"Les
conversations de Barbara". Avec Marielle Dechaume et Mélanie
Moreau. Au piano François Després. (24-09-2012, 21h30) ****
Une
scène nue, uniquement revêtue
De
jolis souvenirs, en toute simplicité.
Chansons
de Barbara, en toute intimité,
Par
deux brillantes interprètes, bien venues.
Avec
un talent fou, elles se sont fondues
Dans
l'univers complexe et de toute beauté
Qu'elles
se sont complètement approprié.
Moments
de bonheur que ce soir on a vécus.
Elles
sont fascinantes dans le répertoire
Qui
leur va comme deux gants de la dame en noir.
Les
anciens succès reprennent vie et couleurs
Grâce
à ces comédiennes de grande valeur
Dont
le tour de chant, d'une rare intensité,
Nous
a merveilleusement, en chœur, enchantés.
Une
émotion miraculeusement palpable
Envahit
"L'Essaïon" et c'est bien agréable ...
Et
leurs deux voix, si contrastées, s'accordent tant
Qu'on
en oublie, l'espace d'un instant, le temps.
Un
spectacle époustouflant de sincérité,
Nos
acclamations elles ont bien mérité !
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"C'est
peut-être ... Leprest", concert de Yann Denis. Piano Jean-Louis
Beydon. (10-09-2012, 21h15) **
Au
"Théâtre Les Déchargeurs"
On y
découvre un voyageur
Dans
l’œuvre d'Allain Leprest dont
Il
ressuscite bien des dons.
A
travers toutes ses chansons
On
passe rivières et ponts
Où
tout est remis en question.
Un
tour de chant fait d'émotion,
Interprété
avec passion.
Il
raconte les plaies du monde,
Aussi
les plaisirs qui abondent
En
souvenirs qui nous inondent
Et à
nos attentes répondent.
"C'est
peut-être" un "sacré coco"
Qui
de Leprest se fait l'écho,
Revêtant
les chansons à textes,
Perles
de vie et de prétextes,
En
superbes colliers de mots.
Un
pianiste de grand talent
Est
habité complètement
Par
les paroles qu'il entend
Et
dont il scande chaque temps.
Il
fonctionne bien ce duo,
Composé
de voix et piano
Qui
soudain éclatent et s'emportent
Pour
mettre à mal toutes les portes
Et
franchir tabous et ruisseaux.
"C'est
pour l'amour, pas pour la gloire",
Ce
soir, ils nous y ont fait croire.
Yann
Denis et Jean-Louis Beydon,
En
harmonie sur tous les tons.
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"Affreux,
sales et gentils", d'après Guillaume Guéraud. Par "La
Petite Compagnie". (08-07-2012, 17h35) ** ( Avignon 2012 +
Envie de théâtre)
"Théâtre
Essaïon" ou bien "Cabestan",
Ils
sont partout "Affreux, sales et gentils".
Deux
enfants s'apprennent à passer du temps,
S'entraînent
à revoir la vie autrement.
C'est
lorsqu'il est kidnappé
Qu'il
connaît la liberté.
Il
s'exerce à s'amuser,
Sans
jeux à utiliser.
Sans
se laisser abuser,
Sans
jouets pour diviser,
Ils
vont enfin deviser
Et
resteront médusés.
"J'ai
pas de console,
J'ai
ma tête", dit-elle.
"Mauvais
perdant,
Tu
vas manger toutes tes dents."
Joli
spectacle qui fait réfléchir.
Sauront-ils
quelques adultes infléchir ?
Le
discours des enfants peut-il fléchir
Le
cœur des parents qu'il faut attendrir ...
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"Sous
ma peau, Le manège du désir", de et avec Geneviève de
Kermabon. (03-06-2012, 15h00) ****
"Théâtre
Noir",
"Le
Lucernaire",
Le
désespoir
Et
puis l'enfer.
Que
se passe-t-il "sous ma peau",
Dans
les secrets gardés au chaud ?
Le
désir ... celui du solo,
Ou
du forcé, moins rigolo !
Aux
marionnettes on peut tout dire,
Les
prendre à témoin et décrire
Avec
pudeur tout le plaisir
Et
les moments de déplaisir.
Accompagnée
de matériels,
Elle
nous livre en arc-en-ciel
Les
visages existentiels,
Créations
qu'elle fait surgir
Avec
émotion et sourire.
Cette
acrobate et trapéziste
Est
aussi bonne fantaisiste.
Naturelle,
complète artiste,
Aucun
objet ne lui résiste.
Grâce
à son talent, tous existent.
Avec
ses masques réversibles,
Elle
cerne toutes les cibles.
Elle
est multiple et plurielle,
Elle
est la femme universelle
Qui
analyse le charnel.
Poupées
de chiffons
Ou
bien de cartons,
C'est
une explosion,
Une
exposition,
De
personnages féeriques
Aux
intéressantes mimiques,
Qui
nous touche et frappe en plein cœur
Pour
découvrir de vraies valeurs.
Elle
apprivoise le plastique
Avec
des gestes fantastiques.
Danse
des mots et du corps
Sur
de fabuleux décors.
Elle
fascine avec justesse,
Belle
maîtrise aussi finesse
Et
l'on admire ses prouesses,
Ses
équilibres et sa hardiesse.
Surprenante
et ensorcelante,
Percutante
et éblouissante,
Geneviève
de Kermabon
Possède
un véritable don !
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"La
guerre n'a pas un visage de femme, Je me rappelle encore ces yeux
..." d'après le récit de Svetlana Alexievitch. Adapté, mis en
scène et interprété par Cécile Canal. (01-06-2012) **
"Théâtre
Guichet Montparnasse",
La
Seconde Guerre on retrace
En
récits plus ou moins cocasses.
Les
faits marquants et méconnus
De
bien des femmes inconnues,
Qu'elles
soient ou non revenues.
De
1941 à 1945,
Années
qui comptent triple mais ne sont que cinq,
De
très jeunes filles Soviétiques s'engagent.
Conductrices
de chars, aviatrices ou lingères,
Tireuses
d'élite, infirmières ou cantinières,
Défendre
leur pays, toutes elles espèrent.
Luttant
pour le même idéal que tous les hommes,
Ces
camarades qui les agressent, en somme,
Elles
résistent, car de vaincre elles ont la rage
Et
le désir commun de vite gagner la guerre.
La
guerre faite par les femmes,
Ces
oubliées qui ne réclament
Ni
gloire ni honneur qu'on clame
Et
qui de frayeur ne se pâment.
Si
elles se jettent avec flamme
Dans
les combats, elles s'exclament
Avec
pudeur et retenue,
Candeur,
émotion contenue.
Violences
subies par les femmes
Pour
éloigner fracas, vacarmes.
Préférant
ravaler leurs larmes,
Seul
un, pour fuir les autres armes,
Se
protéger d'autres alarmes.
Toutes
ces paroles de femmes
Font
apparaître une autre face
Du
front. Elles laissent des traces
Cuisantes
et que plus rien n'efface
Jamais,
malgré le temps qui passe.
Des
centaines de témoignages
Pour
constituer un ouvrage
Dont
l'actrice délivre, page
A
page, quelques personnages
Pour
restituer leur image.
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"Les
Cancans", de Carlo Goldoni, mis en scène par Stéphane Cottin.
(01-06-2012, 20h30) ***
C'est
au "Théâtre Treize"
Qu'elles
attisent les braises
Et
alimentent la fournaise
D'intentions
bonnes ou mauvaises.
Ces
langues de vipères
Qui,
sans aucun repère,
Commettent
des impairs,
Perdent
filles et pères.
Avec
un jeu hors pair,
Les
visages s'éclairent.
Côté
face, c'est clair,
Côté
pile, pervers.
Les
cancanières
Sont
prisonnières
De
leurs mystères
Très
terre à terre
Mais
si spirituels
Que
sous leur joli ciel
Tous
ces maux éternels
Paraissent
naturels.
Des
cancans
Fascinants,
Des
carcans
Pertinents.
Derrière
des jalousies,
S'aiguisent
les jalousies.
Derrière
les persiennes,
Les
rumeurs se font siennes.
Personnages
très bien campés,
Aux
caractères bien trempés.
Un
ensemble homogène
Qui
évolue sans gêne.
Des
décors artistiques,
Praticables
pratiques,
Très
vite transformables,
Ce
qui est agréable.
Machination
machiavélique
Magistralement
orchestrée,
Comme
dans une œuvre symphonique,
Où
douze acteurs deviennent magiques.
Scénographie
de toute beauté
D'où
ressort la grande cruauté
De
vils cancans au débotté.
Traîtrise
et pure méchanceté
Dans
une verve satirique
Où
chaque caractère réplique
Sur
une portée bien ajustée,
Très
finement interprétée.
D'une
actualité criante
Et
d'une vérité brûlante.
Une
mise en scène brillante,
Une
écriture truculente.
Ce
Carlo Goldoni,
Superbement
servi,
Notre
faim assouvit
Ainsi
que nos envies
De
savourer la vie.
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"Tokyo
Bar", de Tennessee Williams. (13-05-2012) *
Passant
par "La Tempête",
La
folie s'y arrête
Quand
un couple s'apprête
A
braver la tempête.
Au
fameux "Tokyo Bar",
On y
boit par cafard.
Sublimant
les cauchemars,
Ils
effacent le hasard.
Miriam,
si provocante,
Un
soupçon arrogante,
Un
rien extravagante,
D'une
humeur convaincante,
Fait
bien tout ce qu'elle veut,
Sait
qu'elle le peut.
"Moi,
je sais toujours
"Exactement
où je vais."
C'est
une femme libérée
Qui
tente de tout régenter
Car
elle doit tout affronter,
Même
sans pouvoir surmonter.
Tenant
les rennes de sa vie,
S'occupant
de son mari,
Peintre
déchu, à sa merci,
Imbibé
d'alcool, jour et nuit,
Son
couple est à bout de souffle.
Mark,
que sa peinture essouffle,
"Mes
derniers tableaux me terrorisent",
Perd,
pas à pas, pied et sa maîtrise.
"Un
artiste doit mettre sa vie en jeu,
Et
ça, c'est ce que les acteurs font de mieux.
Cette
peinture de la dégradation
Vibre
dans un psychodrame plein d'action.
"Les
choses impérissables,
"La
couleur et la lumière",
Éloignent
la mort impensable,
Bien
que rôdant à chaque ornière.
"Dans
un cercle de lumière", rester libre,
Il
s'agit de conserver son équilibre.
Pièce
oscillant entre la vie et la mort,
Quand
personne n'a raison, sans avoir tort.
Jusqu'où
ira le remords ?
Conserve-t-on
le ressort
Pour
savoir encore où aller
Et
paraître enfin apaisé ...
Si
elle prend sa vie en mains,
C'est
pour se frayer un chemin
Vers
un tout autre lendemain
Qui
l'emmènera au lointain.
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"L'Affaire
Dussaert", de et par Jacques Mougenot (12-05-2012) **
"Théâtre
Ranelagh"
Fait
une bonne blague,
L'air
de n'y pas toucher,
Pour
ne rien nous cacher.
L'art
de vendre du vent
Souffle
un regard puissant.
Tout
défile devant
Nous,
c'est éblouissant !
La
parole libératoire
De
tout un art jubilatoire
Nous
raconte les avatars
Du
peintre Philippe Dussaert.
Quand
le comédien, inlassable,
Nous
évoque l’œuvre "inclassable",
Bien
que passée "inaperçue",
Dans
sa "quête de l'absolu",
Il
est alors intarissable.
Son
grand humour est bien perçu.
On
comprend mieux l’œuvre "rebelle",
Cocasse
et qui fait la part belle
Aux
éclats de rire complices
Qui,
dans le public, surgissent.
Le
domaine de "l'invention"
Ou
de la "mystification",
"Velléité
de création"
Ou
peinture de frustration...
"Dussaert,
peintre par omission"
Mais
sans aucune soumission.
Sa
"volonté d'effacement"
Conduit
à quelque égarement.
L'auteur
de cette conférence
Donne
toutes les apparences
D'une
construction de défense
Autour
du règne de l'absence.
Un
écrit corrosif
Dont
l'esprit subversif
Déclenche
des manifs
De
pensées au canif
Qui
taille dans le vif.
C'est
drôle et abrasif,
Ce
n'est jamais poussif
Et
surtout pas poncif.
Quand
les traits d'esprit concurrencent les pinceaux,
On
apprécie beaucoup et on ressort moins sot.
Dans
"l'art contemporain", qui n'a pas mis d'oseille ?
Son
intéressant discours charme nos oreilles.
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"L'Amant",
de Harold Pinter. "Compagnie du Diable Rouge". (30-03-2012,
21h30) *
Au
théâtre "Aktéon",
On y
croit pour de bon !
Et,
quand tout se fissure,
On
biffe les ratures.
Jeu
du chat et de la souris,
Pour
une femme et son mari
Qui
se donnent la comédie,
Pour
éblouir enfin leur vie.
Quand
ils sautent du coq à l'âne,
Selon
l'humeur et l'état d'âme,
On
sent que le point de rupture
Ronge
déjà toutes jointures.
Entre
rêve et cauchemar,
Passant
du rouge vif au noir,
Ils
se jouent du désespoir
En
réinventant leurs histoires.
Entre
trêve et bon hasard,
Les
vieux fantasmes de gare
Pimentent,
ôtent le cafard,
S'appropriant
leur espoir.
Se
perdant en psychodrames,
Sans
exploser en vacarmes,
Ils
essaient des passes d'armes,
Conjurant
l'envie des drames.
Détourner
le cours des larmes,
Se
donner quelques alarmes.
Faux
amis de conspiration,
Vivre
d'imagination ...
Le
plaisir de faire des scènes
Dépasse
tout, devient obscène.
Minimaliste
mise en scène
Aux
couleurs passion et ébène.
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"La
Dame d'Ithaque", d'Isabelle Pirot et David Pharao, d'après
Homère. Avec Marie Frémont et Laurent Montel. (30-03-2012, 18h30)
**
Au
"Lucernaire, Théâtre Noir",
Pénélope
ne vit que d'espoir.
A
défaire l'Histoire, elle s'attaque,
La
fidèle et célèbre "Dame d'Ithaque".
La
vie, quelque peu farfelue,
De
Pénélope, chevelue,
Guettant
l'avenir et Ulysse,
Pour
rapprocher leurs deux pelisses.
Un
flambeau à la main,
Elle
refait demain.
Légende
fort bien rejouée,
Où
les pièges sont déjoués.
"Alors
je pique, je ramène,
"J'enroule,
je tire, je relâche
"Et
j'ai ma première maille."
"Je
tique, je malmène,
"Je
saoule, je rire, je remâche
"Et
j'ai ma tenaille."
La
trouvaille des deux auteurs
Est
que, pour sauver son honneur
Et
puis préserver son bonheur,
Ce
soit Homère qui tricote,
Tire
l'aiguille et la pelote.
Pénélope
pense et ergote.
Pénélope,
trop occupée,
Les
prétendants, à écarter ...
A
d'autres sujets de discorde
Que
de manier fil, laine et corde.
Dès
la première maille,
Aussitôt
elle bâille
Et
ne fait rien qui vaille.
Vaquant
à d'autres tâches,
A
pourchasser les lâches,
Aucun
temps ne la lâche.
Perdre
son temps la fâche.
Réfléchir
sans relâche,
Voilà
ce qui est de taille,
Surtout
à sa mesure,
Déjouer
l'imposture,
Nouer
passé, futur.
Mais
quand "reviendras-tu" ?
Longtemps
elle s'est tue.
Quand
tout a disparu,
Le
temps ne compte plus.
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"Antigone",
de Sophocle. Par le "Théâtre du Temps Pluriel".
(29-03-2012, 19h30) **
C'est
au "Vingtième Théâtre",
Que
rougeoient l'autel et l'âtre.
De
toute la poussière âcre,
Renaît
l'Antique Théâtre.
Arbre
tortueux, desséché,
Dans
le désert d'une clairière
Où
bien des "lances sanguinaires"
Réveilleront
le sang séché.
Le
chant du violoncelle
Qui
monte vers le ciel
Accentue
le tragique
De
la légende épique.
Lumières
magnifiques
Pour
un duo mythique.
Un
décor simple et impressionnant
De
véracité, lignes brisées,
Baigné
de couleurs en mouvements.
Lumières
changeant, se reflétant
Sur
les pentes rouges, inclinées
Et
en oppositions déclinées.
Des
costumes unis,
Arrangés
de longs plis
D'une
simplicité
Libérant
la pensée.
Justice
ou bien horreur,
Bonté
ou déshonneur,
Une
ambiance de peur
Se
crée dans la stupeur.
"La
chevelure de la forêt",
Sous
le silence doré se tait.
Revêtus
de lumière éclatante,
Les
personnages sont dans l'attente.
Et
les antiques chœurs,
S'élevant
en vapeurs,
Grondent
et agrémentent
Les
scènes de tourmente.
"La
lumière du soleil",
Enveloppe
et émerveille,
Illumine
et ensorcelle
La
tragédie irréelle.
Antigone
animée d'une force éternelle,
"A
présent, ce n'est pas moi l'homme, c'est elle."
"La
poussière rouge des dieux infernaux"
Recouvrira
les cadavres et les tombeaux.
Ensevelissant
Polynice,
Elle
va droit vers son supplice.
Pour
la mémoire de son frère,
Créon
la condamne à l'enfer.
Antigone
héroïne fière,
Digne
fille d’Oedipe, père,
Exprime
la très juste colère
D'une
femme de caractère.
Mise
en scène et scénographie,
Mais
surtout le jeu des lumières,
Méritent
un détour qu'éclaire,
Maudite,
leur philosophie.
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Volpone,
de Toni Cecchinato et Jean Collette, d'après Ben Jonson. Par la Fox
Compagnie (28-03-2012) **
|
Au Théâtre du Ranelagh,
C'est
là que "Volpone" divague.
Au
moindre prétexte, il alpague
Toutes
les femmes pour sa drague.
Il a
plus d'un tour dans sa blague
Qu'il
défend d'une ferme dague.
Il
récupère argent et bagues,
Sous
cape, sans faire de vagues.
Belle
brochette de charognards,
Lui
suçant le sang, l'esprit hagard !
"Vautour,
corbeau" et autres rapaces
Occupent
en permanence tout l'espace,
Refusant
à quiconque la place.
"Quand
on est riche,
"On
est tout ce qu'on veut."
"Volpone"
est-il vraiment le pire ?
L'acharnement
de tous ces vampires,
Dont
celui qui prostitue sa femme,
Celui,
reniant son fils, sans âme ...
Sera
déjoué grâce à deux femmes
Qui
aideront à châtier, sans flammes.
Quant
au serviteur, Mosca, en femme,
Quelle
revanche sur les infâmes ...
"Pleurs
d'héritiers,
"Ne
sont que rires sous le masque."
|
Au Théâtre La Luna,
La
vertu on offensa
Quand
"Volpone" se jeta
Sur
la friponne Célia,
Seul
remède à son trépas.
Ce
roi des tricheurs,
Prince
des hâbleurs,
Va,
des profiteurs,
Très
bien se jouer
Et
tout déjouer
De
la cupidité
Et
de l'avidité
Des
faux admirateurs.
Où
il est question,
Sans
autre façon,
D'imposture,
De
parjure,
De
luxure,
De
piqûres
D'Epicure,
Bon
vivant,
C'est
charmant !
Rôles
tenus par des hommes ou bien par des femmes,
Les
soubrettes sont affublées du même masque,
Puisque
pour chaque jupon Volpone s'enflamme.
Version
haute en couleurs où chacun se démasque.
Cette
aimable bouffonnerie,
Pure
commedia dell' arte,
A de
quoi nous régaler
Avec
toutes ses pitreries.
"Ah
Monsieur, quelle comédie,
Quel
spectacle ! [...] Sinistre fable ..."
Et,
pour éviter les dédits,
Vive
tous les dessous de table !
|
b.c.lerideaurouge
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|
"Les
Acteurs de bonne foi", de Marivaux. Par la compagnie "Alunissons
!" Mise en scène François Rey. (27-03-2012) *
Au
théâtre "L'Aktéon",
On y
joue bien pour de bon
A
semer la confusion
Dans
toutes les effusions.
Quand
les acteurs, de bonne foi,
Montent
le décor devant soi
Sous
une musique de joie,
Le
marivaudage s'accroît
Et
tout est permis de surcroît.
Chacun
réclame son bon droit.
Soudain,
plus de langue de bois.
On
pénètre leur canevas,
Alors
sautent les cadenas.
De
faux-semblants en vraisemblances,
Le
cœur est mis en concurrence.
Divertissements
en cascade
Où
les sentiments de façade
Dressent
haut une barricade
Pour
affrontements de parade.
"Et
fais-nous rire,
"On
ne t'en demande pas davantage."
Vogue
la galère
Sous
de faux mystères,
Vers
l’embarcadère
Des
noces en l'air.
Chacun
retrouve sa chacune,
Mais
c'est loin d'être sans rancune ...
Il
aura fallu bien plus d'une
Tentative,
c'était moins une !
b.c.lerideaurouge
http://bclerideaurouge.free.fr
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"De
Profundis", d'Oscar Wilde. Adaptation Grégoire
Couette-Jourdain. Avec Jean-Paul Audrain. (25-03-2012, 17h00) **
Théâtre
du "Lucernaire",
Des
insondables enfers,
Jean-Paul
Audrain
Veille
au bon grain.
Une
musique lancinante,
Qui
exacerbe notre attente
D'un
texte, sculpté au scalpel,
Qui
nous happe et nous interpelle.
Lettre
d'une profondeur puissante
Qui
analyse l'amour tourmente.
L'être,
d'une douleur déchirante,
Interprété
de façon poignante.
Anéanti,
le cœur brisé,
Le
corps détruit et embrasé,
De
tous, devenu la risée,
De
tas d'insultes, arrosé,
Cet
immense auteur est usé.
Par
ses détracteurs, harcelé,
Situation
ruinée, hachée.
Sa
famille est morcelée,
Sa
réputation entachée.
Cette
souffrance se dévide,
Creusant
en lui un profond vide.
Un
souffle sort de son récit,
Adressé
au jeune Bosie,
"Fils
du marquis de Queensberry".
Un
texte incisif et précis
Qui
frappe et aussi nous déride.
De
ses propos, on reste avides.
b.c.lerideaurouge http://bclerideaurouge.free.fr
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"Céline
Caussimon en concert", Thierry Bretonnet à l'accordéon.
(25-03-2012, 19h00) *
Au
"Lucernaire",
Dans
son concert,
Pour
mieux nous plaire,
Elle
saute en l'air.
Pour
des confidences tout bas,
Elle
déclenche un branle-bas,
Nous
impliquant dans son combat,
Nous
entraînant, on aime ça.
Céline
Caussimon, pétillante,
Est,
sur la scène, sautillante
Et
ses pastilles scintillantes
Font
l'actualité brillante.
Et
c'est d'une façon brûlante
Qu'elle
décortique les lentes
Qui
rongent notre âme voilante
Puis
la rendent dégoulinante.
Paroles
censées et cinglantes,
Qu'elle
livre, hallucinantes.
Sa
prestation exubérante
Est
tout-à-fait ensorcelante.
Personnalité
attachante
Dont
les idées bien stupéfiantes,
Troublantes
et puis caressantes,
Se
révèlent enrichissantes.
b.c.lerideaurouge http://bclerideaurouge.free.fr
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"Lettre
à ma mère", d'après Georges Simenon. Adaptation et jeu Robert
Benoit. (24-03-2012) **
Au
théâtre "Le Lucernaire",
Il
n'est plus l'heure de se taire.
Même
si elle est sous la terre,
Simenon
écrit à sa mère.
Le
désert sentimental
De
sa mère, il le vit mal.
Le
vide de leurs relations,
Georges
le peuple d'émotions.
Et
cette absence d'amour
Entre
une mère et son fils
Le
désespère toujours
Et
le relègue à l'office.
A
soixante-dix ans,
Simenon,
son enfant,
Rompt
enfin le silence.
A
leur passé, il pense.
Fouillant
dans sa mémoire et ses souvenirs,
Il
écrit une lettre à n'en plus finir.
Imaginant
la jeunesse de sa mère,
Il
essaie de comprendre sa vie austère.
"Tu
subissais la vie,
"Tu
ne la vivais pas."
On
n'a qu'un seul avis,
Courrez-y
de ce pas.
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"Vite,
rien ne presse !", de et par Vincent Roca (24-03-2012, 20h00)
*****
Au
théâtre "Le Lucernaire",
Vite
on y respire un bol d'air
Que
l'on aspire goulûment vers
Un
temps qui aspire à mieux faire.
Musique
pour bassines
Et
filiformes gouttes
Qui
lentement s'égouttent,
S'égrenant
en pluie fine.
Une
pour chaque jour de la semaine
Des
sept péchés capitaux sans la peine.
Pieux
récipients accueillant traits d'esprit
Qui
nous laissent éblouis et surpris.
Fils
spirituel de Robert Rocca
Et
de Raymond Devos, Vincent Roca
Défie
les mots et le temps qui trop passe-
Tant
et si bien que les maux y trépassent.
Quand
"rien ne presse", à le voir on s'empresse
Car
il fait pluie et beau temps dans la Presse.
Extirpant
le jus des idées qu'il presse,
Il
exécute le temps qu'il compresse.
Un
funambule des mots
Qui
jongle fort à propos
Et
fait sien tous les propos,
Sans
jamais un mot de trop.
A
l'instant, le temps s'arrête un instant,
Le
court temps de son spectacle envoûtant.
On
apprécie et on rit tout le temps
Du
débit de son "début", tant tétant,
Qu'in
fine ne reste que "le défunt".
Mais
il n'y a jamais de mots en vin.
A
l'écouter, il nous prend une faim,
Celle
d'avaler les mots de sa fin.
Distinguer
la faux de l'ivraie,
Quand
l'ivresse fausse le vrai,
Qu'il
faut vraiment que le livret,
Sans
porte-à-faux, s'emporte au frais.
Digne
héritier des chansonniers,
De
l'humanité, parolier,
Il
sait surprendre et parodier,
Secouer
l'actualité
Et
mélanger l'éternité,
Avec
zestes d'humilité,
Dans
un très vaste saladier.
Se
tend, tout en hauteur,
Un
parapluie, sous cendres
Qui
soudain vont descendre
Sur
le brillant causeur,
En
encensant l'auteur
Et
recouvrant l'acteur.
Originale
et spirituelle,
Son
écriture providentielle
Pimente
et met son bon grain de sel.
Tel
un grand magicien dose,
Il
enlève le morose
Du
gros trou noir qui explose
Et
la vie redevient rose.
Un
feu d'artifice, de rires,
Qui
nous empêche de périr
Car,
bien avant que de mourir,
Il
faut prendre le temps de l'ouïr.
Un
tourbillon de jeux de mots,
Dans
une incroyable démo
Qui
allie justesse et finesse.
Son
langage se fait caresse
Et
l'on admire sa prouesse.
Après
Vincent Roca,
Tout
écrit devient plat
Et
ma pâle critique,
Son
sérieux don, étrique.
Ses
jeunes mots, divins et cocasses,
Il
eut fallu que ce fut un as
Qui
décrivit ce feu sous la glace.
Il
eut fallu que je m'appliquasse
A
mettre en ordre mes paperasses.
Mais,
indigne de lui rendre grâce,
Je
cède à d'autres la belle place.
Grandiose
Virtuose
Qui,
tout, ose.
Et
quand ses mots,
Ciselés
comme des émaux,
Ôtent
les maux,
Alors
là, on lui crie Bravo !
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"Platonov
mais ...", d'après Anton Tchekhov. "Théâtre-Concert"
par le "Théâtre à cru". (23-03-2012) **
Au
"Théâtre de l'Aquarium",
Plongée
dans le capharnaüm
Des
états d'âme du héros
Qui
réduit son cœur à zéro.
"L'ennui",
maître-mot chez Tchekhov,
Un
leit-motiv dans "Platonov".
"On
s'ennuie Nikolaï",
Il
n'y a rien qui vaille.
Et
"l'oisiveté, le cafard"
Sont
évoqués ici sans fard.
Les
tourments de l'indécision
Conduisent
à la dérision.
Les
personnages se déchirent
Et
la tristesse les fait fuir.
Comportements
de déraison
Poussant
à perdre la raison.
Le
vil Platonov humilie,
La
goujaterie est son lit.
Il
détruit et toujours "harcèle",
Torture
femmes et demoiselles.
"Soit
vous êtes un homme extraordinaire,
"Soit
vous êtes un sale type."
Cet
homme de toutes les femmes
Est
un être faible et infâme.
Tentateur,
à "l'âme pécheresse",
Ne
résiste à personne et assèche.
C'est
un condensé de moultes pièces
Que
le feu d'artifice rapièce.
Les
mentalités que l'on dépèce
Et
la mort au rendez-vous d'espèces.
"La
plupart des femmes ne sont sur terre
"Que
pour supporter
"Les
saletés que leur font les hommes."
C'est
ainsi que l'on ne peut plus se taire,
Toujours
dénoncer
Ce
qu'elles doivent subir en somme.
La
grande originalité,
C'est
l'orchestre tout enchanté
Et
les voix de toute beauté
Pour
scènes démultipliées.
Comédiens-chanteurs-musiciens,
A
tour de rôle, c'est le sien
Que
chacun joue, en chantant bien,
Nouant,
dénouant tous les liens.
Mise
en scène à triple niveau
Pour
tous les péchés capitaux
Que
l'ensemble des sept acteurs
Nous
sert avec grande ferveur.
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L'Hôtel
des Roches Noires, Spectacle musical de Françoise Cadol et
Stefan Corbin (21-03-2012, 21h3O) *
Au
fond du Vingtième Théâtre,
Brûlent
les fantômes dans l'âtre.
Échapper
à leur passé âcre
Par
un sérieux humour folâtre.
"Vous
étiez trapéziste
"Et
maintenant promoteur,
"Comment
avez-vous pu
"Tomber
si bas ?"
Il
et elle étaient en piste
Et à
présent dans la peur,
Pourquoi
n'ont-ils pas su
Garder
le la ?
"Entre
deux mondes",
L'amour
abonde
Chaque
seconde
Et
nous inonde.
Un
joli conte musical
Sur
fantaisie originale
Et
mise en scène théâtrale
Pour
fantômes et art vocal.
Quand
revit le temps des opérettes,
Fleurissent
les aimables bluettes,
Vite
emprisonnées dans notre tête.
Quand
la nostalgie part en goguette,
Dans
une ambiance vraiment chouette,
On
rêve de faire la conquête
De
leurs esprits de douce pipelette.
Ils
nous insufflent un bol d'air de fête.
Nos
désirs volent en pirouettes
Dans
une osmose presque parfaite.
Puisse L’Hôtel
des Roches Noires
Retrouver
son heure de gloire.
Dans
leur cœur ils en ont l'espoir
Et
nous, on finit par y croire.
b.c.lerideaurouge
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Alaska
forever, Création collective. (21-03-2012, 19h30) ***
Au
"Vingtième Théâtre",
Une
vision bien âcre
De
la cupidité,
De
la stupidité.
Univers
psychédélique,
Renforcé
par la musique.
Les
projections lumineuses,
Sur
les couleurs mystérieuses
Des
photos d'Arthus-Bertrand,
Éblouissent
d'étincelles
Les
plus reculées parcelles
Et
crèvent ainsi l'écran.
Superbe
allégorie
Sur
le prix de la vie.
Mais
cette féerie
Déclenche-t-elle
l'envie ?
Pipe-line
corrodé,
Pétrole
déversé,
Alaska
arrosé,
Catastrophe
insensée.
Quand
un génie de la finance
Se
sert d'elle comme jouissance,
Qu'il
la glorifie à outrance
Pour
son profit et la bombance,
La
vue de l'or le met en transes
Et
rien d'autre n'a d'importance.
Sans
aucune reconnaissance,
Son
vicieux désir d'abondance
Revêt
d'étranges résonances.
A
l'humanité, qui y pense ?
A la
planète il fait offense,
Saccageant
tout jusqu'à l'enfance.
Le
profit en omniprésence,
Indifférent
à la souffrance,
Son
plongeon dans l'impertinence
Ouvre
la porte à l'inconscience.
Ignorant
ce qu'est la conscience,
Refusant
la moindre prudence,
Amoncelant
les négligences,
La
catastrophe est d'importance.
"Malversations
financières"
Sur
conversations boursières,
"Catastrophe
écologique"
Aux
conséquences tragiques.
Spectacle
très complet
Dont
chaque aspect nous plaît.
Divinement
dansé
Sur
passages chantés.
Excellemment
interprété,
On
reste longtemps subjugué.
C'est
superbement cadencé
De
mouvements qui font rêver.
"Ce
qui est beau et délicat"
"Est
fragile et facile à détruire."
"L'eau
est cristalline,"
"La
lumière fabuleuse,"
"Le
ciel, d'un bleu transparent,"
"Pourvu
que ça dure ..."
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"Le
Monologue de La Femme rompue", de Simone de Beauvoir. Avec Fane
Desrues. (19-03-2012, 20h00) ***
Quand
le théâtre "Essaïon"
Invite
à la réflexion,
L'âme
humaine est sous pression.
Comprendre,
nous essayons.
Dans
l'ancienne cave voûtée,
Idéale
pour écouter,
"La
Femme" s'y sent "enterrée.
Son
regard nous a envoûtés.
"Mise
en cage, claquemurée."
"Je
suis une forte nature,
Ils
ne m'auront pas."
"Si
une fille se tue, la mère est coupable."
Son
esprit fort mais atterré
La
rend lucide ou égarée.
Et
ses entrailles, torturées
D'amour
filial, sont triturées.
"Théâtre
La Luna",
La
femme s'affirma.
Simone
de Beauvoir
Réveille
la mémoire
Endormie
de notre conscience
Et
libère les impatiences
A
prendre son destin en mains,
Ouvrir
le chemin vers demain.
C'est
"La Femme rompue",
Brisée
par son vécu,
Repliée
sur elle-même,
Privée
de ce qu'elle aime.
Son
enfant enlevé,
Contre
qui s'élever ?
La
tête relevée,
Il
faut continuer !
C'est
sur la corde raide
Du
grand manque d'entraide,
Qu'elle
se sent glisser
Vers
un néant lissé.
Mais
elle "rêve grand"
Avec
son jeu prenant.
De
la vie, "elle a marre",
Cherche
un autre regard.
"Ma
fille à moi est morte,
Et
on m'a volé mon fils !"
Les
sentiments l'emportent,
Au-delà
des sévices.
"Enfermée,
claquemurée",
Ça
ne peut plus durer.
"J'étais
faite pour une autre planète,
Je
me suis trompée de destination."
Interprétation
criante de vérité,
Tout
en finesse, emplie de sincérité.
De
la hardiesse et de la sensibilité.
Une
grande force, à nous faire méditer.
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"Louise
Michel, écrits et cris". Adaptation et mise en scène Marie
Ruggeri. Création musicale Christian Belhomme. (18-03-2012, 18h00)
*** (Envie de théâtre et Avignon 2012)
Au
voûté théâtre "Essaïon",
Envoûtés
par ses réflexions,
Au
récit de ses réunions,
L'égalité,
nous essayons.
Mille
huit cent trente, naissance de Louise,
"Bâtarde
issue du peuple" et de la mouise.
Louise
Michel,
La
rebelle,
N'a
ni la langue dans sa poche,
Et
c'est bien ça qu'on lui reproche,
Ni
un "fil à la patte"
Et
ça, ça les épate.
Au
club de La Révolution,
Elle
fait grande sensation.
Assoiffée
de "science et de liberté"
Elle
défend faibles et opprimés,
Refuse
que la femme
Soit
une friandise
Ou
une "marchandise"
Qu'on
maltraite et affame.
En
soutenant La Commune
Par
des actions peu communes,
Elle
se fait un vrai nom,
Criant
: "Je ne suis qu'un NON".
La
Nouvelle Calédonie,
Ce
n'est pas une colonie
De
vacances,
Où
l'on danse,
Mais
un lieu où, au terme d'un séjour,
On
parvient vite "au terme de ses jours".
Parler
d'émancipation aux Canaques,
Pourrait
leur redonner courage et gnaque.
Affublés
des lambeaux du drapeau rouge,
Ils
chercheraient la liberté qui bouge.
Louise
a connu la prison
Pour
de sociales raisons,
"Artiste
révolutionnaire",
C'est
bien pour cela qu'on l'enferre.
La militante est blessée,
Des
balles l'ont transpercée,
Mais
elle poursuit sa lutte,
Tentant
d'atteindre son but.
Par-delà
sa solitude,
Son
combat fut long et rude.
D'avoir
été, Louise Michel
Nous
a rendu la vie ... belle !
Cet
été, à Avignon,
Elle
y sera pour de bon
Et
c'est sa "détresse infinie"
Que
ses écrits ont réunie.
"Je
ne suis pas ce qu'on murmure
"Aux
enfants de la bourgeoisie,
"Je
ne suis pas morceaux choisis,
"
ni théorie.
"Je
n'ai pas de fil à la patte,
"Je
ne suis pas rouge écarlate,
"Je
ne suis qu'un cri,
"De
ces cris-là qu'on interdit,
"Un
cri de défense,
"Un
cri qu'on pousse à la folie".
b.c.lerideaurouge
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"Le
lin, Le chardon, Le vilain petit canard, Le rossignol, Poucette, Hans
le balourd", Contes d'Andersen. Avec Anne Marbeau. (18-03-2012,
14h30) *
Au
Théâtre "Essaïon",
Les
contes déterrons.
Marbeau
revisite Andersen
Et
Lemarié le met en scène.
"Au
début, il n'y avait rien
Et
puis la vie a commencé"
Et,
du lin à la toile,
On
en tisse des voiles.
Mais,
quand les années passent,
Tous
les torchons trépassent.
"Arbres
rares et fleurs exotiques",
Attention
aux chardons qui piquent.
Et,
quand s'enfoncent les racines,
C'est
un peu de temps qui se débine.
"Moi,
je me résignerai
A
rester près de la haie."
Après
l'apparition des ânes,
Surviennent
les familles "Cane"
Qui
partout alentour cancanent,
Semant
signes et cygne en panne.
Dans
ce bestiaire de grande ampleur,
Le
rossignol fuit un empereur
Particulièrement
immonde.
"La
formidable histoire du monde"
S'ensuit
avec la jeune Poucette
Qui
n'a même pas une galette.
Le
benjamin, Hans le balourd,
Aboutit
enfin à la cour.
Il
pense toujours à l'amour
Et
attend patiemment son tour.
Très
joyeuse et pleine d'entrain,
La
comédienne y va bon train.
Elle
actualise les contes
Sans
même qu'on s'en rende compte,
Ou
si peu, tant le charme opère.
Grâce
à elle, rien ne se perd.
Un
peu trop d'importance aux pères
Quand
les filles ont un rôle hors-pair.
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"La
chenille et l'éventail", contes japonais du Moyen-Âge,
érotiques, poétiques et poilus. Par le collectif "Gestes
sonores". Adaptation Delphine Brual (contes, corps, voix).
Création musicale Olivier Lagodzki (sons, électro, trombone).
(17-03-2012) ***
Au
théâtre "Les Déchargeurs",
Vagabondez
en voyageurs.
Une
atmosphère fascinante
Pour
une soirée réjouissante.
"Au
Japon, si l'on aime,
On
écrit des poèmes."
Délicats
jeux de maux,
Habiles
jeunes mots.
Elle
épouse le texte,
Pourpre,
comme un prétexte.
Bien
qu' encore éveillés,
On
est émerveillés.
Elle
se fait corps d'écriture,
D'une
finesse de lecture.
Elle
se fond dans les propos
Dont
elle habite tous les mots.
Telle
une liane fine et souple,
Elle
se coule dans les contes.
Elle
se moule dans le couple
Musiques
et paroles qui comptent.
"Chant
du corps, danse de la voix",
Elle
nous éblouit, ma foi.
L'homme
pris à son propre piège,
Alors
qu'une femme il assiège.
Quand,
dans l'histoire, elle résiste,
"Heishu"
ne sait plus s'il existe.
Invention
de multiples sons,
Pour
compléter cette leçon
De
mise à l'épreuve de l'homme
Détrôné
du machisme, en somme.
Qu'il
soit sous-roi ou empereur,
Guerrier,
"Shogun", face à lui-même,
Ne
sait plus du tout ce qu'il aime.
Sa
vie se transforme en un leurre.
On
pénètre un monde magique,
Aux
intonations mirifiques,
Où
la danse de l'éventail
Devrait
servir d'épouvantail.
Car,
quand le poil est à l'honneur
Et
que sur la peau il affleure,
Les
chenilles, à l'instar des fleurs,
Revêtent
un duvet protecteur.
Quand
on aime le poil aux pattes,
Tout
autour de soi on épate
Et
c'est dans la joie qu'on s'éclate
Avec
les contes qu'on relate.
La
jeune "Yukocha", au "Chat",
Petite
femelle "Soleil"
Que
"Nuage" ou "Vent" émerveille,
Choisir
un nom se dépêcha.
C'est
à travers ses entrechats
Que
la comédienne empêcha
De
s'envoler à la dérive
Nos
cœurs vers de lointaines rives.
C'est
un magnifique duo
Qui
nous sublime vers des hauts,
Tout
en faisant chanter les eaux
Qui
accompagnent les tableaux.
Aucune
phrase n'est en trop,
C'est
subtil, aérien et beau.
Tout
est dans le sous-entendu.
Quatre
contes de retenue,
Ludiques,
pudiques, bien vus.
Surprenante
panoplie
Qui
surgit et se déplie,
Composée
de tout un kit
D'instruments
hétéroclites.
De
conception artisanale,
Cette
création musicale
Enrichie
de notes florales
Est
vraiment très originale.
Elle
forme un accord parfait
Avec
la voix très mélodieuse,
Enchanteresse,
un brin moqueuse,
Rieuse
et qui fait son effet.
Dans
la concordance des temps,
Dosés,
légers comme le vent,
On
apprécie tous ces moments
Dont
le souffle ôte les tourments.
Venez
partager ces doux rêves
Qui
apportent joie et puis trêve.
Ces
quatre nouvelles très brèves
Luttent
contre l'ennui qui crève.
Le
public participe,
Ils
en font un principe.
Spectacle
interactif
Qui
tranche dans le vif.
On
les quitte avec le sourire.
Dommage
qu'ils aient dû finir,
Les
ouïr fut un vrai plaisir !
Instants
de bonheur à saisir ...
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"Noces",
Fantaisies nuptiales pour quatre acteurs, un coup de foudre, une
autruche, un tank et une banane. Par la "Compagnie L'art
mobile". (15-03-2012) *
Au
"Théâtre de Belleville",
A la
campagne ou à la ville,
Quand
l'idée de la bague au doigt
Fait
frémir devant les dégâts ...
Une
commande d'écriture
Sur
la fiancée et son futur,
Sur
le thème du mariage
Qui
pourrait n'être qu'un mirage.
Il
pourrait naître un partage,
A
découvrir selon l'usage
Fait
du mot et de l'abattage
Qui
peut engendrer des dommages.
Sept
auteurs de jeux de mots, comme en un tripot,
Exercices
de style, pour mariage et bistrot.
C'est
que le marié finit souvent au bistrot,
Dès
qu'il sent que l'alliance lui pèse un peu trop.
Quand
le mariage et tout le tremblement
Occasionnent
déjà bien des tourments,
La
vue d'une jolie robe au bas blanc
Déclenche
des évanouissements.
Elle
ne pense qu'aux atermoiements,
Évoquant
déjà les pires moments.
Puis
les doutes, soudain l'envahissant,
Provoquent
de nombreux déchirements.
Mariage
forcé, abstinence,
Mariage
en pleine "Résistance".
Mariage
pour les convenances,
Union,
crime sans châtiment.
Noble
blanch(e)- y-ment,
Robe
franche-ment,
Plutôt
déroutant,
Souvent
dégoûtant.
"Confondre
le mariage", ingrat,
"Avec
un vulgaire contrat" ?
CDD
puis CDI, cédez-y !
Mariage
en robe blanche, allez-y ...
Vaste
panel de tous types d'unions
Qui
passe en revue toutes décisions.
Unir
ou désunir deux solitudes,
Quelles
certitudes ou incertitudes ?
Quelques
écrits de dérision
Autour
de bien des divisions,
Autour
de biens d'indivision.
De
l'égoïsme à l'illusion,
La
vie et ses désillusions.
Quand
ça devient odieux,
Avec
ou cent adieux,
Avec
ou sans à deux,
On
marche sur des œufs,
On
se retrouve en eux.
Une
jolie fresque tendre
Qui
vit et nous fait comprendre
Qu'il
faut, sans plus attendre,
Sur
terre, redescendre.
b.c.lerideaurouge http://bclerideaurouge.free.fr
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"Dialogue
aux enfers entre Machiavel et Montesquieu", d'après le texte de
Maurice Joly. (14-03-2012, 20h00) **
Bien
jouées, au "Théâtre Ciné Treize",
Morale
et politique se soupèsent.
"La
loi, c'est-à-dire encore la force."
A se
combattre, nos penseurs s'efforcent,
A se
convaincre, ces censeurs s'exhortent.
Philosophie,
vérités, religion,
Ainsi,
tous les arguments sont légion.
"La
force et la ruse pour l'un", entre autres,
"Le
droit et la Constitution pour l'autre."
Machiavel
et Montesquieu,
Au
fond de l'enfer des cieux,
Font
grincer tous les essieux
En
rivalisant au mieux.
Un
dialogue fictif
Pour
trouver un fautif
Au
manque de morale
D'un
système bancal.
Une
joute oratoire
Qui
sert de faire-valoir
Aux
brillantes idées
De
deux grands du passé.
Une
rencontre improbable
D'esprits
peu malléables,
En
tous points opposés,
Et
qui vont tout oser.
Un
gouvernement d'apparences,
D'une
admirable bienséance,
Pour
masquer les incohérences
Et
endormir la vigilance.
D'une
actualité criante,
Ces
démonstrations flamboyantes,
Pour
ou contre ce qu'on fomente,
Sont
nuancées ou bien violentes.
Montesquieu
dénonce la raillerie
De
Machiavel et de son ironie
Qui
s'écrie : "Je m'appuierai sur le peuple",
Car
"c'est l'ABC de tout dictateur."
"J'ai
supprimé tout pouvoir autre que le mien."
"D'ailleurs,
vous savez bien
avec
quelle facilité on oublie ! "
Machiavel,
en fin prince des ténèbres,
Souligne
la terreur que l'on célèbre.
Si
"l'anarchie ramène au despotisme",
Où
est la vérité et le civisme ?
Répliques
ne manquant pas de cynisme,
S'interrogeant
sur "la bassesse humaine".
Propos,
sensés et insensés, amènes,
Réflexions
assénées sans nulle haine.
Ce
"violent et subtil réquisitoire"
Contre
"Napoléon Trois", pour mémoire,
Prend
une place de choix dans l'Histoire
De
la "tyrannie" et son heure de gloire.
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"Abilifaïe
Leponaix", de Jean-Christophe Dollé. (14-03-2012, 21h30) ***
C'est
au "Théâtre Ciné Treize"
Que
le feu couve sous la braise
Et
qu'ils remuent la terre glaise
Quand
la folie trop fort leur pèse.
De
tous, être la risée,
Ils
ont les ailes brisées.
De
ne pas entendre : "Je t"aime ! "
Çà,
pour eux, c'est un vrai problème.
Abilifaïe
?
Où
est la faille ?
"Abilifaïe
et Leponaix",
Manque
d'amour et pas de sexe.
Médicaments
que, par réflexe,
On
ingurgite sans complexes,
Contraint
et forcé, en tous contextes.
Courrez
découvrir ce puissant texte
Qui
"tord le cou aux idées reçues",
Vous
ne serez vraiment pas déçus.
"Il
n' y a personne, mais vous pouvez entrer."
C'est
sur cette phrase que tout va se centrer,
Que
les "puissantes pensées" vont se concentrer.
Un
peu comme on entre dans une tête vide
Et
que, pour la peupler encore, on soit avide.
Pour
échapper à son "esprit décomposé",
Il
faut, une structure se recomposer.
Pour
de nombreux psychiatres, la schizophrénie
C'est
un long parcours et plutôt du pain béni
Qui
les alimente tout au long de leur vie.
Ils
suivent leurs patients, de phobie en phobie.
Quand
ils sont "trop cassés",
Visages
fracassés,
Au
fin fond des asiles
C'est
là qu'on les exile.
A
les traiter de fous,
On y
passe un temps fou.
Sans
cesse se détruire ...
Comment
se reconstruire ?
"Quand
les gens cherchent à
Me
prouver que je suis folle,
Alors
ça me rend folle."
Si
on les dit violents,
"Violent,
c'est le manque d'amour.
Pas
de bisous, pas de câlins,
C'est
ça qui est violent."
Jeu
juste et plein de vérité,
En
finesse et sincérité.
Un
exposé tout en clarté,
Emprunt
de sensibilité,
Pour
une autre réalité.
Venez
"sombrer dans la folie"
De
leurs véritables lubies,
Vécues
sur scène avec génie,
Et
pénétrer leur univers
Qu'ils
aimeraient repeindre en vert.
"Alors,
l'un des papillons s'est approché de moi. (...) J'ai vu, dans ses
yeux, l'avenir et le passé et, pour la première fois, l'avenir
était plus beau. (...) Et, pour la première fois, je me suis sentie
comprise. Et puis, le papillon m'a touché la joue et il m'a dit, Je
t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime."
b.c.lerideaurouge http://bclerideaurouge.free.fr
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"La
Conférence", de et avec Emma la Clown et Catherine Dolto
(12-03-2012) ***
Du
théâtre "L'Européen",
On
ressort beaucoup plus humain.
Elles
ont le cœur sur la main
Et
le rire au bout du chemin.
Clown,
d'espoir et d'amour, gorgée,
"Somptueuse
fragilité" ...
"La
clone de Jacques Lacane"
Sourit,
fanfaronne et cancane.
Elèves
de Jacques Lecoq,
Elles
portent des coups d'estoc
Aux
méthodes traditionnelles
Et
un peu trop conventionnelles.
Le
sanglier "Sigmund Schlomo,
Caution
freudienne" en peluche,
Sur
la table met ses paluches
Tandis
que surgissent les mots.
Il y
fait figure de roi,
Dégustant
la langue de bois,
Vue
du côté psychanalyse
Qui,
nos habitudes, défrise.
Êtres
inquiets ou aux abois,
Entrez,
vous resterez sans voix.
Si
la vie, soudain, vous épuise,
"La
Conférence" vous dégrise.
Le
langage qu'elle utilise
Si
bien, vos pensées, magnétise
Et
votre esprit se galvanise.
Les
soucis se font la valise.
Le
ton est donné, on rit déjà.
"C'est
une conférence, on boit."
Un
bijou, une friandise,
Fin
et léger comme une brise.
Catherine
Dolto, la vraie, l'identifiée,
"Objet
thérapeutique non identifié",
Pour
le plaisir et le rire, s'est associée
A
Emma, brillante clown très intéressée.
A
travers les lunettes
De
Françoise Dolto,
Emma
voit tout trop net
Et
les cache aussitôt.
Duo
vraiment irrésistible,
Totalement
imprévisible
Où,
laquelle analyse quoi,
D'un
discours qui nous laisse coi,
Où,
laquelle analyse qui,
Dans
un échange qui séduit.
Thérapeutique
ou "thérapique',
Un
nouveau mot qui tombe à pic
Pour
éclairer notre lanterne
Et
expliquer les balivernes.
La
psychanalyse à portée de rire,
Pour
le meilleur et jamais pour le pire.
Ce
qui est compliqué devient facile,
Et
ce qui était simple s'annihile.
Du
fœtus au bébé, c'est clarifié,
En
une vision un peu horrifiée,
Intéressante
et vraiment simplifiée.
Au
sortir de "la phase géniale",
Quand
la névrose devient banale,
L'analyse
est enfin glorifiée.
De
rire, on en ressort pétrifié.
Tout
est limpide,
Tout
est fluide,
C'est
un bonheur
Et
un honneur
Que
ce bon cours
Sans
grand discours.
b.c.lerideaurouge
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(Voir
aussi, pour cette même pièce, la critique réalisée après la représentation du 07-10-2011)
"Paroles
Gelées", d'après François Rabelais. Adaptaton et mise en
scène Jean Bellorini et Camille de La Guillonnière. Compagnie Air
de Lune. (11-03-2012) ****
Au
"Théâtre Gérard Philipe",
Quand
les mots défilent on ne pipe.
L'humeur
à l'imaginative
Pour
une œuvre très créative.
Saluons
cette initiative.
Introduction
aux propos crus :
Comment
bien "se torcher le cul" ?
Qu'y
a-t-il de mieux qu'un "chapeau à poils
Pour
absorber les matières fécales" ?
Un
langage très imagé
Par
Rabelais imaginé,
Linguistique
de tous pays
Que
Rabelais a enrichie.
Nourriture
spirituelle
Ornée
de divins mots charnels.
Propos,
savoureux à souhait,
Imprégnés
de truculents traits.
Philosophe
et grand érudit,
Son
"Quart Livre" tient du génie.
Dans
ce voyage initiatique,
On
réfléchit à ce qui tique.
Les
pieds dans l'eau, l'orchestre joue
De
bons morceaux de mise en bouche
Et
nous vante tant les ragoûts,
Que
les plats nous viennent à la bouche.
"L'Oracle
de la Dive Bouteille",
Doux
fruits extraits du jus de la treille.
Toute
leur relecture émerveille
Et
leurs choix enchantent nos oreilles.
Retraçant
les origines,
Depuis
l'Arche de Noé,
Avec
ou sans canoé,
Un
déluge à la divine.
En
un immense détour
De
ces œuvres et tout autour,
On
fait un joyeux parcours
Dans
ces écrits de toujours.
A
travers ces mots ronflants
Et
ces discours enivrants,
Un
ensemble fascinant,
Un
spectacle époustouflant.
Ils
transforment les ordures
En
véritables ors durs.
De
purs extraits franchouillards
Truffés
de mots égrillards.
Dans
une scénographie
Où
les gestes se marient,
Tout
y est à regarder,
Chaque
détail à garder.
L'accompagnement
musical
Soutenu
par un beau vocal
Met
du vent dans les allusions
Et
nous berce d'une illusion.
"C'est
bien chié chanté, buvons" !
Et
la danseuse dans l'eau
Éclabousse
la lumière
D'où
jaillit un univers
Tout
à fait spectaculaire.
Imprégnée
de poésie,
La
joyeuse facétie
Restitue
un Rabelais
Bu
comme du petit lait.
Mise
en scène de clapotis
Aux
agréables gazouillis.
A
Versailles et ses grandes eaux,
On
ne voit pas de jets si beaux.
François
Rabelais dans un écrin.
A ce
jeu, personne ne le craint.
Les
acteurs jouent sous "un petit grain"
D'humour
caustique qui va bon train.
Et
tous ces vents
De
bons vivants
Sont
renversants,
Bouleversants.
Version
modernisée
Mais
non aseptisée,
Tout
à fait délirante
Et
surtout méritante.
Cet
illustre Grandgousier,
Grand-père
au grand gosier,
Gargantua,
Pantagruel,
Nous
enivrent de leur zèle.
Frère
Jean et puis Panurge,
Rêvent
d'une bonne purge.
A
consommer sans modération,
Avec
une grande dévotion.
Grands
dieux, que ces treize comédiens,
Dont
la cantatrice et musiciens,
Sont
bons et diablement aériens !
Divinement
jubilatoire.
C'est
grandiose, sans purgatoire.
Ne
pas oublier de les voir,
Bien
entendu, c'est à revoir !
b.c.lerideaurouge
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"La
Rimb", Le destin secret d'Arthur Rimbaud, d'après Xavier Grall.
Mise en scène Jean-Noël Dahan. Jeu Martine Vandeville. (10-03-2012,
19h00) **
"La
Rimb", d'Arthur Rimbaud, la mère,
A
découvrir au "Lucernaire",
A
travers très peu de lumière,
Dans
un décor plutôt austère.
La
mère joue dans la pénombre
Pour
soulever les zones d'ombre
Sur
l’œuvre et la vie de Rimbaud,
En
gardienne d'écrits si beaux.
Elle
éclate comme un tonnerre,
Relatant
les faits de "la guerre",
Tourments
de famille et misère,
S'exprimant
d'une voix très claire.
Tout
une gamme de souffrances
S'échappe
de son corps en transes.
Un
registre de sons, immense,
Étendu,
pour un jeu intense.
Évoquant
"Une Saison en Enfer",
Elle
nous transporte en plein paradis,
Tout
là-haut dans la salle "Paradis",
Nous
traînant dans les détours de l'enfer.
Si
le fils, à l'instar de sa mère,
"N'aime
que son ombre noire, austère",
On
sent que, par-delà la poussière,
Il a
gardé son plus grand mystère.
Et
cet être d'ombre et de lumière,
Aux
écrits sublimes ou "malfaisants",
Fut
le fils préféré de sa mère
Qui
parle de lui en s'enflammant.
Un
souffle, une puissance,
Un
cri, la délivrance.
Au-delà
de la mort d'Arthur,
Elle
livre ses déchirures.
Même
au plus profond de son délire,
Le
poète a laissé de quoi lire.
Il
mêlait toutes ses aventures,
"Le
Coran, les Saintes Écritures".
Rimbaud
"pensait aux dents d'ivoire",
Et
nous, ne pensons qu'à l'y voir.
Car,
au plus fort du désespoir,
Brillent
les couleurs de l'espoir.
"Je
suis la Rimb", la régente",
Ainsi
elle nous enchante.
"Je
suis la propriétaire",
C'est
son oeuvre qu'elle enterre.
b.c.lerideaurouge
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"De
A à Z", récital de Michel
Arbatz, accompagné
d'Olivier Roman Garcia (14-02-2012)
*
"Vingtième Théâtre",
On
y folâtre.
A notre portée,
Sommes transportés.
Michel Arbatz ?
Pas de l'ersatz
!
Rien que du vrai
Et du très frais.
Chansons d'auteur
Compositeur
Qui
interprète
Ce qu'il nous prête.
Au jeu il se prête,
Nous offre
sa quête
Et nous on s'apprête
A l'ouïr en fête.
Il fait le tour du
monde
En
chansons et en rondes,
De soupirs en sourires,
En blanches qui
s'étirent.
En croches et en
noires,
Il
donne de l'espoir.
Il écrit ce qui le dérange,
Il chante ce
qui le démange.
Et c'est avec passion
Qu'il
tourne en dérision
Les fruits de ses obsessions
Et les maux de
déraison.
Il aime jouer avec
les mots
Qu'il
nous présente en écrins d'émaux.
Quand il s'exprime sur les
abeilles,
Animé d'une joie sans pareille,
Ou qu'il dénonce
l'obscurantisme
Et quelques autres traits de fascisme,
Convaincu,
il balaye bien des "ismes",
Causes de tous les plus
grands séismes.
Car, c'est en
chahutant la
société
Qui l'inspire, en riant, à satiété,
Qu'il nous
apporte son second souffle
Sur l'actualité qui l'essouffle.
Bandonéon
Et percussions,
Puis
guitares et mandoline
Rendent les mélopées divines.
Quand les mélos pets
enquiquinent,
Cachant ritournelles coquines,
On apprécie sa
poésie
Chuchotée avec courtoisie.
b.c.lerideaurouge
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"Naples
millionnaire !", de
Eduardo De Filippo, texte
français Huguette Hatem, mise
en scène Anne Coutureau, (11-02-2012,
15h30) ****
A "La Tempête",
Le
temps s'arrête.
Le linge s'apprête
Sur un air de fête.
La lessive se range
Sur un air
qui dérange,
Puis chacun s'entête
A perdre la tête.
"Naples millionnaire
!"
"Quartiers populaires,
Mille neuf cent
quarante-deux."
L'Italie exsangue est au creux
De la vague qui la
submerge,
Laissant son peuple sur la berge,
Broyant tout seul
des idées noires.
Il est la proie du marché noir.
Au cœur de toutes
privations
Et
de nombreuses restrictions,
Face au surplus de "taxations"
Ils
sont contraints aux exactions.
Complices de bien des
sévices,
Ils
prétendent rendre service.
Dressés les uns contre les
autres,
Leurs valeurs ne sont pas les vôtres.
Terrorisés par le
fascisme
Ils
sont condamnés au mutisme.
La conscience en forme
d'autisme
S'effondre en un profond séisme.
Finie la guerre on ne
tue
plus,
Changements de décors à vue.
Valse des meubles et des
chaises
Quand personne ne les assiège.
Mais la moralité, en
berne,
Certaines familles, concerne,
Creusant encore plus le
fossé
Entre ces êtres "déphasés".
La peinture sans
complaisance
De
tout ce manque de conscience
Met le monde en effervescence
Afin
d'occulter les absences.
Et, seule, face à son
remords,
Livrée à son esprit retord,
La famille qui est en
tort
Se voit subir un autre sort.
Tragédie, comédie
humaine,
Mais
qui à voir fait tant de peine.
Oublions toute cette haine,
Que
vivre vaille encore la peine !
Passionnant. D'un
humour
féroce.
On rit, même quand c'est atroce.
Malgré le plus
grand désespoir,
Fenêtre ouverte sur l'espoir.
Dans un enfer de
cruauté
Excellemment interprété,
Les êtres perdent leurs
repères.
La magie des acteurs opère.
Quand treize acteurs,
A la
hauteur,
Servent l'auteur,
C'est très flatteur.
b.c.lerideaurouge
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Lo
Speziale, de Carlo Goldoni, Opéra-bouffe
de Franz Joseph Haydn. Adaptation
musicale Andrée-Claude Brayer.
Mise en scène Anne-Marie Lazarini.
(10-02-2012) **
Théâtre Artistic
Athévains,
On n'y vient vraiment pas en vain
Car c'est
dès les premières notes
Qu'au-dessus des grands airs on flotte.
La musique nous
touche au cœur,
On
est bercé de ses ardeurs,
Avec des accents de langueur,
Du
style et beaucoup de rigueur.
Lo Speziale,
l'apothicaire,
Inspiré d'Agnès de Molière
Qui se veut
révolutionnaire
En disant NON sur tous les airs.
Imposer une vie
austère
A un
être qui lui est cher,
Chaque tuteur sait bien le faire
Malgré,
des filles, les prières.
Il emprunte aussi les
colères
Reprises d'autres comédies,
A l'instar des
bouffonneries
Et de bien d'autres turqueries.
Et ces joyeuses
pitreries,
Recouvertes de broderies,
Attisent aussi
jalousies,
Mais permettent les rêveries.
Dans un bien
somptueux décor
Qui
réconforte des efforts
Et récompense les acteurs,
On rend
hommage aux deux auteurs.
b.c.lerideaurouge
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"Zakouski
ou la Vie Joyeuse", scènes
burlesques d'après les récits de
Mikhaïl Zochtchenko (09-02-2012)*
Au "Théâtre de
l'Opprimé",
Ils sont tous venus s'exprimer
Sur la
"société fissurée"
Dans laquelle ils vont
s'infiltrer."
Une "galerie de
portraits",
Colorés, enjoués, concrets,
Va défiler sous
tous les traits
Et convaincre par leurs attraits.
Une belle série de
masques
Qui,
les personnages, démasque,
Les rendant tour à tour risibles
Mais
surtout vraiment visibles.
Les sujets graves,
même
horribles,
Bondissent de façon crédible.
Tout est
parfaitement audible
Dans ce chaos irrésistible.
Un spectacle
grand-guignolesque
Où
tragique devient burlesque.
Dans un esprit chevaleresque,
Le
rire n'est jamais grotesque.
La magnifique
gestuelle
Rend
les acteurs très actuels
Dans d'une expression corporelle
Qui
les étire à tire-d'aile.
Les zakouskis de
Zochtchenko,
Amuse-gueules en apéro,
Jolis, goûteux petits
cadeaux,
Plaisent et font froid dans le dos.
Cuisinés avec un
zeste de
subversion
Où mijotent les effets de la répression,
Ces
petits plats sont servis avec dévotion
Sur "années vingt"
soviétiques en décoction.
Quatre comédiens pour
les
dix-huit personnages
Illustrant vingt-trois scènes qui
déménagent.
Spectacle pouvant être vu par tous les âges,
Écrits
qui ouvrent l'esprit et rendent très sages.
b.c.lerideaurouge http://bclerideaurouge.free.fr
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"Chronologie
du couple", d'après Feydeau et Courteline. Par la
"Pilgrim-Compagnie". (08-02-2012, 21h30) *
Théâtre
"Aktéon",
Ils
jouent pour de bon
A se
faire confiance,
Sans
même qu'ils y pensent.
Bien
formatée dès l'enfance,
La
femme manque de chance
Et
se livre avec méfiance,
Mais
ouvre grand sa conscience.
Un
jeune couple au jeu très vrai,
De
tous usages, fait les frais.
De
la vie, rien ne les effraie,
D'un
bout à l'autre, c'est très frais.
Ils
sont trognons
Et
trop mignons,
Tissent
un lien
Qui
les retient.
Osmose
entre leurs textes,
Qui
servent de prétexte,
Et
ceux des grands auteurs,
Prenant
de la hauteur.
Les
quatre saisons de l'amour,
Présentées
sans aucun détour,
Montrent
un délicieux parcours
Tout
en nuances. C'est trop court !
"Fiancés
en herbe",
Ils
sont imberbes.
"Le
Gora",
Petit
chat.
"La
Peur des Coups",
Au
rendez-vous.
"Trop
Vieux",
Fameux
!
b.c.lerideaurouge http://bclerideaurouge.free.fr
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"On
est tous portés sur la Question", de
Azzopardi, Danino, Devolder, Greep et
Michel. (15-01-2012, 17h30) **
Au "Théâtre Mélo
d'Amélie",
Si la panse pleine on me lit
Sur le méli-mélo
comédie,
Je pense blême qu'on ne me lie
De peur quand même
qu'on ne m’ait dit
Que sur le sujet j'ai trop médit.
Dans le lit de
l'objet,
allongée
Et, dans le vif du sujet, entrée,
Je dois bien
m'étendre, fatiguée ...
Mais, sans me
méprendre,
Ni
même me tendre,
Je dois bien m'y prendre
Afin de mieux rendre
Ce sujet brûlant
Et très
perturbant
Dont il est question,
Non sans dérision
Mais
avec raison ...
Sans être soumis à la
question,
Mais de ça il n'en est pas question,
Ou être
"portés sur la question".
Serions-nous "portés
sur la question" ?
Est-on transportés par ces champions
?
C'est là qu'est peut-être la question ...
Les joyeux auteurs
livrent
réponses
Très bien poussées à la pierre ponce,
Tout en
passant par la suggestion
Sans autre forme de sujétion.
Mais alors là, quelle
déception
!
Une véritable décoction,
Un complet cocktail
d'abnégation
Avec un zeste de perversion.
Mais à les écouter
c'est si
bon
Qu'on en rit volontiers pour de bon.
On n'est quand même
pas aussi bons ?
Sinon, ça se saurait, non de non !
Et si l'auteure,
Carole Greep,
Ne
prend pas tous les hommes en grippe,
C'est que, ma foi, on a bien
raison
D’être "tous portés sur la question".
De s'être "portés sur
la
question"
De se transporter à leur spectacle,
En dépit
de tous les grands obstacles,
Faits d'épis de réflexions qui
taclent,
Qu'on s'engouffre dans ce tabernacle,
Cela répond-il
à leurs questions ?
Spectacle très bien
conçu,
A
partir d'idées reçues,
Qui vaut la peine qu'on sut
Que pour
vivre il faut qu'on sue.
Le décor est monté
Façon
pièce montée.
C'est fort bien joué,
Et très enjoué.
C'est
bien botté,
Tout en beauté.
Finesse d'écriture
D'une
grande envergure
Pour guérir les blessures
Et autres
meurtrissures.
C'est à passer "par
la
crudité du langage"
Que quatre jeunes et brillants acteurs
s'engagent.
Comment aborder le Q sans être trivial ?
Par une
démonstration très originale !
Cette comédie ne manque pas de
piment
Et nous le prouve par ses nombreux arguments.
b.c.lerideaurouge
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"Sarah
Bernhardt, toujours !", adaptation
et mise en scène Nicolas
Laugero Lasserre, (15-01-2012,
15h00) *
Chez "Maxim's",
luxueux
espace, rue Royale,
On invite "Sarah Bernhardt", à la
loyale.
Elle nous reçoit parmi les fleurs de sa loge,
Avant
d'entrer sur scène et entre deux éloges.
"J'adore que l'on
vienne chez
moi."
Tout en évoquant son
très
célèbre "Quand même",
Elle se raconte et parle de ce
qu'elle aime.
Elle se remémore sa vie de bohème
Et les
nombreux cadeaux reçus, dont les poèmes.
Déterminée à être
reine des
succès,
Elle ne s'épargne aucun effort ni excès.
Couronnée
impératrice de tous les temps,
On dit que jamais égalé fut son
talent.
"Plutôt mourir que de
ne pas
devenir
La plus grande artiste du monde."
Son caractère fit le
tour de la
planète,
Pour elle il fallait toujours une place nette.
Elle
fut nommée "Mademoiselle Révolte",
C'est une moisson
de bravos qu'elle récolte.
Pour incarner
l'incroyable Sarah
Bernhardt,
Il eut fallu une artiste au talent très rare,
Au
fort charisme et d'une indéniable présence,
Sûre de son texte
et avec beaucoup d'aisance.
Mais
il faut faire preuve d'un peu d'indulgence
Et puis reconnaître
qu'avec intelligence
Et sensibilité, Véronique Fourcaud,
La
comédienne, a droit à bien des bravos.
b.c.lerideaurouge
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"Phèdre",
de Racine. Mise en scène Ophélia
Teillaud et Marc Zammit. (14-01-2012)
***
Au
nouveau "Théâtre de la rue Mouffetard",
Avoir un grand
classique, il n'est jamais trop tard.
On pourra, ici, apprécier
le doux nectar
D'une version très juste et agréable à voir.
Carrés
blancs sur fond noir,
Cadres du désespoir,
Surgis tels des
éclairs,
Constituent la matière.
Décor
fait de lumière
Où tout s'y exaspère,
Pied pénétrant
l'espoir,
Plus rien n'est dérisoire.
Quand
elle y entre de plain-pied et tout espère,
Elle s'en empare et, à
la garder, s'enferre.
Sur la scène habillée de carreaux
éphémères,
Les héros fuient, l'un ou l'autre, ce qui les
perd.
Les
acteurs, par couples, jouent avec la lumière
Dans des poses
dignes de tableaux qu'on déterre.
Les mouvements gracieux
accompagnent, éclairent
Les personnages et leurs bien ténébreux
mystères.
Interprété
dans l'esprit de la tradition,
Avec respect des alexandrins et
diction,
Ces corps à corps, cœur à cœur, emplis
d'émotion,
Décrivent des courbes, des danses de passion.
Amours,
douleurs, tourments, remords, lamentations,
Serments, crimes et
toutes manifestations,
Sentiments de toute nature et
frustrations,
Les acteurs servent Racine avec dévotion.
Dans
une magnifique expression corporelle
Qui elle seule occupe
l'espace et la scène,
Les artistes virevoltent, ouvrant leurs
ailes,
Illustrant la tragédie d'amour et de haine.
Superbe
chorégraphie dont l'effet grandiose
Sublime la "Phèdre"
de Racine et tout ose
Pour nous en faire déguster le rythme et
les pauses.
Pari réussi, à goûter à haute dose.
b.c.lerideaurouge
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"Le
Grandiloquent Moustache Poésie
Club", de et avec Ed Wood, Astien,
Mathurin. (13-01-2012) **
C'est
bien ce soir au "Théâtre des Trois Baudets"
Que trois
grands gaillards échangent des gaillardises,
Lançant des jeux de
mots à différents niveaux,
N'épargnant rien du tout, aimant les
paillardises.
Leurs vers sont dignes d'accueillir le vin
nouveau,
Leur poésie s'abreuve au travers des navets.
"Descendant
des ménestrels et des troubadours",
Ils nous sortent des
bouts rimés au quart de tour.
"Au Grandiloquent Moustache
Poésie Club",
Un humour qu'on rencontre la nuit dans les
pubs.
Poésie
très osée,
Arrosée de rosée
Ou souillée de nausée
Toujours
très bien dosée.
Un
immense talent,
Séduire avec allant
Mais sans aucun
relan,
C'est très affriolant !
Des
bons mots qui fusent
Avant qu'ils n'infusent.
De tout, ils
s'accusent ...
Nous on les excuse,
Même s'ils abusent,
Car,
oui, on s'amuse !
Ils
déclament
Façon Slam,
Ils sont modestes
Et c'est céleste.
Ils
sont naturels
Et c'est éternel.
Leur "verbale
révolution"
Appelle les acclamations.
b.c.lerideaurouge
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"Cassé",
de Rémi de Vos. Mise
en scène Christophe Rauck. (12-01-2012)
***
Au
"Théâtre Gérard Philipe",
"Cassé", une
pièce où l'on flippe.
Un mode de vie non gagné,
Aucun de
nous n'est épargné.
Car
c'est le monde du travail,
Perdu dans tout son attirail
Comme
un sinistre épouvantail,
Qui étripe et au corps travaille.
Chaque
avantage que l'on traque,
Derrière les portes qui
claquent,
Est-ce une véritable arnaque
Dans une société qui
craque ?
Comédie
plus vraie que nature,
Fruit d'un gros travail bien mature.
Une
très solide armature,
Du sous-sol jusqu'à la toiture.
Lutte
dans le sable mouvant,
Précision d'un calcul savant.
A la fois
drôle et émouvant,
Cynique à souhait et grinçant.
Grandioses
décors coulissants
Aux beaux dessins évanescents
De tous les
côtés surgissant,
Habilement s'évanouissant.
Dans
le travail s'épanouissant,
Par tous les temps et sous le
vent,
Tous les matériels soulevant
Et puis soudain
disparaissant.
Dans
une absurde cruauté,
Fonçant dans la déloyauté
Permettant
toutes privautés,
Ils perdent toute dignité.
Évoluant
sur tous les plans,
De bas en haut, arrière avant,
Utilisant
diverses trappes,
Tout est mobile en farces attrapes.
Dans
cette fresque intéressante
Jouée de façon passionnante,
On
retrouve des faits divers
Qui incitent à se mettre au vert,
Qui
invitent à ôter ses fers
Et à ne pas se laisser faire,
Dut-on
terrasser Lucifer
Qui nous précipite en enfer.
b.c.lerideaurouge
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"La
Tête des autres", d'après
la pièce de Marcel Aymé, (11-01-2012)
*
"Centre
culturel Jean-Houdremont",
On reste sceptique entre deux
tons.
La belle œuvre de Marcel Aymé
A-t-elle été un peu
déformée ?
Mais
où sont passés les bons apôtres ?
"La Tête des autres"
se paie la nôtre !
La satire en longueur de la justice
Est une
parodie d'exercice.
Des
perruques ou autres couvre-chefs
Qui leur compose une autre
tête,
Ça facilite les pirouettes
Et les jeux de cache-cache
derechef.
La
perruque fait l'homme ou la femme
Et dessous on se sent moins
infâme.
Dans une extravagance cynique,
Ils surjouent les
diverses répliques.
Une
joyeuse valse des coiffes,
Qui à chaque détour les
décoiffe,
Identifie tous les personnages
Qui changent de rôle
et puis d'image.
Une
enquête menée avec fureur
Par des comédiens plein de
ferveur,
Clin d’œil aux séries qui font s'enfuir,
"Chapeau
melon et bottes de cuir".
Représentation
de carnaval
Sous forme de comédie musicale.
Une interprétation
originale
D'une adaptation un peu bancale.
"Je
rêve à des orgies de justice",
Une phrase qui met au
supplice
Et vaut aussi bien des sacrifices
Mêlant les joies et
les maléfices.
b.c.lerideaurouge
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"Le
Bourgeois Gentilhomme" de Molière,
mise en scène Marcel Maréchal
(10-01-2012) **
C'est
bien au "Théâtre Quatorze",
Sous le règne de Louis
Quatorze,
Que le grand Marcel Maréchal
Offre une tournée
générale,
Invitant le divin Molière
A apporter quelque
lumière
Sur la bourgeoisie argentée
Qui désire tout
acheter,
Bien que se faisant exploiter !
Valse
des chaises musicales,
Une version originale
Du "Bourgeois"
Marcel Maréchal
Naturellement amical.
Vieil
enfant dans un costume de roi,
Monsieur Jourdain, à ses caprices,
croit.
Au travers de ses choix, il a la foi
Quand la noblesse,
par son argent, voit.
Si
Madame Jourdain voit clair,
Bon sens d'aujourd'hui et
d'hier,
L'époux passe outre ses prières.
Quitte à tout
perdre il reste fier,
Trop occupé à toujours plaire ...
La
mise en scène colorée
Mêle classique et nouveauté
Et c'est
dans un style épuré
Qu'on en apprécie la beauté.
b.c.lerideaurouge
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"Le
Premier", d' Israël Horovitz (09-01-2012,
21h15) ***
"Les
Déchargeurs",
En défricheurs,
Sont ravageurs
Avec
ardeur.
"Ligne
blanche",
Droite et franche,
Qu'on transgresse
Car tout
presse.
Façon
comptine
Que l'on devine,
Forme divine,
Création fine.
Humoristique
Et
sarcastique.
Joyeux loustics,
Tous pleins de tics.
C'est
déjanté,
Très bien joué
Et tout le temps
Contre-courant.
Oppositions
De
réflexions,
Des caractères
vraiment divers.
Gestes
étudiés,
Tous des cinglés ...
Se massacrer !
En loyauté
?
Tous
secoués,
C'est balancé
Et cadencé,
"Pas compliqué".
Ils
font la queue
A qui mieux mieux
Et sans bobos
Se rendent
beaux.
Course
à la place
Qui tous les glace,
Manque de sens,
Marque des
sens.
De
l'exception,
De grands frissons.
Au jeu des chaises,
Valse
de sièges.
Chacun
son tour,
Avec détour,
Reprend le cours
De son parcours.
Autant
de fous,
C'est ça qu'est fou,
Qui les rend fous,
Par-dessus
tout.
Du
punching-ball,
Chacun son rôle,
Chacun sa ligne
Et ça
c'est digne.
Course
à la course,
Ça donne la frousse,
A la rescousse,
Faut que
ça pousse.
Course
à la vie,
N'importe quel prix
Et, dans un cri,
Tout le
mépris.
Tout
est prétexte,
Dans ce bon texte,
A écraser
Pour devancer,
A
résister
Pour exister !
Réminiscences
D'auto-défense !
b.c.lerideaurouge
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"Rêvez
!" d'après "Rêver sous le Troisième
Reich, de Charlotte Beradt (09-01-2012,
19h30) ***
C'est
aux "Déchargeurs" qu'on décharge sa conscience,
Qu'on
fait son mea-culpa en toute innocence.
Sous le troisième Reich,
une pensée unique
Règne par ordre et dans la peur, vision
cynique.
Dans
une ambiance de cabaret,
Entre deux rêves, elle apparaît
...
Hantés par leurs cauchemars, deux êtres
Symbolisent, du
Reich, le mal-être.
"Et
pourtant, malgré mon innocence,
Je me sens coupable."
"La
fabrication de la suggestion totale"
S'insinuant dans leur
cerveau leur est fatale.
Ces témoignages d'une crainte
intérieure
Défilent sur scène comme des numéros
De
café-concert, qu'on sert, ordre supérieur,
Mettant leur volonté
de penser ... à zéro.
Affrontement
de sentiments contradictoires,
Déferlement de situations de
cafard.
Un montage, réalisé avec grand art,
D'une galerie de
portraits plus ou moins noirs.
L'humiliation
devenue moyen politique
Dégrade les cerveaux lavés à coups de
triques.
Les rêves s'infiltrent en décharges
électriques,
"Réalité totalitaire" que l'on
fabrique.
Conviction,
Séduction,
Auto-suggestion
Et
malédiction.
Autodafés,
Livres
changés,
Camions chargés,
Tout au bûcher !
Souffle
brechtien
Du bon à rien
De bon aryen
Qui se maintient.
"Nous
devons protester !"
C'est d'actualité
Et puis fort bien
joué,
Ton grave et enjoué.
En toute liberté,
D'une grande
beauté.
b.c.lerideaurouge
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"Cabaret
baroque", par
"L'Ensemble Oneiroï", (08-01-2012,
18h00) *
A
"L'Aktéon Théâtre",
On chante près de l'âtre ...
Si
l'art n'y est pas que lyrique,
Il peut se montrer colérique.
"Et
voilà, Mesdames et Messieurs,
Servi dans un verre de bon vin
Qui
trinque à la lumière passionnelle
d'un autre âge
L'Amour qui s'enfuit et revient
Léger
comme une plume
A la cour, coiffures et bijoux
Petits rires et
bisous
C'est un jeu, le cabaret
Et prenez, prenez une petite
tasse de café
Mesdames et
messieurs
Oubliez ici l'âpre et l'amer,
le TGV et
la société
On va fumer et les nuages
Dévoilent pour
vous
Notre Cabaret Baroque"
Un
"Cabaret Baroque"
En costumes d'époque,
Perruques et
voix de tête,
Doux parfums qui entêtent.
Un
combat subtil, délicieux et savoureux,
Pour désigner le vice le
plus merveilleux,
Le plaisir qui nous rendra tous bien plus
heureux.
Supérieur, est-ce le vin qui éteint le feu ?
Qu'allumé,
Le
calumet
En émoi met
Et émet
Des
volutes de fumée.
Puis, du bon vin, le fumet,
Suivi du café
fumant
Et de l'amour en tourment ?
Qui
remportera la palme ?
Tabac ou bien vin de palme ?
Café qui
jamais ne calme ?
Amour faisant perdre calme ?
Tabac
de déraison ...
Vin, sublime nectar ...
Café, fatal poison
...
L'amour et son cafard ...
De
bonnes musiciennes,
Légères comédiennes,
Enchantent à
perdre haleine
Le public et la scène.
b.c.lerideaurouge
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"Elle
était une fois ... Anne Baquet", conte
musical pour soprano, avec Damien
Nédonchelle au piano. (08-01-2012,
11h30) ***
Au
"Théâtre du Ranelagh,
Un spectacle où l'art de la
blague
Manie l'humour à coups de dague,
D'amour rêvé, avec
ou sans bague.
Vu
du balcon, on est sur un petit nuage
Pour voir de son immense robe
l'étalage
Dont elle crève la carapace pour un usage
D'où
s'échappent chansons et bien jolis passages.
Sortie
de chrysalide,
Façon joyeux bolide,
Déboule comme une ado
Qui
en a plein le dos.
"J'en
ai ma claque,
Mon corset craque."
"Pour l'instant mes
boutons
S'éclatent plus que moi."
"Elle va jamais
percer,
A part quelques tympans."
Par
des vocalises
Qui dédramatisent,
Elle rivalise
Et tout
synchronise.
A
l'accordéon,
C'est soudain si bon,
Avec le piano,
C'est
encore plus beau !
Anne
Baquet
Met le paquet,
Nous fait rire par ses mines
Qui la
rendent bien gamine.
Elle
extériorise,
Aussi analyse.
Elle stylise
Et symbolise,
Puis
humanise.
Un
vrai conte de Noël
Aux allures éternelles.
Elle nous ouvre
nos ailes,
En y mettant tout son zèle.
De
cette joyeuse parodie,
Voyons la divine comédie,
Déroulement
de tout une vie.
Un aboutissement plein de vie !
Un
grand talent, Vodka, eau de vie,
Un beau spectacle qui donne
l'envie
De courir à l'assaut de la vie
Et d'en découvrir le
paradis.
b.c.lerideaurouge
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"Norma
Jean", d'après "Blonde", de Joyce
Carol Oates. Adaptation et mise en scène
John Arnold (07-01-2012, 20h00) *
Au
"Théâtre des Quartiers d'Ivry",
C'est Marilyn Monroe
qui revit.
Quand le rêve tourne au cauchemar,
Pour elle, il
est déjà bien trop tard.
De
terrifiants "Princes charmants",
Loin de tout
émerveillement,
Exercent sur elle leur pouvoir
Et Norma Jean
se fait bien avoir.
Et
Marilyn plongée dans le noir
N'a guère plus d'autre
échappatoire
Qu'au fond du gouffre se laisser choir,
Fermer
les yeux pour ne plus rien voir.
Elle
a aussi connu le trottoir,
Jupe agitée par un vent
d'espoir.
Écartelée comme à l'abattoir,
Sa vie se passe face
au miroir.
Elle
a eu ses heures de gloire,
Ce fut pour elle une victoire,
Revanche
sur son désespoir,
Du baume sur ses avatars.
Une
enfance qu'on a peine à croire,
Une adolescence du devoir.
Une
femme que tous aiment voir,
Cueillie par une mort dérisoire.
Bref,
une traversée illusoire
Où Marilyn sert de dévidoir.
Elle
fait office de passoire
Pour visites avant purgatoire.
On
retiendra de sa belle histoire,
Émouvante et fébrile, les
soirs
Où sur le monde elle a cru s'asseoir,
Maîtrisant la
peur et les regards.
Par
tous les moyens, exercer son art
Dans la vie, cet immense
bazar,
Quêtant l'amour aux creux d'abreuvoirs,
Guettant un
père sans plus savoir.
Une
fulgurante trajectoire
Qui a fait sa place dans nos mémoires.
Sa
reconstitution méritoire
Est fort agréable à entrevoir.
Norma
Jean, le "rêve américain",
Marilyn Monroe, esprit
coquin,
Trop fragile pour tout supporter
Malgré le monde qui
l'a portée
Tout aux nues de sa célébrité,
Tout'(e) nue dans
son authenticité.
b.c.lerideaurouge
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"Le
Script, Magie Théâtrale" de Rémi
Larrousse et Benjamin Boudou (07-01-2012,
17h00) ***
Au
grand "Théâtre du Trévise"
Rémi Larrousse
improvise.
Ce jeune artiste symbolise
La perfection de
l'analyse.
Des chiffres, il est la hantise
Car, tous les
nombres, il maîtrise.
Ce surdoué de l'expertise,
Par son
esprit "anéantise"
Tous nos doutes qu'il pulvérise.
La
résistance s'amenuise.
Éblouis par son entreprise,
On demeure
sous son emprise.
Ce spectacle longtemps nous grise
Et nous
fait oublier la crise.
Un
prestidigitateur
Vraiment très à la hauteur.
Un bien
excellent acteur
Qui joue au mauvais passeur,
Nous mettant de
bonne humeur,
En très fin calculateur.
Sacré
manipulateur,
Précieux vérificateur
Et sympathique
farceur.
Un fieffé bonimenteur !
Dès
l'âge de huit ans
En bon autodidacte
Il passe tout son temps
A
s'exercer à l'acte
Du charme de l'illusion
Et de
l'improvisation.
Passant
du mime au jeu
Sans se mettre à genoux
Il fait naître en
nous
Une partie de son feu.
Expression corporelle
Minutieuse
gestuelle
Prestidigitation
Comble de l'émotion.
Avec
ravissement
On plonge dans son élément :
C'est la magie des
nombres
Tous sortis de l'ombre
En amis imaginaires
Qui nous
fait voyager
Dans son univers
Si particulier.
Un
magicien
Si majestueux
Qu'à partir d'un rien
Il nous rend
heureux.
Un Einstein un peu fou
Qui jongle avec les chiffres
Ne
laisse rien en friche
Nous éblouit en tout.
Sans
s'accorder de trêve
Il fait exister le rêve.
Frêle comme une
bougie
Il se fond dans la magie.
Avec grand art il se coule
Sur
les nombres qui s'écoulent.
Souple et naturel,
Il leur donne
des ailes.
Incroyable
Rémi Larrousse
Qui a plus d'un tour dans sa trousse !
Larrousse
? Il connaît tous les mots du dictionnaire
Et avec foi les fait
valser sur tous les airs.
Il aspire, lettre après lettre, les
inspirations
Zakouski
ou la Vie Joyeuse, scènes
burlesques d'après les récits de
Mikhaïl Zochtchenko (09-02-2012)*
Au "Théâtre de
l'Opprimé",
Ils sont tous venus s'exprimer
Sur la
"société fissurée"
Dans laquelle ils vont
s'infiltrer."
Une "galerie de
portraits",
Colorés, enjoués, concrets,
Va défiler sous
tous les traits
Et convaincre par leurs attraits.
Une belle série de
masques
Qui,
les personnages, démasque,
Les rendant tour à tour risibles
Mais
surtout vraiment visibles.
Les sujets graves,
même
horribles,
Bondissent de façon crédible.
Tout est
parfaitement audible
Dans ce chaos irrésistible.
Un spectacle
grand-guignolesque
Où
tragique devient burlesque.
Dans un esprit chevaleresque,
Le
rire n'est jamais grotesque.
La magnifique
gestuelle
Rend
les acteurs très actuels
Dans d'une expression corporelle
Qui
les étire à tire-d'aile.
Les zakouskis de
Zochtchenko,
Amuse-gueules en apéro,
Jolis, goûteux petits
cadeaux,
Plaisent et font froid dans le dos.
Cuisinés avec un
zeste de
subversion
Où mijotent les effets de la répression,
Ces
petits plats sont servis avec dévotion
Sur "années vingt"
soviétiques en décoction.
Quatre comédiens pour
les
dix-huit personnages
Illustrant vingt-trois scènes qui
déménagent.
Spectacle pouvant être vu par tous les âges,
Écrits
qui ouvrent l'esprit et rendent très sages.
b.c.lerideaurouge
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"Un
obus dans le cœur", de Wajdi Mouawad,
(05-01-2012, 15h00) **
"A
la Folie Théâtre",
La mémoire grisâtre
D'"Un obus
dans le cœur"
Nous saisit en plein cœur.
On
frissonne d'horreur,
Envahis du bonheur
D'ouïr un texte
clair
Qui enfin nous éclaire.
Au
commencement était l'histoire.
Un grand silence troue le noir
Des
paroles qu'on aime boire.
L'auteur engrange de l'espoir
D'où
extirper le désespoir,
Afin de ne plus jamais voir
Les vraies
stupeurs de certains soirs,
Visions rongées de cauchemars.
De
la mémoire de Wahab, adolescent,
Tous les souvenirs remontent,
incandescents.
Quand ils surgissent, tout est à feu et à
sang,
La famille défile en rites indécents.
"Mes
yeux sont des volcans
Qui crachent des soleils."
La
confrontation à la mort,
Une bataille comme un sport,
Un très
étrange corps à corps
Qui confine à jamais un sort.
Une
dure lutte s'engage
Pour se sortir de ce carnage,
Sauver sa
peau de ce naufrage,
Revivre et retrouver son âge.
Une
écriture magnifique
Pour une longue et crue
supplique.
Impressionnante autocritique
Aux intéressantes
répliques.
Il
aborde des sujets tristes
Avec précision alpiniste,
Vivacité
minimaliste,
Dans un tout dernier tour de piste.
Une
peinture réaliste,
Des images surréalistes
Et des explosions
qui persistent
Dans la mémoire qui résiste.
b.c.lerideaurouge
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"L'Ours"
et "La Demande en mariage", d'Anton Tchekhov, (05-01-2012)
*
C'est
au théâtre "L'Aktéon"
Que
l'on se fâche pour de bon,
Même
si l'on oublie qu'au fond
Ce
n'est qu'une histoire de ton.
Une
version qui déménage,
Avec
de curieux personnages
Qui
s'agressent et finissent en nage,
L'amour
les cueillant à fleur d'âge.
C'est
au quart de tour qu'ils enragent
Dès
qu'on leur parle de partage
Et
déclenchent de vrais orages
Qui
dans leur cœur font des ravages.
Mais
après ces fougueux carnages,
Ils
oublient vite leur rage
Afin
de franchir le passage
Vers
un moins ténébreux rivage.
La
"Compagnie Les Arts Osés"
Tranche
dans l'herbe et la rosée
Et
sert deux pièces arrosées,
Avec
avoine et foin dosés.
Exubérance
Et
puis outrance
Pour
des souffrances
Qui
mettent en transes.
Petite
réjouissance
Qui
libère les sens
Et
donne du bon sens
Aux
grandes espérances.
Les
travers de leur vie
Nous
donnent très envie
De
bien mieux réfléchir
Avant
que de fléchir.
b.c.lerideaurouge
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"Richard
III n'aura pas lieu" ou "Scènes de la vie de
Meyerhold", Tragédie dramatiquement drôle, de Matéi
Visniec (03-01-2012) ****
2012
au "Théâtre Treize",
Dans leurs veines coule la
braise
D'un feu qui toujours nous révolte
Et qui sans haine se
récolte.
Quand
Vzevolod Meyerhold, "juge de l'Histoire",
Intervient sur
scène, on ressent comme un espoir.
Staline caquette et frétille
tel un homard,
Oiseau de proie s'invitant dans un cauchemar.
Meyerhold,
hanté par ses personnages,
Se débat au milieu de ce
carnage.
Désespérément libre, il surnage,
Tentant de sortir
grandi du naufrage.
Meyerhold
est muselé par un biberon
Et tente en vain de se libérer pour de
bon.
"Vous ne pouvez pas entrer comme cela
dans ma tête.
Dans ma tête, je suis libre !"
Cet
immense metteur en scène
Aux créations pensées et
saines,
"Maître-artiste" censé, mécène,
Sera
tué, ça c'est obscène.
Ovationné,
Vilipendé,
Persécuté,
Exécuté.
C'est
un Staline
Qui élimine,
Rien qu'à leur mine,
Ceux qui le
minent.
Staline
en pantin,
Oiseau enfantin
Que rien ne retient
Tant le monde
il tient,
Vise les humains,
Leur ôtant demain.
La
mise en scène ciselée,
Infiniment articulée,
Est d'une
grande précision
Et tourne tout en dérision.
Entre
rêve et cauchemar,
Entre ciel et purgatoire,
On ne sait
vraiment qui croire,
On ne fait sciemment que boire,
On se
dirait à la foire.
Car
si "Richard aime Richard,
Le pouvoir aime le pouvoir."
Un
véritable cauchemar
Qui relève du désespoir.
Le
"bébé roi"
Met en émoi,
Jette l'effroi,
Naît
déjà froid.
"Elle
est où ma couronne ?"
La nouveauté détonne !
Si Staline
chantonne,
"L'homme nouveau déconne ...
Quand
quinze acteurs et actrices
Qui luttent contre le vice
Par leur
grand talent sévissent
Pour démonter écrous, vis,
Ils
servent une œuvre grandiose
Où Meyerhold à tout dire
ose.
Visniec en écrivain dose
Bien des révoltes qui
explosent.
Texte
puissant
Enrichissant
Éblouissant
Éclaboussant
Qui
donne le tournis
En grattant le vernis
Évoquant les
ennuis
D'un Meyerhold inouï.
Une
mise en scène finement ciselée,
Où chaque geste est travaillé
et calculé,
Avec des décors savamment articulés
Encadrant de
nombreux propos acidulés.
Matéi
Visniec défonce,
A coups de pierre ponce,
Pratiques qu'il
dénonce
D'un Staline qu'il enfonce.
b.c.lerideaurouge
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"Magie
Noire", théâtre, danse, percussions,
hip hop, capoeira, avec
le collectif "O grupo pe no châo", jeunes
des favelas de Recife, Brésil. (11-12-2011,
16h00) **
Au
"Théâtre de l’Épée de Bois",
Ce ne sont pas des
pantins de bois
Qui gesticulent sans être las,
Mais des
Brésiliens des Favelas.
La
"Magie Noire",
Porteuse d'espoir.
Marché de la
danse
Où tous en cadence
Se
jettent à corps perdu
Avec fruits défendus.
Boissons, drogues
et transes
Enterrent leur enfance.
Des
rythmes échappés de leurs tripes,
Exaltés au milieu de leur
trip,
Ils extériorisent leur souffrance
Par tous leurs excès
et leurs souffrances.
Tendus
comme des fils de la mort,
Élastiques, montés sur ressorts,
Ils
flirtent sans cesse avec le danger
Jusqu'au point de rupture
envisagé.
Ils
portent en eux la misère du monde
Et explosent tous en humaines
bombes,
De joie, de faim et aussi de douleur,
De fierté,
au-delà de toute peur !
Ne
possédant rien,
S'amusant d'un rien,
Un sac plastique qui
s'envole,
Aussitôt leurs rêves décollent.
Jusqu’au
bout de la nuit
Ils trompent leur ennui
En donnant soudain
vie
A leurs acrobaties.
Percussions
enivrantes
Qui scandent, incessantes,
Leurs vibrations
ensorcelantes
Et martèlent leur insouciance
Mêlée
d'exubérance
Et aussi d'impatience.
Leur
corps entier s'exprime
Avec ardeur et conviction,
Et quand
vient leur déprime,
Ils la rejettent avec passion.
Une
énergie
Qui réagit
Et qui agit
Sur ce qui gît.
Spectacle
survolté,
Épris de liberté,
Où tout y est démesuré,
Comme
leur générosité.
b.c.lerideaurouge
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"Candide",
spectacle masqué, d'après Voltaire
(17-11-2011) **
"Théâtre
de Ménilmontant",
Venez-y prendre un remontant.
Un bel
accueil en fanfare
Pour une pièce sans fard.
Un
"Candide" fort clownesque
A l’âme
chevaleresque,
Montrant son visage nu
Qui tombe toujours des
nues.
Les
autres personnages,
Tous à demi-masqués,
Traversent le
carnage
De la vie compliquée.
Oeuvre
magistralement orchestrée
Par une musique de qualité
Qui
accompagne gestes et paroles,
Éclaire et assiste chaque symbole.
Quatre
acteurs, trois musiciens,
Se donnent un mal de chien
Pour nous
chanter, l'air de rien,
Les malheurs de ces terriens.
Des
instruments insolites,
Outils et clefs à molette,
Une panoplie
complète
Qui, pour nous plaire, s'agite.
Un
spectacle bondissant
Pour tous, petits et grands.
Une leçon de
gestuelle
Avec mouvements plein de zèle.
La
mise en scène dynamique
Donne du ressort aux répliques.
Tous
à l'unisson ils s'appliquent
A jouer ces moments épiques.
"Tout
est au mieux", même tragique,
Et l'on en rit, tant c'est
comique.
C'est au travers de ce conte philosophique
Que notre
univers vole, s'explose et s'explique.
b.c.lerideaurouge
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Orgasme
adulte échappé du zoo, d'après Dario Fo et Franca Rame
(12-12-2011) *
Au
"Théâtre du Temps"
On
s'arrête un instant
Pour
voir "Les Sales Fées"
Produire
leur effet.
Ces
dernières saisons,
Un
très vaste horizon
Où
défilent les textes,
Qui
nous laissent perplexes,
De
Dario Fo et Franca Rame,
Montrant
les sévices faits aux femmes,
Mais
avec plus ou moins de bonheur,
Selon
les actrices et leur ferveur.
D'après
leur façon d'interpréter
"Une
femme seule", les actrices
Desservent
ou servent avec acuité
Une
cause très fédératrice.
Ne
pas sombrer dans le ridicule
En
voulant ôter la pellicule,
Le
vernis dont on affuble mieux les femmes
Pour
masquer l'oppression, cause de leur drame.
Ici,
c'est tout en finesse
Que
cette femme très seule
Prend
son destin sans faiblesse
Pour
arracher le linceul.
Dans
l'interprétation inégale
De
quatre nouvelles qui régalent,
Chacune
y picore et s'abreuve
De
bon mots qui appuient l'épreuve.
Confessions
impudiques
D'une
Alice, réplique,
Qui
découvre la vie
En
ôtant les envies.
Princesse
un jour,
Boniche
toujours.
Le
Prince Charmant n'existe pas
Mais
l'homme violent subsistera.
Et
lorsque la brutalité
Ne
sera plus fatalité,
On
parlera d'égalité
Et
non plus de rivalité.
"Alice
au pays sans merveille"
Met
sa personnalité en veille.
Conte,
somme toute, assez cruel,
Démons
et merveilles habituels
Où
est artificiel le réveil,
Bien
loin des doux rêves de soleil.
Des
"Récits de Femmes", à méditer,
Des
écrits de femmes, à mériter.
b.c.lerideaurouge
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"Une
envie de tuer sur le bout de la langue", de Xavier Durringer.
Par la "Compagnie Les chiens de paille". (17-11-2011,
19h00) * (Envie de théâtre et Avignon 2011)
"Théâtre
de Ménilmontant",
Ils
attendent, prennent leur temps.
Attention,
il faut bien s'asseoir,
La
haine, on a peine à la croire.
Deux
mille onze en Avignon,
Ils
y étaient à l' "Essaïon".
Une
ambiance psychédélique
D'une
intensité dramatique
A
faire bondir tous déclics
Et
l'horreur que cela implique.
Longtemps
on reste à méditer
Désespoir
et atrocité.
Devant
une boîte de nuit,
C'est
là que coule leur ennui.
Un
tableau amer de leur vie,
Que
l'auteur ici nous décrit.
Par
désœuvrement, sans espoir,
Par
écœurement, des histoires
Ils
cherchent le samedi soir,
Dès
que leur bande broie du noir.
C'est
un univers assez noir
Qui
montre de façon notoire
Que
des femmes en grand désespoir
Sont
la proie de vils vicelards.
Dénonciation
de la violence ?
Rompre
... ou rompre le silence ?
Ces
tractations sur le trottoir
N'apportent
que bien des déboires.
Ce
qu'ils nous laissent surtout voir
Est
l'irrespect envers les femmes
Dont
ils détournent jusqu'à l'âme
Et
qui leur servent d'abreuvoir.
C'est
une vision bien cruelle,
Somme
toute, assez réelle,
Sur
un terrain conflictuel
Où
chacun se brise les ailes.
C'est
à l'aide de mots bien crus,
Par
des expressions du vécu,
Qu'on
pénètre à fond leur mal-être
Et
qu'on a l'impression d'y être.
L'écrivain
ne fait que dépeindre
Des
circonstances qu'il a vues
Et
propos qu'il a entendus,
Ces
situations sont à plaindre.
Tous
ces faits, plus vrais que nature,
Par
la tension de l'écriture,
Présentent
de pauvres parjures
Qui
boivent, survivent et jurent.
Un
spectacle à glacer le dos,
Qui
nous mortifie jusqu'aux os,
Mais
chaleureusement joué,
Superbement
interprété.
Excellente
analyse de la société,
Dans
une ambiance hallucinante et hébétée.
Un
texte qui oscille entre vie et linceul,
"Comment
on fait pour partir quand on est tout seul ?"
b.c.lerideaurouge
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La
folie Sganarelle, d'après Molière : L'Amour médecin, Le
Mariage forcé, La Jalousie du barbouillé (16-11-2011) *
A
"La Cartoucherie", dans tous les coins, on rit.
A
"La Tempête", de Sganarelle on se rit.
Vous
allez voir les péripéties d'amoureux
Quand
les femmes tirent leur épingle du jeu.
Avec
"L'amour médecin",
C'est
un père bien berné,
Quoique
très bien avisé,
Qui
sera dans le chagrin.
A sa
fille, dévoué,
Enfant
vraiment très gâtée,
Il
envoie les médecins
Pour
n'accorder point sa main.
Dans
"Le Mariage forcé",
les
rôles sont inversés.
C'est
le futur, aveuglé,
Contraint
de s'exécuter,
Sinon,
passé par les armes.
La
fiancée dominante
Lui
refuse la tangente
Et
n'écoute pas ses larmes.
"La
Jalousie du barbouillé"
N'est
faite que pour l'embrouiller.
Sganarelle,
toujours trompé,
S'emmêle,
pieds et poings liés.
Allusions
d'actualité
Des
intermèdes inventés,
Agréables
à écouter
Car
ils sont très bien ficelés.
Une
excellente mise en scène,
Malgré
tous les gestes obscènes,
D'une
farce rendue vulgaire
Et
qui ferait honte à Molière.
Adaptation
grand-guignolesque
Qui
ferait oublier, ou presque,
Que,
mieux nuancer, le burlesque
N'est
pas forcément bien grotesque.
Dommage
! C'est haut en couleurs
Et
cadencé avec bonheur,
Chorégraphié
de bonne humeur.
Ça
fera un tabac dans l'heure,
Car
ça aura tout-à-fait l'heur
De
plaire aux jeunes spectateurs.
Un
spectacle bien fait
Qui
produit son effet.
b.c.lerideaurouge
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L'Entêtement,
de Rafael Spregelburd, mise en scène Elise Vigier et Marcial Di
Fonzo Bo (14-11-2011) **
"Théâtre
Gérard Philipe",
C'est
les mots que l'on pipe.
A
force de tressauter,
Ils
vont tout faire sauter.
Dans
un ensemble somptueux,
Aux
mécanismes astucieux,
Cet
immense plateau tournant
Recèle
des décors changeants.
Un
énorme pamphlet
Servi
comme un soufflet
Par
une mise en scène imaginative
Et
une scénographie bien explosive.
Ecriture
inventive,
Et
aussi abrasive,
D'une
infinie richesse,
Qui
les idées transgresse.
L'auteur
n'épargne rien ni personne
Et
les comédiens, à fond, se donnent
Pour
défendre ces écrits puissants,
Profonds,
passionnants et foisonnants.
Dans
ce texte brillant,
Subtil
et enivrant,
Pas
de place aux temps morts,
A
l'hameçon on mord.
Leur
gestuelle frénétique
Fait
vivre des moments épiques.
Ce
moyen de communication
S'ajoutant
aux différents langages,
Paradoxes
d'incompréhension,
Peut
engendrer d'atroces carnages.
Mars
1939,
Peut-on
espérer du neuf ?
En
Espagne, à Valence,
Les
idées deviennent denses.
Et
c'est sans complaisance
Que
les armes en cadence
Entrent
bien dans la danse,
Mutilant
le silence.
b.c.lerideaurouge
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Je
me sers d'animaux pour instruire les hommes, spectacle en musique
autour des Fables de La Fontaine, (13-11-2011) * (et Avignon 2011)
Au
"Théâtre Douze", ils se déchaînent
Pour
se débarrasser de leurs chaînes,
En
invitant Jean de La Fontaine
Dont
ils ont extrait une dizaine
De
fables, contes et menues scènes.
La
"Compagnie Aigle de Sable"
Nous
présente de belles fables
Qu'elle
conte d'un air affable
Afin
de nous rendre aimables.
Au
son de la harpe qui tempère
Les
ardeurs de ceux qui vocifèrent,
Faut-il
que la servante obtempère
Pour
servir son maître si prospère ?
Les
animaux feront la leçon
Et
montreront à tous, pour de bon,
"Qu'il
ne faut se fier à personne"
Pour
ne pas être dupe qu'on sonne.
S'il
a pu "instruire les hommes",
C'est
ce que nous verrons en somme.
Et
ces animaux que l'on nomme
Pourraient
bien valoir tous les hommes.
Et
au grand règne de l'illusion,
Ne
ménageons pas les allusions.
Un
trio de trublions
Invite
à la rébellion.
b.c.lerideaurouge
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Le
Bouton de rose, nu vocal intégral interprété a cappela par
Sophie Accaoui (12-11-2011) **
En
ce beau "Théâtre Essaïon",
Si
le plaisir nous essayions ...
Car
sur ce bouton de rose
La
cantatrice dépose
Les
armes, et puis dispose
De
fins pétales de prose.
Avec
Sophie Accaoui,
A ce
plaisir, disons ... oui !
Tant
de douceurs enfin ouïes
Qu'avec
pudeur sont servies ...
Dans
une conférence
Qui
nous met en transes,
Car
cette poésie
Est
vraiment bien choisie.
Une
délicieuse friandise
A
déguster avec gourmandise
Car
le plaisir, quoiqu'on dise,
Provient
de la lecture où l'on puise
De
longs rêves d'une douce brise.
De
son sujet, l'actrice, éprise,
De
définitions soudain s'avise.
Elle
l'a étudié à fond, conquise.
Et
on devine, sous son emprise,
Qu'elle
travail est ce thème qui épuise.
Grâce
à elle, soyons enfin comprises.
Apprécions
cette fleur qu'on irise
Et
que jamais plus on ne l'excise.
Ne
soyons plus des femmes soumises.
Malgré
ces temps de crise,
Nullement
perdre prise,
Sans
aucune méprise,
Loin
de toute traîtrise,
Ce
feu que l'on attise,
Qu'enfin
il nous grise !
"Le
Bouton de rose",
Mais
"Parlons-en" !
C'est
si peu de chose ...
En
dire autant,
Avec
raffinement,
Tact
et en chantant
Le
mot et puis la cause,
C'est
un enchantement !
b.c.lerideaurouge
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Beaucoup
de bruit pour rien, de William Shakespeare, traduction de Jude
Lucas, mise en scène de Clément Poirée (11-11-2011) *
Oui,
ce "Beaucoup de bruit pour rien",
Divertissement
aérien,
Déclenche
une forte tempête
Au
"Théâtre de La Tempête".
Bulles
de savon qui éclatent,
Farces,
attrapes qui épatent.
De
bien beaux discours qui appâtent
Pour
faire d'eux de bonnes pâtes.
Béatrice
mène le jeu.
D'un
naturel qui met le feu,
Elle
déjoue tous les enjeux
Et
détrône bien des envieux.
Elle
défie les amoureux
De
pouvoir être un jour heureux
Et,
ayant de l'esprit pour deux,
De
maris ? N'a nul besoin d'eux.
La
plus belle bouffonnerie,
C'est
le mariage, sur ma vie !
Car
Béatrice et Bénédict
Ont
fait un pacte qui leur dicte
D'éviter
cette vraie folie
Considérée
comme vindicte.
L'amour,
arrangement social,
Vécu
de manière bestiale.
Rêve
enjolivé et fatal,
Forçant
un destin si brutal.
Salir
une réputation ?
Hypocrisie,
supputations,
Calomnies
et puis jalousie
Dénouent
des liens que l'on renie.
A
son aimée on fait l'injure
De
renoncer et on le jure.
Puis
les beaux serments on abjure,
Sans
état d'âme, on se parjure.
Disons
"Beaucoup de bruit pour rien"
Car,
s'il ne faut jurer de rien,
Mourir
d'amour ne sert à rien.
Si
l'amour n'était que ce rien
Qui
illusionne par des riens
Les
cœurs ensorcelés d'un rien ?
Une
adaptation intrigante
D'une
traduction élégante.
Une
version bien truculente
Sur
mise en scène pétillante.
Une
distribution brillante
Pour
des vérités éclatantes.
"L'amour
est le fruit du hasard",
Il
naît de bien des traquenards.
Comment
on fabrique un amour ?
Venez
voir, ça vaut le détour !
b.c.lerideaurouge
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"Rien
n'est plus simple que l'amour !", caf'conc théâtral imaginé
par Frank Thomas, avec "La Compagnie Voix des Voies (10-11-2011)
*
C'est
bien au "Guichet Montparnasse"
Que
des beaux airs on ne se lasse.
Incursion
au siècle passé,
La
Belle Epoque dépassée,
Début
de siècle trépassé.
Hommage
à Yvette Guilbert
Et à
son profond univers.
Une
plongée dans les grands airs
Au
temps des vieux cafés concerts.
De
bons souvenirs frais et verts.
Un
bien joli trio d'humour
Pour
évoquer le bel amour
Qui
nous enchantera toujours.
On
revit ainsi le parcours
D'un
bon chanteur sur le retour.
Ils
sortent leurs plus beaux atours
Pour
proposer un précieux tour
Des
refrains pour "faire la cour"
Le
long des chemins sans détour.
Du
bel canto remis à jour.
Une
mezzo soprano
Jouant
encore au cerceau,
Un
ancien impresario
Appréciant
bien les chapeaux,
Accompagnés
au piano
Sans
une note de trop.
De
bien jolies créations
Chantées
avec émotion
Au
son de l'accordéon.
Voix
basse de baryton,
On
apprécie tous les tons,
Aussi
les imitations.
b.c.lerideaurouge
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Le
Vicaire, de Rolf Hochhuth. Adaptation et mise en scène
Jean-Paul Tribout (09-11-2011) ***
Se
mettre sur son 31.
Venir
au "Théâtre 14"
Entendre
le Pape Pie 12,
De
l'Eglise, numéro 1.
C'est
du Christ, "Le Vicaire",
Représentant
sur Terre,
La
foi si unitaire
Qu'elle
est autoritaire.
Ce
pape en est très fier
Et
jamais ne tolère
Qu'on
dise le contraire,
Sinon,
gare à l'enfer.
S'il
faut bien qu'on enterre
La
grande hache de guerre,
Est-il
si suicidaire
Que
d'être réfractaire ?
Lancer
l'idée en l'air
D'éloigner
la misère
Et
être volontaire,
Est-ce
démissionnaire ?
Mais
le choix il n'a guère
Quand
le peuple a souffert.
Revenir
en arrière
Serait
une autre affaire ;
Car
le pape est dépositaire
De
l'ordre et de la foi sur terre.
De
sa croyance tributaire,
Refuse
de se laisser faire.
Deux
personnalités marquantes,
Aux
idées d'abord divergentes,
Gerstein
et Ricardo Fontana,
Vont
tenter d'y mettre le holà.
Dans
le fruit est le ver,
Bien
caché sous la terre.
En
aucun cas déplaire
A ce
monstre d'Hitler.
"Le
Vicaire est une fiction pour le théâtre
interrogeant
l'attitude du pape Pie XII pendant
la
seconde Guerre mondiale, en particulier à
l'égard
des juifs. On retrouve dans Le Vicaire
de
nombreux éléments tirés du témoignage de
Kurt
Gerstein, un officier SS qui avait essayé
en
vain d'alerter le monde sur l'existence des
camps
d'extermination."
"La
pièce se termine par la lecture d'une lettre
écrite
le 28 octobre 1943 par l'ambassadeur
allemand
au Vatican, Ernst von Weizsäcker qui
résume
l'ambiguïté des rapports entre Pie XII
et
le Reich" :
"Le
Pape bien que, selon nos sources, ait été
pressé
de divers côtés, ne s'est laissé entraîner
à
aucune déclaration démonstrative contre la
déportation
des juifs. Bien qu'il doive compter
avec
le fait que cette attitude lui sera reprochée
par
nos adversaires, il a cependant tout fait dans
cet
épineux problème pour ne pas envenimer les
rapports
du Saint-Siège avec le gouvernement
allemand."
"En
effet, l'Observatoire Romano a le 25 octobre
publié
un communiqué officieux relatif à l'actioncharitable
du Pape où il est dit, que le pape
adresse
sa sollicitude paternelle à tous les
hommes
sans distinction de nationalité
ou
de race."
"Il
y a d'autant moins d'objection à élever
contre
cette publication que sa teneur ne sera
certainement
pas entendue comme une allusion
particulière
à la question juive."
b.c.lerideaurouge
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L'Apprentie
sage-femme, d'après Karen Cushman (08-11-2011) **
"Théâtre
Lucernaire",
Elle
sort de l'enfer
Et
"Salle Le Paradis",
Elle
gagne son pari.
Nathalie
Bécue
Nous
sort du vécu.
Ce
regard,
C'est
"Cafard"
Qu'on
la nomme.
C'est
personne,
Car
en somme
Elle
assomme.
Vie
de nonne,
Elle
a faim
L'air
de rien.
Un
bout de pain,
Face
au destin
Qu'elle
prend en mains,
Mais
ne sait rien.
Venue
de rien,
N'espérant
rien,
Apprenant
tout,
Assumant
tout,
Elle
vient à bout
Du
long chemin
Et
ça, c'est bien.
Elle
découvre la vie
Et
aussi un nouveau monde.
Elle
n'a plus qu'une envie,
Mettre
les enfants au monde.
Elle
découvre le rire
Après
avoir vu le pire.
Elle
saura s'affranchir
Et
les obstacles franchir.
Née
"graine de morveuse",
Bordée
de "chiure" pouilleuse,
Ce
"cafard de fumier",
Grandie
à coups de pieds,
Ne
sera plus honteuse
Face
aux méthodes odieuses.
Brave
sous le labeur
Qui
ne lui fait pas peur,
Elle
relève les défis
Qu'à
son seul chat elle confie.
Fluidité,
limpidité,
Simplicité
et vérité,
Dix
onces de sincérité
Et
dix de sensibilité
Puis
quelques soupçons de fierté
Font
une potion de clarté.
Récit
émouvant,
Jeu
captivant
Pour
évoquer les tourments
De
cette pauvre enfant
Qui,
pleine de malice,
Est
devenue Alice.
b.c.lerideaurouge
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Chute
d'une Nation, série théâtrale épique et politique en quatre
épisodes, de Yann Reuzeau. Episode 4 Dernières extrémités
(06-11-2011) **
"La
Manufacture des Abbesses"
Lutte
contre toutes les bassesses,
Nous
offre le pouvoir et l'ivresse,
Nous
faire réfléchir, n'a de cesse.
L'action
pourrait se dérouler partout,
Ici
ou dans n'importe quel pays,
Au
sein de tel ou tel autre parti,
L'enjeu
étant un éternel atout.
Accorder
foi aux yoyos des sondages
Présente
les risques d'un engrenage
Qui
peut conduire certains aux trucages
Et
les perdre dans d'infinis rouages.
Ils
démontent très brillamment la mécanique
Et
toutes les bassesses que cela implique.
Dans
une "faillite morale" médiatique,
Ils
nous offrent toujours de cinglantes répliques.
Pour
sauver la démocratie
Peut-on
renier ses convictions ?
Passer
outre les conventions
A
travers des péripéties
Qui
mènent à de grands scandales,
A
des catastrophes en rafales ?
Splendeur
et décadence,
Fureur
et déchéance,
Une
saga plus que passionnante
Qui
fourmille d'idées foisonnantes.
Intéressant
montage
Qui
permet le calage
Des
scènes sans un décalage,
Grâce
aux voix off des reportages.
Cette
immense saga politique
S'éprend
d'une dimension épique
Qui,
par acharnement fanatique,
Va
dépasser le cadre utopique.
En
arriver aux "Dernières extrémités"
Par
des moyens détournés et des lâchetés
Démontre
bien qu'avec beaucoup d'habileté
N'importe
quel trait peut devenir loyauté.
"Chute
d'une Nation",
En
avant les rations
Et
les obligations,
Grâce
aux fortes notions.
Dire
avec émotion
Que
passer des motions
Donne
des sensations,
Quelle
belle leçon !
Quand
une brochette d'excellents comédiens
Démonte
bien les dessous de la politique
Et
nous fait comprendre, à coups de petits riens,
D'un
grand parti, les magouilles problématiques,
Ecouter
leur analyse nous fait du bien
Et
nous aide à croire en une autre République.
b.c.lerideaurouge
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Sous
la glace, de Falk Richter. Traduction Anne Monfort. Mise en scène
Andrea Novicov. (05-11-2011) *
Au
"Théâtre 71" Malakoff,
Un
brûlant sujet dessous la glace s'étoffe
Avec
la manipulation de l'entreprise
Qui,
à tous les consultants, fera lâcher prise.
Tel
un bien petit prince
Juché
sur sa planète,
La
solitude ancrée dans sa jeune tête,
A
croire encore en la beauté il s'entête.
"J'étais
un petit garçon sous le soleil."
Pour
lui, plus rien ne sera jamais pareil,
Sans
compter qu'au réveil les rouages grincent.
Dans
cette grande solitude,
"Sous
la glace" gelée si rude,
D'
"une image gelée en moi"
Surgira
un monde d'effroi,
Car
c'est "gelé sous la glace figée"
Qu'il
vit une "froide immobilité".
Prisonnier
d'un long tunnel
Qui
tourne sur lui-même,
Lentement
le modèle
Et
ses pensées harcèle,
Il
se noie dans le système.
Etres
broyés par la machine
Qui
se moque de leur bobine,
Ils
parlent alors dans le vide,
Provoquant
un sinistre bide.
Un
décor enfantin,
Peluches
et pantins,
Pour
échapper aux pièges
Qui
partout les assiègent.
C'est,
brisés et désabusés,
Qu'ils
y laisseront leur patience.
"A
quoi servent les expériences
Si
je ne peux les exploiter ?"
Les
"consultants financiers de l'économie"
Se
jouent fort bien de toutes nos économies.
Là
où le cœur privé de valeur perd sa place,
Il
est happé par la couche de "sous la glace".
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Masterklass,
de Pierre Byland et la Compagnie Les Fusains (07-10-2011) *
Au
"Théâtre de l'Epée de Bois",
L'école
a des tables de bois.
Les
élèves vont faire un bilan,
Bien
imposé par Pierre Byland.
"Masterklass"
On
se lasse
De
la classe
Qui
entasse
Bien
des masses
De
paperasse.
École
d'expression corporelle
Où
rien n'est vraiment naturel
Et
où toutes sortes de bruitages
Ne
sont pas toujours à l'avantage.
L'art
du clownesque,
Façon
grotesque,
Pour
apprendre les émotions
Et
en tirer bien des leçons.
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La
Conférence, de et avec Emma la Clown et Catherine Dolto
(07-10-2011) ***
"Théâtre
de l'Epée de Bois",
C'est
aussi la langue de bois,
Vue
du côté psychanalyse
Qui,
nos habitudes, défrise.
Êtres
inquiets ou aux abois,
Entrez,
vous resterez sans voix.
Si
la vie, soudain, vous épuise,
"La
Conférence" vous dégrise.
Le
langage qu'elle utilise
Si
bien, vos pensées, magnétise
Et
votre esprit se galvanise.
Les
soucis se font la valise.
Le
ton est donné, on rit déjà.
"C'est
une conférence, on boit."
Un
bijou, une friandise,
Fin
et léger comme une brise.
Catherine
Dolto, la vraie, l'identifiée,
"Objet
thérapeutique non identifié",
Pour
le plaisir et le rire, s'est associée
A
Emma, brillante clown très intéressée.
A
travers les lunettes
De
Françoise Dolto,
Emma
voit tout trop net
Et
les cache aussitôt.
Duo
vraiment irrésistible,
Totalement
imprévisible
Où,
laquelle analyse quoi,
D'un
discours qui nous laisse coi,
Où,
laquelle analyse qui,
Dans
un échange qui séduit.
Thérapeutique
ou "thérapique',
Un
nouveau mot qui tombe à pic
Pour
éclairer notre lanterne
Et
expliquer les balivernes.
La
psychanalyse à portée de rire,
Pour
le meilleur et jamais pour le pire.
Ce
qui est compliqué devient facile,
Et
ce qui était simple s'annihile.
Du
fœtus au bébé, c'est clarifié,
En
une vision un peu horrifiée,
Intéressante
et vraiment simplifiée.
Au
sortir de "la phase géniale",
Quand
la névrose devient banale,
L'analyse
est enfin glorifiée.
De
rire, on en ressort pétrifié.
Tout
est limpide,
Tout
est fluide,
C'est
un bonheur
Et
un honneur
Que
ce bon cours
Sans
grand discours.
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(Voir
aussi, pour cette même pièce, la critique réalisée après la représentation du 12-03-2012)
Autour
de La Folie, textes de Maupassant, Flaubert, Lautréamont,
Shakespeare, Michaux, Karl Valentin, Francis Blanche, (04-10-2011)
***
Au
"Lucernaire",
Il
souffle un air
De
folie vers
Un
univers
Plutôt
pervers.
Dans
sa géniale phobie,
Sublimée
par la musique,
L'excellent
Arnaud Denis
S'ouvre
à un combat épique.
Une
interview qui dégénère
Et
amorce bien l'atmosphère,
Car,
pour lui, tout va de travers.
En
anglais, tout est à l'envers.
Il
décortique nos cinq sens
En
analysant leur essence.
C'est
pour nous une réjouissance
Que
d'écouter les connaissances
Qu'il
énonce avec art et science.
Interprétation
de folie
Dont
il pénètre l'infini.
Sur
scène, tout devient réel,
Même
ce qui est irrationnel.
Il
fait naître le surnaturel,
Simplement
et avec naturel.
Sa
voix, ses gestes, ses mouvements,
Sont
poignants à nous glacer le sang.
Il
incarne tous ses personnages
Avec
passion, force, fougue et rage.
Il
sert, avec puissance et ferveur,
Les
textes de nos plus grands auteurs,
Avec
une justesse de ton,
Une
grande palette de sons,
Depuis
le plus petit murmure
Jusqu'aux
très grandes déchirures.
Grâce
à son excellent choix de textes,
D'enchaînements
qui laissent perplexes,
Il
nous tient tout le temps en haleine,
Qu'il
exprime la joie ou la peine,
Les
purs égarements ou la haine.
Interludes
baignés de musique
Pour
sublimer notre esprit critique.
Une
prestation hallucinante,
Dans
une mise en scène brillante.
C'est
une magistrale leçon
De
simplicité et de diction.
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Permettez-moi,
concert ou presque, de Pierre-Yves Plat (03-10-2011) *
Oui,
"Les Déchargeurs"
Entrent
en fureur
Quand
ce virtuose
Au
piano explose,
Ses
orteils expose,
Ses
trouvailles il ose !
Touches
poétiques
Un
brin romantiques.
Concert
en vidéo et piano,
Où
s'exaltent de très beaux morceaux.
La
poésie d'une bouilloire
Et
de bien d'autres accessoires
Servent
le talent de ce clown triste,
Champion
en piano-mime réaliste.
Échappé
d'une autre galaxie
Pour
sentimentale maladie,
Projeté
à travers les étoiles,
Il
crève ici l'écran et la toile.
Une
voix qui vient de l'au-delà
Par
le truchement d'un haut-parleur
Prouve
que c'est un extra-terrestre
Qui
vient ici faire sa cour
En
génie d'amour et de l'humour.
Dans
sa déclaration champêtre
Il
pianote tout son bonheur
Et
espère la voir ici-bas.
Un
récital endiablé,
Pour
un grand illuminé
Au
cœur si vite enflammé,
Qui
use de tous les artifices
Pour
nous séduire avec malice,
Mélangeant,
avec art, le classique
Et
les très actuelles musiques.
Sa
longue déclaration d'amour,
Réécrite
en notes et soupirs,
Exprime
ce à quoi il aspire
Et
qui le fait courir chaque jour.
Pianiste
fou,
Fou
de douleur,
Mais
plus fou d'elle,
En
fou fidèle
Et
fou de zèle.
Passion,
ardeur,
Du
baume au cœur,
C'est
fou, fou, fou ...
Maestria,
ingéniosité,
Jusque
dans le fameux air du thé
"Tea
for two and two for tea"
Où
il nous prend à parti.
Jouant
avec son pied et sa tête,
A
nous faire rire, il s'entête.
Il
fait corps avec son piano,
Le
complice de tous ses maux.
Spectacle
déjanté
Mais
non pas déganté.
Un
pianiste insolite,
A
l'art hétéroclite,
Prouve
que jeux de mains
Peut
n'être pas vilain.
Pierre-Yves
Plat, mains gantées ou nues,
Nous
réjouit et nous transporte aux nues.
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Pieds
nus dans le parc, de Neil Simon (01-10-2011) *
A
"L'Essaïon" théâtre,
C'est
ce soir qu'on folâtre
Et
qu'on sort amusé,
Mais
non désabusé.
Retour
d'un voyage de noces,
Sur
un fond de scènes atroces
Si
drôles qu'on est à la noce.
Il y
a certes un paradoxe,
Mais,
sans en venir à la boxe,
Une
cure de désintoxe.
Comédie
vive et enlevée,
Bien
joliment interprétée
Par
les comédiens survoltés
D'un
appartement délabré.
Vision
légère et enjouée
Sur
tranche de vie bien jouée.
Alors
que tous s'entêtent
A
voiler leurs mirettes,
Petit
tour de claquettes
Et
on est à la fête.
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La
Papesse Américaine, d'après
le pamphlet d'Esther Vilar, par
Nathalie Mann (01-10-2011) ****
(et
Avignon 2011, Collège de La Salle)
Principauté
d'Avignon,
Là,
où se fait l'opinion,
Au
"Collège de La Salle",
Les
préjugés se dessalent,
Et,
à l' "Essaïon" de Paris
Sont
grands ouverts tous les paris
Qu'un
jour, peut-être, une Élue Femme,
Les
dessous du Vatican, enflamme.
"La
Papesse Américaine",
Sur
le devant de la scène,
Nous
offre une autre cène,
Une
utopie humaine,
Même
sans "aucun mécène".
Un
plongeon dans le futur,
Sans
aucune démesure,
Qui
projette l'aventure
D'une
Femme dans les murs
De
Rome. Est-ce si sur
Qu'un
grand destin aussi pur
Puisse
être de bon augure ?
Enfin
une parité
Jusque
dans la pauvreté,
Dans
un sublime pamphlet
Qui
fait si bien son effet,
Où
"un saint-siège en plastique"
Devient
vraiment authentique.
Enfin,
elle passe en revue,
Avec
pudeur et retenue,
Avec
bonheur et imprévu,
Avec
humour et incongru,
Les
papes trépassés
Et
aussi dépassés
Et
puis ceux à venir,
Sans
aucun avenir.
Elle
décortique
Bien
des sujets brûlants,
Adresse
des piques
Aux
hommes virulents.
Les
grands sujets de société,
Par
elle brillamment traités,
Alertent
notre réflexion.
Des
bombes en ébullition
Qui
fusent de forte passion
Et
explosent à satiété.
Belle
leçon d'humanité
Où
l'Histoire est revisitée
Avec
l'espoir de vérité.
Un
grand moment de liberté
Servi
avec humilité,
Énergie,
générosité.
Dans
un jeu éblouissant,
Elle
nous parle du sang
Versé
depuis tous les temps
Et
pour encore longtemps.
Du
haut de sa toute puissance
Elle
nous livre avec patience,
Mais
sans aucune exubérance,
Un
texte qui met l'âme en transe.
La
Papesse Jeanne Deux ?
Un
cadeau miraculeux !
Venu
des années quarante ?
Ma
foi, non, de deux mille quarante !
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QCM, Choisir c'est
renoncer ...mais à quoi ?! One Woman Show de
Muriel Steff (30-09-2011) *
Au
théâtre "A La Folie",
Si
on faisait une folie ?
Ce
soir, avant d'aller au lit,
C'est
un questionnaire qu'on lit.
Quand,
joyeuse et spontanée,
Elle
nous met nez à nez
Avec
tous nos QCM,
Alors
là, ses choix on les aime !
Question
à multiple choix
Mais
à visée unique.
Mal
avisé tu niques
Ta
liberté déchoit.
Bien
lire l'énoncé
Avant
de se lancer,
Avant
de se tancer.
"Choisir,
c'est renoncer ..."
Il
fallait y penser !
Se
jouant des fichiers,
Bafouant
les clichés
Et
idées préconçues,
En
une invention de prétextes
Pour
libérer les complexes,
Enfin
elle propose
D'autres
choix ... si l'on ose !
La
société impose
Un
choix qui nous explose ?
Mais
le patriarcat
A
été fait pour ça,
Avec
tous les tracas
Du
... Fais pas ci, mais ça !
Et
... Mets pas ci, mets ça,
Comme-ci
et pas comme-ça.
"Dictature
du non-choix",
Il
n'y a pas de quoi !
Contre
tout ce qui est formaté,
Qu'on
nous a poussé à acheter,
Entre
le bon choix et le choix imposé,
Suggéré
si fort qu'on n'a pu l'éviter,
On
se sent complètement dépossédé(e).
Ma
parole,
Sois
pas folle,
Tu
t’étioles.
"Tu
rigoles,
Tu
picoles,
Tu
décolles."
Quand
elle titille
Les
à priori,
Alors
elle pétille
Et
la salle rit.
Un
humour sain, simple et salvateur,
Contre
des propos dévastateurs.
Un
corps à corps avec les idées,
Et
moultes raccords bien décidés
A
nous séduire et nous débrider.
Spectacle
intelligent, réfléchi,
Du
bon sens, sans le moindre chichi.
De
bons enchaînements
Écrits
subtilement,
Bien
joué et vivant,
Plaisant
et motivant.
"Je
ne connaîtrai plus jamais la faim ! ",
S'exclame
Scarlett O' Hara, à la fin.
Et
nous, on reste un peu sur notre faim,
Car,
quand le spectacle touche à sa fin,
On
aimerait bien qu'il n'y ait pas de fin ...
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Lisbeths,
de Fabrice Melquiot (29-09-2011) *
"La
Manufacture des Abbesses",
Quand
on y va, sa garde on abaisse.
Se
laisser envahir de mollesse,
Écouter
un texte qui caresse.
Elle
et lui se rencontrent
Et
leurs regards s'affrontent
D'une
bien nouvelle manière,
Dans
une pièce singulière.
De
la surprise et du mystère,
Un
langage jamais austère.
Fantasque
et fantastique,
Ce
récit onirique
Échappe
à la logique,
Essaime
des pratiques
Et
sème du lyrique.
Ils
s'aiment sans musique
Et
puis ça se complique.
A
travers tous les tics
D'un
amour qui panique,
Leur
histoire élastique
Héberge
plusieurs pics
Qui
retombent en piques.
Parcours
énigmatique.
Leur
musique intérieure
Qui
fait battre les cœurs,
Et
masque les odeurs,
Va
leur faire perdre pied
Comme
les estropiés
Qu'ils
suivent en voyeurs.
Où
il est question de mutilations,
De
handicaps et de membres manquants.
Puis,
d'étonnement en enchantement,
On
pénètre leur imagination.
Enfin,
"Je vois dans les corps,
...
Toutes blessures dehors."
Et
les morceaux éparpillés
D'un
amour reconstitué.
Dédoublement
de la personnalité,
Elle
est Une et plurielle,
Unique
et arc en ciel,
Renouvellement
de singularité.
Original
Et
pas si mal.
Écriture
subliminale,
Sensible
et assez peu banale.
A
l'instar d'une "Montgolfière"
S'élevant
dans la "Stratosphère",
Elle,
lui, eux, s'envoient en l'air
Au
pays de l'imaginaire
Où
tout est fin, jamais vulgaire,
Où
tout est feint, rire d'enfer.
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Ecrire,
de Marguerite Duras, avec Tania
Torrens (29-09-2011) *
A
"L'Atalante",
Nul
ne s'y plante.
Mais
dans l'attente,
On
se lamente.
Elle
ignore le téléphone
Et
le délaisse quand il sonne.
Seule
avec le magnétophone,
Excluant
toute autre personne,
A
ses esprits elle s'adonne.
C'est,
enveloppée de pénombre,
Qu'elle
se réfugie à l'ombre
De
ces longues nuits où elle sombre.
Atmosphère
recluse sans ailleurs
Et
profonde solitude intérieure.
"On
ne trouve pas la solitude,
On
la fait."
"Les
hommes ne supportent pas
Une
femme qui écrit."
Se
cacher puis se trouver,
Se
perdre et se retrouver !
Quand
elle plonge dans le clos,
Elle
s'immerge dans le creux
De
sa maison comme un enclos.
S'isole,
même parmi ceux
Dont
elle distance les propos.
Elle
psychanalyse l'écriture,
La
sur-analyse sans fioritures,
Souvent
perdue, égarée dans l'obscur.
Avec
un mécanisme d'ouverture
Elle
se replie dans sa fermeture.
Quand
la nuit s'écrie,
Le
texte s'écrit.
Sans
jeter un cri,
Tout
elle décrie
Ou
bien le décrit.
Voyage
au pays de la solitude
Où,
écrire ou ne pas écrire est rude.
"La
solitude, c'est la mort ou le livre",
Voila
le message qu'elle nous délivre.
Avec
simplicité et envergure,
Tania
Torrens sublime l'écriture
Douloureuse
mais qui pourtant perdure.
Grâce
à elle, bonheurs, souffrances on endure.
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Cache
Cash, de Nicolas Haudelaine (28-09-2011) *
Au
"Guichet Montparnasse,
On
sent une menace
Quand
la conversation s'engage
Entre
un teigneux tueur à gages
Et
un jeune homme dont dégage
Un
optimisme qui fourrage.
Ça
dégaine à la James Bond
En
réparties qui abondent
Et
gestes qui se répondent
Par
des mouvements de frondes.
Un
bien sympathique essai
D'un
jeune auteur qui s'essaie
A
l'art du boomerang verbal,
Échange
de ping-pong oral.
Quand,
de l'humour il abuse,
De
jolies répliques fusent
Dans
quelques scènes qui usent
De
toutes sortes de ruses.
Un
échange qui cartonne
Sans
en faire des tonnes.
Un
duo qui détonne
Et
dont le jeu étonne.
Et
tout ça, ça fonctionne
A
l'énergie qu'on ponctionne.
Un
comique d'opposition,
Réelle
coordination,
Passion
dans la confrontation.
Et
"Ne pas oublier le but"
Quand
il faut que quelqu'un on bute.
Mais,
que peut-il sortir de bon
De
cette étrange association
Où
domine provocation
Et
art de la simulation ?
Tandis
que l'un prend de l'assurance,
L'autre
finalement perd patience.
Quand
le naïf et le désabusé s'affrontent
En
joutes d'une grande justesse de ton,
Une
nouvelle énergie réglera les comptes.
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b.c.lerideaurouge
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"Micro",
Concert chorégraphique. Conçu, mis en scène et orchestré par
Pierre Rigal. Musique de la Compagnie Dernière minute (26-09-2011)
*
Au
"Théâtre Gérard Philipe",
A
ses instruments on s'agrippe.
Comme
un rocker, il prend son micro.
Puis,
métronome ou bien javelot,
Ou
encore lancer de marteau,
Il
le soulève comme un héros.
Parmi
la jungle des instruments
Surgissent
des têtes, lentement.
Guitares
en aspirateurs de sons
Jouant
en duel sur tous les tons.
La
tête dans une grosse caisse,
Le
monde autour de lui il encaisse.
Un
concert de la dissonance,
Où,
chaque geste, a un sens,
D'où
chaque image émane puissance
Et
offre une belle résonance.
D'intéressantes
voix
Qui
vibrent dans la joie,
Des
geysers de salive
Qui
fusent en ogives.
Une
grande originalité
Qui
bien vite va nous transporter
Et
mettre à notre portée
D'étranges
sonorités.
C'est
joliment dansé
Et
même cadencé.
Concept
bien pensé
Et
très diversifié.
C'est
un "Give me a light",
Ou
bien "Live me alive",
Interprété
en live,
Où
l'imagination
Fait
perdre la raison.
La
mise en scène bien réglée,
Pour
mécanique déréglée,
A de
quoi nous ravir
Et
même nous séduire.
Le
corps,
Support,
Utilisé
par tous ses pores,
Facilite
bien des transports.
Ils
tissent leur toile d'araignée
Et,
soudain, on est pris et piégé
Dans
leur éblouissante atmosphère
D'un
grand univers de verts lasers.
Dans
une forêt de micros,
Banderilles
d'un art nouveau,
En
costume de torero,
Il
s'élance, tel un taureau.
Et
c'est l'apothéose
Où
tous les sons ils osent.
Et
c'est en simples virtuoses
Qu'en
feu d'artifice ils explosent.
En
fusion générale,
Confusion
infernale,
Effusion
musicale,
Entre
concert métal
Et
hard rock débridé,
Pour
soirée à cadrer.
Ces
cinq allumé(e)s
Font
tout disjoncter.
Fantasme
inspiré,
Souffles
aspirés,
Rêves
dépassés,
Ils
vont tout casser !
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Proudhon
modèle ... Courbet, de Jean Pétrement (25-09-2011) ** (et
Avignon 2011, Espace Roseau)
"A
La Folie Théâtre", théâtre de folie,
Se
découvrir Femme, serait-ce une folie ?
Anarchie,
rêves, trêves et philosophie,
Quatre
personnages vont combler leurs envies.
"Arrête
de bouger,
J'peux
plus travailler",
Crie
le peintre Courbet
A
son modèle sujet.
Gustave
qui se courbait sur la luxure
"Est
un homme en accord avec sa nature",
Ne
considérant la femme, son modèle,
Que
comme un objet, se devant d'être belle.
Jenny
: "Vous croyez qu'il peut y avoir
Des
droits pour l'un, qui ne soient pas
Des
droits pour l'autre ?"
Courbet
: "Mais que veux-tu à la fin ?"
Jenny
: "Obtenir l'affranchissement
Civil
des femmes !"
Proudhon
: "La femme n'est pas seulement
Autre
que l'homme, elle est moindre, son
Sexe
constitue une faculté en moins. Là où
La
virilité manque, le sujet est incomplet."
Jenny
: "Ah ! Excusez-moi de vous interrompre,
Messieurs,
mais vos intelligences viriles,
Entières
pour tout ce qui a trait à l'homme,
Sont
comme châtrées dès qu'il s'agit de la
Femme.
Cerveaux hermaphrodites ... !"
Proudhon
: "La femme n'est pas ma moitié.
Je
suis la tête, elle est le cœur. Je l'aime
Comme
on aimerait sa jambe ou sa poitrine.
C'est
une portion de moi."
Hypocrisie
et moralisme,
Politique
et aussi mutisme,
Mégalomanie
Et
misogynie,
Qui
fera le tri ?
Parmi
tant de mépris ?
Et,
surtout, à quel prix ?
Courbet,
Proudhon,
Haussent
le ton.
Duo
explosif
Qui
s'affronte à vif,
Se
défiant sans cesse.
Sans
aucune caresse
A
travers le langage,
Toujours
ils s'agressent.
Et,
c'est sans ambages
Qu'ils
exposent à leur avantage
Leurs
idées et choix décisifs.
C'est
par leurs propos subversifs
Qu'ils
échangent leurs réflexions,
En
abordant, avec passion,
Grand
nombre de sujets de fond.
"Manifeste
du réalisme",
Pureté
et idéalisme,
Mais,
pour "faire de l'art vivant",
Il
lui faut être un bon vivant.
Truculent
à souhait,
Et
tout serait parfait
Si
leur idéalisme
Était
vraiment civisme.
Excellemment
interprété.
Une
peinture haute en couleurs
Qui
retrace toute l'ardeur
De
leur conflit de liberté.
Mais,
"à la liberté des femmes",
Y
pensent-ils tous ces infâmes ?
Jovialité
jusque dans l'âme,
Égalité,
"jamais" ... Mesdames !
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La
dernière lettre de Marie-Antoinette, d'Alain Duprat, par Ophélie
Humbertclaude (24-09-2011) *
"Les
Déchargeurs" ?
C'est
la terreur !
Des
pas résonnent,
Des
clefs qui sonnent.
Un
chant d'oiseaux,
Il
fait si beau ...
"La
veuve Capet" écrit tout net,
"Aujourd'hui,
ils seront orphelins".
C'est
la fin d'un étonnant destin
Qui
achève Marie-Antoinette.
Vêtue
de noir, fine silhouette
Qui
ne pense plus à sa toilette,
Recluse
dans sa cellule voûtée,
De
la Conciergerie envoûtée,
Seule,
parmi les pierres blanchies.
Elle
vit, en soudaine anarchie,
Le
temps qui échappe à sa raison
Et
qui lui servira d'oraison.
En
robe blanche, éclatante,
Elle
en devient émouvante.
La
blanche et simple Ophélie
A
fini avec la vie.
C'est,
riche de ses seuls souvenirs
Qu'elle
va finalement mourir.
Son
personnage, loin d'éblouir,
Nous
porte vraiment à réfléchir.
"Les
femmes peuvent partager l'échafaud,
pas
la tribune des assemblées."
C'est
bien grâce à l'esprit d'Olympe de Gouges,
Et à
son courage, que les femmes bougent.
D'Alain
Duprat, un hommage à toutes ces femmes
Qui,
par les hommes, ont subi les pires drames.
Lumineuse
Histoire,
Sans
crier victoire.
Un
spectacle à voir,
Sans
faire d'histoires.
b.c.lerideaurouge
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Judith
(Le corps séparé), de Howard Barker (22-09-2011) *
Théâtre
de "L'Aktéon",
Le
sang coule pour de bon.
Judith,
Le
mythe.
Judith,
Un
rite.
Judith,
Séduite.
Elle
a fait couler beaucoup d'encre
Et
puis encore quelques peintures.
Barbieri
et Gentileschi
S'en
sont inspirés eux aussi
Pour
nous en livrer leurs blessures.
Encouragée
par sa servante
Qui
l'empêche d'être impuissante,
Sur
scène elles se font un sang d'encre.
La
veuve Judith est fatale
Au
monstre, cruel, animal,
Qu'est
Holopherne, ce général
Sanglant,
trucidé dans un râle.
Connu,
Nabuchodonosor,
A
nos esprits, présent encore,
Des
livres d'Histoire, on le sort
Pour
le plaquer dans le décor.
Quand
devoir et amour se mêlent,
Quand
espoir et retour s’emmêlent,
Quand
il faut conjurer sa peur
Pour
affronter toute l'horreur,
Survivre
et sauver son honneur,
On
vit les tourments de Judith
Que,
tout simplement, on médite.
b.c.lerideaurouge
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On
purge (Bébé), de Georges Feydeau, mise en scène Pauline
Raineri (22-09-2011) *
"On
purge" à "L'Aktéon",
Ça
urge pour de bon.
Comment
bien démarrer des scènes de ménage ?
Un
mode d'emploi pour tout un remue-ménage.
Une
recette qui traverse bien les âges.
Phénoménal,
anal, sentimental chantage.
La
mise en scène a su lier
Le
classique au présent délié,
Faire
partager au public
Quelques
innovantes répliques,
Et
même d'innocentes piques.
Ça
crie et ça casse,
Ça
vie et ça passe.
C'est
original,
Un
peu carnaval.
Aspect
musical
Quelque
peu banal.
Mais
c'est bien normal,
L'Art,
coté Bocal.
Produit
théâtral,
Plus
ou moins bancal,
Prix,
entre deux râles.
L'enfant
est génial.
Quel
bel arsenal,
Façon
art sénile,
Un
peu puéril.
Et,
bien qu'un peu sur joué
Par
des comédiens surchauffés,
Cette
bouffonnerie
Est
pleine d'énergie.
Pauline
Rainerie ?
Un
pari réussi !
b.c.lerideaurouge
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Le
Dindon, de Georges Feydeau, mise en scène de Philippe Adrien,
(20-09-2011) ***
A
"La Tempête",
On
s'y arrête,
Car
on s’apprête
A
déguster
Ce
non glacé
Gallinacé
A
farce hantée.
Décor
planté,
Il
faut goûter ...
Et
apprécier.
Festin
sans miettes
Pour
nos assiettes !
Ça
vire, ça volte,
Ça
virevolte,
Cent
mille volts.
Tout
est limpide
Et
très fluide.
Avec
finesse,
Grande
justesse.
Immense
coup de cœur
Pour
un très grand auteur.
Brillante
mise en scène
De
Philippe Adrien
Dont
les bons comédiens,
Très
vite, tout enchaînent.
Jeu
vif et enjoué,
Parfois
sur joué,
Tout
y est à louer.
Ils
ne pensent qu'à se donner,
A
l'adultère à s'adonner.
Mais
il n'est pas encore né
Celui
qui va les détourner.
Par
le bout du nez
Ils
sont tous menés.
A se
promener
Ils
sont condamnés.
Riche
à se damner,
Fort
à se pâmer.
Géants
plateaux tournants,
En
arrière, en avant,
Qui
donnent le tournis.
D'étonnants
vis-à-vis.
Musiques
envoûtantes,
Approche
déroutante.
Entrées
extravagantes
Sur
les chapeaux de roue.
Sorties
tonitruantes
Par
des portes qui claquent
Comme
coups de matraque.
Ils
sont nombreux sur le plateau.
Bien
belle brochette de douze
Pour
nous faire oublier le blues.
On
est gâté par les tableaux.
Émouvant
Vatelin
Qui
ne doute de rien.
Soldignac,
Pontagnac,
Ils
ont vraiment la gnaque.
Et,
avec Rédillon,
Ils
tournent tous en rond.
Toujours
en mouvement,
Subtil
et enivrant.
La
mise en scène originale
Favorise
la bacchanale.
Ce
"Dindon" dépouillé,
Mais
non pas ampoulé,
Finira
déplumé.
Elles
seront bien vengées.
A
fond il se donne
Et
on se bidonne
Quand
il se dindonne.
Toujours
il étonne,
Il
en fait des tonnes.
Réglé
comme sur du papier millimétré,
Superbement
organisé et orchestré.
C'est
vivant et ça claque,
Çà
fouette et puis ça vibre,
On
en ressort tout ivre.
Un
décor qui se plaque
Et
colle à ce beau texte
Dont
le rire est prétexte.
Des
accords à la perfection,
Un
mécanisme bien huilé,
De
superbes plans inclinés,
Corps
à quarante-cinq degrés.
Tout
en nuances et de bon ton.
Magistrale
démonstration,
Ce
"Dindon" peut caracoler
En
tête pendant des années,
Il
gagnera le marathon.
C'est
avec beaucoup d'émotion
Qu'on
admire ses envolées.
Les
sentiments sont déclinés
Avec
bonheur et dérision.
Véritable
consécration
D'une
scénographie zélée.
Un
chef-d’œuvre est à nouveau né,
Il
est magique, ce "Dindon" !
b.c.lerideaurouge
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Déshabillez-Mots,
strip-texte, de et avec Léonore Chaix et Flor Lurienne (19-09-2011) **
Au
théâtre "L'Européen",
Elles
restent numéro un
Au
cours des divers entretiens.
Dépecés
d'un plaisir non feint,
Revêtus
d'un humour très fin,
Rhabillés
sur leur trente-et-un,
Les
mots dits ont un doux parfum
De
scandale qui leur va bien,
Ou
de réhabilitation
Qui
frise la perfection.
Descriptions
spirituelles
Qui,
aux mots, donnent des ailes,
En
font de vrais personnages
Qui,
notre époque, surnagent.
Passé
au crible du langage,
Le
mot, étudié sans ambages
Par
deux athlètes du verbiage,
Doit
préciser tous ses usages.
Chaque
définition l'engage
A
nous montrer, avec courage,
Qu'au-delà
de tous les tapages
Il
s'assume sans babillage.
A
travers tous ces bavardages
Servant
à briser les blocages,
De
savantes définitions,
Originales
créations,
Fusent
avec grande passion.
Léonore
et Flor, très pugnaces,
Rendent
leur travail efficace.
Elles
sont en effet deux as
Qu'à
écouter on ne se lasse.
Elles
se glissent dans les mots
Et
se transforment aussitôt.
Elles
les renvoient dos à dos,
Les
auscultant de bas en haut.
Elles
changent de peau
Avec
élégance et brio.
Explorant
"la Légèreté",
Tout
aussitôt le mot s'envole.
Il
soulève les auréoles
Pour
se perdre en futilités.
Les
hommes "couchent avec la Légèreté et
Se
réveillent avec des envies de charentaises."
En
convoquant "le Déclic"
Elles
activent sa mécanique.
"Pour
recevoir le déclic :
Ouvrez
les vannes, laissez venir"
Les
rouages du plaisir.
C'est
en poursuivant "le Secret".
Qu'enfin
"tout explose au grand jour"
Et
que, serré à double tour,
Il
s'étouffe bien à regret.
En
"Attente" de "Décision",
On
"Paresse" sous le "Baiser".
Vient
"L'Amertume" et le "Silence"
Avec
la "Culture" de la "Lecture" :
"Viens,
je vais te faire les œuvres complètes."
Mesdames,
Messieurs, la "Colère"
"N'aime
pas qu'on" la "fasse taire."
"La
Première Fois, c'est tout
Ce
qui compte dans une vie",
"Promesse
de souvenir"
Que
"les poètes traquent toute leur vie"
"Parce
que sous ses jupes
Se
cache l'Absolu",
Fête
d'un ardent désir
Qui
allume le sourire.
Désir
de finesse,
De
délicatesse,
Surtout
d'allégresse.
Ecriture
tout en justesse
Par
ces deux femmes poétesses.
Une
vingtaine de concepts,
Dont
on devient vite adepte,
Pleuvent
sur notre tête,
Revêtant
des couleurs de fête.
La
salle en délire désire apprendre les mots
Et
leur sale manie décortique les maux
Bien
proprement, d'un habile coup de scalpel,
Nous
les livrant en pâture et sans appel.
Conquis,
le public leur adresse des rappels
Pour
qu'elles lui jettent d'autres mots à la pelle.
b.c.lerideaurouge
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Au
bonheur des hommes, Cabaret satirique et musical (18-09-2011) ***
"Lucernaire,
Salle Rouge",
Elles
sont dans le rouge.
Où
est Eva ?
Elle
n'est pas là ?
Quand
le trio arrive,
Sorti
de sa dérive,
Ambiance
garantie,
Oubliés
les soucis.
Premier
trio "Djazz'Elles",
Elles
font bien du zèle.
Sur
simple contrebasse,
L'univers
elles embrassent.
Sur
un petit violon
Et
un accordéon,
Le
monde elles refont.
Second
trio très chaud
Pour
décrier bien haut
Un
monde pas si beau.
Et
il n'est pas trop tôt
Pour
crier aux fachos
De
s'enfuir au galop
De
ce monde nouveau.
Réunion
des trios
Qui
se fait aussitôt
Et
nous pourrons bientôt
Nous
écrier Bravo !
[Sur musiques Tziganes, elles et ils]
Égratignent
la politique,
Tentent
de sauver la planète
Des
frayeurs piégées. C'est très chouette,
Ce
passage à la moulinette
Des
comportements pas très nets.
"Soyez
les malvenus au bonheur des hommes",
Chacun
ou chacune en aura pour sa pomme.
Que
ça grince ou que ça grogne,
Les
idées fusent et cognent
Pour
fustiger bien des trognes.
Ils
polluent tout ce qui va mal
Et
l'enferment bien dans des malles,
Ils
encensent tout ce qui va bien,
Même
si ça ne sert à rien.
C'est
superbement orchestré
Et
d'une grande variété.
Ils
s'approprient en totalité
Le
plateau nu, tout en liberté.
Ils
l'habillent de leur présence,
Avec
bonne humeur et prestance.
Un
bien joli rideau
Fait
de bouteilles d'eau,
En
plastique
Qu'on
plastique.
"L'unique
idole
C'est
le pétrole !"
Un
petit navire
Qui
tout seul chavire.
"La
Guerre Sainte,
Au
Nom de Dieu,
Et
ce petit sacrifice
Fera
le plus grand délice
Du
jardin des Bienheureux !"
"Demain,
la terre dira aux hommes,
Ne
vous battez plus pour ma pomme"
Et,
tout bien réfléchi, en somme,
Méfiez-vous
de ce qu'on consomme.
"L'eau
qui coule sur terre
Nourrit
les actionnaires."
On
vient au "Lucernaire"
Tourner
le "Limonaire",
C'est
la grande tuerie
D'orgues
de barbarie.
Car
quand rime
"Lucernaire"
Mercenaire
Militaire
Terre
à terre,
C'est
qu'on trime
Au
travers
Du
désert
Qui
nous sert
de
dessert.
Mal
bouffe on bouffe
Et
on s'étouffe.
Sur
un rythme endiablé
Ils
repoussent le blé
Qui
n'apporte du blé
Qu'aux
riches affublés
D'idées
vraiment troublées.
OGM Oh que j'aime
OGM Oh géhenne
OGM Oh j'ai haine
Organisme
Génialement Modifié
Ordure
Généreusement Mutilée
Occire
Génétiquement ce Mal-aimé.
Et à
Carcassonne,
Ou
bien à Bayonne,
Rien
ne les bâillonne.
Qu'en
bien ils raisonnent,
Ils
en font des tonnes
Pour
qu'en nous résonnent
Leurs
chansons si bonnes.
En
vingt-quatre tableaux
Ils
nous dressent un plateau
De
quelques infamies
Qui
sont nos ennemies.
Ces
chansonniers des temps modernes
Nous
éclairent de leur lanterne,
S'attaquant
à tous les sujets,
S'attardant
au moindre rejet.
Leur
spirituel
Et
très beau spectacle,
Comme
un vrai miracle,
Nous
emmène au ciel !
Ensemble
très talentueux,
Complémentaire
et vertueux,
Qui
ne mâche pas ses mots
Pour
nous guérir de tous les maux,
Nous
faire rire fort à propos,
Nous
séduire d'un air moqueur
Par
leur esprit vif et rageur.
b.c.lerideaurouge
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Ombres
portées, d'Arlette Namiand, mise en scène Jean-Paul Wenzel,
chorégraphies Thierry Thiêu Niang (17-09-2011) *
A
"La Tempête",
Faut
qu'ça pète.
"Salle
Copi",
Sale
copie.
C'est
bien écrit,
C'est
bien décrit.
Chorégraphies,
Musiques
aussi,
Vraies
poésies,
C'est
bien parti !
Texte
tout en finesse,
Emprunt
d'une tristesse
Qui
nous fait méditer.
Puissant.
A mériter
Que
ces jolis portés,
Indicibles
tracés.
Couples,
en forme de lianes,
Possédés
jusqu'à l'âme,
Entourés
de diaphanes
Ombres
qui se trament.
Des
enchevêtrements,
Superbes
et tranchants,
De
danses et de chants,
De
lumières et d'ombres
Si
claires puis très sombres.
Quand
soudain les corps sombrent,
Vite
ou lentement tombent
Par-delà
de vraies tombes,
Vies
et morts à la ronde
Percent
un autre monde,
Bien
harmonieusement.
Rythmée
et bien soutenue,
Une
étrange mise à nu
Qui
laisse les corps rompus,
En
portés interrompus.
Des
lames nues qui brillent,
Des
larmes crues qui vrillent.
Violentées,
suicidés,
Soldats
meurtris, tués,
Cours
de vies tranchées,
Morts,
par l'eau, purifiés,
Corps,
par lots, déchirés,
Sur
scène on les entraîne
Comme
de longues traînes.
"Maisons
aussi vides que des tombeaux"
Abritant
des vêtements "en lambeaux".
"Retournons
au silence
vide
et habité à la fois."
"On
recommence, on continue."
Ouverture
béante
Sur
la chambre nuptiale
Emplie
de leur attente.
Une
œuvre originale
b.c.lerideaurouge
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La
Femme qui frappe, mise en scène de l'auteur Victor Haïm
(16-09-2011) *
Ciné
13 Théâtre,
On
bûche près de l'âtre,
Avec
Marianne Soumoy
Qui
dose son émoi.
Quand,
"Vous êtes bien sur Radio-Rêve",
Pour
elle, y aura-t-il une trêve ?
Accablée
de travail, elle en crève,
Toujours
tapant de si longues brèves.
7012
pages de dactylo ?
Une
introduction, sans rien de trop !
Elle
est mal à l'aise dans sa peau
Et
utilise beaucoup d'argot.
Victor
Haïm la veut bien vulgaire,
Avec
un langage terre à terre.
Sans
grande culture, provocante,
Éthérée
et un rien arrogante.
La
femme n'est pas mise en valeur,
On
lui ôte même son honneur.
Victime
de "littérature pernicieuse",
Elle
affronte toute situation vicieuse.
Bien
vite, la belle se rebelle,
Mais,
à travers la vie si cruelle,
D'où
vient le harcèlement éternel ?
Pour
s'en sortir, il lui faudrait des ailes.
Dans
l'esprit, un petit feu de joie,
Et
les feuilles retournent au bois.
Tendre
et humoristique,
Quelque
peu sarcastique.
b.c.lerideaurouge
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Van
Gogh, Autoportrait, de et par Jean O'Cottrell (15-09-2011) **
Quand
le "Lucernaire"
Joue
avec nos nerfs,
Il
nous offre sur un vieil air
La
vie d'un peintre qu'on vénère.
On
monte au "Paradis"
Se
rapprocher de lui.
C'est
sur un immense tapis jaune citron
Que
Jean O'Cottrel, Vincent Van Gogh, nous fait front.
On
redécouvre ses authentiques valeurs,
Transportés
dans une féerie de couleurs.
"Un
soleil, une lumière que, faute de mieux,
je
ne peux appeler que jaune, jaune soufre pâle,
citron,
pâle or. Que c'est beau le jaune ! Ma maison
est
peinte au dehors en jaune beurre frais,
à
volets vert cru et elle est en plein soleil,
sur
la place où il y a un jardin vert, des platanes,
des
lauriers roses, des acacias. En dedans, elle
est
toute blanchie à la chaux et le sol est en
briques
rouges et le ciel bleu intense dessus."
Sa
voix chaude et profonde,
Tout
notre cœur, inonde.
C'est
les poings sur les yeux
Qu'il
évoque le bleu.
Le
décor bien planté,
Les
objets disposés,
On
est dans l'atelier
Du
pauvre fou à lier.
"Des
paysages, jaune vieil or"
Des
champs de blés qu'il peint encore,
Soleil
et lumière du dehors,
Intensité
du réconfort.
"Ce
qui se fait par amour est bien fait."
C'est
"fou de désespoir"
Que
Van Gogh broie du noir,
Fonce
vers cette absence
De
couleurs et de sens.
"Car
ne sommes-nous pas tous
les
suicidés de la société ?"
Chef-d’œuvre
de décence
Qui
puise dans l'Essence
Et
l'esprit de Van Gogh
Pour
éclater sa bogue.
Sensationnelle
prestation
D'un
grand comédien qui se fond
Dans
la peau de son personnage
Pour
restituer son image,
Pour
perpétuer son message.
Un
incroyable mimétisme
Qui
force respect et mutisme.
Paroles
et chansons qui se mêlent,
Tandis
que les fils se démêlent.
C'est
un admirable travail
Qui
dépeint la folie, déraille
Vers
un absolu d'où émaille
La
noirceur de viles canailles.
Mais
Vincent Van Gogh n'est pas fou,
C'est
un génie qui touche à tout,
D'une
infinie délicatesse,
Sensibilité
en détresse.
"Trouve
beau tout ce que tu peux",
Voilà
ce qui nous rend heureux !
Belle
scénographie
Qui
nous donne l'envie
D'inspirer
à fond l'air
De
ce vieux "Lucernaire"
Et
d'allumer le vert
Qui
luit dans ses écrits.
Magique
et bien senti !
"On
peut dire de la poésie,
rien
qu'en arrangeant bien les couleurs."
b.c.lerideaurouge
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La
Gigantea, théâtre musical et visuel, conçu et mis en scène
par "La Compagnie Les Trois Clés". (Avignon, 26-07-2011,
11h00) ****
"Chien
qui fume"
Nous
enfume
De
sa brume
Que
l'on hume,
D'où
surgissent nombreux personnages
Sous
le grand vent des moindres orages
Soulevant
des dunes au passage.
Une
vertigineuse musique
Qui
à nos oreilles soudain clique
Et
suit pas à pas les marionnettes,
Animant
leur âme. C'est très chouette.
Enveloppés
de leur frénésie,
On
est grisés par leur poésie.
Plongée
en extase intemporelle.
On
pénètre un monde exceptionnel
Où
la réalité, atroce et belle,
Nous
entraîne vers les sommets de l'irréel.
Utilisant
tous les accords du surréel,
On
fonce vers ce qu'on voudrait surnaturel.
Percussions
brésiliennes, Sabumba, Pandeiro,
Divers
outils de bricolage, puis piano,
Multiples
sources sonores, harpe et Berimbau.
On
traverse les déserts et pays du monde,
Voyage
visuel et par la voix des ondes,
Pour
dénoncer les enfants soldats et les bombes.
"La
Gigantea" ?
C'est
gigantesque ... ah !
On y
entre de ce pas,
S'éblouir
de leurs éclats.
Performance
époustouflante,
De
vivacité soufflante.
Les
bruitages et le son,
Tout
est à l'unisson.
Une
diversité
D'objets
y a cité.
Une
infinité de décors
Pour
mieux les apprécier encore.
Dans
un incroyable univers
D'acrobates,
de plasticiennes,
De
danseuses ou comédiennes,
Comédiens
ou marionnettistes,
Musiciens,
chanteuses et harpistes,
A
tous, on donne le feu vert.
Une
histoire sans paroles,
Bruissante
et qui s'auréole
D'un
grand univers sonore
Multiple,
créatif, fort.
Grandiose
et impressionnant,
Original,
haletant,
Diabolique
et envoûtant,
Surprenant
et déroutant,
Infiniment
magique et fastueux,
Vraiment
féerique et majestueux.
Dans
leur forêt profonde,
On
fait le tour d'un monde
Jusque-là
inexploré
Et,
loin d'être éploré,
On
en ressort magnifié.
On
se sent tout petit
Face
à leur gigantisme.
On
en reste ahuri
Et
saisi de mutisme.
Devant
leur magnifique création
Et
leur si sublime interprétation,
On
se sent pousser des ailes,
Tant
on admire leur zèle.
b.c.lerideaurouge
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"Les
petites fêlures", de Claude Bourgeyx, adaptation et
interprétation Yann Mercanton (12-05-2011) ****
Ce
soir aux Déchargeurs
On
nage en plein bonheur !
Claude
Bourgeyx,
Sans
nul complexe,
Nous
offre un texte,
Joli
prétexte,
A
distiller sa géniale folie
Entre
surprise et mélancolie.
Ecriture
d'une finesse
Qui
porte à l'extase et à l'ivresse.
Jeu
d'une surprenante justesse.
De
purs instants de bonheur
Qui
mettent du baume au cœur.
Sur
la corde raide
De
la corde à linge,
Tel
un motocycliste,
Soudain,
il entre en piste.
Un
phare sur son visage blême,
Il
nous éclaire sur ses problèmes
Loufoques,
d'une drôlerie extrême.
On
passe des moments de joie suprême.
Inattendues
Et
saugrenues,
Ses
subtiles grimaces
Illuminent
sa face.
C'est
cet habile maquillage
Qui
lui ajoute vingt ans d'âge
Et
crédite le personnage
D'une
apparence qui l'engage
A se
montrer encore plus sage.
Gestuelle
Naturelle,
Le
corps qui ploie
Sous
ses exploits.
Cet
excellent conteur
Se
révèle enchanteur.
Ses
tranches de vie,
Toutes
passionnantes,
Nous
donnent l'envie
Des
fables alléchantes.
Quand
les lèvres de la gouvernante,
A
conter, deviennent frémissantes
Et
qu'on s'endort au pays des fées,
Que
le sommeil produit son effet,
Face
au talent, on est bouche bée.
Cet
acteur nous laisse médusés.
Ce
retraité de l'armée,
D'un
peu plus de cinquante ans,
Par
son jeu enflammé
Met
le feu dans nos rangs.
Les
petites fêlures
Finissent
en fissures,
Provoquant
déchirures,
Ravivant
nos brûlures.
Coincé
entre une gouvernante
Qui
le sert, mais aussi le hante,
Et
un chauffeur
Qui
lui fait peur,
Il
vit de terribles frayeurs
Mélangées
aux douces saveurs
Des
mets cuisinés qui l'enchantent,
Servis
par l'impertinente.
On
passe alors,
Mais
sans effort,
"Du
quotidien le plus courant
A
l'absurde le plus délirant."
Peu
à peu, il se laisse dépouiller
De
son entière personnalité,
Ecrasé
par sa domesticité
Qui
va le rendre fou à lier.
Ce
personnage étrange
Nous
fait rire et dérange
Nos
habitudes d'anges
Et
gratte où ça démange.
Entre
Maupassant,
Pour
le côté passionnant,
Et
Roland Dubillard,
Pour
le côté égrillard.
Seize
nouvelles vraiment drôles
Qui
toutes donnent le beau rôle
A
nos rêves et à leurs fables.
Historiettes
à rendre affable.
Spectacle
cadencé
Où
tout est orchestré
Et
chaque pas dansé
Avec
entrain tracé.
Mise
en scène explosive,
En
tous points inventive,
Entre
réalité et cauchemar,
Entre
rêve et imagination.
A
ses espiègleries on prend part
Et
on attend la suite avec passion.
A
chaque intonation
C'est
la jubilation.
Spectacle
à revoir,
Même
chaque soir.
D'une
infinie drôlerie,
Ce
texte humoristique,
Superbement
écrit,
Incisif
et sarcastique,
Est
très bien servi
Par
une mise en espace réglée,
Comme
sur du papier millimétré.
Mime
de talent,
Artiste
complet
Au
jeu étonnant,
A
tout faire lui-même il se plaît.
A la
mise en scène et aux décors,
Il
ajoute costumes encore.
Tout
est épatant.
Avec
des mimiques
Plus
que sympathiques,
Il
habite tous les personnages
Quelque
soit leur sexe et leur âge.
Un
peu comme un aviateur,
Il
survole avec hauteur
Et
distance les malheurs
Qui
sont de petits bonheurs.
Avec
son casque et ses lunettes d'aviateur,
Il
décolle les poussières de la monotonie.
Dommage
que ce soit déjà fini,
Quelques
louches on en aurait bien repris !
Après
avoir pétaradé à cent à l'heure,
Sans
jamais avoir jeté un seul maléfice,
Le
spectacle se termine en feu d'artifice.
Venez
passer un vrai moment miraculeux
Avec
un comédien tout à fait merveilleux ...
Beaucoup
de talent,
Un
ravissement !
b.c.lerideaurouge
http://bclerideaurouge.free.fr
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"The
songs remain", concert, textes et musique Simon Dalmais,
(08-06-2011) *
Au
théâtre Les Déchargeurs,
Un
spectacle en apesanteur
Nous
entraîne sur les hauteurs,
Légères
bulles de bonheur.
Dès
que sur le piano ses mains se posent,
A
notre songe, plus rien ne s'oppose.
Émerveillement,
féerie, s'imposent,
On
oublie tout, l'espace d'une pause.
Quand
tout s'éveille à la métamorphose,
On
part en voyage vers d'autres choses.
Entre
sa musique et nous c'est l'osmose,
Guitare,
voix et piano en symbiose.
Quand,
sur les notes, sa voix il appose
Comme
un profond râle, ses idées exposent
Tout
ce qu'il a en lui et qui implose,
Une
grande ivresse, en nous, il dépose.
Tous
les styles et courants il juxtapose
Et
bon nombre d'accords il superpose,
Nous
transportant, tel le magicien d'Oz,
Dans
un rêve où l'oxygène explose.
Ses
compositions offrent quelques doses
D'émotion,
relaxation, quoiqu'il ose.
Il
déploie son talent de virtuose
Pour
tout terminer en apothéose.
b.c.lerideaurouge
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