix

Nous mettent en émoi.

Une pure merveille

Qui réjouit nos oreilles.


Trouvailles pas banales,

Sur masque artisanal.

Travail original,

A graver dans annales.


Fine réécriture

Pour nouvelle lecture.

Bien fraîche mouture,

Divines fioritures.


Chaque midi, frugal,

Ce bijou estival,

Joyau du festival,

Est un parfait régal.


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On ne paie pas, on ne paie pas, de Dario Fo et Franca Rame.
(Avignon, 14-07-2011, 14h15) *


C'est bien à "L'Esperluette

Qu'on ouvre grand sa luette,

Afin de mieux déglutir,

Pour les denrées engloutir.


Tout en essayant de fuir,

Plus de provisions ravir,

Car, c'est ces pauvres martyres,

Qui ont cessé de rire,

Que "Les Affamés" vont décrire.


Sur une musique d'enfer,

En se sauvant, elles s'enferrent,

Refusant de se laisser faire

Face au prix grimpant des affaires.


Représentation endiablée

Pour un public comblé.

Oublier les prix élevés

Dans une version enjouée.


Une comédie enlevée,

Par des illuminés, jouée.

La Compagnie "Les Affamés"

Fait feu comme des enflammés.


"Le prolétariat à jeun,

mais toujours illuminé."


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Sortir de sa mère, de Pierre Notte. (Avignon, 14-07-2011, 18h20) **


Au théâtre "Les 3 Soleils",

On joue à 1. 2. 3. Soleil !

1. Le texte, "Notte" de soleil,

2. Mise en scène, "Notte" soleil,

3. Musiques, "Notte(s)" de soleil.

Et 3 acteurs qui s'émerveillent.


Pierre Notte

Joue ses notes

Qui dénotent

Et décrottent

Nos esprits.


Parti-pris

Qui détonne,

Déboutonne,

Reboutonne

Les boutons,

D'un bon ton.


Fait de notes

Rigolotes,

De parlotte,

"I am not"

Sur la motte.


Elles trottent

Dans l'écrit

Bien écrit,

Puis se frottent,

Sans la flotte,

Dans des cris

Bien décrits.


Perdition,

Partition,

Trio noir,

Fait d'espoir.


D'étonnantes suppliques,

Détonantes répliques,

Folie humoristique.

Spectacle déjanté,

Joué et puis chanté,

On en ressort enchanté.


En souvenir d'illustres mots,

Breton, Dubillard ou Soupault,

Un peu de vertige à plein pot,

Pour franchir le mur du "rainbow".


Aperçu de surréalisme,

Dans un mélange d'aphorismes,

Pour se jouer du réalisme

Et sortir de l'immobilisme.


Comique de répétition,

Logique de répartition.

Il se joue des situations,

Les bons mots entrent en action.


Pour rire de tout et de rien,

Un spectacle qui fait du bien.


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Le Baiser de la veuve, d'Israël Horovitz, mise en scène Sylvia Bruyant. (Avignon, 15-07-2011, 11h00) ***


A "L'Isle 80",

On n'y vient pas en vain.


Musique à la Chaplin

Pour vous ôter le spleen

Du travail en usine

Qui, les ouvriers, mine.


C'est dans ce très vieil atelier,

Où l'on recycle le papier,

Que Georges et Bobby s'imaginent

Vivre une autre vie sans déprime.


Ils flashent de façon coquine,

Désirant la même copine.

Ils rendent l'atmosphère lourde,

A force de faire des bourdes.


Intense psychodrame,

Où chacun des deux rame

Pour sortir de la trame

De ce que leur cœur crame.


Trio pour un huis-clos,

Qui sème la terreur

Dans un rapport de force,

Et, l'admiration force,

Face à leur numéro,

Grandiose dans l'horreur.


Avoir le cœur bien accroché

Pour leurs souvenirs supporter.

Spectacle qui vous prend aux tripes

Et notre conscience étripe.


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Les amnésiques n'ont rien vécu d'inoubliable, d'Hervé Le Tellier, mise en scène Frédéric Cherboeuf. (Avignon, 15-07-2011, 13h35) **


C'est au théâtre "La Luna"

Qu'on se rafraîchit pas à pas/


A la question très lancinante

"A quoi tu penses ?"

Que sur tous les tons elle lance,

De façon intense,


Quelques réponses fascinantes,

Ou autres pensées fulgurantes,

Et même parfois délirantes,

Ou bien encore déchirantes.


La mise en scène ruisselante

De bonnes trouvailles s'invente

Et nous offre un bain de jouvence.

A prendre comme un jour de chance.


Mise en scène explosive en bas

Qui nous plonge au cœur du débat,

Projette des bombes à eau,

Avec élan, de bas en haut.


Visite d'almanach Vermot

D'où s'échappent de très bons mots

Pour effacer du monde les maux.

C'est finalement rigolo.


Un spectacle, fait de tendresse,

Avec des réponses qui tressent

Le quotidien et tout son stress,

Qu'on reçoit comme une caresse.

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L'Histoire d'une femme qui voulait un enfant - Ce soir j'ovule, de Carlotta Clerici. (Avignon, 15-07-2011, 15h05) *


C'est dans l'espace de détente "La Luna"

Qu'on va vivre les aventures de Clara.


En attendant, chaque soir, que Clara ovule,

Les affres de la stérilité qu'on jugule,

Elle finit par faire passer la pilule

Du lendemain des jours sans, où elle hulule.


Entre les traitements qu'une femme cumule

Et les visites médicales qui pullulent,

Elle nous tient en haleine sous sa férule.

C'est bien des idées préconçues qu'elle bouscule.


Venez la voir, sortez couverts, mettez un pull

Et savourez ces instants issus d'une bulle.

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La ferme des animaux, de George Orwell, mise en scène Christine Delattre, musique Eric Bono. (Avignon, 15-07-2011, 16h30) **


Collège de La Salle,

Les animaux s'emballent.


Au royaume des marionnettes et pantins,

La mécanisation bat son plein.

Sans rêve, ces esclaves, à manger, n'ont rien.


Les animaux se révoltent,

Devant céder leurs récoltes.

Ils triment à cent mille volts.


"L'homme est la cause de tous nos malheurs",

Disent ces malheureux bougres, en chœur.


Une mise en scène astucieuse,

Pour figurines malicieuses,

Et des constructions harmonieuses,

Avec rythmique délicieuse.


Une musique enchanteresse,

Pour nos oreilles une caresse

Qui nous met en état de grâce.

Ainsi, jamais on ne se lasse.


Objets et musique en symbiose,

Ombres chinoises que l'on ose

Joindre à cette parfaite osmose.

Beau travail contre la sclérose.


Voir ces gros animaux s'impose,

Ainsi que les énormes choses

Que sur le plateau on dispose.

Appréciez leurs métamorphoses.

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En Vrac, Cabaret Surréaliste, par "Les Gevrey Chambertin".
(Avignon, 15-07-2011, 19h25) **


Aux "Béliers",

Fous à lier ...

Dadaïstes

Ou cubistes,

Tous en piste !

Sur leur ring,

Ça fait bing,

Sans bling-bling.

Ça décoiffe

A plus soif.

Ça dépote

Pour vos potes.

Et en prime,

Faut qu'ça rime,

Sans qu'ça brime.

Et sans frime,

Ils se griment

Sans déprime.

Art d'escrime

Qui s'exprime

Dans le crime

De bons mots,

Rigolos,

A propos.

Très orignal

Que cet animal

Qui gratte ses cordes,

Pommes de discorde,

En entremêlant

Ses trois instruments.

C'est surréaliste,

Appréciez leur liste !

Un brin déjanté,

On sort enchanté ...

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Flamenco Nuevo, par Al Andalus. (Avignon, 15-07-2011, 22h30) **


"Espace Roseau",

Rien n'est aussi beau

Que ce flamenco

Par "Al Andalus"

Et leurs notes douces.


Ensemble acoustique

Vraiment sympathique.

Cette fois, sans voix,

Mais violon en joie.


Guitares en fête,

Danseurs de claquettes,

Chant des castagnettes,

Bercent notre tête

De sonorités

De toute beauté.


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Qui a peur de Virginia Woolf ?, d'Eward Albee. (Avignon, 16-07-2011, 11h00) ****


A la "Salle Roquille",

On sort de sa coquille.


C'est dans leur "trou à rat"

Cossu que l'on se bat.

Leur univers bourgeois

Va voler en éclat.


Entrée d'enfer dans le vif du sujet

Et Martha monte aussitôt au filet

Pour des échanges abjects et complets

De bons mots crus, cruels et bien concrets.


"De toute façon, il n'y a pas

un seul concours d'abjection

où tu n'aies pas remporté la médaille."


Un couple d'invités, pris en otage,

Va faire les frais de leur grand orage.

Martha et Georges, vraiment démoniaques,

Vont psychologiquement torturer

Les deux naïfs tourtereaux apeurés

Qui vont sombrer dans cette nuit orgiaque.


C'est près des remparts

Qu'un coup de feu part,

Jouet en pétard

Pour réels fêtards,

Quand il se fait tard.


Psychodrame où grimpe l'intensité,

Au cours de cette nuit bien arrosée.

C'est au travers de scènes démentielles,

Dont les moindres cris montent jusqu'au ciel,

Que cette grande charge émotionnelle

S'exprime par leur vrai jeu passionnel.


Ecriture puissante et enivrante,

Tour à tour attachante et déchirante,

Aux réparties piquantes et mordantes,

Souvent provocantes, embarrassantes.

Une mise en scène fort délirante,

Impressionnante et surtout dévorante.


Au jeu de "casse-convive"

Il faut que l'on survive

"Pour une guerre totale"

Qui va leur être fatale.


De liaisons dangereuses

En relations amoureuses,

Ils sombrent dans la folie

Et commettent des délits.


A délivrer leurs messages

Qui ne sont que des passages,

Leurs petites gueules d'anges,

Nos idées reçues, dérangent.


Grandiose histoire d'amour

Qui, après bien des détours,

Va conforter pour toujours

Leur passé, de secrets, lourd.


Une version à donner le tournis,

A faire sauter, craquer le vernis.

Représentation qui donne l'envie

De venir découvrir ce qu'est la vie.


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Simone de Beauvoir, Le Castor : On ne naît pas femme, On le devient, d'après Simone de Beauvoir. (Avignon, 16-07-2011, 16h30) **


Dans le Théâtre de l'Observance,

On n'y va pas par inadvertance.

Femme au sortir de l'ignorance,

Pour échapper à l'intolérance.

Donner du sens aux mots, sans outrance.

Force et engagement en puissance.

Vivre pleinement sans arrogance.

S'assumer Femme, avec conscience.

S'épanouir en toute confiance.


Fameux réquisitoire !

Il vous faut venir voir

Simone de Beauvoir

Qui se fait un devoir

D'ouvrir le réservoir

D'idées à concevoir

Et apporte l'espoir.


Sans subir, percevoir,

De la vie, le nectar,

Sans jamais décevoir.

Spectacle à recevoir

En plein cœur. Un vrai laboratoire

De réflexion. Un observatoire

De l'âme sortie du purgatoire.


Racisme, sexisme,

Un même séisme

Qu'il faut affronter.

Combat toujours d'actualité.

On n'a jamais fini de lutter

Pour toute forme d'égalité.


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Les Monologues du Vagin, lecture spectacle, d'Eve Ensler. (Avignon, 16-07-2011, 20h55) *****


C'est dans cet immense "Théâtre des Béliers",

Qu'on vient écouter les langues se délier.


Un trio sublime

Pour dénoncer le crime

Fait au corps féminin

Et surtout au vagin.


Deux millions de mutilations

Et annuelles excisions.

Entre ablation de clitoris

Et viols de guerre par pénis.


C'est infiniment émouvant.

On ressort muets et tremblants,

[...]

"On ne peut pas aimer un vagin

si on n'aime pas les poils."


Femmes éblouissantes,

Subtiles et hilarantes.

Elles sont fabuleuses

Et même merveilleuses.


Un jeu époustouflant,

Rien n'est grandiloquent.

Humour vraiment très fin,

Pas de sentiment feint.


Vêtues de rouge et noir,

Entre rouge passion

Et très noire mémoire,

Que d'émotion

Et que d'espoir !

Belle victoire,

Une vraie gloire ...


C'est grandiose,

Ça explose !

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Le Mot et La Chose, interprété par Manuelle Molinas. (Avignon, 16-07-2011, 22h55) *


Quand "Le Verbe fou"

Accueille pour nous

Mam'zel Molinas,

Dont on ne se lasse,

Un beau talent fou ...


"Le Mot et La Chose"

Vus par sept grands poètes

Et, si tant est qu'on l'ose,

A les ouïr on s’apprête

Pour le plaisir d'une pause

Et leur bonne interprète.


Elle sert avec bonheur

Certains de nos grands auteurs.

En huit textes pudiques,

Et de façon unique,

Elle nous fait rêver

De poésie du passé.

Une œuvre non dépassée

Dont il ne faut se passer

Si l'on veut se délasser.


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Don Quichotte, adapté et mis en scène par Jean Petrement. (Avignon, 17-07-2011, 22h55) **


"Don Quichotte" en grandeur nature,

Dans un "Théâtre de Verdure" ?

C'est à l"Auberge des Ombrages"

Qu'on sert Cervantès, sans ambages.


A l'air, toutes voiles dehors,

Dans un exceptionnel décor,

Ils profitent du naturel

Pour ce chef d’œuvre universel.


Dans une clairière ombragée

Par de géants et forts platanes,

Une version non protégée,

Avec de vrais chevaux, pas d'ânes,

Surgit de cette immensité

Boisée, vraie forêt enchantée.


Si loin que porte le regard,

Au-delà de tous ces hectares,

On a une vue dégagée

Pour tout bien mieux envisager

Et profiter du spectacle,

En plein cœur de cette débâcle.


Il fallait un "Théâtre de Verdure"

Pour exprimer toute la démesure

De Don Quichotte et de Sancho Pança

Et de quatre chevaux que l'on pansa.

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Résister c'est Exister, interprété par François Bourcier. (Avignon, 19-07-2011, 12h45) *****


C'est au "Collège de La Salle",

Que la Résistance s'emballe.


Scène peuplée d'une dizaine de costumes,

Occupant l'espace émergeant de la brume,

Comme des ombres, debout, qui guettent le pire,

Qu'il va, tout au long de la pièce, revêtir.


Ôtant ou se couvrant de tous ces oripeaux,

Il reconstitue l'Histoire et sauve sa peau.

Textes d'époque, restitués, mot pour mot,

Fidèlement et sans une phrase de trop,


Avec autant de tenues que de personnages.

Une cinquantaine de figures qui surnagent

Dans ce bourbier, pour tenter de tourner la page,

Mais éveiller la conscience de tous les âges.


"Le feu sanglant,

La soif rageuse d'être libre

Et c'est assez pour espérer."

"Ces amoureux de vivre à en mourir."


Ce seul en scène, époustouflant et hilarant,

Perce et déclenche un tourbillon de sentiments.

Jeu extraordinaire, à voir absolument

Pour garder en mémoire ces souvenirs vivants.


Ce spectacle est une œuvre de salubrité,

A découvrir pour sauver son âme et sa santé.

Avec un talent multiple et incontesté,

François Bourcier nous livre un témoignage hanté


Et qu'il va délivrer, courant de tous côtés.

Dans une mise en scène ingénieuse et poignante,

Spectaculaire démonstration non sanglante,

On assiste à une œuvre drôle et déchirante.


La Résistance

Sans défaillance,

En une intense

Vraie délivrance.


Immense comédien pour un moment d'espoir

Qu'il ne faut pas oublier et même revoir.

"Et après tout,

Résister c'est encore exister" !

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Le Cabaret des Gaspards, par "La Java des Gaspards". (Avignon, 19-07-2011, 20h45) *


C'est au "Théâtre du Bourg Neuf"

Qu'avec du vieux on fait du neuf

Et "Le Cabaret des Gaspards"

Fait vite passer le cafard.


Spectacle vif et enlevé

Comme si c'était au pied levé.

Inspirés de folles ardeurs,

Ils nous mettent de bonne humeur.

Dans leurs costumes à gros carreaux

Ils ne se tiennent pas à carreaux.


Spectacle interactif

Par cinq hyperactifs

Qui animent de tics

Leurs corps tout élastiques.


Entre deux belles voix

Pour chanter l'opéra,

Deux comiques pour cirque

Et un accordéon

Pour jouer les flons-flons,

C'est plutôt sympathique,

Un brin humoristique.

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Lettres de Délation, interprété par François Bourcier. (Avignon, 20-07-2011, 12h45) *****


Au "Collège de La Salle",

La Délation se déballe.

Au "Gymnase de La Salle",

On lave son linge sale.


Démarrage d'enfer

Par un chemin de fer

Où notre âme s'enferre.

Reste beaucoup à faire ...


Désespoir

Dans le noir ?

Un devoir

De mémoire,

A la gloire

Des espoirs !


Par un dispositif judicieux,

Sur lui, les lettres tombent des cieux.

Une mise en scène explosive

Pour parler de "La question juive".


Grâce à ce spectacle sublime

On sort les lettres de l'abîme.

Avec son grand talent de mime

On vit tout ce qui envenime.


Quand les valises, tout grand, s'ouvrent

Et que leur contenu se trouve

S'abattre en vrac sur le plateau,

Libérant leur très lourd fardeau,

Le cœur, à la raison, s'entrouvre.

Notre conscience se découvre.


Lutter contre toutes sortes d'humiliations,

Toute autre forme de racisme et d'exclusion.

Au milieu de toutes ces horreurs

On entend les rires salvateurs

D'enfants. Un baume pour notre cœur.


Une belle intensité dramatique

Dans la dénonciation systématique.

Contre une délation éclaboussante,

Une interprétation éblouissante.


Scénographie grandiose,

Vérité qui explose.

Magistrale leçon

Contre l'exploitation.

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Eugénie Grandet ou l'histoire d'une vie immobile, d'après Balzac. Adapté et joué par Véronique Daniel. (Avignon, 20-07-2011, 14h45) **


Au "Théâtre L'Albatros",

C'est de l'argent qu'on se gausse.

Et Véronique Daniel

Y étend ses longues ailes.


Le très célèbre Honoré de Balzac,

Qui a bien plus de vingt livres dans son sac,

Est somptueusement servi

Par une actrice accomplie.


"L'argent, dans toute sa puissance",

Y brille avec concupiscence

Et règne par son omniprésence

Sur les cœurs pervers ou sans défense.


"Eugénie Grandet" ?

Eugénie rêvait

A de doux sujets.

Eugénie aimait

Un si doux objet

Gardé en secret.

Eugénie vivait

Un si grand rejet,

D'immenses regrets.


"Je n'ai plus mon or",

Dit le cher trésor

Qu'on jette dehors,

Pauvre mirliflore.


Vie de dévouement

Pour de faux serments.

Tout à fait charmant !

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J'ai le cœur plein de feuilles mortes d'après "Le Journal" de Jules Renard. Adapté et joué par Patrice Fay. (Avignon, 20-07-2011, 16h45) *


"Théâtre L'Albatros",

Une perle rehausse

Le dessus d'une chausse.


Ce "Journal" de Jules Renard,

En finir avec ses Mémoires,

Se veut élégamment écrit,

Avec finesse et répartie.


Dommage que sa plume

Egratigne les femmes

[...]


Son infâme misogynie

Egale celle de Guitry,

[...]


Humoristique

Et sarcastique,

Souvent caustique,

Toujours il pique,

Le fils Lepic,

C'en est épique !

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Le Road Movie Cabaret, Un Voyage Utopique, de Romuald Borys. (Avignon, 20-07-2011, 20h20) **


Au "Théâtre Golovine",

Une prestation divine.

"Le Road Movie",

"Un hymne à la vie".


"Le Road Movie Cabaret",

Un hommage à Charles Trenet.

De Gainsbourg à Audiberti,

Brel, Nougaro et Mancini,

Puis Prince, Prévert et Kosma.

Michel Simon ou bien Bourvil

S'invitent chez eux dans leur île.

Et, tous, on les suit pas à pas

Dans leurs aventures engagées

Où ils sont épris de liberté.


Dans un utopique voyage,

Pour tous et à travers les âges,

Un décor de gens du voyage

Suspend son envol et s'engage.


Un vrai cabaret post-mortem

Pour que renaissent les grands thèmes

Et les Droits de l'Homme qui sème

Des graines d'espoir pour qui s'aime.


Une mise en scène endiablée

Pour des rêves ensorcelés.

Un cabaret, digne de Brecht,

Où tout bouge et rien n'est en reste.


De joyeux comiques-troupiers

Qui nous font prendre notre pied,

Afin d'aller toujours plus loin,

Défricher un bout de terrain

Et s'en faire un petit jardin

Sans fers, mais avec quelque soin.


Pas de grandes voix,

Mais ça, c'est leur choix.

Beaucoup de sensibilité,

Ça, on ne peut que l'apprécier.

"Mon pays, c'est la vie !"

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Horovitz (mis) en pièces, sept nouvelles pièces courtes. (Avignon, 20-07-2011, 22h30) **


Théâtre du "Bourg Neuf",

Il nous faut du sang neuf,

En pièces inédites.

Du très grand Horovitz

Se joue en "salle rouge",

Là où tout vibre et bouge.


Petit bijou d'humour

Qui, encore et toujours,

Sert de l'inattendu

De bien grande tenue.


Brûlante actualité

D'une profonde acuité.

Drôle, même quand c'est noir,

Petite lueur d'espoir.


Mise en scène vertigineuse,

Une accélération rageuse,

Achèvement en course folle,

Un spectacle dont on raffole.

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Sur le plus haut trône du monde, nous ne sommes assis que sur notre cul, d'après Montaigne. (Avignon, 21-07-2011, 17h50) *


C'est au "Théâtre des Carmes"

Que Michel Bruzat nous charme

Et que Descheix s'essaie

A vivre "Les Essais".


C'est Montaigne

Qu'on enseigne.

C'est Montaigne

Qui réveille

Les consciences

En souffrance.

C'est Montaigne

Qui imprègne

Nos idées

Débridées.


Ce Montaigne nous invite dans sa cuisine

Pour nous parler de salades et de bibine.

Il cite les Anciens et leurs pensées divines

Tout en mélangeant goulûment les sauces fines.


Tout en tirant de la flamme

Une omelette baveuse,

Il nourrit aussi notre âme

De ses réflexions heureuses.


Il propose à nos friands estomacs

De partager humblement son repas.

Du plaisir, il nous propose la clé.

Pour y parvenir, il nous fait chanter.


Quand il évoque la faiblesse humaine,

Il le fait, simplement, la bouche pleine

Des fruits de tous ses propos humanistes

Sur lesquels, avec humour, il insiste.


"Tu ne meurs pas de ce que tu es malade,

Tu meurs de ce que tu es vivant."

"Mon métier et mon art, c'est de vivre.

Il n'est rien si beau et légitime"

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3 Scènes sur l'oreiller, d'après Musset, Courteline et Feydeau, par la Compagnie Marido. (Avignon, 21-07-2011, 21h00) *


Ce couple, à "La Tache d'Encre",

Rend bien indélébile l'encre

De trois grands auteurs qu'ils y ancrent.

Second spectacle qu'ils présentent.


Caprices de la vie de couple,

A aborder en restant souple.

Peut plier sous "Le Chandelier"

Car c'est être fou à lier

Que croire à tout sans sourciller.


Mais c'est avec "La Peur des coups"

Que vite on accuse le coup,

Qu'on prend la vie par les deux bouts.

Tout se retourne tout à coup.


Puis, au détour d'un oreiller,

C'est la naissance de "Bébé"

Qu'il faudra bien vite "purger",

Sinon on sera submergé !


Par de très piquants intermèdes

Qui, à nous détendre, nous aident,

On comprend que les "Marido"

Se montrent bien originaux.

"Flagrant délit d'impertinence"

Dont on aime la pertinence.


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Tout le monde y passe de et par Guillaume Meurice. (Avignon, 21-07-2011, 22h30) *


A "La Tache d'Encre",

On y perd son encre.


Guillaume Meurice ?

Un feu d'artifice

De banalités,

De vulgarité,

Mais c'est bien joué

Et même enjoué.


De l'humour facile,

Des textes fragiles,

Mais c'est rigolo

Bien qu'un peu lourdaud.

Et fort à propos

Sont les jeux de mots.


"Emporté par une

avalanche de talents,"

Ce joyeux loustic

Est très sympathique.

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Yaacobi et Leidental, comédie mordante de Hanokh Levin. (Avignon, 22-07-2011, 20h00) **


C'est dans cette "Salle Roquille"

Qu'on sort vite de sa coquille,

Pour, après des calculs discrets,

Se délecter du cabaret.


Théâtre où, son cœur, on maquille

Et où, librement, on resquille,

Piégeant des sentiments qu'on pille

Dans une vie qui part en vrille.


"Moi, ce que j'aime, c'est vivre !"


Ils jouent le soir aux dominos,

Mais, pour sortir de ce duo,

Ils forment vite un trio,

Traînant leur ennui au bistro,

Finissant parmi les bocaux.


"Jamais je ne te pardonnerai

d'être heureux."


Dans une comédie grinçante,

Jouée de façon fort piquante,

Pour une soirée réjouissante,

On aborde tous les travers

De ces êtres aux désirs pervers.


[...]


Pour lutter contre tous les racismes

Et tout ce qui finit en "isme",

Que ce soit le terrible âgisme

Et surtout l'ignoble sexisme,

Ou encore le despotisme.


"Qu'est-ce que ça veut dire,

pas de la même espèce ?"


S'apercevoir

Dans le miroir,

En Être hideux

Et capricieux,

Puis faire mieux

De tous ses vœux.


"Si j'avais voulu, j'aurais pu."


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Nos Peines d'Amour Perdues, d'après William Shakespeare. (Avignon, 22-07-2011, 20h00) ***


Dans "La Cour du Barouf",

Là, ils font de l’esbroufe

Et, sans qu'on ait pu dire ... Ouf !

Ils nous invitent à leur barouf.


Ils se jouent de Shakespeare

Et, ce qui est le pire,

C'est qu'ils nous en font rire

par leurs plus grands délires.


Mise en scène intermédiaire

Entre façon mousquetaire

Et commedia dell' arte.

Ils ne savent plus que faire

Pour toujours nous satisfaire.

Belle originalité

Dans ce texte populaire,

Savoureux et bien monté.


Costumes très travaillés,

Cousus façon basse-cour,

Pour jouer les déplumés

Et mieux servir leurs amours.


Sous les voiles de l'univers,

Flottant sous les arbres en plein air,

On est aussitôt embarqué

Dans leurs aventures chantées

Tout aussi bien que racontées.


Tentures volant au vent,

Plumes chatouillant le temps,

"Le temps n'est pas ce qu'il semble être",

Mais sert l'amour par "simple lettre".

"La plume à votre rime s'arrime."

La plume à votre mine s'anime.

La plume à votre lime, ça rime.


Demi-masques en bois massif

Pour un spectacle festif,

Drôle et vraiment inventif,

Fait de propos subversifs,

Spirituels et jouissifs,

Souvent très crus et lascifs.

Poésie d'art primitif,

A l'esprit très créatif.


S'ils ont la plume à la main

Pour traduire leur amour,

Ce n'est surtout pas en vain

Qu'il vont gagner leur concours

Et finir dans le bon vin

Sur "le postérieur du jour."


Divins vers,

Divers vins,

Dix verres fins,

D'amères fins.


Déraison pour déraison est leur seul objet,

"Dérision pour dérision est mon seul projet."

Et, pour les "Tutti Quanti",

La comédie est finie.

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Cyrano, d'après Edmond Rostand, par "Viva La Commedia". (Avignon, 23-07-2011, 15h45) **


Au "Théâtre de L'Oulle",

Là, le rire déboule.

Versements qui roucoulent

Pour attirer les foules

Et déclencher la houle.

Du tout cuit, dans un moule.


Une version burlesque

Qui joue sur le grotesque.

C'est du pur grand guignol,

Pour ceux qui en raffolent.

On dirait qu'ils racolent.


"Précieuses ridicules"

Que ces marquis qui brûlent

Les planches à outrance,

Entrant si vite en transe,

Tout en s'épanouissant,

Ou en s'évanouissant,

Tombant sur les rotules.

Mais, lorsqu'ils interprètent des rôles de femmes,

Ces messieurs le font bien, on est tout feu, tout flamme.


Ouf ! C'est la tirade des nez

Et le duel très bien mené,

Qui seuls sauvent Edmond Rostand

D'un début qui est consternant.


Notamment l'acte Un

Qui n'a plus rien de fin.

Pour qui aime la farce

Et le grandiloquent,

On s'attache aux comparses,

C'est alors éloquent.


Quand ce n'est pas surjoué,

C'est alors bien joué.

Roxane et Cyrano

Forment un beau duo.


Intermèdes musicaux

Pour transformer les tréteaux,

Chaque fois entre deux actes

Pour éviter les entractes.


Et quand cessent les pitreries,

On est agréablement surpris.

Quand ils sont naturels,

La version devient belle.

A partir de l'acte Trois,

Alors là, vraiment, on y croit.

A retrouver Rostand,

On en devient tremblant.


Une fois habitués,

On est vite charmés

Par le texte puissant

Du grand Edmond Rostand

Et on est subjugués

Par sa grande beauté

Qui n'est plus estropiée.

Ils n'ont pas perdu pied

Et se sont rattrapés.


Toujours aussi émouvant

Et même bouleversant.

Et le délire de la fin

Satisfait enfin notre faim.

Rostand est toujours apprécié

Et c'est beau à en pleurer !

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Les Gaillardes, de Mickaël Délis, par "La Compagnie Passages". (Avignon, 25-07-2011, 22h30) *


"La Compagnie Passages"

N'est vraiment pas très sage,

A "L'Espace Roseau",

Sous son masque si beau.


"Les Gaillardes"

Sont paillardes.

[...]

Sont criardes.


Ces malades

Nous baladent

Et poignardent

Sans pommade.


Un jeune auteur

Qui prend à cœur

Avec ardeur

Tous les malheurs.


En défenseur

Et redresseur,

Avec des heurts,

Aussi horreur.


On naît, on meurt,

On hait, on pleure,

En spectateur,

En bienfaiteur.


Ils et elles ont les yeux pétillants de malice

Lorsqu'ils infligent punition et sacrifice.

Acteurs très complets, ils jouent sur tous les tableaux,

Fustigeant la société, attaquant les maux.

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