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Copyright BCLERIDEAUROUGE - tous droits réservés

  1. Envie de théâtre
    1. "Les conversations de Barbara". Avec Marielle Dechaume et Mélanie Moreau. Au piano François Després. (24-09-2012, 21h30) ****
    2. "C'est peut-être ... Leprest", concert de Yann Denis. Piano Jean-Louis Beydon. (10-09-2012, 21h15) **
    3. "Affreux, sales et gentils", d'après Guillaume Guéraud. Par "La Petite Compagnie". (08-07-2012, 17h35) ** ( Avignon 2012 + Envie de théâtre)
    4. "Sous ma peau, Le manège du désir", de et avec Geneviève de Kermabon. (03-06-2012, 15h00) ****
    5. "La guerre n'a pas un visage de femme, Je me rappelle encore ces yeux ..." d'après le récit de Svetlana Alexievitch. Adapté, mis en scène et interprété par Cécile Canal. (01-06-2012) **
    6. "Les Cancans", de Carlo Goldoni, mis en scène par Stéphane Cottin. (01-06-2012, 20h30) ***
    7. "Tokyo Bar", de Tennessee Williams. (13-05-2012) *
    8. "L'Affaire Dussaert", de et par Jacques Mougenot (12-05-2012) **
    9. "L'Amant", de Harold Pinter. "Compagnie du Diable Rouge". (30-03-2012, 21h30) *
    10. "La Dame d'Ithaque", d'Isabelle Pirot et David Pharao, d'après Homère. Avec Marie Frémont et Laurent Montel. (30-03-2012, 18h30) **
    11. "Antigone", de Sophocle. Par le "Théâtre du Temps Pluriel". (29-03-2012, 19h30) **
    12. Volpone, de Toni Cecchinato et Jean Collette, d'après Ben Jonson. Par la Fox Compagnie (28-03-2012) **
    13. "Les Acteurs de bonne foi", de Marivaux. Par la compagnie "Alunissons !" Mise en scène François Rey. (27-03-2012) *
    14. "De Profundis", d'Oscar Wilde. Adaptation Grégoire Couette-Jourdain. Avec Jean-Paul Audrain. (25-03-2012, 17h00) **
    15. "Céline Caussimon en concert", Thierry Bretonnet à l'accordéon. (25-03-2012, 19h00) *
    16. "Lettre à ma mère", d'après Georges Simenon. Adaptation et jeu Robert Benoit. (24-03-2012) **
    17. "Vite, rien ne presse !", de et par Vincent Roca (24-03-2012, 20h00) *****
    18. "Platonov mais ...", d'après Anton Tchekhov. "Théâtre-Concert" par le "Théâtre à cru". (23-03-2012) **
    19. L'Hôtel des Roches Noires, Spectacle musical de Françoise Cadol et Stefan Corbin (21-03-2012, 21h3O) *
    20. Alaska forever, Création collective. (21-03-2012, 19h30) ***
    21. "Le Monologue de La Femme rompue", de Simone de Beauvoir. Avec Fane Desrues. (19-03-2012, 20h00) ***
    22. "Louise Michel, écrits et cris". Adaptation et mise en scène Marie Ruggeri. Création musicale Christian Belhomme. (18-03-2012, 18h00) *** (Envie de théâtre et Avignon 2012)
    23. "Le lin, Le chardon, Le vilain petit canard, Le rossignol, Poucette, Hans le balourd", Contes d'Andersen. Avec Anne Marbeau. (18-03-2012, 14h30) *
    24. "La chenille et l'éventail", contes japonais du Moyen-Âge, érotiques, poétiques et poilus. Par le collectif "Gestes sonores". Adaptation Delphine Brual (contes, corps, voix). Création musicale Olivier Lagodzki (sons, électro, trombone). (17-03-2012) ***
    25. "Noces", Fantaisies nuptiales pour quatre acteurs, un coup de foudre, une autruche, un tank et une banane. Par la "Compagnie L'art mobile". (15-03-2012) *
    26. "Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu", d'après le texte de Maurice Joly. (14-03-2012, 20h00) **
    27. "Abilifaïe Leponaix", de Jean-Christophe Dollé. (14-03-2012, 21h30) ***
    28. "La Conférence", de et avec Emma la Clown et Catherine Dolto (12-03-2012) ***
    29. "Paroles Gelées", d'après François Rabelais. Adaptaton et mise en scène Jean Bellorini et Camille de La Guillonnière. Compagnie Air de Lune. (11-03-2012) ****
    30. "La Rimb", Le destin secret d'Arthur Rimbaud, d'après Xavier Grall. Mise en scène Jean-Noël Dahan. Jeu Martine Vandeville. (10-03-2012, 19h00) **
    31. "De A à Z", récital de Michel Arbatz, accompagné d'Olivier Roman Garcia (14-02-2012) *
    32. "Naples millionnaire !", de Eduardo De Filippo, texte français Huguette Hatem, mise en scène Anne Coutureau, (11-02-2012, 15h30) ****
    33. Lo Speziale, de Carlo Goldoni, Opéra-bouffe de Franz Joseph Haydn. Adaptation musicale Andrée-Claude Brayer. Mise en scène Anne-Marie Lazarini. (10-02-2012) **
    34. "Chronologie du couple", d'après Feydeau et Courteline. Par la "Pilgrim-Compagnie". (08-02-2012, 21h30) *
    35. "On est tous portés sur la Question", de Azzopardi, Danino, Devolder, Greep et Michel. (15-01-2012, 17h30) **
    36. "Sarah Bernhardt, toujours !", adaptation et mise en scène Nicolas Laugero Lasserre, (15-01-2012, 15h00) *
    37. "Phèdre", de Racine. Mise en scène Ophélia Teillaud et Marc Zammit. (14-01-2012) ***
    38. "Le Grandiloquent Moustache Poésie Club", de et avec Ed Wood, Astien, Mathurin. (13-01-2012) **
    39. "Cassé", de Rémi de Vos. Mise en scène Christophe Rauck. (12-01-2012) ***
    40. "La Tête des autres", d'après la pièce de Marcel Aymé, (11-01-2012) *
    41. "Le Bourgeois Gentilhomme" de Molière, mise en scène Marcel Maréchal (10-01-2012) **
    42. "Le Premier", d' Israël Horovitz (09-01-2012, 21h15) ***
    43. "Rêvez !" d'après "Rêver sous le Troisième Reich, de Charlotte Beradt (09-01-2012, 19h30) ***
    44. "Cabaret baroque", par "L'Ensemble Oneiroï", (08-01-2012, 18h00) *
    45. "Elle était une fois ... Anne Baquet", conte musical pour soprano, avec Damien Nédonchelle au piano. (08-01-2012, 11h30) ***
    46. "Norma Jean", d'après "Blonde", de Joyce Carol Oates. Adaptation et mise en scène John Arnold (07-01-2012, 20h00) *
    47. "Le Script, Magie Théâtrale" de Rémi Larrousse et Benjamin Boudou (07-01-2012, 17h00) ***
    48. Zakouski ou la Vie Joyeuse, scènes burlesques d'après les récits de Mikhaïl Zochtchenko (09-02-2012)*
    49. "Un obus dans le cœur", de Wajdi Mouawad, (05-01-2012, 15h00) **
    50. "L'Ours" et "La Demande en mariage", d'Anton Tchekhov, (05-01-2012) *
    51. "Richard III n'aura pas lieu" ou "Scènes de la vie de Meyerhold", Tragédie dramatiquement drôle, de Matéi Visniec (03-01-2012) ****
    52. "Magie Noire", théâtre, danse, percussions, hip hop, capoeira, avec le collectif "O grupo pe no châo", jeunes des favelas de Recife, Brésil. (11-12-2011, 16h00) **
    53. "Candide", spectacle masqué, d'après Voltaire (17-11-2011) **
    54. Orgasme adulte échappé du zoo, d'après Dario Fo et Franca Rame (12-12-2011) *
    55. "Une envie de tuer sur le bout de la langue", de Xavier Durringer. Par la "Compagnie Les chiens de paille". (17-11-2011, 19h00) * (Envie de théâtre et Avignon 2011)
    56. La folie Sganarelle, d'après Molière : L'Amour médecin, Le Mariage forcé, La Jalousie du barbouillé (16-11-2011) *
    57. L'Entêtement, de Rafael Spregelburd, mise en scène Elise Vigier et Marcial Di Fonzo Bo (14-11-2011) **
    58. Je me sers d'animaux pour instruire les hommes, spectacle en musique autour des Fables de La Fontaine, (13-11-2011) * (et Avignon 2011)
    59. Le Bouton de rose, nu vocal intégral interprété a cappela par Sophie Accaoui (12-11-2011) **
    60. Beaucoup de bruit pour rien, de William Shakespeare, traduction de Jude Lucas, mise en scène de Clément Poirée (11-11-2011) *
    61. "Rien n'est plus simple que l'amour !", caf'conc théâtral imaginé par Frank Thomas, avec "La Compagnie Voix des Voies (10-11-2011) *
    62. Le Vicaire, de Rolf Hochhuth. Adaptation et mise en scène Jean-Paul Tribout (09-11-2011) ***
    63. L'Apprentie sage-femme, d'après Karen Cushman (08-11-2011) **
    64. Chute d'une Nation, série théâtrale épique et politique en quatre épisodes, de Yann Reuzeau. Episode 4 Dernières extrémités (06-11-2011) **
    65. Sous la glace, de Falk Richter. Traduction Anne Monfort. Mise en scène Andrea Novicov. (05-11-2011) *
    66. Masterklass, de Pierre Byland et la Compagnie Les Fusains (07-10-2011) *
    67. La Conférence, de et avec Emma la Clown et Catherine Dolto (07-10-2011) ***
    68. Autour de La Folie, textes de Maupassant, Flaubert, Lautréamont, Shakespeare, Michaux, Karl Valentin, Francis Blanche, (04-10-2011) ***
    69. Permettez-moi, concert ou presque, de Pierre-Yves Plat (03-10-2011) *
    70. Pieds nus dans le parc, de Neil Simon (01-10-2011) *
    71. La Papesse Américaine, d'après le pamphlet d'Esther Vilar, par Nathalie Mann (01-10-2011) **** (et Avignon 2011, Collège de La Salle)
    72. QCM, Choisir c'est renoncer ...mais à quoi ?! One Woman Show de Muriel Steff (30-09-2011) *
    73. Lisbeths, de Fabrice Melquiot (29-09-2011) *
    74. Ecrire, de Marguerite Duras, avec Tania Torrens (29-09-2011) *
    75. Cache Cash, de Nicolas Haudelaine (28-09-2011) *
    76. "Micro", Concert chorégraphique. Conçu, mis en scène et orchestré par Pierre Rigal. Musique de la Compagnie Dernière minute (26-09-2011) *
    77. Proudhon modèle ... Courbet, de Jean Pétrement (25-09-2011) ** (et Avignon 2011, Espace Roseau)
    78. La dernière lettre de Marie-Antoinette, d'Alain Duprat, par Ophélie Humbertclaude (24-09-2011) *
    79. Judith (Le corps séparé), de Howard Barker (22-09-2011) *
    80. On purge (Bébé), de Georges Feydeau, mise en scène Pauline Raineri (22-09-2011) *
    81. Le Dindon, de Georges Feydeau, mise en scène de Philippe Adrien, (20-09-2011) ***
    82. Déshabillez-Mots, strip-texte, de et avec Léonore Chaix et Flor Lurienne (19-09-2011) **
    83. Au bonheur des hommes, Cabaret satirique et musical (18-09-2011) ***
    84. Ombres portées, d'Arlette Namiand, mise en scène Jean-Paul Wenzel, chorégraphies Thierry Thiêu Niang (17-09-2011) *
    85. La Femme qui frappe, mise en scène de l'auteur Victor Haïm (16-09-2011) *
    86. Van Gogh, Autoportrait, de et par Jean O'Cottrell (15-09-2011) **
    87. La Gigantea, théâtre musical et visuel, conçu et mis en scène par "La Compagnie Les Trois Clés". (Avignon, 26-07-2011, 11h00) ****
    88. "Les petites fêlures", de Claude Bourgeyx, adaptation et interprétation Yann Mercanton (12-05-2011) ****
    89. "The songs remain", concert, textes et musique Simon Dalmais, (08-06-2011) *


"Les conversations de Barbara". Avec Marielle Dechaume et Mélanie Moreau. Au piano François Després. (24-09-2012, 21h30) ****


Une scène nue, uniquement revêtue
De jolis souvenirs, en toute simplicité.
Chansons de Barbara, en toute intimité,
Par deux brillantes interprètes, bien venues.

Avec un talent fou, elles se sont fondues
Dans l'univers complexe et de toute beauté
Qu'elles se sont complètement approprié.
Moments de bonheur que ce soir on a vécus.

Elles sont fascinantes dans le répertoire
Qui leur va comme deux gants de la dame en noir.
Les anciens succès reprennent vie et couleurs
Grâce à ces comédiennes de grande valeur

Dont le tour de chant, d'une rare intensité,
Nous a merveilleusement, en chœur, enchantés.
Une émotion miraculeusement palpable
Envahit "L'Essaïon" et c'est bien agréable ...

Et leurs deux voix, si contrastées, s'accordent tant
Qu'on en oublie, l'espace d'un instant, le temps.
Un spectacle époustouflant de sincérité,
Nos acclamations elles ont bien mérité !

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"C'est peut-être ... Leprest", concert de Yann Denis. Piano Jean-Louis Beydon. (10-09-2012, 21h15) **


Au "Théâtre Les Déchargeurs"
On y découvre un voyageur
Dans l’œuvre d'Allain Leprest dont
Il ressuscite bien des dons.

A travers toutes ses chansons
On passe rivières et ponts
Où tout est remis en question.
Un tour de chant fait d'émotion,
Interprété avec passion.

Il raconte les plaies du monde,
Aussi les plaisirs qui abondent
En souvenirs qui nous inondent
Et à nos attentes répondent.

"C'est peut-être" un "sacré coco"
Qui de Leprest se fait l'écho,
Revêtant les chansons à textes,
Perles de vie et de prétextes,
En superbes colliers de mots.

Un pianiste de grand talent
Est habité complètement
Par les paroles qu'il entend
Et dont il scande chaque temps.

Il fonctionne bien ce duo,
Composé de voix et piano
Qui soudain éclatent et s'emportent
Pour mettre à mal toutes les portes
Et franchir tabous et ruisseaux.

"C'est pour l'amour, pas pour la gloire",
Ce soir, ils nous y ont fait croire.
Yann Denis et Jean-Louis Beydon,
En harmonie sur tous les tons.

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"Affreux, sales et gentils", d'après Guillaume Guéraud. Par "La Petite Compagnie". (08-07-2012, 17h35) ** ( Avignon 2012 + Envie de théâtre)


"Théâtre Essaïon" ou bien "Cabestan",
Ils sont partout "Affreux, sales et gentils".
Deux enfants s'apprennent à passer du temps,
S'entraînent à revoir la vie autrement.

C'est lorsqu'il est kidnappé
Qu'il connaît la liberté.
Il s'exerce à s'amuser,
Sans jeux à utiliser.

Sans se laisser abuser,
Sans jouets pour diviser,
Ils vont enfin deviser
Et resteront médusés.

"J'ai pas de console,
J'ai ma tête", dit-elle.
"Mauvais perdant,
Tu vas manger toutes tes dents."

Joli spectacle qui fait réfléchir.
Sauront-ils quelques adultes infléchir ?
Le discours des enfants peut-il fléchir
Le cœur des parents qu'il faut attendrir ...

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"Sous ma peau, Le manège du désir", de et avec Geneviève de Kermabon. (03-06-2012, 15h00) ****


"Théâtre Noir",
"Le Lucernaire",
Le désespoir
Et puis l'enfer.

Que se passe-t-il "sous ma peau",
Dans les secrets gardés au chaud ?
Le désir ... celui du solo,
Ou du forcé, moins rigolo !

Aux marionnettes on peut tout dire,
Les prendre à témoin et décrire
Avec pudeur tout le plaisir
Et les moments de déplaisir.

Accompagnée de matériels,
Elle nous livre en arc-en-ciel
Les visages existentiels,
Créations qu'elle fait surgir
Avec émotion et sourire.

Cette acrobate et trapéziste
Est aussi bonne fantaisiste.
Naturelle, complète artiste,
Aucun objet ne lui résiste.
Grâce à son talent, tous existent.

Avec ses masques réversibles,
Elle cerne toutes les cibles.
Elle est multiple et plurielle,
Elle est la femme universelle
Qui analyse le charnel.

Poupées de chiffons
Ou bien de cartons,
C'est une explosion,
Une exposition,

De personnages féeriques
Aux intéressantes mimiques,
Qui nous touche et frappe en plein cœur
Pour découvrir de vraies valeurs.

Elle apprivoise le plastique
Avec des gestes fantastiques.
Danse des mots et du corps
Sur de fabuleux décors.

Elle fascine avec justesse,
Belle maîtrise aussi finesse
Et l'on admire ses prouesses,
Ses équilibres et sa hardiesse.

Surprenante et ensorcelante,
Percutante et éblouissante,
Geneviève de Kermabon
Possède un véritable don !

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"La guerre n'a pas un visage de femme, Je me rappelle encore ces yeux ..." d'après le récit de Svetlana Alexievitch. Adapté, mis en scène et interprété par Cécile Canal. (01-06-2012) **


"Théâtre Guichet Montparnasse",
La Seconde Guerre on retrace
En récits plus ou moins cocasses.
Les faits marquants et méconnus
De bien des femmes inconnues,
Qu'elles soient ou non revenues.

De 1941 à 1945,
Années qui comptent triple mais ne sont que cinq,
De très jeunes filles Soviétiques s'engagent.
Conductrices de chars, aviatrices ou lingères,
Tireuses d'élite, infirmières ou cantinières,
Défendre leur pays, toutes elles espèrent.
Luttant pour le même idéal que tous les hommes,
Ces camarades qui les agressent, en somme,
Elles résistent, car de vaincre elles ont la rage
Et le désir commun de vite gagner la guerre.

La guerre faite par les femmes,
Ces oubliées qui ne réclament
Ni gloire ni honneur qu'on clame
Et qui de frayeur ne se pâment.
Si elles se jettent avec flamme
Dans les combats, elles s'exclament
Avec pudeur et retenue,
Candeur, émotion contenue.

Violences subies par les femmes
Pour éloigner fracas, vacarmes.
Préférant ravaler leurs larmes,
Seul un, pour fuir les autres armes,
Se protéger d'autres alarmes.

Toutes ces paroles de femmes
Font apparaître une autre face
Du front. Elles laissent des traces
Cuisantes et que plus rien n'efface
Jamais, malgré le temps qui passe.
Des centaines de témoignages
Pour constituer un ouvrage
Dont l'actrice délivre, page
A page, quelques personnages
Pour restituer leur image.

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"Les Cancans", de Carlo Goldoni, mis en scène par Stéphane Cottin. (01-06-2012, 20h30) ***


C'est au "Théâtre Treize"
Qu'elles attisent les braises
Et alimentent la fournaise
D'intentions bonnes ou mauvaises.

Ces langues de vipères
Qui, sans aucun repère,
Commettent des impairs,
Perdent filles et pères.
Avec un jeu hors pair,
Les visages s'éclairent.
Côté face, c'est clair,
Côté pile, pervers.

Les cancanières
Sont prisonnières
De leurs mystères
Très terre à terre
Mais si spirituels
Que sous leur joli ciel
Tous ces maux éternels
Paraissent naturels.

Des cancans
Fascinants,
Des carcans
Pertinents.
Derrière des jalousies,
S'aiguisent les jalousies.
Derrière les persiennes,
Les rumeurs se font siennes.

Personnages très bien campés,
Aux caractères bien trempés.
Un ensemble homogène
Qui évolue sans gêne.
Des décors artistiques,
Praticables pratiques,
Très vite transformables,
Ce qui est agréable.

Machination machiavélique
Magistralement orchestrée,
Comme dans une œuvre symphonique,
Où douze acteurs deviennent magiques.
Scénographie de toute beauté
D'où ressort la grande cruauté
De vils cancans au débotté.
Traîtrise et pure méchanceté
Dans une verve satirique
Où chaque caractère réplique
Sur une portée bien ajustée,
Très finement interprétée.

D'une actualité criante
Et d'une vérité brûlante.
Une mise en scène brillante,
Une écriture truculente.
Ce Carlo Goldoni,
Superbement servi,
Notre faim assouvit
Ainsi que nos envies
De savourer la vie.

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"Tokyo Bar", de Tennessee Williams. (13-05-2012) *


Passant par "La Tempête",
La folie s'y arrête
Quand un couple s'apprête
A braver la tempête.

Au fameux "Tokyo Bar",
On y boit par cafard.
Sublimant les cauchemars,
Ils effacent le hasard.

Miriam, si provocante,
Un soupçon arrogante,
Un rien extravagante,
D'une humeur convaincante,

Fait bien tout ce qu'elle veut,
Sait qu'elle le peut.
"Moi, je sais toujours
"Exactement où je vais."

C'est une femme libérée
Qui tente de tout régenter
Car elle doit tout affronter,
Même sans pouvoir surmonter.

Tenant les rennes de sa vie,
S'occupant de son mari,
Peintre déchu, à sa merci,
Imbibé d'alcool, jour et nuit,

Son couple est à bout de souffle.
Mark, que sa peinture essouffle,
"Mes derniers tableaux me terrorisent",
Perd, pas à pas, pied et sa maîtrise.

"Un artiste doit mettre sa vie en jeu,
Et ça, c'est ce que les acteurs font de mieux.
Cette peinture de la dégradation
Vibre dans un psychodrame plein d'action.

"Les choses impérissables,
"La couleur et la lumière",
Éloignent la mort impensable,
Bien que rôdant à chaque ornière.

"Dans un cercle de lumière", rester libre,
Il s'agit de conserver son équilibre.
Pièce oscillant entre la vie et la mort,
Quand personne n'a raison, sans avoir tort.

Jusqu'où ira le remords ?
Conserve-t-on le ressort
Pour savoir encore où aller
Et paraître enfin apaisé ...

Si elle prend sa vie en mains,
C'est pour se frayer un chemin
Vers un tout autre lendemain
Qui l'emmènera au lointain.

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"L'Affaire Dussaert", de et par Jacques Mougenot (12-05-2012) **


"Théâtre Ranelagh"
Fait une bonne blague,
L'air de n'y pas toucher,
Pour ne rien nous cacher.

L'art de vendre du vent
Souffle un regard puissant.
Tout défile devant
Nous, c'est éblouissant !

La parole libératoire
De tout un art jubilatoire
Nous raconte les avatars
Du peintre Philippe Dussaert.

Quand le comédien, inlassable,
Nous évoque l’œuvre "inclassable",
Bien que passée "inaperçue",
Dans sa "quête de l'absolu",
Il est alors intarissable.
Son grand humour est bien perçu.

On comprend mieux l’œuvre "rebelle",
Cocasse et qui fait la part belle
Aux éclats de rire complices
Qui, dans le public, surgissent.

Le domaine de "l'invention"
Ou de la "mystification",
"Velléité de création"
Ou peinture de frustration...

"Dussaert, peintre par omission"
Mais sans aucune soumission.
Sa "volonté d'effacement"
Conduit à quelque égarement.

L'auteur de cette conférence
Donne toutes les apparences
D'une construction de défense
Autour du règne de l'absence.

Un écrit corrosif
Dont l'esprit subversif
Déclenche des manifs
De pensées au canif

Qui taille dans le vif.
C'est drôle et abrasif,
Ce n'est jamais poussif
Et surtout pas poncif.

Quand les traits d'esprit concurrencent les pinceaux,
On apprécie beaucoup et on ressort moins sot.
Dans "l'art contemporain", qui n'a pas mis d'oseille ?
Son intéressant discours charme nos oreilles.

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"L'Amant", de Harold Pinter. "Compagnie du Diable Rouge". (30-03-2012, 21h30) *


Au théâtre "Aktéon",
On y croit pour de bon !
Et, quand tout se fissure,
On biffe les ratures.

Jeu du chat et de la souris,
Pour une femme et son mari
Qui se donnent la comédie,
Pour éblouir enfin leur vie.

Quand ils sautent du coq à l'âne,
Selon l'humeur et l'état d'âme,
On sent que le point de rupture
Ronge déjà toutes jointures.

Entre rêve et cauchemar,
Passant du rouge vif au noir,
Ils se jouent du désespoir
En réinventant leurs histoires.

Entre trêve et bon hasard,
Les vieux fantasmes de gare
Pimentent, ôtent le cafard,
S'appropriant leur espoir.

Se perdant en psychodrames,
Sans exploser en vacarmes,
Ils essaient des passes d'armes,
Conjurant l'envie des drames.

Détourner le cours des larmes,
Se donner quelques alarmes.
Faux amis de conspiration,
Vivre d'imagination ...

Le plaisir de faire des scènes
Dépasse tout, devient obscène.
Minimaliste mise en scène
Aux couleurs passion et ébène.

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"La Dame d'Ithaque", d'Isabelle Pirot et David Pharao, d'après Homère. Avec Marie Frémont et Laurent Montel. (30-03-2012, 18h30) **


Au "Lucernaire, Théâtre Noir",
Pénélope ne vit que d'espoir.
A défaire l'Histoire, elle s'attaque,
La fidèle et célèbre "Dame d'Ithaque".

La vie, quelque peu farfelue,
De Pénélope, chevelue,
Guettant l'avenir et Ulysse,
Pour rapprocher leurs deux pelisses.

Un flambeau à la main,
Elle refait demain.
Légende fort bien rejouée,
Où les pièges sont déjoués.

"Alors je pique, je ramène,
"J'enroule, je tire, je relâche
"Et j'ai ma première maille."

"Je tique, je malmène,
"Je saoule, je rire, je remâche
"Et j'ai ma tenaille."

La trouvaille des deux auteurs
Est que, pour sauver son honneur
Et puis préserver son bonheur,

Ce soit Homère qui tricote,
Tire l'aiguille et la pelote.
Pénélope pense et ergote.

Pénélope, trop occupée,
Les prétendants, à écarter ...
A d'autres sujets de discorde
Que de manier fil, laine et corde.

Dès la première maille,
Aussitôt elle bâille
Et ne fait rien qui vaille.

Vaquant à d'autres tâches,
A pourchasser les lâches,
Aucun temps ne la lâche.

Perdre son temps la fâche.
Réfléchir sans relâche,
Voilà ce qui est de taille,

Surtout à sa mesure,
Déjouer l'imposture,
Nouer passé, futur.

Mais quand "reviendras-tu" ?
Longtemps elle s'est tue.
Quand tout a disparu,
Le temps ne compte plus.

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"Antigone", de Sophocle. Par le "Théâtre du Temps Pluriel". (29-03-2012, 19h30) **


C'est au "Vingtième Théâtre",
Que rougeoient l'autel et l'âtre.
De toute la poussière âcre,
Renaît l'Antique Théâtre.

Arbre tortueux, desséché,
Dans le désert d'une clairière
Où bien des "lances sanguinaires"
Réveilleront le sang séché.

Le chant du violoncelle
Qui monte vers le ciel
Accentue le tragique
De la légende épique.
Lumières magnifiques
Pour un duo mythique.

Un décor simple et impressionnant
De véracité, lignes brisées,
Baigné de couleurs en mouvements.
Lumières changeant, se reflétant
Sur les pentes rouges, inclinées
Et en oppositions déclinées.

Des costumes unis,
Arrangés de longs plis
D'une simplicité
Libérant la pensée.

Justice ou bien horreur,
Bonté ou déshonneur,
Une ambiance de peur
Se crée dans la stupeur.

"La chevelure de la forêt",
Sous le silence doré se tait.
Revêtus de lumière éclatante,
Les personnages sont dans l'attente.

Et les antiques chœurs,
S'élevant en vapeurs,
Grondent et agrémentent
Les scènes de tourmente.

"La lumière du soleil",
Enveloppe et émerveille,
Illumine et ensorcelle
La tragédie irréelle.

Antigone animée d'une force éternelle,
"A présent, ce n'est pas moi l'homme, c'est elle."
"La poussière rouge des dieux infernaux"
Recouvrira les cadavres et les tombeaux.

Ensevelissant Polynice,
Elle va droit vers son supplice.
Pour la mémoire de son frère,
Créon la condamne à l'enfer.

Antigone héroïne fière,
Digne fille d’Oedipe, père,
Exprime la très juste colère
D'une femme de caractère.

Mise en scène et scénographie,
Mais surtout le jeu des lumières,
Méritent un détour qu'éclaire,
Maudite, leur philosophie.

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Volpone, de Toni Cecchinato et Jean Collette, d'après Ben Jonson. Par la Fox Compagnie (28-03-2012) **


Au Théâtre du Ranelagh,
C'est là que "Volpone" divague.
Au moindre prétexte, il alpague
Toutes les femmes pour sa drague.

Il a plus d'un tour dans sa blague
Qu'il défend d'une ferme dague.
Il récupère argent et bagues,
Sous cape, sans faire de vagues.

Belle brochette de charognards,
Lui suçant le sang, l'esprit hagard !
"Vautour, corbeau" et autres rapaces
Occupent en permanence tout l'espace,
Refusant à quiconque la place.

"Quand on est riche,
"On est tout ce qu'on veut."

"Volpone" est-il vraiment le pire ?
L'acharnement de tous ces vampires,
Dont celui qui prostitue sa femme,
Celui, reniant son fils, sans âme ...

Sera déjoué grâce à deux femmes
Qui aideront à châtier, sans flammes.
Quant au serviteur, Mosca, en femme,
Quelle revanche sur les infâmes ...

"Pleurs d'héritiers,
"Ne sont que rires sous le masque."

Au Théâtre La Luna,
La vertu on offensa
Quand "Volpone" se jeta
Sur la friponne Célia,
Seul remède à son trépas.

Ce roi des tricheurs,
Prince des hâbleurs,
Va, des profiteurs,
Très bien se jouer
Et tout déjouer
De la cupidité
Et de l'avidité
Des faux admirateurs.

Où il est question,
Sans autre façon,
D'imposture,
De parjure,
De luxure,
De piqûres
D'Epicure,
Bon vivant,
C'est charmant !

Rôles tenus par des hommes ou bien par des femmes,
Les soubrettes sont affublées du même masque,
Puisque pour chaque jupon Volpone s'enflamme.
Version haute en couleurs où chacun se démasque.

Cette aimable bouffonnerie,
Pure commedia dell' arte,
A de quoi nous régaler
Avec toutes ses pitreries.

"Ah Monsieur, quelle comédie,
Quel spectacle ! [...] Sinistre fable ..."
Et, pour éviter les dédits,
Vive tous les dessous de table !

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"Les Acteurs de bonne foi", de Marivaux. Par la compagnie "Alunissons !" Mise en scène François Rey. (27-03-2012) *

Au théâtre "L'Aktéon",
On y joue bien pour de bon
A semer la confusion
Dans toutes les effusions.

Quand les acteurs, de bonne foi,
Montent le décor devant soi
Sous une musique de joie,

Le marivaudage s'accroît
Et tout est permis de surcroît.
Chacun réclame son bon droit.

Soudain, plus de langue de bois.
On pénètre leur canevas,
Alors sautent les cadenas.
De faux-semblants en vraisemblances,
Le cœur est mis en concurrence.

Divertissements en cascade
Où les sentiments de façade
Dressent haut une barricade
Pour affrontements de parade.

"Et fais-nous rire,
"On ne t'en demande pas davantage."

Vogue la galère
Sous de faux mystères,
Vers l’embarcadère
Des noces en l'air.

Chacun retrouve sa chacune,
Mais c'est loin d'être sans rancune ...
Il aura fallu bien plus d'une
Tentative, c'était moins une !

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"De Profundis", d'Oscar Wilde. Adaptation Grégoire Couette-Jourdain. Avec Jean-Paul Audrain. (25-03-2012, 17h00) **


Théâtre du "Lucernaire",
Des insondables enfers,
Jean-Paul Audrain
Veille au bon grain.

Une musique lancinante,
Qui exacerbe notre attente
D'un texte, sculpté au scalpel,
Qui nous happe et nous interpelle.

Lettre d'une profondeur puissante
Qui analyse l'amour tourmente.
L'être, d'une douleur déchirante,
Interprété de façon poignante.

Anéanti, le cœur brisé,
Le corps détruit et embrasé,
De tous, devenu la risée,
De tas d'insultes, arrosé,
Cet immense auteur est usé.

Par ses détracteurs, harcelé,
Situation ruinée, hachée.
Sa famille est morcelée,
Sa réputation entachée.

Cette souffrance se dévide,
Creusant en lui un profond vide.
Un souffle sort de son récit,
Adressé au jeune Bosie,

"Fils du marquis de Queensberry".
Un texte incisif et précis
Qui frappe et aussi nous déride.
De ses propos, on reste avides.

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"Céline Caussimon en concert", Thierry Bretonnet à l'accordéon. (25-03-2012, 19h00) *


Au "Lucernaire",
Dans son concert,
Pour mieux nous plaire,
Elle saute en l'air.

Pour des confidences tout bas,
Elle déclenche un branle-bas,
Nous impliquant dans son combat,
Nous entraînant, on aime ça.

Céline Caussimon, pétillante,
Est, sur la scène, sautillante
Et ses pastilles scintillantes
Font l'actualité brillante.

Et c'est d'une façon brûlante
Qu'elle décortique les lentes
Qui rongent notre âme voilante
Puis la rendent dégoulinante.

Paroles censées et cinglantes,
Qu'elle livre, hallucinantes.
Sa prestation exubérante
Est tout-à-fait ensorcelante.

Personnalité attachante
Dont les idées bien stupéfiantes,
Troublantes et puis caressantes,
Se révèlent enrichissantes.

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"Lettre à ma mère", d'après Georges Simenon. Adaptation et jeu Robert Benoit. (24-03-2012) **


Au théâtre "Le Lucernaire",
Il n'est plus l'heure de se taire.
Même si elle est sous la terre,
Simenon écrit à sa mère.

Le désert sentimental
De sa mère, il le vit mal.
Le vide de leurs relations,
Georges le peuple d'émotions.

Et cette absence d'amour
Entre une mère et son fils
Le désespère toujours
Et le relègue à l'office.

A soixante-dix ans,
Simenon, son enfant,
Rompt enfin le silence.
A leur passé, il pense.

Fouillant dans sa mémoire et ses souvenirs,
Il écrit une lettre à n'en plus finir.
Imaginant la jeunesse de sa mère,
Il essaie de comprendre sa vie austère.

"Tu subissais la vie,
"Tu ne la vivais pas."
On n'a qu'un seul avis,
Courrez-y de ce pas.

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"Vite, rien ne presse !", de et par Vincent Roca (24-03-2012, 20h00) *****


Au théâtre "Le Lucernaire",
Vite on y respire un bol d'air
Que l'on aspire goulûment vers
Un temps qui aspire à mieux faire.

Musique pour bassines
Et filiformes gouttes
Qui lentement s'égouttent,
S'égrenant en pluie fine.

Une pour chaque jour de la semaine
Des sept péchés capitaux sans la peine.
Pieux récipients accueillant traits d'esprit
Qui nous laissent éblouis et surpris.

Fils spirituel de Robert Rocca
Et de Raymond Devos, Vincent Roca
Défie les mots et le temps qui trop passe-
Tant et si bien que les maux y trépassent.

Quand "rien ne presse", à le voir on s'empresse
Car il fait pluie et beau temps dans la Presse.
Extirpant le jus des idées qu'il presse,
Il exécute le temps qu'il compresse.

Un funambule des mots
Qui jongle fort à propos
Et fait sien tous les propos,
Sans jamais un mot de trop.

A l'instant, le temps s'arrête un instant,
Le court temps de son spectacle envoûtant.
On apprécie et on rit tout le temps
Du débit de son "début", tant tétant,

Qu'in fine ne reste que "le défunt".
Mais il n'y a jamais de mots en vin.
A l'écouter, il nous prend une faim,
Celle d'avaler les mots de sa fin.

Distinguer la faux de l'ivraie,
Quand l'ivresse fausse le vrai,
Qu'il faut vraiment que le livret,
Sans porte-à-faux, s'emporte au frais.

Digne héritier des chansonniers,
De l'humanité, parolier,
Il sait surprendre et parodier,
Secouer l'actualité
Et mélanger l'éternité,
Avec zestes d'humilité,
Dans un très vaste saladier.

Se tend, tout en hauteur,
Un parapluie, sous cendres
Qui soudain vont descendre
Sur le brillant causeur,
En encensant l'auteur
Et recouvrant l'acteur.

Originale et spirituelle,
Son écriture providentielle
Pimente et met son bon grain de sel.

Tel un grand magicien dose,
Il enlève le morose
Du gros trou noir qui explose
Et la vie redevient rose.

Un feu d'artifice, de rires,
Qui nous empêche de périr
Car, bien avant que de mourir,
Il faut prendre le temps de l'ouïr.

Un tourbillon de jeux de mots,
Dans une incroyable démo
Qui allie justesse et finesse.
Son langage se fait caresse
Et l'on admire sa prouesse.

Après Vincent Roca,
Tout écrit devient plat
Et ma pâle critique,
Son sérieux don, étrique.

Ses jeunes mots, divins et cocasses,
Il eut fallu que ce fut un as
Qui décrivit ce feu sous la glace.
Il eut fallu que je m'appliquasse
A mettre en ordre mes paperasses.
Mais, indigne de lui rendre grâce,
Je cède à d'autres la belle place.

Grandiose
Virtuose
Qui, tout, ose.
Et quand ses mots,
Ciselés comme des émaux,
Ôtent les maux,
Alors là, on lui crie Bravo !

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"Platonov mais ...", d'après Anton Tchekhov. "Théâtre-Concert" par le "Théâtre à cru". (23-03-2012) **


Au "Théâtre de l'Aquarium",
Plongée dans le capharnaüm
Des états d'âme du héros
Qui réduit son cœur à zéro.

"L'ennui", maître-mot chez Tchekhov,
Un leit-motiv dans "Platonov".
"On s'ennuie Nikolaï",
Il n'y a rien qui vaille.

Et "l'oisiveté, le cafard"
Sont évoqués ici sans fard.
Les tourments de l'indécision
Conduisent à la dérision.

Les personnages se déchirent
Et la tristesse les fait fuir.
Comportements de déraison
Poussant à perdre la raison.

Le vil Platonov humilie,
La goujaterie est son lit.
Il détruit et toujours "harcèle",
Torture femmes et demoiselles.

"Soit vous êtes un homme extraordinaire,
"Soit vous êtes un sale type."

Cet homme de toutes les femmes
Est un être faible et infâme.
Tentateur, à "l'âme pécheresse",
Ne résiste à personne et assèche.

C'est un condensé de moultes pièces
Que le feu d'artifice rapièce.
Les mentalités que l'on dépèce
Et la mort au rendez-vous d'espèces.

"La plupart des femmes ne sont sur terre
"Que pour supporter
"Les saletés que leur font les hommes."

C'est ainsi que l'on ne peut plus se taire,
Toujours dénoncer
Ce qu'elles doivent subir en somme.

La grande originalité,
C'est l'orchestre tout enchanté
Et les voix de toute beauté
Pour scènes démultipliées.

Comédiens-chanteurs-musiciens,
A tour de rôle, c'est le sien
Que chacun joue, en chantant bien,
Nouant, dénouant tous les liens.

Mise en scène à triple niveau
Pour tous les péchés capitaux
Que l'ensemble des sept acteurs
Nous sert avec grande ferveur.

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L'Hôtel des Roches Noires, Spectacle musical de Françoise Cadol et Stefan Corbin (21-03-2012, 21h3O) *


Au fond du Vingtième Théâtre,
Brûlent les fantômes dans l'âtre.
Échapper à leur passé âcre
Par un sérieux humour folâtre.

"Vous étiez trapéziste
"Et maintenant promoteur,
"Comment avez-vous pu
"Tomber si bas ?"

Il et elle étaient en piste
Et à présent dans la peur,
Pourquoi n'ont-ils pas su
Garder le la ?

"Entre deux mondes",
L'amour abonde
Chaque seconde
Et nous inonde.

Un joli conte musical
Sur fantaisie originale
Et mise en scène théâtrale
Pour fantômes et art vocal.

Quand revit le temps des opérettes,
Fleurissent les aimables bluettes,
Vite emprisonnées dans notre tête.

Quand la nostalgie part en goguette,
Dans une ambiance vraiment chouette,
On rêve de faire la conquête
De leurs esprits de douce pipelette.

Ils nous insufflent un bol d'air de fête.
Nos désirs volent en pirouettes
Dans une osmose presque parfaite.

Puisse L’Hôtel des Roches Noires
Retrouver son heure de gloire.
Dans leur cœur ils en ont l'espoir
Et nous, on finit par y croire.

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Alaska forever, Création collective. (21-03-2012, 19h30) ***


Au "Vingtième Théâtre",

Une vision bien âcre
De la cupidité,
De la stupidité.

Univers psychédélique,
Renforcé par la musique.
Les projections lumineuses,
Sur les couleurs mystérieuses

Des photos d'Arthus-Bertrand,
Éblouissent d'étincelles
Les plus reculées parcelles
Et crèvent ainsi l'écran.

Superbe allégorie
Sur le prix de la vie.
Mais cette féerie
Déclenche-t-elle l'envie ?

Pipe-line corrodé,
Pétrole déversé,
Alaska arrosé,
Catastrophe insensée.

Quand un génie de la finance
Se sert d'elle comme jouissance,
Qu'il la glorifie à outrance
Pour son profit et la bombance,
La vue de l'or le met en transes
Et rien d'autre n'a d'importance.

Sans aucune reconnaissance,
Son vicieux désir d'abondance
Revêt d'étranges résonances.
A l'humanité, qui y pense ?
A la planète il fait offense,
Saccageant tout jusqu'à l'enfance.

Le profit en omniprésence,
Indifférent à la souffrance,
Son plongeon dans l'impertinence
Ouvre la porte à l'inconscience.

Ignorant ce qu'est la conscience,
Refusant la moindre prudence,
Amoncelant les négligences,
La catastrophe est d'importance.

"Malversations financières"
Sur conversations boursières,
"Catastrophe écologique"
Aux conséquences tragiques.

Spectacle très complet
Dont chaque aspect nous plaît.
Divinement dansé
Sur passages chantés.

Excellemment interprété,
On reste longtemps subjugué.
C'est superbement cadencé
De mouvements qui font rêver.

"Ce qui est beau et délicat"
"Est fragile et facile à détruire."
"L'eau est cristalline,"
"La lumière fabuleuse,"
"Le ciel, d'un bleu transparent,"
"Pourvu que ça dure ..."

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"Le Monologue de La Femme rompue", de Simone de Beauvoir. Avec Fane Desrues. (19-03-2012, 20h00) ***


Quand le théâtre "Essaïon"
Invite à la réflexion,
L'âme humaine est sous pression.
Comprendre, nous essayons.

Dans l'ancienne cave voûtée,
Idéale pour écouter,
"La Femme" s'y sent "enterrée.
Son regard nous a envoûtés.

"Mise en cage, claquemurée."
"Je suis une forte nature,
Ils ne m'auront pas."
"Si une fille se tue, la mère est coupable."

Son esprit fort mais atterré
La rend lucide ou égarée.
Et ses entrailles, torturées
D'amour filial, sont triturées.

"Théâtre La Luna",
La femme s'affirma.
Simone de Beauvoir
Réveille la mémoire

Endormie de notre conscience
Et libère les impatiences
A prendre son destin en mains,
Ouvrir le chemin vers demain.

C'est "La Femme rompue",
Brisée par son vécu,
Repliée sur elle-même,
Privée de ce qu'elle aime.

Son enfant enlevé,
Contre qui s'élever ?
La tête relevée,
Il faut continuer !

C'est sur la corde raide
Du grand manque d'entraide,
Qu'elle se sent glisser
Vers un néant lissé.

Mais elle "rêve grand"
Avec son jeu prenant.
De la vie, "elle a marre",
Cherche un autre regard.

"Ma fille à moi est morte,
Et on m'a volé mon fils !"
Les sentiments l'emportent,
Au-delà des sévices.

"Enfermée, claquemurée",
Ça ne peut plus durer.
"J'étais faite pour une autre planète,
Je me suis trompée de destination."

Interprétation criante de vérité,
Tout en finesse, emplie de sincérité.
De la hardiesse et de la sensibilité.
Une grande force, à nous faire méditer.

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"Louise Michel, écrits et cris". Adaptation et mise en scène Marie Ruggeri. Création musicale Christian Belhomme. (18-03-2012, 18h00) *** (Envie de théâtre et Avignon 2012)


Au voûté théâtre "Essaïon",
Envoûtés par ses réflexions,
Au récit de ses réunions,
L'égalité, nous essayons.
Mille huit cent trente, naissance de Louise,
"Bâtarde issue du peuple" et de la mouise.

Louise Michel,
La rebelle,
N'a ni la langue dans sa poche,
Et c'est bien ça qu'on lui reproche,
Ni un "fil à la patte"
Et ça, ça les épate.

Au club de La Révolution,
Elle fait grande sensation.
Assoiffée de "science et de liberté"
Elle défend faibles et opprimés,

Refuse que la femme
Soit une friandise
Ou une "marchandise"
Qu'on maltraite et affame.

En soutenant La Commune
Par des actions peu communes,
Elle se fait un vrai nom,
Criant : "Je ne suis qu'un NON".

La Nouvelle Calédonie,
Ce n'est pas une colonie
De vacances,
Où l'on danse,
Mais un lieu où, au terme d'un séjour,
On parvient vite "au terme de ses jours".

Parler d'émancipation aux Canaques,
Pourrait leur redonner courage et gnaque.
Affublés des lambeaux du drapeau rouge,
Ils chercheraient la liberté qui bouge.

Louise a connu la prison
Pour de sociales raisons,
"Artiste révolutionnaire",
C'est bien pour cela qu'on l'enferre.

La militante est blessée,
Des balles l'ont transpercée,
Mais elle poursuit sa lutte,
Tentant d'atteindre son but.

Par-delà sa solitude,
Son combat fut long et rude.
D'avoir été, Louise Michel
Nous a rendu la vie ... belle !

Cet été, à Avignon,
Elle y sera pour de bon
Et c'est sa "détresse infinie"
Que ses écrits ont réunie.

"Je ne suis pas ce qu'on murmure
"Aux enfants de la bourgeoisie,
"Je ne suis pas morceaux choisis,
" ni théorie.
"Je n'ai pas de fil à la patte,
"Je ne suis pas rouge écarlate,
"Je ne suis qu'un cri,
"De ces cris-là qu'on interdit,
"Un cri de défense,
"Un cri qu'on pousse à la folie".

b.c.lerideaurouge
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"Le lin, Le chardon, Le vilain petit canard, Le rossignol, Poucette, Hans le balourd", Contes d'Andersen. Avec Anne Marbeau. (18-03-2012, 14h30) *


Au Théâtre "Essaïon",
Les contes déterrons.
Marbeau revisite Andersen
Et Lemarié le met en scène.

"Au début, il n'y avait rien
Et puis la vie a commencé"
Et, du lin à la toile,
On en tisse des voiles.
Mais, quand les années passent,
Tous les torchons trépassent.

"Arbres rares et fleurs exotiques",
Attention aux chardons qui piquent.
Et, quand s'enfoncent les racines,
C'est un peu de temps qui se débine.
"Moi, je me résignerai
A rester près de la haie."

Après l'apparition des ânes,
Surviennent les familles "Cane"
Qui partout alentour cancanent,
Semant signes et cygne en panne.

Dans ce bestiaire de grande ampleur,
Le rossignol fuit un empereur
Particulièrement immonde.
"La formidable histoire du monde"
S'ensuit avec la jeune Poucette
Qui n'a même pas une galette.

Le benjamin, Hans le balourd,
Aboutit enfin à la cour.
Il pense toujours à l'amour
Et attend patiemment son tour.

Très joyeuse et pleine d'entrain,
La comédienne y va bon train.
Elle actualise les contes
Sans même qu'on s'en rende compte,

Ou si peu, tant le charme opère.
Grâce à elle, rien ne se perd.
Un peu trop d'importance aux pères
Quand les filles ont un rôle hors-pair.

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"La chenille et l'éventail", contes japonais du Moyen-Âge, érotiques, poétiques et poilus. Par le collectif "Gestes sonores". Adaptation Delphine Brual (contes, corps, voix). Création musicale Olivier Lagodzki (sons, électro, trombone). (17-03-2012) ***


Au théâtre "Les Déchargeurs",
Vagabondez en voyageurs.
Une atmosphère fascinante
Pour une soirée réjouissante.

"Au Japon, si l'on aime,
On écrit des poèmes."
Délicats jeux de maux,
Habiles jeunes mots.

Elle épouse le texte,
Pourpre, comme un prétexte.
Bien qu' encore éveillés,
On est émerveillés.

Elle se fait corps d'écriture,
D'une finesse de lecture.
Elle se fond dans les propos
Dont elle habite tous les mots.

Telle une liane fine et souple,
Elle se coule dans les contes.
Elle se moule dans le couple
Musiques et paroles qui comptent.
"Chant du corps, danse de la voix",
Elle nous éblouit, ma foi.

L'homme pris à son propre piège,
Alors qu'une femme il assiège.
Quand, dans l'histoire, elle résiste,
"Heishu" ne sait plus s'il existe.

Invention de multiples sons,
Pour compléter cette leçon
De mise à l'épreuve de l'homme
Détrôné du machisme, en somme.

Qu'il soit sous-roi ou empereur,
Guerrier, "Shogun", face à lui-même,
Ne sait plus du tout ce qu'il aime.
Sa vie se transforme en un leurre.

On pénètre un monde magique,
Aux intonations mirifiques,
Où la danse de l'éventail
Devrait servir d'épouvantail.

Car, quand le poil est à l'honneur
Et que sur la peau il affleure,
Les chenilles, à l'instar des fleurs,
Revêtent un duvet protecteur.

Quand on aime le poil aux pattes,
Tout autour de soi on épate
Et c'est dans la joie qu'on s'éclate
Avec les contes qu'on relate.

La jeune "Yukocha", au "Chat",
Petite femelle "Soleil"
Que "Nuage" ou "Vent" émerveille,
Choisir un nom se dépêcha.

C'est à travers ses entrechats
Que la comédienne empêcha
De s'envoler à la dérive
Nos cœurs vers de lointaines rives.

C'est un magnifique duo
Qui nous sublime vers des hauts,
Tout en faisant chanter les eaux
Qui accompagnent les tableaux.

Aucune phrase n'est en trop,
C'est subtil, aérien et beau.
Tout est dans le sous-entendu.
Quatre contes de retenue,
Ludiques, pudiques, bien vus.

Surprenante panoplie
Qui surgit et se déplie,
Composée de tout un kit
D'instruments hétéroclites.

De conception artisanale,
Cette création musicale
Enrichie de notes florales
Est vraiment très originale.

Elle forme un accord parfait
Avec la voix très mélodieuse,
Enchanteresse, un brin moqueuse,
Rieuse et qui fait son effet.

Dans la concordance des temps,
Dosés, légers comme le vent,
On apprécie tous ces moments
Dont le souffle ôte les tourments.

Venez partager ces doux rêves
Qui apportent joie et puis trêve.
Ces quatre nouvelles très brèves
Luttent contre l'ennui qui crève.

Le public participe,
Ils en font un principe.
Spectacle interactif
Qui tranche dans le vif.

On les quitte avec le sourire.
Dommage qu'ils aient dû finir,
Les ouïr fut un vrai plaisir !
Instants de bonheur à saisir ...

b.c.lerideaurouge
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"Noces", Fantaisies nuptiales pour quatre acteurs, un coup de foudre, une autruche, un tank et une banane. Par la "Compagnie L'art mobile". (15-03-2012) *


Au "Théâtre de Belleville",
A la campagne ou à la ville,
Quand l'idée de la bague au doigt
Fait frémir devant les dégâts ...

Une commande d'écriture
Sur la fiancée et son futur,
Sur le thème du mariage
Qui pourrait n'être qu'un mirage.

Il pourrait naître un partage,
A découvrir selon l'usage
Fait du mot et de l'abattage
Qui peut engendrer des dommages.

Sept auteurs de jeux de mots, comme en un tripot,
Exercices de style, pour mariage et bistrot.
C'est que le marié finit souvent au bistrot,
Dès qu'il sent que l'alliance lui pèse un peu trop.

Quand le mariage et tout le tremblement
Occasionnent déjà bien des tourments,
La vue d'une jolie robe au bas blanc
Déclenche des évanouissements.

Elle ne pense qu'aux atermoiements,
Évoquant déjà les pires moments.
Puis les doutes, soudain l'envahissant,
Provoquent de nombreux déchirements.

Mariage forcé, abstinence,
Mariage en pleine "Résistance".
Mariage pour les convenances,
Union, crime sans châtiment.

Noble blanch(e)- y-ment,
Robe franche-ment,
Plutôt déroutant,
Souvent dégoûtant.

"Confondre le mariage", ingrat,
"Avec un vulgaire contrat" ?
CDD puis CDI, cédez-y !
Mariage en robe blanche, allez-y ...

Vaste panel de tous types d'unions
Qui passe en revue toutes décisions.
Unir ou désunir deux solitudes,
Quelles certitudes ou incertitudes ?

Quelques écrits de dérision
Autour de bien des divisions,
Autour de biens d'indivision.
De l'égoïsme à l'illusion,
La vie et ses désillusions.

Quand ça devient odieux,
Avec ou cent adieux,
Avec ou sans à deux,
On marche sur des œufs,
On se retrouve en eux.

Une jolie fresque tendre
Qui vit et nous fait comprendre
Qu'il faut, sans plus attendre,
Sur terre, redescendre.

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"Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu", d'après le texte de Maurice Joly. (14-03-2012, 20h00) **


Bien jouées, au "Théâtre Ciné Treize",
Morale et politique se soupèsent.
"La loi, c'est-à-dire encore la force."
A se combattre, nos penseurs s'efforcent,
A se convaincre, ces censeurs s'exhortent.
Philosophie, vérités, religion,
Ainsi, tous les arguments sont légion.
"La force et la ruse pour l'un", entre autres,
"Le droit et la Constitution pour l'autre."

Machiavel et Montesquieu,
Au fond de l'enfer des cieux,
Font grincer tous les essieux
En rivalisant au mieux.

Un dialogue fictif
Pour trouver un fautif
Au manque de morale
D'un système bancal.

Une joute oratoire
Qui sert de faire-valoir
Aux brillantes idées
De deux grands du passé.

Une rencontre improbable
D'esprits peu malléables,
En tous points opposés,
Et qui vont tout oser.

Un gouvernement d'apparences,
D'une admirable bienséance,
Pour masquer les incohérences
Et endormir la vigilance.

D'une actualité criante,
Ces démonstrations flamboyantes,
Pour ou contre ce qu'on fomente,
Sont nuancées ou bien violentes.

Montesquieu dénonce la raillerie
De Machiavel et de son ironie
Qui s'écrie : "Je m'appuierai sur le peuple",
Car "c'est l'ABC de tout dictateur."
"J'ai supprimé tout pouvoir autre que le mien."
"D'ailleurs, vous savez bien
avec quelle facilité on oublie ! "

Machiavel, en fin prince des ténèbres,
Souligne la terreur que l'on célèbre.
Si "l'anarchie ramène au despotisme",
Où est la vérité et le civisme ?

Répliques ne manquant pas de cynisme,
S'interrogeant sur "la bassesse humaine".
Propos, sensés et insensés, amènes,
Réflexions assénées sans nulle haine.

Ce "violent et subtil réquisitoire"
Contre "Napoléon Trois", pour mémoire,
Prend une place de choix dans l'Histoire
De la "tyrannie" et son heure de gloire.

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"Abilifaïe Leponaix", de Jean-Christophe Dollé. (14-03-2012, 21h30) ***


C'est au "Théâtre Ciné Treize"
Que le feu couve sous la braise
Et qu'ils remuent la terre glaise
Quand la folie trop fort leur pèse.

De tous, être la risée,
Ils ont les ailes brisées.
De ne pas entendre : "Je t"aime ! "
Çà, pour eux, c'est un vrai problème.

Abilifaïe ?
Où est la faille ?
"Abilifaïe et Leponaix",
Manque d'amour et pas de sexe.
Médicaments que, par réflexe,
On ingurgite sans complexes,
Contraint et forcé, en tous contextes.
Courrez découvrir ce puissant texte
Qui "tord le cou aux idées reçues",
Vous ne serez vraiment pas déçus.

"Il n' y a personne, mais vous pouvez entrer."
C'est sur cette phrase que tout va se centrer,
Que les "puissantes pensées" vont se concentrer.
Un peu comme on entre dans une tête vide
Et que, pour la peupler encore, on soit avide.
Pour échapper à son "esprit décomposé",
Il faut, une structure se recomposer.

Pour de nombreux psychiatres, la schizophrénie
C'est un long parcours et plutôt du pain béni
Qui les alimente tout au long de leur vie.
Ils suivent leurs patients, de phobie en phobie.

Quand ils sont "trop cassés",
Visages fracassés,
Au fin fond des asiles
C'est là qu'on les exile.
A les traiter de fous,
On y passe un temps fou.
Sans cesse se détruire ...
Comment se reconstruire ?

"Quand les gens cherchent à
Me prouver que je suis folle,
Alors ça me rend folle."

Si on les dit violents,
"Violent, c'est le manque d'amour.
Pas de bisous, pas de câlins,
C'est ça qui est violent."

Jeu juste et plein de vérité,
En finesse et sincérité.
Un exposé tout en clarté,
Emprunt de sensibilité,
Pour une autre réalité.

Venez "sombrer dans la folie"
De leurs véritables lubies,
Vécues sur scène avec génie,
Et pénétrer leur univers
Qu'ils aimeraient repeindre en vert.

"Alors, l'un des papillons s'est approché de moi. (...) J'ai vu, dans ses yeux, l'avenir et le passé et, pour la première fois, l'avenir était plus beau. (...) Et, pour la première fois, je me suis sentie comprise. Et puis, le papillon m'a touché la joue et il m'a dit, Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime."

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"La Conférence", de et avec Emma la Clown et Catherine Dolto (12-03-2012) ***

Du théâtre "L'Européen",
On ressort beaucoup plus humain.
Elles ont le cœur sur la main
Et le rire au bout du chemin.

Clown, d'espoir et d'amour, gorgée,
"Somptueuse fragilité" ...
"La clone de Jacques Lacane"
Sourit, fanfaronne et cancane.

Elèves de Jacques Lecoq,
Elles portent des coups d'estoc
Aux méthodes traditionnelles
Et un peu trop conventionnelles.

Le sanglier "Sigmund Schlomo,
Caution freudienne" en peluche,
Sur la table met ses paluches
Tandis que surgissent les mots.

Il y fait figure de roi,
Dégustant la langue de bois,
Vue du côté psychanalyse
Qui, nos habitudes, défrise.

Êtres inquiets ou aux abois,
Entrez, vous resterez sans voix.
Si la vie, soudain, vous épuise,
"La Conférence" vous dégrise.

Le langage qu'elle utilise
Si bien, vos pensées, magnétise
Et votre esprit se galvanise.
Les soucis se font la valise.

Le ton est donné, on rit déjà.
"C'est une conférence, on boit."
Un bijou, une friandise,
Fin et léger comme une brise.

Catherine Dolto, la vraie, l'identifiée,
"Objet thérapeutique non identifié",
Pour le plaisir et le rire, s'est associée
A Emma, brillante clown très intéressée.

A travers les lunettes
De Françoise Dolto,
Emma voit tout trop net
Et les cache aussitôt.

Duo vraiment irrésistible,
Totalement imprévisible
Où, laquelle analyse quoi,
D'un discours qui nous laisse coi,
Où, laquelle analyse qui,
Dans un échange qui séduit.

Thérapeutique ou "thérapique',
Un nouveau mot qui tombe à pic
Pour éclairer notre lanterne
Et expliquer les balivernes.

La psychanalyse à portée de rire,
Pour le meilleur et jamais pour le pire.
Ce qui est compliqué devient facile,
Et ce qui était simple s'annihile.
Du fœtus au bébé, c'est clarifié,
En une vision un peu horrifiée,
Intéressante et vraiment simplifiée.

Au sortir de "la phase géniale",
Quand la névrose devient banale,
L'analyse est enfin glorifiée.
De rire, on en ressort pétrifié.

Tout est limpide,
Tout est fluide,
C'est un bonheur
Et un honneur
Que ce bon cours
Sans grand discours.

b.c.lerideaurouge
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(Voir aussi, pour cette même pièce, la critique réalisée après la représentation du 07-10-2011)



"Paroles Gelées", d'après François Rabelais. Adaptaton et mise en scène Jean Bellorini et Camille de La Guillonnière. Compagnie Air de Lune. (11-03-2012) ****


Au "Théâtre Gérard Philipe",
Quand les mots défilent on ne pipe.
L'humeur à l'imaginative
Pour une œuvre très créative.
Saluons cette initiative.

Introduction aux propos crus :
Comment bien "se torcher le cul" ?
Qu'y a-t-il de mieux qu'un "chapeau à poils
Pour absorber les matières fécales" ?

Un langage très imagé
Par Rabelais imaginé,
Linguistique de tous pays
Que Rabelais a enrichie.

Nourriture spirituelle
Ornée de divins mots charnels.
Propos, savoureux à souhait,
Imprégnés de truculents traits.

Philosophe et grand érudit,
Son "Quart Livre" tient du génie.
Dans ce voyage initiatique,
On réfléchit à ce qui tique.

Les pieds dans l'eau, l'orchestre joue
De bons morceaux de mise en bouche
Et nous vante tant les ragoûts,
Que les plats nous viennent à la bouche.

"L'Oracle de la Dive Bouteille",
Doux fruits extraits du jus de la treille.
Toute leur relecture émerveille
Et leurs choix enchantent nos oreilles.

Retraçant les origines,
Depuis l'Arche de Noé,
Avec ou sans canoé,
Un déluge à la divine.

En un immense détour
De ces œuvres et tout autour,
On fait un joyeux parcours
Dans ces écrits de toujours.

A travers ces mots ronflants
Et ces discours enivrants,
Un ensemble fascinant,
Un spectacle époustouflant.

Ils transforment les ordures
En véritables ors durs.
De purs extraits franchouillards
Truffés de mots égrillards.

Dans une scénographie
Où les gestes se marient,
Tout y est à regarder,
Chaque détail à garder.

L'accompagnement musical
Soutenu par un beau vocal
Met du vent dans les allusions
Et nous berce d'une illusion.
"C'est bien chié chanté, buvons" !

Et la danseuse dans l'eau
Éclabousse la lumière
D'où jaillit un univers
Tout à fait spectaculaire.

Imprégnée de poésie,
La joyeuse facétie
Restitue un Rabelais
Bu comme du petit lait.

Mise en scène de clapotis
Aux agréables gazouillis.
A Versailles et ses grandes eaux,
On ne voit pas de jets si beaux.

François Rabelais dans un écrin.
A ce jeu, personne ne le craint.
Les acteurs jouent sous "un petit grain"
D'humour caustique qui va bon train.

Et tous ces vents
De bons vivants
Sont renversants,
Bouleversants.

Version modernisée
Mais non aseptisée,
Tout à fait délirante
Et surtout méritante.

Cet illustre Grandgousier,
Grand-père au grand gosier,
Gargantua, Pantagruel,
Nous enivrent de leur zèle.
Frère Jean et puis Panurge,
Rêvent d'une bonne purge.

A consommer sans modération,
Avec une grande dévotion.
Grands dieux, que ces treize comédiens,
Dont la cantatrice et musiciens,
Sont bons et diablement aériens !

Divinement jubilatoire.
C'est grandiose, sans purgatoire.
Ne pas oublier de les voir,
Bien entendu, c'est à revoir !

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"La Rimb", Le destin secret d'Arthur Rimbaud, d'après Xavier Grall. Mise en scène Jean-Noël Dahan. Jeu Martine Vandeville. (10-03-2012, 19h00) **


"La Rimb", d'Arthur Rimbaud, la mère,
A découvrir au "Lucernaire",
A travers très peu de lumière,
Dans un décor plutôt austère.

La mère joue dans la pénombre
Pour soulever les zones d'ombre
Sur l’œuvre et la vie de Rimbaud,
En gardienne d'écrits si beaux.

Elle éclate comme un tonnerre,
Relatant les faits de "la guerre",
Tourments de famille et misère,
S'exprimant d'une voix très claire.

Tout une gamme de souffrances
S'échappe de son corps en transes.
Un registre de sons, immense,
Étendu, pour un jeu intense.

Évoquant "Une Saison en Enfer",
Elle nous transporte en plein paradis,
Tout là-haut dans la salle "Paradis",
Nous traînant dans les détours de l'enfer.

Si le fils, à l'instar de sa mère,
"N'aime que son ombre noire, austère",
On sent que, par-delà la poussière,
Il a gardé son plus grand mystère.

Et cet être d'ombre et de lumière,
Aux écrits sublimes ou "malfaisants",
Fut le fils préféré de sa mère
Qui parle de lui en s'enflammant.

Un souffle, une puissance,
Un cri, la délivrance.
Au-delà de la mort d'Arthur,
Elle livre ses déchirures.

Même au plus profond de son délire,
Le poète a laissé de quoi lire.
Il mêlait toutes ses aventures,
"Le Coran, les Saintes Écritures".

Rimbaud "pensait aux dents d'ivoire",
Et nous, ne pensons qu'à l'y voir.
Car, au plus fort du désespoir,
Brillent les couleurs de l'espoir.

"Je suis la Rimb", la régente",
Ainsi elle nous enchante.
"Je suis la propriétaire",
C'est son oeuvre qu'elle enterre.

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"De A à Z", récital de Michel Arbatz, accompagné d'Olivier Roman Garcia (14-02-2012) *


"Vingtième Théâtre",
On y folâtre.
A notre portée,
Sommes transportés.

Michel Arbatz ?
Pas de l'ersatz !
Rien que du vrai
Et du très frais.

Chansons d'auteur
Compositeur
Qui interprète
Ce qu'il nous prête.

Au jeu il se prête,
Nous offre sa quête
Et nous on s'apprête
A l'ouïr en fête.

Il fait le tour du monde
En chansons et en rondes,
De soupirs en sourires,
En blanches qui s'étirent.

En croches et en noires,
Il donne de l'espoir.
Il écrit ce qui le dérange,
Il chante ce qui le démange.

Et c'est avec passion
Qu'il tourne en dérision
Les fruits de ses obsessions
Et les maux de déraison.

Il aime jouer avec les mots
Qu'il nous présente en écrins d'émaux.
Quand il s'exprime sur les abeilles,
Animé d'une joie sans pareille,

Ou qu'il dénonce l'obscurantisme
Et quelques autres traits de fascisme,
Convaincu, il balaye bien des "ismes",
Causes de tous les plus grands séismes.

Car, c'est en chahutant la société
Qui l'inspire, en riant, à satiété,
Qu'il nous apporte son second souffle
Sur l'actualité qui l'essouffle.

Bandonéon
Et percussions,
Puis guitares et mandoline
Rendent les mélopées divines.

Quand les mélos pets enquiquinent,
Cachant ritournelles coquines,
On apprécie sa poésie
Chuchotée avec courtoisie.

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"Naples millionnaire !", de Eduardo De Filippo, texte français Huguette Hatem, mise en scène Anne Coutureau, (11-02-2012, 15h30) ****


A "La Tempête",
Le temps s'arrête.
Le linge s'apprête
Sur un air de fête.

La lessive se range
Sur un air qui dérange,
Puis chacun s'entête
A perdre la tête.

"Naples millionnaire !"
"Quartiers populaires,
Mille neuf cent quarante-deux."
L'Italie exsangue est au creux

De la vague qui la submerge,
Laissant son peuple sur la berge,
Broyant tout seul des idées noires.
Il est la proie du marché noir.

Au cœur de toutes privations
Et de nombreuses restrictions,
Face au surplus de "taxations"
Ils sont contraints aux exactions.

Complices de bien des sévices,
Ils prétendent rendre service.
Dressés les uns contre les autres,
Leurs valeurs ne sont pas les vôtres.

Terrorisés par le fascisme
Ils sont condamnés au mutisme.
La conscience en forme d'autisme
S'effondre en un profond séisme.

Finie la guerre on ne tue plus,
Changements de décors à vue.
Valse des meubles et des chaises
Quand personne ne les assiège.

Mais la moralité, en berne,
Certaines familles, concerne,
Creusant encore plus le fossé
Entre ces êtres "déphasés".

La peinture sans complaisance
De tout ce manque de conscience
Met le monde en effervescence
Afin d'occulter les absences.

Et, seule, face à son remords,
Livrée à son esprit retord,
La famille qui est en tort
Se voit subir un autre sort.

Tragédie, comédie humaine,
Mais qui à voir fait tant de peine.
Oublions toute cette haine,
Que vivre vaille encore la peine !

Passionnant. D'un humour féroce.
On rit, même quand c'est atroce.
Malgré le plus grand désespoir,
Fenêtre ouverte sur l'espoir.

Dans un enfer de cruauté
Excellemment interprété,
Les êtres perdent leurs repères.
La magie des acteurs opère.

Quand treize acteurs,
A la hauteur,
Servent l'auteur,
C'est très flatteur.

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Lo Speziale, de Carlo Goldoni, Opéra-bouffe de Franz Joseph Haydn. Adaptation musicale Andrée-Claude Brayer. Mise en scène Anne-Marie Lazarini. (10-02-2012) **

Théâtre Artistic Athévains,
On n'y vient vraiment pas en vain
Car c'est dès les premières notes
Qu'au-dessus des grands airs on flotte.

La musique nous touche au cœur,
On est bercé de ses ardeurs,
Avec des accents de langueur,
Du style et beaucoup de rigueur.

Lo Speziale, l'apothicaire,
Inspiré d'Agnès de Molière
Qui se veut révolutionnaire
En disant NON sur tous les airs.

Imposer une vie austère
A un être qui lui est cher,
Chaque tuteur sait bien le faire
Malgré, des filles, les prières.

Il emprunte aussi les colères
Reprises d'autres comédies,
A l'instar des bouffonneries
Et de bien d'autres turqueries.

Et ces joyeuses pitreries,
Recouvertes de broderies,
Attisent aussi jalousies,
Mais permettent les rêveries.

Dans un bien somptueux décor
Qui réconforte des efforts
Et récompense les acteurs,
On rend hommage aux deux auteurs.

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"Zakouski ou la Vie Joyeuse", scènes burlesques d'après les récits de Mikhaïl Zochtchenko (09-02-2012)*


Au "Théâtre de l'Opprimé",
Ils sont tous venus s'exprimer
Sur la "société fissurée"
Dans laquelle ils vont s'infiltrer."

Une "galerie de portraits",
Colorés, enjoués, concrets,
Va défiler sous tous les traits
Et convaincre par leurs attraits.

Une belle série de masques
Qui, les personnages, démasque,
Les rendant tour à tour risibles
Mais surtout vraiment visibles.

Les sujets graves, même horribles,
Bondissent de façon crédible.
Tout est parfaitement audible
Dans ce chaos irrésistible.

Un spectacle grand-guignolesque
Où tragique devient burlesque.
Dans un esprit chevaleresque,
Le rire n'est jamais grotesque.

La magnifique gestuelle
Rend les acteurs très actuels
Dans d'une expression corporelle
Qui les étire à tire-d'aile.

Les zakouskis de Zochtchenko,
Amuse-gueules en apéro,
Jolis, goûteux petits cadeaux,
Plaisent et font froid dans le dos.

Cuisinés avec un zeste de subversion
Où mijotent les effets de la répression,
Ces petits plats sont servis avec dévotion
Sur "années vingt" soviétiques en décoction.

Quatre comédiens pour les dix-huit personnages
Illustrant vingt-trois scènes qui déménagent.
Spectacle pouvant être vu par tous les âges,
Écrits qui ouvrent l'esprit et rendent très sages.

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"Chronologie du couple", d'après Feydeau et Courteline. Par la "Pilgrim-Compagnie". (08-02-2012, 21h30) *


Théâtre "Aktéon",
Ils jouent pour de bon
A se faire confiance,
Sans même qu'ils y pensent.

Bien formatée dès l'enfance,
La femme manque de chance
Et se livre avec méfiance,
Mais ouvre grand sa conscience.

Un jeune couple au jeu très vrai,
De tous usages, fait les frais.
De la vie, rien ne les effraie,
D'un bout à l'autre, c'est très frais.

Ils sont trognons
Et trop mignons,
Tissent un lien
Qui les retient.

Osmose entre leurs textes,
Qui servent de prétexte,
Et ceux des grands auteurs,
Prenant de la hauteur.

Les quatre saisons de l'amour,
Présentées sans aucun détour,
Montrent un délicieux parcours
Tout en nuances. C'est trop court !

"Fiancés en herbe",
Ils sont imberbes.
"Le Gora",
Petit chat.
"La Peur des Coups",
Au rendez-vous.
"Trop Vieux",
Fameux !

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"On est tous portés sur la Question", de Azzopardi, Danino, Devolder, Greep et Michel. (15-01-2012, 17h30) **


Au "Théâtre Mélo d'Amélie",
Si la panse pleine on me lit
Sur le méli-mélo comédie,
Je pense blême qu'on ne me lie
De peur quand même qu'on ne m’ait dit
Que sur le sujet j'ai trop médit.

Dans le lit de l'objet, allongée
Et, dans le vif du sujet, entrée,
Je dois bien m'étendre, fatiguée ...

Mais, sans me méprendre,
Ni même me tendre,
Je dois bien m'y prendre
Afin de mieux rendre

Ce sujet brûlant
Et très perturbant
Dont il est question,
Non sans dérision
Mais avec raison ...

Sans être soumis à la question,
Mais de ça il n'en est pas question,
Ou être "portés sur la question".
Serions-nous "portés sur la question" ?
Est-on transportés par ces champions ?
C'est là qu'est peut-être la question ...

Les joyeux auteurs livrent réponses
Très bien poussées à la pierre ponce,
Tout en passant par la suggestion
Sans autre forme de sujétion.

Mais alors là, quelle déception !
Une véritable décoction,
Un complet cocktail d'abnégation
Avec un zeste de perversion.

Mais à les écouter c'est si bon
Qu'on en rit volontiers pour de bon.
On n'est quand même pas aussi bons ?
Sinon, ça se saurait, non de non !

Et si l'auteure, Carole Greep,
Ne prend pas tous les hommes en grippe,
C'est que, ma foi, on a bien raison
D’être "tous portés sur la question".

De s'être "portés sur la question"
De se transporter à leur spectacle,
En dépit de tous les grands obstacles,
Faits d'épis de réflexions qui taclent,
Qu'on s'engouffre dans ce tabernacle,
Cela répond-il à leurs questions ?

Spectacle très bien conçu,
A partir d'idées reçues,
Qui vaut la peine qu'on sut
Que pour vivre il faut qu'on sue.

Le décor est monté
Façon pièce montée.
C'est fort bien joué,
Et très enjoué.
C'est bien botté,
Tout en beauté.

Finesse d'écriture
D'une grande envergure
Pour guérir les blessures
Et autres meurtrissures.

C'est à passer "par la crudité du langage"
Que quatre jeunes et brillants acteurs s'engagent.
Comment aborder le Q sans être trivial ?
Par une démonstration très originale !
Cette comédie ne manque pas de piment
Et nous le prouve par ses nombreux arguments.

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"Sarah Bernhardt, toujours !", adaptation et mise en scène Nicolas Laugero Lasserre, (15-01-2012, 15h00) *


Chez "Maxim's", luxueux espace, rue Royale,
On invite "Sarah Bernhardt", à la loyale.
Elle nous reçoit parmi les fleurs de sa loge,
Avant d'entrer sur scène et entre deux éloges.

"J'adore que l'on vienne chez moi."

Tout en évoquant son très célèbre "Quand même",
Elle se raconte et parle de ce qu'elle aime.
Elle se remémore sa vie de bohème
Et les nombreux cadeaux reçus, dont les poèmes.

Déterminée à être reine des succès,
Elle ne s'épargne aucun effort ni excès.
Couronnée impératrice de tous les temps,
On dit que jamais égalé fut son talent.

"Plutôt mourir que de ne pas devenir
La plus grande artiste du monde."

Son caractère fit le tour de la planète,
Pour elle il fallait toujours une place nette.
Elle fut nommée "Mademoiselle Révolte",
C'est une moisson de bravos qu'elle récolte.

Pour incarner l'incroyable Sarah Bernhardt,
Il eut fallu une artiste au talent très rare,
Au fort charisme et d'une indéniable présence,
Sûre de son texte et avec beaucoup d'aisance.

Mais il faut faire preuve d'un peu d'indulgence
Et puis reconnaître qu'avec intelligence
Et sensibilité, Véronique Fourcaud,
La comédienne, a droit à bien des bravos.


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"Phèdre", de Racine. Mise en scène Ophélia Teillaud et Marc Zammit. (14-01-2012) ***


Au nouveau "Théâtre de la rue Mouffetard",
Avoir un grand classique, il n'est jamais trop tard.
On pourra, ici, apprécier le doux nectar
D'une version très juste et agréable à voir.

Carrés blancs sur fond noir,
Cadres du désespoir,
Surgis tels des éclairs,
Constituent la matière.

Décor fait de lumière
Où tout s'y exaspère,
Pied pénétrant l'espoir,
Plus rien n'est dérisoire.

Quand elle y entre de plain-pied et tout espère,
Elle s'en empare et, à la garder, s'enferre.
Sur la scène habillée de carreaux éphémères,
Les héros fuient, l'un ou l'autre, ce qui les perd.

Les acteurs, par couples, jouent avec la lumière
Dans des poses dignes de tableaux qu'on déterre.
Les mouvements gracieux accompagnent, éclairent
Les personnages et leurs bien ténébreux mystères.

Interprété dans l'esprit de la tradition,
Avec respect des alexandrins et diction,
Ces corps à corps, cœur à cœur, emplis d'émotion,
Décrivent des courbes, des danses de passion.

Amours, douleurs, tourments, remords, lamentations,
Serments, crimes et toutes manifestations,
Sentiments de toute nature et frustrations,
Les acteurs servent Racine avec dévotion.

Dans une magnifique expression corporelle
Qui elle seule occupe l'espace et la scène,
Les artistes virevoltent, ouvrant leurs ailes,
Illustrant la tragédie d'amour et de haine.

Superbe chorégraphie dont l'effet grandiose
Sublime la "Phèdre" de Racine et tout ose
Pour nous en faire déguster le rythme et les pauses.
Pari réussi, à goûter à haute dose.

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"Le Grandiloquent Moustache Poésie Club", de et avec Ed Wood, Astien, Mathurin. (13-01-2012) **


C'est bien ce soir au "Théâtre des Trois Baudets"
Que trois grands gaillards échangent des gaillardises,
Lançant des jeux de mots à différents niveaux,
N'épargnant rien du tout, aimant les paillardises.
Leurs vers sont dignes d'accueillir le vin nouveau,
Leur poésie s'abreuve au travers des navets.

"Descendant des ménestrels et des troubadours",
Ils nous sortent des bouts rimés au quart de tour.
"Au Grandiloquent Moustache Poésie Club",
Un humour qu'on rencontre la nuit dans les pubs.

Poésie très osée,
Arrosée de rosée
Ou souillée de nausée
Toujours très bien dosée.

Un immense talent,
Séduire avec allant
Mais sans aucun relan,
C'est très affriolant !

Des bons mots qui fusent
Avant qu'ils n'infusent.
De tout, ils s'accusent ...
Nous on les excuse,
Même s'ils abusent,
Car, oui, on s'amuse !

Ils déclament
Façon Slam,
Ils sont modestes
Et c'est céleste.

Ils sont naturels
Et c'est éternel.
Leur "verbale révolution"
Appelle les acclamations.

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"Cassé", de Rémi de Vos. Mise en scène Christophe Rauck. (12-01-2012) ***


Au "Théâtre Gérard Philipe",
"Cassé", une pièce où l'on flippe.
Un mode de vie non gagné,
Aucun de nous n'est épargné.

Car c'est le monde du travail,
Perdu dans tout son attirail
Comme un sinistre épouvantail,
Qui étripe et au corps travaille.

Chaque avantage que l'on traque,
Derrière les portes qui claquent,
Est-ce une véritable arnaque
Dans une société qui craque ?

Comédie plus vraie que nature,
Fruit d'un gros travail bien mature.
Une très solide armature,
Du sous-sol jusqu'à la toiture.

Lutte dans le sable mouvant,
Précision d'un calcul savant.
A la fois drôle et émouvant,
Cynique à souhait et grinçant.

Grandioses décors coulissants
Aux beaux dessins évanescents
De tous les côtés surgissant,
Habilement s'évanouissant.

Dans le travail s'épanouissant,
Par tous les temps et sous le vent,
Tous les matériels soulevant
Et puis soudain disparaissant.

Dans une absurde cruauté,
Fonçant dans la déloyauté
Permettant toutes privautés,
Ils perdent toute dignité.

Évoluant sur tous les plans,
De bas en haut, arrière avant,
Utilisant diverses trappes,
Tout est mobile en farces attrapes.

Dans cette fresque intéressante
Jouée de façon passionnante,
On retrouve des faits divers
Qui incitent à se mettre au vert,

Qui invitent à ôter ses fers
Et à ne pas se laisser faire,
Dut-on terrasser Lucifer
Qui nous précipite en enfer.

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"La Tête des autres", d'après la pièce de Marcel Aymé, (11-01-2012) *


"Centre culturel Jean-Houdremont",
On reste sceptique entre deux tons.
La belle œuvre de Marcel Aymé
A-t-elle été un peu déformée ?

Mais où sont passés les bons apôtres ?
"La Tête des autres" se paie la nôtre !
La satire en longueur de la justice
Est une parodie d'exercice.

Des perruques ou autres couvre-chefs
Qui leur compose une autre tête,
Ça facilite les pirouettes
Et les jeux de cache-cache derechef.

La perruque fait l'homme ou la femme
Et dessous on se sent moins infâme.
Dans une extravagance cynique,
Ils surjouent les diverses répliques.

Une joyeuse valse des coiffes,
Qui à chaque détour les décoiffe,
Identifie tous les personnages
Qui changent de rôle et puis d'image.

Une enquête menée avec fureur
Par des comédiens plein de ferveur,
Clin d’œil aux séries qui font s'enfuir,
"Chapeau melon et bottes de cuir".

Représentation de carnaval
Sous forme de comédie musicale.
Une interprétation originale
D'une adaptation un peu bancale.

"Je rêve à des orgies de justice",
Une phrase qui met au supplice
Et vaut aussi bien des sacrifices
Mêlant les joies et les maléfices.

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"Le Bourgeois Gentilhomme" de Molière, mise en scène Marcel Maréchal (10-01-2012) **


C'est bien au "Théâtre Quatorze",
Sous le règne de Louis Quatorze,
Que le grand Marcel Maréchal
Offre une tournée générale,
Invitant le divin Molière
A apporter quelque lumière
Sur la bourgeoisie argentée
Qui désire tout acheter,
Bien que se faisant exploiter !

Valse des chaises musicales,
Une version originale
Du "Bourgeois" Marcel Maréchal
Naturellement amical.

Vieil enfant dans un costume de roi,
Monsieur Jourdain, à ses caprices, croit.
Au travers de ses choix, il a la foi
Quand la noblesse, par son argent, voit.

Si Madame Jourdain voit clair,
Bon sens d'aujourd'hui et d'hier,
L'époux passe outre ses prières.
Quitte à tout perdre il reste fier,
Trop occupé à toujours plaire ...

La mise en scène colorée
Mêle classique et nouveauté
Et c'est dans un style épuré
Qu'on en apprécie la beauté.

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"Le Premier", d' Israël Horovitz (09-01-2012, 21h15) ***


"Les Déchargeurs",
En défricheurs,
Sont ravageurs
Avec ardeur.

"Ligne blanche",
Droite et franche,
Qu'on transgresse
Car tout presse.

Façon comptine
Que l'on devine,
Forme divine,
Création fine.

Humoristique
Et sarcastique.
Joyeux loustics,
Tous pleins de tics.

C'est déjanté,
Très bien joué
Et tout le temps
Contre-courant.

Oppositions
De réflexions,
Des caractères
vraiment divers.

Gestes étudiés,
Tous des cinglés ...
Se massacrer !
En loyauté ?

Tous secoués,
C'est balancé
Et cadencé,
"Pas compliqué".

Ils font la queue
A qui mieux mieux
Et sans bobos
Se rendent beaux.

Course à la place
Qui tous les glace,
Manque de sens,
Marque des sens.

De l'exception,
De grands frissons.
Au jeu des chaises,
Valse de sièges.

Chacun son tour,
Avec détour,
Reprend le cours
De son parcours.

Autant de fous,
C'est ça qu'est fou,
Qui les rend fous,
Par-dessus tout.

Du punching-ball,
Chacun son rôle,
Chacun sa ligne
Et ça c'est digne.

Course à la course,
Ça donne la frousse,
A la rescousse,
Faut que ça pousse.

Course à la vie,
N'importe quel prix
Et, dans un cri,
Tout le mépris.

Tout est prétexte,
Dans ce bon texte,
A écraser
Pour devancer,

A résister
Pour exister !
Réminiscences
D'auto-défense !

b.c.lerideaurouge
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"Rêvez !" d'après "Rêver sous le Troisième Reich, de Charlotte Beradt (09-01-2012, 19h30) ***


C'est aux "Déchargeurs" qu'on décharge sa conscience,
Qu'on fait son mea-culpa en toute innocence.
Sous le troisième Reich, une pensée unique
Règne par ordre et dans la peur, vision cynique.

Dans une ambiance de cabaret,
Entre deux rêves, elle apparaît ...
Hantés par leurs cauchemars, deux êtres
Symbolisent, du Reich, le mal-être.

"Et pourtant, malgré mon innocence,
Je me sens coupable."

"La fabrication de la suggestion totale"
S'insinuant dans leur cerveau leur est fatale.
Ces témoignages d'une crainte intérieure
Défilent sur scène comme des numéros
De café-concert, qu'on sert, ordre supérieur,
Mettant leur volonté de penser ... à zéro.

Affrontement de sentiments contradictoires,
Déferlement de situations de cafard.
Un montage, réalisé avec grand art,
D'une galerie de portraits plus ou moins noirs.

L'humiliation devenue moyen politique
Dégrade les cerveaux lavés à coups de triques.
Les rêves s'infiltrent en décharges électriques,
"Réalité totalitaire" que l'on fabrique.

Conviction,
Séduction,
Auto-suggestion
Et malédiction.

Autodafés,
Livres changés,
Camions chargés,
Tout au bûcher !

Souffle brechtien
Du bon à rien
De bon aryen
Qui se maintient.

"Nous devons protester !"
C'est d'actualité
Et puis fort bien joué,
Ton grave et enjoué.
En toute liberté,
D'une grande beauté.

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"Cabaret baroque", par "L'Ensemble Oneiroï", (08-01-2012, 18h00) *

A "L'Aktéon Théâtre",
On chante près de l'âtre ...
Si l'art n'y est pas que lyrique,
Il peut se montrer colérique.

"Et voilà, Mesdames et Messieurs,
Servi dans un verre de bon vin
Qui trinque à la lumière passionnelle
d'un autre âge
L'Amour qui s'enfuit et revient
Léger comme une plume
A la cour, coiffures et bijoux
Petits rires et bisous
C'est un jeu, le cabaret
Et prenez, prenez une petite
tasse de café
Mesdames et messieurs
Oubliez ici l'âpre et l'amer,
le TGV et la société
On va fumer et les nuages
Dévoilent pour vous
Notre Cabaret Baroque"

Un "Cabaret Baroque"
En costumes d'époque,
Perruques et voix de tête,
Doux parfums qui entêtent.

Un combat subtil, délicieux et savoureux,
Pour désigner le vice le plus merveilleux,
Le plaisir qui nous rendra tous bien plus heureux.
Supérieur, est-ce le vin qui éteint le feu ?

Qu'allumé,
Le calumet
En émoi met
Et émet

Des volutes de fumée.
Puis, du bon vin, le fumet,
Suivi du café fumant
Et de l'amour en tourment ?

Qui remportera la palme ?
Tabac ou bien vin de palme ?
Café qui jamais ne calme ?
Amour faisant perdre calme ?

Tabac de déraison ...
Vin, sublime nectar ...
Café, fatal poison ...
L'amour et son cafard ...

De bonnes musiciennes,
Légères comédiennes,
Enchantent à perdre haleine
Le public et la scène.

b.c.lerideaurouge

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"Elle était une fois ... Anne Baquet", conte musical pour soprano, avec Damien Nédonchelle au piano. (08-01-2012, 11h30) ***


Au "Théâtre du Ranelagh,
Un spectacle où l'art de la blague
Manie l'humour à coups de dague,
D'amour rêvé, avec ou sans bague.

Vu du balcon, on est sur un petit nuage
Pour voir de son immense robe l'étalage
Dont elle crève la carapace pour un usage
D'où s'échappent chansons et bien jolis passages.

Sortie de chrysalide,
Façon joyeux bolide,
Déboule comme une ado
Qui en a plein le dos.

"J'en ai ma claque,
Mon corset craque."
"Pour l'instant mes boutons
S'éclatent plus que moi."
"Elle va jamais percer,
A part quelques tympans."

Par des vocalises
Qui dédramatisent,
Elle rivalise
Et tout synchronise.

A l'accordéon,
C'est soudain si bon,
Avec le piano,
C'est encore plus beau !

Anne Baquet
Met le paquet,
Nous fait rire par ses mines
Qui la rendent bien gamine.

Elle extériorise,
Aussi analyse.
Elle stylise
Et symbolise,
Puis humanise.

Un vrai conte de Noël
Aux allures éternelles.
Elle nous ouvre nos ailes,
En y mettant tout son zèle.

De cette joyeuse parodie,
Voyons la divine comédie,
Déroulement de tout une vie.
Un aboutissement plein de vie !

Un grand talent, Vodka, eau de vie,
Un beau spectacle qui donne l'envie
De courir à l'assaut de la vie
Et d'en découvrir le paradis.

b.c.lerideaurouge
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"Norma Jean", d'après "Blonde", de Joyce Carol Oates. Adaptation et mise en scène John Arnold (07-01-2012, 20h00) *


Au "Théâtre des Quartiers d'Ivry",
C'est Marilyn Monroe qui revit.
Quand le rêve tourne au cauchemar,
Pour elle, il est déjà bien trop tard.

De terrifiants "Princes charmants",
Loin de tout émerveillement,
Exercent sur elle leur pouvoir
Et Norma Jean se fait bien avoir.

Et Marilyn plongée dans le noir
N'a guère plus d'autre échappatoire
Qu'au fond du gouffre se laisser choir,
Fermer les yeux pour ne plus rien voir.


Elle a aussi connu le trottoir,
Jupe agitée par un vent d'espoir.
Écartelée comme à l'abattoir,
Sa vie se passe face au miroir.

Elle a eu ses heures de gloire,
Ce fut pour elle une victoire,
Revanche sur son désespoir,
Du baume sur ses avatars.

Une enfance qu'on a peine à croire,
Une adolescence du devoir.
Une femme que tous aiment voir,
Cueillie par une mort dérisoire.

Bref, une traversée illusoire
Où Marilyn sert de dévidoir.
Elle fait office de passoire
Pour visites avant purgatoire.

On retiendra de sa belle histoire,
Émouvante et fébrile, les soirs
Où sur le monde elle a cru s'asseoir,
Maîtrisant la peur et les regards.

Par tous les moyens, exercer son art
Dans la vie, cet immense bazar,
Quêtant l'amour aux creux d'abreuvoirs,
Guettant un père sans plus savoir.

Une fulgurante trajectoire
Qui a fait sa place dans nos mémoires.
Sa reconstitution méritoire
Est fort agréable à entrevoir.

Norma Jean, le "rêve américain",
Marilyn Monroe, esprit coquin,
Trop fragile pour tout supporter
Malgré le monde qui l'a portée
Tout aux nues de sa célébrité,
Tout'(e) nue dans son authenticité.

b.c.lerideaurouge

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"Le Script, Magie Théâtrale" de Rémi Larrousse et Benjamin Boudou (07-01-2012, 17h00) ***


Au grand "Théâtre du Trévise"
Rémi Larrousse improvise.
Ce jeune artiste symbolise
La perfection de l'analyse.
Des chiffres, il est la hantise
Car, tous les nombres, il maîtrise.
Ce surdoué de l'expertise,
Par son esprit "anéantise"
Tous nos doutes qu'il pulvérise.
La résistance s'amenuise.
Éblouis par son entreprise,
On demeure sous son emprise.
Ce spectacle longtemps nous grise
Et nous fait oublier la crise.

Un prestidigitateur
Vraiment très à la hauteur.
Un bien excellent acteur
Qui joue au mauvais passeur,
Nous mettant de bonne humeur,
En très fin calculateur.
Sacré manipulateur,
Précieux vérificateur
Et sympathique farceur.
Un fieffé bonimenteur !

Dès l'âge de huit ans
En bon autodidacte
Il passe tout son temps
A s'exercer à l'acte
Du charme de l'illusion
Et de l'improvisation.

Passant du mime au jeu
Sans se mettre à genoux
Il fait naître en nous
Une partie de son feu.
Expression corporelle
Minutieuse gestuelle
Prestidigitation
Comble de l'émotion.

Avec ravissement
On plonge dans son élément :
C'est la magie des nombres
Tous sortis de l'ombre
En amis imaginaires
Qui nous fait voyager
Dans son univers
Si particulier.

Un magicien
Si majestueux
Qu'à partir d'un rien
Il nous rend heureux.
Un Einstein un peu fou
Qui jongle avec les chiffres
Ne laisse rien en friche
Nous éblouit en tout.

Sans s'accorder de trêve
Il fait exister le rêve.
Frêle comme une bougie
Il se fond dans la magie.
Avec grand art il se coule
Sur les nombres qui s'écoulent.
Souple et naturel,
Il leur donne des ailes.


Incroyable Rémi Larrousse
Qui a plus d'un tour dans sa trousse !
Larrousse ? Il connaît tous les mots du dictionnaire
Et avec foi les fait valser sur tous les airs.
Il aspire, lettre après lettre, les inspirations



Zakouski ou la Vie Joyeuse, scènes burlesques d'après les récits de Mikhaïl Zochtchenko (09-02-2012)*


Au "Théâtre de l'Opprimé",
Ils sont tous venus s'exprimer
Sur la "société fissurée"
Dans laquelle ils vont s'infiltrer."

Une "galerie de portraits",
Colorés, enjoués, concrets,
Va défiler sous tous les traits
Et convaincre par leurs attraits.

Une belle série de masques
Qui, les personnages, démasque,
Les rendant tour à tour risibles
Mais surtout vraiment visibles.

Les sujets graves, même horribles,
Bondissent de façon crédible.
Tout est parfaitement audible
Dans ce chaos irrésistible.

Un spectacle grand-guignolesque
Où tragique devient burlesque.
Dans un esprit chevaleresque,
Le rire n'est jamais grotesque.

La magnifique gestuelle
Rend les acteurs très actuels
Dans d'une expression corporelle
Qui les étire à tire-d'aile.

Les zakouskis de Zochtchenko,
Amuse-gueules en apéro,
Jolis, goûteux petits cadeaux,
Plaisent et font froid dans le dos.

Cuisinés avec un zeste de subversion
Où mijotent les effets de la répression,
Ces petits plats sont servis avec dévotion
Sur "années vingt" soviétiques en décoction.

Quatre comédiens pour les dix-huit personnages
Illustrant vingt-trois scènes qui déménagent.
Spectacle pouvant être vu par tous les âges,
Écrits qui ouvrent l'esprit et rendent très sages.

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"Un obus dans le cœur", de Wajdi Mouawad, (05-01-2012, 15h00) **


"A la Folie Théâtre",
La mémoire grisâtre
D'"Un obus dans le cœur"
Nous saisit en plein cœur.

On frissonne d'horreur,
Envahis du bonheur
D'ouïr un texte clair
Qui enfin nous éclaire.

Au commencement était l'histoire.
Un grand silence troue le noir
Des paroles qu'on aime boire.
L'auteur engrange de l'espoir

D'où extirper le désespoir,
Afin de ne plus jamais voir
Les vraies stupeurs de certains soirs,
Visions rongées de cauchemars.

De la mémoire de Wahab, adolescent,
Tous les souvenirs remontent, incandescents.
Quand ils surgissent, tout est à feu et à sang,
La famille défile en rites indécents.

"Mes yeux sont des volcans
Qui crachent des soleils."

La confrontation à la mort,
Une bataille comme un sport,
Un très étrange corps à corps
Qui confine à jamais un sort.

Une dure lutte s'engage
Pour se sortir de ce carnage,
Sauver sa peau de ce naufrage,
Revivre et retrouver son âge.

Une écriture magnifique
Pour une longue et crue supplique.
Impressionnante autocritique
Aux intéressantes répliques.

Il aborde des sujets tristes
Avec précision alpiniste,
Vivacité minimaliste,
Dans un tout dernier tour de piste.

Une peinture réaliste,
Des images surréalistes
Et des explosions qui persistent
Dans la mémoire qui résiste.

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"L'Ours" et "La Demande en mariage", d'Anton Tchekhov, (05-01-2012) *


C'est au théâtre "L'Aktéon"
Que l'on se fâche pour de bon,
Même si l'on oublie qu'au fond
Ce n'est qu'une histoire de ton.

Une version qui déménage,
Avec de curieux personnages
Qui s'agressent et finissent en nage,
L'amour les cueillant à fleur d'âge.

C'est au quart de tour qu'ils enragent
Dès qu'on leur parle de partage
Et déclenchent de vrais orages
Qui dans leur cœur font des ravages.

Mais après ces fougueux carnages,
Ils oublient vite leur rage
Afin de franchir le passage
Vers un moins ténébreux rivage.

La "Compagnie Les Arts Osés"
Tranche dans l'herbe et la rosée
Et sert deux pièces arrosées,
Avec avoine et foin dosés.

Exubérance
Et puis outrance
Pour des souffrances
Qui mettent en transes.

Petite réjouissance
Qui libère les sens
Et donne du bon sens
Aux grandes espérances.

Les travers de leur vie
Nous donnent très envie
De bien mieux réfléchir
Avant que de fléchir.

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"Richard III n'aura pas lieu" ou "Scènes de la vie de Meyerhold", Tragédie dramatiquement drôle, de Matéi Visniec (03-01-2012) ****


2012 au "Théâtre Treize",
Dans leurs veines coule la braise
D'un feu qui toujours nous révolte
Et qui sans haine se récolte.

Quand Vzevolod Meyerhold, "juge de l'Histoire",
Intervient sur scène, on ressent comme un espoir.
Staline caquette et frétille tel un homard,
Oiseau de proie s'invitant dans un cauchemar.

Meyerhold, hanté par ses personnages,
Se débat au milieu de ce carnage.
Désespérément libre, il surnage,
Tentant de sortir grandi du naufrage.

Meyerhold est muselé par un biberon
Et tente en vain de se libérer pour de bon.
"Vous ne pouvez pas entrer comme cela
dans ma tête. Dans ma tête, je suis libre !"

Cet immense metteur en scène
Aux créations pensées et saines,
"Maître-artiste" censé, mécène,

Sera tué, ça c'est obscène.

Ovationné,
Vilipendé,
Persécuté,
Exécuté.

C'est un Staline
Qui élimine,
Rien qu'à leur mine,
Ceux qui le minent.

Staline en pantin,
Oiseau enfantin
Que rien ne retient
Tant le monde il tient,
Vise les humains,
Leur ôtant demain.

La mise en scène ciselée,
Infiniment articulée,
Est d'une grande précision
Et tourne tout en dérision.

Entre rêve et cauchemar,
Entre ciel et purgatoire,
On ne sait vraiment qui croire,
On ne fait sciemment que boire,
On se dirait à la foire.

Car si "Richard aime Richard,
Le pouvoir aime le pouvoir."
Un véritable cauchemar
Qui relève du désespoir.

Le "bébé roi"
Met en émoi,
Jette l'effroi,
Naît déjà froid.

"Elle est où ma couronne ?"
La nouveauté détonne !
Si Staline chantonne,
"L'homme nouveau déconne ...

Quand quinze acteurs et actrices
Qui luttent contre le vice
Par leur grand talent sévissent
Pour démonter écrous, vis,

Ils servent une œuvre grandiose
Où Meyerhold à tout dire ose.
Visniec en écrivain dose
Bien des révoltes qui explosent.

Texte puissant
Enrichissant
Éblouissant
Éclaboussant

Qui donne le tournis
En grattant le vernis
Évoquant les ennuis
D'un Meyerhold inouï.

Une mise en scène finement ciselée,
Où chaque geste est travaillé et calculé,
Avec des décors savamment articulés
Encadrant de nombreux propos acidulés.

Matéi Visniec défonce,
A coups de pierre ponce,
Pratiques qu'il dénonce
D'un Staline qu'il enfonce.

b.c.lerideaurouge

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"Magie Noire", théâtre, danse, percussions, hip hop, capoeira, avec le collectif "O grupo pe no châo", jeunes des favelas de Recife, Brésil. (11-12-2011, 16h00) **


Au "Théâtre de l’Épée de Bois",
Ce ne sont pas des pantins de bois
Qui gesticulent sans être las,
Mais des Brésiliens des Favelas.

La "Magie Noire",
Porteuse d'espoir.
Marché de la danse
Où tous en cadence

Se jettent à corps perdu
Avec fruits défendus.
Boissons, drogues et transes
Enterrent leur enfance.

Des rythmes échappés de leurs tripes,
Exaltés au milieu de leur trip,
Ils extériorisent leur souffrance
Par tous leurs excès et leurs souffrances.

Tendus comme des fils de la mort,
Élastiques, montés sur ressorts,
Ils flirtent sans cesse avec le danger
Jusqu'au point de rupture envisagé.

Ils portent en eux la misère du monde
Et explosent tous en humaines bombes,
De joie, de faim et aussi de douleur,
De fierté, au-delà de toute peur !

Ne possédant rien,
S'amusant d'un rien,
Un sac plastique qui s'envole,
Aussitôt leurs rêves décollent.

Jusqu’au bout de la nuit
Ils trompent leur ennui
En donnant soudain vie
A leurs acrobaties.

Percussions enivrantes
Qui scandent, incessantes,
Leurs vibrations ensorcelantes
Et martèlent leur insouciance
Mêlée d'exubérance
Et aussi d'impatience.

Leur corps entier s'exprime
Avec ardeur et conviction,
Et quand vient leur déprime,
Ils la rejettent avec passion.

Une énergie
Qui réagit
Et qui agit
Sur ce qui gît.

Spectacle survolté,
Épris de liberté,
Où tout y est démesuré,
Comme leur générosité.

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"Candide", spectacle masqué, d'après Voltaire (17-11-2011) **


"Théâtre de Ménilmontant",
Venez-y prendre un remontant.
Un bel accueil en fanfare
Pour une pièce sans fard.

Un "Candide" fort clownesque
A l’âme chevaleresque,
Montrant son visage nu
Qui tombe toujours des nues.

Les autres personnages,
Tous à demi-masqués,
Traversent le carnage
De la vie compliquée.

Oeuvre magistralement orchestrée
Par une musique de qualité
Qui accompagne gestes et paroles,
Éclaire et assiste chaque symbole.

Quatre acteurs, trois musiciens,
Se donnent un mal de chien
Pour nous chanter, l'air de rien,
Les malheurs de ces terriens.

Des instruments insolites,
Outils et clefs à molette,
Une panoplie complète
Qui, pour nous plaire, s'agite.

Un spectacle bondissant
Pour tous, petits et grands.
Une leçon de gestuelle
Avec mouvements plein de zèle.

La mise en scène dynamique
Donne du ressort aux répliques.
Tous à l'unisson ils s'appliquent
A jouer ces moments épiques.

"Tout est au mieux", même tragique,
Et l'on en rit, tant c'est comique.
C'est au travers de ce conte philosophique
Que notre univers vole, s'explose et s'explique.

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Orgasme adulte échappé du zoo, d'après Dario Fo et Franca Rame (12-12-2011) *


Au "Théâtre du Temps"

On s'arrête un instant

Pour voir "Les Sales Fées"

Produire leur effet.


Ces dernières saisons,

Un très vaste horizon

Où défilent les textes,

Qui nous laissent perplexes,


De Dario Fo et Franca Rame,

Montrant les sévices faits aux femmes,

Mais avec plus ou moins de bonheur,

Selon les actrices et leur ferveur.


D'après leur façon d'interpréter

"Une femme seule", les actrices

Desservent ou servent avec acuité

Une cause très fédératrice.


Ne pas sombrer dans le ridicule

En voulant ôter la pellicule,

Le vernis dont on affuble mieux les femmes

Pour masquer l'oppression, cause de leur drame.


Ici, c'est tout en finesse

Que cette femme très seule

Prend son destin sans faiblesse

Pour arracher le linceul.


Dans l'interprétation inégale

De quatre nouvelles qui régalent,

Chacune y picore et s'abreuve

De bon mots qui appuient l'épreuve.


Confessions impudiques

D'une Alice, réplique,

Qui découvre la vie

En ôtant les envies.


Princesse un jour,

Boniche toujours.

Le Prince Charmant n'existe pas

Mais l'homme violent subsistera.


Et lorsque la brutalité

Ne sera plus fatalité,

On parlera d'égalité

Et non plus de rivalité.


"Alice au pays sans merveille"

Met sa personnalité en veille.

Conte, somme toute, assez cruel,

Démons et merveilles habituels


Où est artificiel le réveil,

Bien loin des doux rêves de soleil.

Des "Récits de Femmes", à méditer,

Des écrits de femmes, à mériter.


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"Une envie de tuer sur le bout de la langue", de Xavier Durringer. Par la "Compagnie Les chiens de paille". (17-11-2011, 19h00) * (Envie de théâtre et Avignon 2011)


"Théâtre de Ménilmontant",
Ils attendent, prennent leur temps.
Attention, il faut bien s'asseoir,
La haine, on a peine à la croire.

Deux mille onze en Avignon,
Ils y étaient à l' "Essaïon".
Une ambiance psychédélique
D'une intensité dramatique

A faire bondir tous déclics
Et l'horreur que cela implique.
Longtemps on reste à méditer
Désespoir et atrocité.

Devant une boîte de nuit,
C'est là que coule leur ennui.
Un tableau amer de leur vie,
Que l'auteur ici nous décrit.

Par désœuvrement, sans espoir,
Par écœurement, des histoires
Ils cherchent le samedi soir,
Dès que leur bande broie du noir.

C'est un univers assez noir
Qui montre de façon notoire
Que des femmes en grand désespoir
Sont la proie de vils vicelards.

Dénonciation de la violence ?
Rompre ... ou rompre le silence ?
Ces tractations sur le trottoir
N'apportent que bien des déboires.

Ce qu'ils nous laissent surtout voir
Est l'irrespect envers les femmes
Dont ils détournent jusqu'à l'âme
Et qui leur servent d'abreuvoir.

C'est une vision bien cruelle,
Somme toute, assez réelle,
Sur un terrain conflictuel
Où chacun se brise les ailes.

C'est à l'aide de mots bien crus,
Par des expressions du vécu,
Qu'on pénètre à fond leur mal-être
Et qu'on a l'impression d'y être.

L'écrivain ne fait que dépeindre
Des circonstances qu'il a vues
Et propos qu'il a entendus,
Ces situations sont à plaindre.

Tous ces faits, plus vrais que nature,
Par la tension de l'écriture,
Présentent de pauvres parjures
Qui boivent, survivent et jurent.

Un spectacle à glacer le dos,
Qui nous mortifie jusqu'aux os,
Mais chaleureusement joué,
Superbement interprété.

Excellente analyse de la société,
Dans une ambiance hallucinante et hébétée.
Un texte qui oscille entre vie et linceul,
"Comment on fait pour partir quand on est tout seul ?"

b.c.lerideaurouge
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La folie Sganarelle, d'après Molière : L'Amour médecin, Le Mariage forcé, La Jalousie du barbouillé (16-11-2011) *


A "La Cartoucherie", dans tous les coins, on rit.
A "La Tempête", de Sganarelle on se rit.
Vous allez voir les péripéties d'amoureux
Quand les femmes tirent leur épingle du jeu.

Avec "L'amour médecin",
C'est un père bien berné,
Quoique très bien avisé,
Qui sera dans le chagrin.

A sa fille, dévoué,
Enfant vraiment très gâtée,
Il envoie les médecins
Pour n'accorder point sa main.

Dans "Le Mariage forcé",
les rôles sont inversés.
C'est le futur, aveuglé,
Contraint de s'exécuter,

Sinon, passé par les armes.
La fiancée dominante
Lui refuse la tangente
Et n'écoute pas ses larmes.

"La Jalousie du barbouillé"
N'est faite que pour l'embrouiller.
Sganarelle, toujours trompé,
S'emmêle, pieds et poings liés.

Allusions d'actualité
Des intermèdes inventés,
Agréables à écouter
Car ils sont très bien ficelés.

Une excellente mise en scène,
Malgré tous les gestes obscènes,
D'une farce rendue vulgaire
Et qui ferait honte à Molière.

Adaptation grand-guignolesque
Qui ferait oublier, ou presque,
Que, mieux nuancer, le burlesque
N'est pas forcément bien grotesque.

Dommage ! C'est haut en couleurs
Et cadencé avec bonheur,
Chorégraphié de bonne humeur.
Ça fera un tabac dans l'heure,
Car ça aura tout-à-fait l'heur
De plaire aux jeunes spectateurs.
Un spectacle bien fait
Qui produit son effet.

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L'Entêtement, de Rafael Spregelburd, mise en scène Elise Vigier et Marcial Di Fonzo Bo (14-11-2011) **


"Théâtre Gérard Philipe",

C'est les mots que l'on pipe.

A force de tressauter,

Ils vont tout faire sauter.


Dans un ensemble somptueux,

Aux mécanismes astucieux,

Cet immense plateau tournant

Recèle des décors changeants.


Un énorme pamphlet

Servi comme un soufflet

Par une mise en scène imaginative

Et une scénographie bien explosive.


Ecriture inventive,

Et aussi abrasive,

D'une infinie richesse,

Qui les idées transgresse.


L'auteur n'épargne rien ni personne

Et les comédiens, à fond, se donnent

Pour défendre ces écrits puissants,

Profonds, passionnants et foisonnants.


Dans ce texte brillant,

Subtil et enivrant,

Pas de place aux temps morts,

A l'hameçon on mord.


Leur gestuelle frénétique

Fait vivre des moments épiques.

Ce moyen de communication

S'ajoutant aux différents langages,

Paradoxes d'incompréhension,

Peut engendrer d'atroces carnages.


Mars 1939,

Peut-on espérer du neuf ?

En Espagne, à Valence,

Les idées deviennent denses.


Et c'est sans complaisance

Que les armes en cadence

Entrent bien dans la danse,

Mutilant le silence.


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Je me sers d'animaux pour instruire les hommes, spectacle en musique autour des Fables de La Fontaine, (13-11-2011) * (et Avignon 2011)


Au "Théâtre Douze", ils se déchaînent

Pour se débarrasser de leurs chaînes,

En invitant Jean de La Fontaine

Dont ils ont extrait une dizaine

De fables, contes et menues scènes.


La "Compagnie Aigle de Sable"

Nous présente de belles fables

Qu'elle conte d'un air affable

Afin de nous rendre aimables.


Au son de la harpe qui tempère

Les ardeurs de ceux qui vocifèrent,

Faut-il que la servante obtempère

Pour servir son maître si prospère ?


Les animaux feront la leçon

Et montreront à tous, pour de bon,

"Qu'il ne faut se fier à personne"

Pour ne pas être dupe qu'on sonne.


S'il a pu "instruire les hommes",

C'est ce que nous verrons en somme.

Et ces animaux que l'on nomme

Pourraient bien valoir tous les hommes.


Et au grand règne de l'illusion,

Ne ménageons pas les allusions.

Un trio de trublions

Invite à la rébellion.


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Le Bouton de rose, nu vocal intégral interprété a cappela par Sophie Accaoui (12-11-2011) **

En ce beau "Théâtre Essaïon",
Si le plaisir nous essayions ...

Car sur ce bouton de rose
La cantatrice dépose
Les armes, et puis dispose
De fins pétales de prose.

Avec Sophie Accaoui,
A ce plaisir, disons ... oui !
Tant de douceurs enfin ouïes
Qu'avec pudeur sont servies ...

Dans une conférence
Qui nous met en transes,
Car cette poésie
Est vraiment bien choisie.

Une délicieuse friandise
A déguster avec gourmandise
Car le plaisir, quoiqu'on dise,
Provient de la lecture où l'on puise
De longs rêves d'une douce brise.

De son sujet, l'actrice, éprise,
De définitions soudain s'avise.
Elle l'a étudié à fond, conquise.
Et on devine, sous son emprise,
Qu'elle travail est ce thème qui épuise.

Grâce à elle, soyons enfin comprises.
Apprécions cette fleur qu'on irise
Et que jamais plus on ne l'excise.
Ne soyons plus des femmes soumises.

Malgré ces temps de crise,
Nullement perdre prise,
Sans aucune méprise,
Loin de toute traîtrise,
Ce feu que l'on attise,
Qu'enfin il nous grise !

"Le Bouton de rose",
Mais "Parlons-en" !
C'est si peu de chose ...
En dire autant,
Avec raffinement,
Tact et en chantant
Le mot et puis la cause,
C'est un enchantement !

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Beaucoup de bruit pour rien, de William Shakespeare, traduction de Jude Lucas, mise en scène de Clément Poirée (11-11-2011) *

Oui, ce "Beaucoup de bruit pour rien",
Divertissement aérien,
Déclenche une forte tempête
Au "Théâtre de La Tempête".

Bulles de savon qui éclatent,
Farces, attrapes qui épatent.
De bien beaux discours qui appâtent
Pour faire d'eux de bonnes pâtes.

Béatrice mène le jeu.
D'un naturel qui met le feu,
Elle déjoue tous les enjeux
Et détrône bien des envieux.

Elle défie les amoureux
De pouvoir être un jour heureux
Et, ayant de l'esprit pour deux,
De maris ? N'a nul besoin d'eux.

La plus belle bouffonnerie,
C'est le mariage, sur ma vie !
Car Béatrice et Bénédict
Ont fait un pacte qui leur dicte
D'éviter cette vraie folie
Considérée comme vindicte.

L'amour, arrangement social,
Vécu de manière bestiale.
Rêve enjolivé et fatal,
Forçant un destin si brutal.

Salir une réputation ?
Hypocrisie, supputations,
Calomnies et puis jalousie
Dénouent des liens que l'on renie.

A son aimée on fait l'injure
De renoncer et on le jure.
Puis les beaux serments on abjure,
Sans état d'âme, on se parjure.

Disons "Beaucoup de bruit pour rien"
Car, s'il ne faut jurer de rien,
Mourir d'amour ne sert à rien.
Si l'amour n'était que ce rien
Qui illusionne par des riens
Les cœurs ensorcelés d'un rien ?

Une adaptation intrigante
D'une traduction élégante.
Une version bien truculente
Sur mise en scène pétillante.
Une distribution brillante
Pour des vérités éclatantes.

"L'amour est le fruit du hasard",
Il naît de bien des traquenards.
Comment on fabrique un amour ?
Venez voir, ça vaut le détour !

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"Rien n'est plus simple que l'amour !", caf'conc théâtral imaginé par Frank Thomas, avec "La Compagnie Voix des Voies (10-11-2011) *


C'est bien au "Guichet Montparnasse"
Que des beaux airs on ne se lasse.
Incursion au siècle passé,
La Belle Epoque dépassée,
Début de siècle trépassé.

Hommage à Yvette Guilbert
Et à son profond univers.
Une plongée dans les grands airs
Au temps des vieux cafés concerts.
De bons souvenirs frais et verts.

Un bien joli trio d'humour
Pour évoquer le bel amour
Qui nous enchantera toujours.
On revit ainsi le parcours
D'un bon chanteur sur le retour.

Ils sortent leurs plus beaux atours
Pour proposer un précieux tour
Des refrains pour "faire la cour"
Le long des chemins sans détour.
Du bel canto remis à jour.

Une mezzo soprano
Jouant encore au cerceau,
Un ancien impresario
Appréciant bien les chapeaux,
Accompagnés au piano
Sans une note de trop.

De bien jolies créations
Chantées avec émotion
Au son de l'accordéon.
Voix basse de baryton,
On apprécie tous les tons,
Aussi les imitations.

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Le Vicaire, de Rolf Hochhuth. Adaptation et mise en scène Jean-Paul Tribout (09-11-2011) ***

Se mettre sur son 31.
Venir au "Théâtre 14"
Entendre le Pape Pie 12,
De l'Eglise, numéro 1.

C'est du Christ, "Le Vicaire",
Représentant sur Terre,
La foi si unitaire
Qu'elle est autoritaire.

Ce pape en est très fier
Et jamais ne tolère
Qu'on dise le contraire,
Sinon, gare à l'enfer.

S'il faut bien qu'on enterre
La grande hache de guerre,
Est-il si suicidaire
Que d'être réfractaire ?

Lancer l'idée en l'air
D'éloigner la misère
Et être volontaire,
Est-ce démissionnaire ?

Mais le choix il n'a guère
Quand le peuple a souffert.
Revenir en arrière
Serait une autre affaire ;

Car le pape est dépositaire
De l'ordre et de la foi sur terre.
De sa croyance tributaire,
Refuse de se laisser faire.

Deux personnalités marquantes,
Aux idées d'abord divergentes,
Gerstein et Ricardo Fontana,
Vont tenter d'y mettre le holà.

Dans le fruit est le ver,
Bien caché sous la terre.
En aucun cas déplaire
A ce monstre d'Hitler.

"Le Vicaire est une fiction pour le théâtre interrogeant l'attitude du pape Pie XII pendant la seconde Guerre mondiale, en particulier à l'égard des juifs. On retrouve dans Le Vicaire de nombreux éléments tirés du témoignage de Kurt Gerstein, un officier SS qui avait essayé en vain d'alerter le monde sur l'existence des camps d'extermination."

"La pièce se termine par la lecture d'une lettre écrite le 28 octobre 1943 par l'ambassadeur allemand au Vatican, Ernst von Weizsäcker qui résume l'ambiguïté des rapports entre Pie XII et le Reich" :

"Le Pape bien que, selon nos sources, ait été pressé de divers côtés, ne s'est laissé entraîner à aucune déclaration démonstrative contre la déportation des juifs. Bien qu'il doive compter avec le fait que cette attitude lui sera reprochée par nos adversaires, il a cependant tout fait dans cet épineux problème pour ne pas envenimer les rapports du Saint-Siège avec le gouvernement allemand."

"En effet, l'Observatoire Romano a le 25 octobre publié un communiqué officieux relatif à l'actioncharitable du Pape où il est dit, que le pape adresse sa sollicitude paternelle à tous les hommes sans distinction de nationalité ou de race."

"Il y a d'autant moins d'objection à élever contre cette publication que sa teneur ne sera certainement pas entendue comme une allusion particulière à la question juive."

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L'Apprentie sage-femme, d'après Karen Cushman (08-11-2011) **


"Théâtre Lucernaire",

Elle sort de l'enfer

Et "Salle Le Paradis",

Elle gagne son pari.


Nathalie Bécue

Nous sort du vécu.

Ce regard,

C'est "Cafard"

Qu'on la nomme.

C'est personne,

Car en somme

Elle assomme.

Vie de nonne,

Elle a faim

L'air de rien.


Un bout de pain,

Face au destin

Qu'elle prend en mains,

Mais ne sait rien.

Venue de rien,

N'espérant rien,

Apprenant tout,

Assumant tout,

Elle vient à bout

Du long chemin

Et ça, c'est bien.


Elle découvre la vie

Et aussi un nouveau monde.

Elle n'a plus qu'une envie,

Mettre les enfants au monde.


Elle découvre le rire

Après avoir vu le pire.

Elle saura s'affranchir

Et les obstacles franchir.


Née "graine de morveuse",

Bordée de "chiure" pouilleuse,

Ce "cafard de fumier",

Grandie à coups de pieds,

Ne sera plus honteuse

Face aux méthodes odieuses.

Brave sous le labeur

Qui ne lui fait pas peur,

Elle relève les défis

Qu'à son seul chat elle confie.


Fluidité, limpidité,

Simplicité et vérité,

Dix onces de sincérité

Et dix de sensibilité

Puis quelques soupçons de fierté

Font une potion de clarté.


Récit émouvant,

Jeu captivant

Pour évoquer les tourments

De cette pauvre enfant

Qui, pleine de malice,

Est devenue Alice.


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Chute d'une Nation, série théâtrale épique et politique en quatre épisodes, de Yann Reuzeau. Episode 4 Dernières extrémités (06-11-2011) **

"La Manufacture des Abbesses"
Lutte contre toutes les bassesses,
Nous offre le pouvoir et l'ivresse,
Nous faire réfléchir, n'a de cesse.

L'action pourrait se dérouler partout,
Ici ou dans n'importe quel pays,
Au sein de tel ou tel autre parti,
L'enjeu étant un éternel atout.

Accorder foi aux yoyos des sondages
Présente les risques d'un engrenage
Qui peut conduire certains aux trucages
Et les perdre dans d'infinis rouages.

Ils démontent très brillamment la mécanique
Et toutes les bassesses que cela implique.
Dans une "faillite morale" médiatique,
Ils nous offrent toujours de cinglantes répliques.

Pour sauver la démocratie
Peut-on renier ses convictions ?
Passer outre les conventions
A travers des péripéties
Qui mènent à de grands scandales,
A des catastrophes en rafales ?

Splendeur et décadence,
Fureur et déchéance,
Une saga plus que passionnante
Qui fourmille d'idées foisonnantes.

Intéressant montage
Qui permet le calage
Des scènes sans un décalage,
Grâce aux voix off des reportages.

Cette immense saga politique
S'éprend d'une dimension épique
Qui, par acharnement fanatique,
Va dépasser le cadre utopique.

En arriver aux "Dernières extrémités"
Par des moyens détournés et des lâchetés
Démontre bien qu'avec beaucoup d'habileté
N'importe quel trait peut devenir loyauté.

"Chute d'une Nation",
En avant les rations
Et les obligations,
Grâce aux fortes notions.

Dire avec émotion
Que passer des motions
Donne des sensations,
Quelle belle leçon !

Quand une brochette d'excellents comédiens
Démonte bien les dessous de la politique
Et nous fait comprendre, à coups de petits riens,
D'un grand parti, les magouilles problématiques,
Ecouter leur analyse nous fait du bien
Et nous aide à croire en une autre République.

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Sous la glace, de Falk Richter. Traduction Anne Monfort. Mise en scène Andrea Novicov. (05-11-2011) *

Au "Théâtre 71" Malakoff,
Un brûlant sujet dessous la glace s'étoffe
Avec la manipulation de l'entreprise
Qui, à tous les consultants, fera lâcher prise.

Tel un bien petit prince
Juché sur sa planète,
La solitude ancrée dans sa jeune tête,
A croire encore en la beauté il s'entête.
"J'étais un petit garçon sous le soleil."
Pour lui, plus rien ne sera jamais pareil,
Sans compter qu'au réveil les rouages grincent.

Dans cette grande solitude,
"Sous la glace" gelée si rude,
D' "une image gelée en moi"
Surgira un monde d'effroi,
Car c'est "gelé sous la glace figée"
Qu'il vit une "froide immobilité".

Prisonnier d'un long tunnel
Qui tourne sur lui-même,
Lentement le modèle
Et ses pensées harcèle,
Il se noie dans le système.

Etres broyés par la machine
Qui se moque de leur bobine,
Ils parlent alors dans le vide,
Provoquant un sinistre bide.

Un décor enfantin,
Peluches et pantins,
Pour échapper aux pièges
Qui partout les assiègent.

C'est, brisés et désabusés,
Qu'ils y laisseront leur patience.
"A quoi servent les expériences
Si je ne peux les exploiter ?"

Les "consultants financiers de l'économie"
Se jouent fort bien de toutes nos économies.
Là où le cœur privé de valeur perd sa place,
Il est happé par la couche de "sous la glace".

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Masterklass, de Pierre Byland et la Compagnie Les Fusains (07-10-2011) *


Au "Théâtre de l'Epée de Bois",

L'école a des tables de bois.

Les élèves vont faire un bilan,

Bien imposé par Pierre Byland.


"Masterklass"

On se lasse

De la classe

Qui entasse

Bien des masses

De paperasse.


École d'expression corporelle

Où rien n'est vraiment naturel

Et où toutes sortes de bruitages

Ne sont pas toujours à l'avantage.


L'art du clownesque,

Façon grotesque,

Pour apprendre les émotions

Et en tirer bien des leçons.


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La Conférence, de et avec Emma la Clown et Catherine Dolto (07-10-2011) ***


"Théâtre de l'Epée de Bois",
C'est aussi la langue de bois,
Vue du côté psychanalyse
Qui, nos habitudes, défrise.

Êtres inquiets ou aux abois,
Entrez, vous resterez sans voix.
Si la vie, soudain, vous épuise,
"La Conférence" vous dégrise.

Le langage qu'elle utilise
Si bien, vos pensées, magnétise
Et votre esprit se galvanise.
Les soucis se font la valise.

Le ton est donné, on rit déjà.
"C'est une conférence, on boit."
Un bijou, une friandise,
Fin et léger comme une brise.

Catherine Dolto, la vraie, l'identifiée,
"Objet thérapeutique non identifié",
Pour le plaisir et le rire, s'est associée
A Emma, brillante clown très intéressée.

A travers les lunettes
De Françoise Dolto,
Emma voit tout trop net
Et les cache aussitôt.

Duo vraiment irrésistible,
Totalement imprévisible
Où, laquelle analyse quoi,
D'un discours qui nous laisse coi,
Où, laquelle analyse qui,
Dans un échange qui séduit.

Thérapeutique ou "thérapique',
Un nouveau mot qui tombe à pic
Pour éclairer notre lanterne
Et expliquer les balivernes.

La psychanalyse à portée de rire,
Pour le meilleur et jamais pour le pire.
Ce qui est compliqué devient facile,
Et ce qui était simple s'annihile.
Du fœtus au bébé, c'est clarifié,
En une vision un peu horrifiée,
Intéressante et vraiment simplifiée.

Au sortir de "la phase géniale",
Quand la névrose devient banale,
L'analyse est enfin glorifiée.
De rire, on en ressort pétrifié.

Tout est limpide,
Tout est fluide,
C'est un bonheur
Et un honneur
Que ce bon cours
Sans grand discours.


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(Voir aussi, pour cette même pièce, la critique réalisée après la représentation du 12-03-2012)




Autour de La Folie, textes de Maupassant, Flaubert, Lautréamont, Shakespeare, Michaux, Karl Valentin, Francis Blanche, (04-10-2011) ***


Au "Lucernaire",

Il souffle un air

De folie vers

Un univers

Plutôt pervers.


Dans sa géniale phobie,

Sublimée par la musique,

L'excellent Arnaud Denis

S'ouvre à un combat épique.


Une interview qui dégénère

Et amorce bien l'atmosphère,

Car, pour lui, tout va de travers.

En anglais, tout est à l'envers.


Il décortique nos cinq sens

En analysant leur essence.

C'est pour nous une réjouissance

Que d'écouter les connaissances

Qu'il énonce avec art et science.


Interprétation de folie

Dont il pénètre l'infini.

Sur scène, tout devient réel,

Même ce qui est irrationnel.

Il fait naître le surnaturel,

Simplement et avec naturel.


Sa voix, ses gestes, ses mouvements,

Sont poignants à nous glacer le sang.

Il incarne tous ses personnages

Avec passion, force, fougue et rage.


Il sert, avec puissance et ferveur,

Les textes de nos plus grands auteurs,

Avec une justesse de ton,

Une grande palette de sons,

Depuis le plus petit murmure

Jusqu'aux très grandes déchirures.


Grâce à son excellent choix de textes,

D'enchaînements qui laissent perplexes,

Il nous tient tout le temps en haleine,

Qu'il exprime la joie ou la peine,

Les purs égarements ou la haine.

Interludes baignés de musique

Pour sublimer notre esprit critique.


Une prestation hallucinante,

Dans une mise en scène brillante.

C'est une magistrale leçon

De simplicité et de diction.


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Permettez-moi, concert ou presque, de Pierre-Yves Plat (03-10-2011) *

Oui, "Les Déchargeurs"
Entrent en fureur
Quand ce virtuose
Au piano explose,
Ses orteils expose,
Ses trouvailles il ose !
Touches poétiques
Un brin romantiques.

Concert en vidéo et piano,
Où s'exaltent de très beaux morceaux.
La poésie d'une bouilloire
Et de bien d'autres accessoires
Servent le talent de ce clown triste,
Champion en piano-mime réaliste.

Échappé d'une autre galaxie
Pour sentimentale maladie,
Projeté à travers les étoiles,
Il crève ici l'écran et la toile.

Une voix qui vient de l'au-delà
Par le truchement d'un haut-parleur
Prouve que c'est un extra-terrestre
Qui vient ici faire sa cour
En génie d'amour et de l'humour.
Dans sa déclaration champêtre
Il pianote tout son bonheur
Et espère la voir ici-bas.

Un récital endiablé,
Pour un grand illuminé
Au cœur si vite enflammé,
Qui use de tous les artifices
Pour nous séduire avec malice,
Mélangeant, avec art, le classique
Et les très actuelles musiques.

Sa longue déclaration d'amour,
Réécrite en notes et soupirs,
Exprime ce à quoi il aspire
Et qui le fait courir chaque jour.

Pianiste fou,
Fou de douleur,
Mais plus fou d'elle,
En fou fidèle
Et fou de zèle.
Passion, ardeur,
Du baume au cœur,
C'est fou, fou, fou ...

Maestria, ingéniosité,
Jusque dans le fameux air du thé
"Tea for two and two for tea"
Où il nous prend à parti.
Jouant avec son pied et sa tête,
A nous faire rire, il s'entête.
Il fait corps avec son piano,
Le complice de tous ses maux.

Spectacle déjanté
Mais non pas déganté.
Un pianiste insolite,
A l'art hétéroclite,
Prouve que jeux de mains
Peut n'être pas vilain.
Pierre-Yves Plat, mains gantées ou nues,
Nous réjouit et nous transporte aux nues.

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Pieds nus dans le parc, de Neil Simon (01-10-2011) *


A "L'Essaïon" théâtre,

C'est ce soir qu'on folâtre

Et qu'on sort amusé,

Mais non désabusé.


Retour d'un voyage de noces,

Sur un fond de scènes atroces

Si drôles qu'on est à la noce.

Il y a certes un paradoxe,

Mais, sans en venir à la boxe,

Une cure de désintoxe.


Comédie vive et enlevée,

Bien joliment interprétée

Par les comédiens survoltés

D'un appartement délabré.

Vision légère et enjouée

Sur tranche de vie bien jouée.


Alors que tous s'entêtent

A voiler leurs mirettes,

Petit tour de claquettes

Et on est à la fête.


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La Papesse Américaine, d'après le pamphlet d'Esther Vilar, par Nathalie Mann (01-10-2011) ****
(et Avignon 2011, Collège de La Salle)


Principauté d'Avignon,

Là, où se fait l'opinion,

Au "Collège de La Salle",

Les préjugés se dessalent,


Et, à l' "Essaïon" de Paris

Sont grands ouverts tous les paris

Qu'un jour, peut-être, une Élue Femme,

Les dessous du Vatican, enflamme.


"La Papesse Américaine",

Sur le devant de la scène,

Nous offre une autre cène,

Une utopie humaine,

Même sans "aucun mécène".


Un plongeon dans le futur,

Sans aucune démesure,

Qui projette l'aventure

D'une Femme dans les murs

De Rome. Est-ce si sur

Qu'un grand destin aussi pur

Puisse être de bon augure ?


Enfin une parité

Jusque dans la pauvreté,

Dans un sublime pamphlet

Qui fait si bien son effet,

Où "un saint-siège en plastique"

Devient vraiment authentique.


Enfin, elle passe en revue,

Avec pudeur et retenue,

Avec bonheur et imprévu,

Avec humour et incongru,


Les papes trépassés

Et aussi dépassés

Et puis ceux à venir,

Sans aucun avenir.


Elle décortique

Bien des sujets brûlants,

Adresse des piques

Aux hommes virulents.


Les grands sujets de société,

Par elle brillamment traités,

Alertent notre réflexion.

Des bombes en ébullition

Qui fusent de forte passion

Et explosent à satiété.


Belle leçon d'humanité

Où l'Histoire est revisitée

Avec l'espoir de vérité.

Un grand moment de liberté

Servi avec humilité,

Énergie, générosité.


Dans un jeu éblouissant,

Elle nous parle du sang

Versé depuis tous les temps

Et pour encore longtemps.


Du haut de sa toute puissance

Elle nous livre avec patience,

Mais sans aucune exubérance,

Un texte qui met l'âme en transe.


La Papesse Jeanne Deux ?

Un cadeau miraculeux !

Venu des années quarante ?

Ma foi, non, de deux mille quarante !


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QCM, Choisir c'est renoncer ...mais à quoi ?! One Woman Show de Muriel Steff (30-09-2011) *


Au théâtre "A La Folie",

Si on faisait une folie ?

Ce soir, avant d'aller au lit,

C'est un questionnaire qu'on lit.


Quand, joyeuse et spontanée,

Elle nous met nez à nez

Avec tous nos QCM,

Alors là, ses choix on les aime !


Question à multiple choix

Mais à visée unique.

Mal avisé tu niques

Ta liberté déchoit.


Bien lire l'énoncé

Avant de se lancer,

Avant de se tancer.

"Choisir, c'est renoncer ..."

Il fallait y penser !


Se jouant des fichiers,

Bafouant les clichés

Et idées préconçues,

En une invention de prétextes

Pour libérer les complexes,

Enfin elle propose

D'autres choix ... si l'on ose !


La société impose

Un choix qui nous explose ?

Mais le patriarcat

A été fait pour ça,

Avec tous les tracas

Du ... Fais pas ci, mais ça !


Et ... Mets pas ci, mets ça,

Comme-ci et pas comme-ça.

"Dictature du non-choix",

Il n'y a pas de quoi !


Contre tout ce qui est formaté,

Qu'on nous a poussé à acheter,

Entre le bon choix et le choix imposé,

Suggéré si fort qu'on n'a pu l'éviter,

On se sent complètement dépossédé(e).


Ma parole,

Sois pas folle,

Tu t’étioles.

"Tu rigoles,

Tu picoles,

Tu décolles."


Quand elle titille

Les à priori,

Alors elle pétille

Et la salle rit.


Un humour sain, simple et salvateur,

Contre des propos dévastateurs.

Un corps à corps avec les idées,

Et moultes raccords bien décidés

A nous séduire et nous débrider.

Spectacle intelligent, réfléchi,

Du bon sens, sans le moindre chichi.


De bons enchaînements

Écrits subtilement,

Bien joué et vivant,

Plaisant et motivant.


"Je ne connaîtrai plus jamais la faim ! ",

S'exclame Scarlett O' Hara, à la fin.

Et nous, on reste un peu sur notre faim,

Car, quand le spectacle touche à sa fin,

On aimerait bien qu'il n'y ait pas de fin ...


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Lisbeths, de Fabrice Melquiot (29-09-2011) *


"La Manufacture des Abbesses",

Quand on y va, sa garde on abaisse.

Se laisser envahir de mollesse,

Écouter un texte qui caresse.


Elle et lui se rencontrent

Et leurs regards s'affrontent

D'une bien nouvelle manière,

Dans une pièce singulière.

De la surprise et du mystère,

Un langage jamais austère.


Fantasque et fantastique,

Ce récit onirique

Échappe à la logique,

Essaime des pratiques

Et sème du lyrique.


Ils s'aiment sans musique

Et puis ça se complique.

A travers tous les tics

D'un amour qui panique,

Leur histoire élastique

Héberge plusieurs pics

Qui retombent en piques.

Parcours énigmatique.


Leur musique intérieure

Qui fait battre les cœurs,

Et masque les odeurs,

Va leur faire perdre pied

Comme les estropiés

Qu'ils suivent en voyeurs.


Où il est question de mutilations,

De handicaps et de membres manquants.

Puis, d'étonnement en enchantement,

On pénètre leur imagination.


Enfin, "Je vois dans les corps,

... Toutes blessures dehors."

Et les morceaux éparpillés

D'un amour reconstitué.


Dédoublement de la personnalité,

Elle est Une et plurielle,

Unique et arc en ciel,

Renouvellement de singularité.


Original

Et pas si mal.

Écriture subliminale,

Sensible et assez peu banale.


A l'instar d'une "Montgolfière"

S'élevant dans la "Stratosphère",

Elle, lui, eux, s'envoient en l'air

Au pays de l'imaginaire

Où tout est fin, jamais vulgaire,

Où tout est feint, rire d'enfer.


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Ecrire, de Marguerite Duras, avec Tania Torrens (29-09-2011) *


A "L'Atalante",

Nul ne s'y plante.

Mais dans l'attente,

On se lamente.


Elle ignore le téléphone

Et le délaisse quand il sonne.

Seule avec le magnétophone,

Excluant toute autre personne,

A ses esprits elle s'adonne.


C'est, enveloppée de pénombre,

Qu'elle se réfugie à l'ombre

De ces longues nuits où elle sombre.

Atmosphère recluse sans ailleurs

Et profonde solitude intérieure.


"On ne trouve pas la solitude,

On la fait."

"Les hommes ne supportent pas

Une femme qui écrit."

Se cacher puis se trouver,

Se perdre et se retrouver !


Quand elle plonge dans le clos,

Elle s'immerge dans le creux

De sa maison comme un enclos.

S'isole, même parmi ceux

Dont elle distance les propos.


Elle psychanalyse l'écriture,

La sur-analyse sans fioritures,

Souvent perdue, égarée dans l'obscur.

Avec un mécanisme d'ouverture

Elle se replie dans sa fermeture.


Quand la nuit s'écrie,

Le texte s'écrit.

Sans jeter un cri,

Tout elle décrie

Ou bien le décrit.


Voyage au pays de la solitude

Où, écrire ou ne pas écrire est rude.

"La solitude, c'est la mort ou le livre",

Voila le message qu'elle nous délivre.


Avec simplicité et envergure,

Tania Torrens sublime l'écriture

Douloureuse mais qui pourtant perdure.

Grâce à elle, bonheurs, souffrances on endure.


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Cache Cash, de Nicolas Haudelaine (28-09-2011) *


Au "Guichet Montparnasse,

On sent une menace

Quand la conversation s'engage

Entre un teigneux tueur à gages

Et un jeune homme dont dégage

Un optimisme qui fourrage.


Ça dégaine à la James Bond

En réparties qui abondent

Et gestes qui se répondent

Par des mouvements de frondes.


Un bien sympathique essai

D'un jeune auteur qui s'essaie

A l'art du boomerang verbal,

Échange de ping-pong oral.


Quand, de l'humour il abuse,

De jolies répliques fusent

Dans quelques scènes qui usent

De toutes sortes de ruses.


Un échange qui cartonne

Sans en faire des tonnes.

Un duo qui détonne

Et dont le jeu étonne.

Et tout ça, ça fonctionne

A l'énergie qu'on ponctionne.


Un comique d'opposition,

Réelle coordination,

Passion dans la confrontation.

Et "Ne pas oublier le but"

Quand il faut que quelqu'un on bute.


Mais, que peut-il sortir de bon

De cette étrange association

Où domine provocation

Et art de la simulation ?


Tandis que l'un prend de l'assurance,

L'autre finalement perd patience.

Quand le naïf et le désabusé s'affrontent

En joutes d'une grande justesse de ton,

Une nouvelle énergie réglera les comptes.

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"Micro", Concert chorégraphique. Conçu, mis en scène et orchestré par Pierre Rigal. Musique de la Compagnie Dernière minute (26-09-2011) *


Au "Théâtre Gérard Philipe",
A ses instruments on s'agrippe.

Comme un rocker, il prend son micro.
Puis, métronome ou bien javelot,
Ou encore lancer de marteau,
Il le soulève comme un héros.

Parmi la jungle des instruments
Surgissent des têtes, lentement.
Guitares en aspirateurs de sons
Jouant en duel sur tous les tons.
La tête dans une grosse caisse,
Le monde autour de lui il encaisse.

Un concert de la dissonance,
Où, chaque geste, a un sens,
D'où chaque image émane puissance
Et offre une belle résonance.

D'intéressantes voix
Qui vibrent dans la joie,
Des geysers de salive
Qui fusent en ogives.

Une grande originalité
Qui bien vite va nous transporter
Et mettre à notre portée
D'étranges sonorités.

C'est joliment dansé
Et même cadencé.
Concept bien pensé
Et très diversifié.

C'est un "Give me a light",
Ou bien "Live me alive",
Interprété en live,
Où l'imagination
Fait perdre la raison.

La mise en scène bien réglée,
Pour mécanique déréglée,
A de quoi nous ravir
Et même nous séduire.

Le corps,
Support,
Utilisé par tous ses pores,
Facilite bien des transports.

Ils tissent leur toile d'araignée
Et, soudain, on est pris et piégé
Dans leur éblouissante atmosphère
D'un grand univers de verts lasers.

Dans une forêt de micros,
Banderilles d'un art nouveau,
En costume de torero,
Il s'élance, tel un taureau.

Et c'est l'apothéose
Où tous les sons ils osent.
Et c'est en simples virtuoses
Qu'en feu d'artifice ils explosent.

En fusion générale,
Confusion infernale,
Effusion musicale,
Entre concert métal
Et hard rock débridé,
Pour soirée à cadrer.

Ces cinq allumé(e)s
Font tout disjoncter.
Fantasme inspiré,
Souffles aspirés,
Rêves dépassés,
Ils vont tout casser !

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Proudhon modèle ... Courbet, de Jean Pétrement (25-09-2011) ** (et Avignon 2011, Espace Roseau)


"A La Folie Théâtre", théâtre de folie,

Se découvrir Femme, serait-ce une folie ?

Anarchie, rêves, trêves et philosophie,

Quatre personnages vont combler leurs envies.


"Arrête de bouger,

J'peux plus travailler",

Crie le peintre Courbet

A son modèle sujet.


Gustave qui se courbait sur la luxure

"Est un homme en accord avec sa nature",

Ne considérant la femme, son modèle,

Que comme un objet, se devant d'être belle.


Jenny : "Vous croyez qu'il peut y avoir

Des droits pour l'un, qui ne soient pas

Des droits pour l'autre ?"

Courbet : "Mais que veux-tu à la fin ?"

Jenny : "Obtenir l'affranchissement

Civil des femmes !"


Proudhon : "La femme n'est pas seulement

Autre que l'homme, elle est moindre, son

Sexe constitue une faculté en moins. Là où

La virilité manque, le sujet est incomplet."


Jenny : "Ah ! Excusez-moi de vous interrompre,

Messieurs, mais vos intelligences viriles,

Entières pour tout ce qui a trait à l'homme,

Sont comme châtrées dès qu'il s'agit de la

Femme. Cerveaux hermaphrodites ... !"


Proudhon : "La femme n'est pas ma moitié.

Je suis la tête, elle est le cœur. Je l'aime

Comme on aimerait sa jambe ou sa poitrine.

C'est une portion de moi."


Hypocrisie et moralisme,

Politique et aussi mutisme,

Mégalomanie

Et misogynie,

Qui fera le tri ?

Parmi tant de mépris ?

Et, surtout, à quel prix ?


Courbet, Proudhon,

Haussent le ton.

Duo explosif

Qui s'affronte à vif,

Se défiant sans cesse.

Sans aucune caresse

A travers le langage,

Toujours ils s'agressent.

Et, c'est sans ambages

Qu'ils exposent à leur avantage

Leurs idées et choix décisifs.


C'est par leurs propos subversifs

Qu'ils échangent leurs réflexions,

En abordant, avec passion,

Grand nombre de sujets de fond.


"Manifeste du réalisme",

Pureté et idéalisme,

Mais, pour "faire de l'art vivant",

Il lui faut être un bon vivant.


Truculent à souhait,

Et tout serait parfait

Si leur idéalisme

Était vraiment civisme.


Excellemment interprété.

Une peinture haute en couleurs

Qui retrace toute l'ardeur

De leur conflit de liberté.


Mais, "à la liberté des femmes",

Y pensent-ils tous ces infâmes ?

Jovialité jusque dans l'âme,

Égalité, "jamais" ... Mesdames !


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La dernière lettre de Marie-Antoinette, d'Alain Duprat, par Ophélie Humbertclaude (24-09-2011) *


"Les Déchargeurs" ?

C'est la terreur !


Des pas résonnent,

Des clefs qui sonnent.

Un chant d'oiseaux,

Il fait si beau ...


"La veuve Capet" écrit tout net,

"Aujourd'hui, ils seront orphelins".

C'est la fin d'un étonnant destin

Qui achève Marie-Antoinette.


Vêtue de noir, fine silhouette

Qui ne pense plus à sa toilette,

Recluse dans sa cellule voûtée,

De la Conciergerie envoûtée,


Seule, parmi les pierres blanchies.

Elle vit, en soudaine anarchie,

Le temps qui échappe à sa raison

Et qui lui servira d'oraison.


En robe blanche, éclatante,

Elle en devient émouvante.

La blanche et simple Ophélie

A fini avec la vie.


C'est, riche de ses seuls souvenirs

Qu'elle va finalement mourir.

Son personnage, loin d'éblouir,

Nous porte vraiment à réfléchir.


"Les femmes peuvent partager l'échafaud,

pas la tribune des assemblées."


C'est bien grâce à l'esprit d'Olympe de Gouges,

Et à son courage, que les femmes bougent.

D'Alain Duprat, un hommage à toutes ces femmes

Qui, par les hommes, ont subi les pires drames.


Lumineuse Histoire,

Sans crier victoire.

Un spectacle à voir,

Sans faire d'histoires.


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Judith (Le corps séparé), de Howard Barker (22-09-2011) *


Théâtre de "L'Aktéon",

Le sang coule pour de bon.


Judith,

Le mythe.

Judith,

Un rite.

Judith,

Séduite.


Elle a fait couler beaucoup d'encre

Et puis encore quelques peintures.

Barbieri et Gentileschi

S'en sont inspirés eux aussi

Pour nous en livrer leurs blessures.

Encouragée par sa servante

Qui l'empêche d'être impuissante,

Sur scène elles se font un sang d'encre.


La veuve Judith est fatale

Au monstre, cruel, animal,

Qu'est Holopherne, ce général

Sanglant, trucidé dans un râle.


Connu, Nabuchodonosor,

A nos esprits, présent encore,

Des livres d'Histoire, on le sort

Pour le plaquer dans le décor.


Quand devoir et amour se mêlent,

Quand espoir et retour s’emmêlent,

Quand il faut conjurer sa peur

Pour affronter toute l'horreur,

Survivre et sauver son honneur,

On vit les tourments de Judith

Que, tout simplement, on médite.



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On purge (Bébé), de Georges Feydeau, mise en scène Pauline Raineri (22-09-2011) *


"On purge" à "L'Aktéon",

Ça urge pour de bon.


Comment bien démarrer des scènes de ménage ?

Un mode d'emploi pour tout un remue-ménage.

Une recette qui traverse bien les âges.

Phénoménal, anal, sentimental chantage.


La mise en scène a su lier

Le classique au présent délié,

Faire partager au public

Quelques innovantes répliques,

Et même d'innocentes piques.

Ça crie et ça casse,

Ça vie et ça passe.


C'est original,

Un peu carnaval.

Aspect musical

Quelque peu banal.

Mais c'est bien normal,

L'Art, coté Bocal.

Produit théâtral,

Plus ou moins bancal,

Prix, entre deux râles.

L'enfant est génial.

Quel bel arsenal,

Façon art sénile,

Un peu puéril.


Et, bien qu'un peu sur joué

Par des comédiens surchauffés,

Cette bouffonnerie

Est pleine d'énergie.


Pauline Rainerie ?

Un pari réussi !


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Le Dindon, de Georges Feydeau, mise en scène de Philippe Adrien, (20-09-2011) ***


A "La Tempête",

On s'y arrête,

Car on s’apprête

A déguster

Ce non glacé

Gallinacé

A farce hantée.


Décor planté,

Il faut goûter ...

Et apprécier.

Festin sans miettes

Pour nos assiettes !


Ça vire, ça volte,

Ça virevolte,

Cent mille volts.

Tout est limpide

Et très fluide.

Avec finesse,

Grande justesse.


Immense coup de cœur

Pour un très grand auteur.

Brillante mise en scène

De Philippe Adrien

Dont les bons comédiens,

Très vite, tout enchaînent.

Jeu vif et enjoué,

Parfois sur joué,

Tout y est à louer.


Ils ne pensent qu'à se donner,

A l'adultère à s'adonner.

Mais il n'est pas encore né

Celui qui va les détourner.


Par le bout du nez

Ils sont tous menés.

A se promener

Ils sont condamnés.

Riche à se damner,

Fort à se pâmer.


Géants plateaux tournants,

En arrière, en avant,

Qui donnent le tournis.

D'étonnants vis-à-vis.

Musiques envoûtantes,

Approche déroutante.


Entrées extravagantes

Sur les chapeaux de roue.

Sorties tonitruantes

Par des portes qui claquent

Comme coups de matraque.


Ils sont nombreux sur le plateau.

Bien belle brochette de douze

Pour nous faire oublier le blues.

On est gâté par les tableaux.


Émouvant Vatelin

Qui ne doute de rien.

Soldignac, Pontagnac,

Ils ont vraiment la gnaque.

Et, avec Rédillon,

Ils tournent tous en rond.


Toujours en mouvement,

Subtil et enivrant.

La mise en scène originale

Favorise la bacchanale.


Ce "Dindon" dépouillé,

Mais non pas ampoulé,

Finira déplumé.

Elles seront bien vengées.


A fond il se donne

Et on se bidonne

Quand il se dindonne.

Toujours il étonne,

Il en fait des tonnes.


Réglé comme sur du papier millimétré,

Superbement organisé et orchestré.

C'est vivant et ça claque,

Çà fouette et puis ça vibre,

On en ressort tout ivre.

Un décor qui se plaque

Et colle à ce beau texte

Dont le rire est prétexte.


Des accords à la perfection,

Un mécanisme bien huilé,

De superbes plans inclinés,

Corps à quarante-cinq degrés.

Tout en nuances et de bon ton.


Magistrale démonstration,

Ce "Dindon" peut caracoler

En tête pendant des années,

Il gagnera le marathon.


C'est avec beaucoup d'émotion

Qu'on admire ses envolées.

Les sentiments sont déclinés

Avec bonheur et dérision.


Véritable consécration

D'une scénographie zélée.

Un chef-d’œuvre est à nouveau né,

Il est magique, ce "Dindon" !


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Déshabillez-Mots, strip-texte, de et avec Léonore Chaix et Flor Lurienne (19-09-2011) **

Au théâtre "L'Européen",
Elles restent numéro un
Au cours des divers entretiens.
Dépecés d'un plaisir non feint,
Revêtus d'un humour très fin,
Rhabillés sur leur trente-et-un,
Les mots dits ont un doux parfum
De scandale qui leur va bien,
Ou de réhabilitation
Qui frise la perfection.

Descriptions spirituelles
Qui, aux mots, donnent des ailes,
En font de vrais personnages
Qui, notre époque, surnagent.

Passé au crible du langage,
Le mot, étudié sans ambages
Par deux athlètes du verbiage,
Doit préciser tous ses usages.

Chaque définition l'engage
A nous montrer, avec courage,
Qu'au-delà de tous les tapages
Il s'assume sans babillage.

A travers tous ces bavardages
Servant à briser les blocages,
De savantes définitions,
Originales créations,
Fusent avec grande passion.

Léonore et Flor, très pugnaces,
Rendent leur travail efficace.
Elles sont en effet deux as
Qu'à écouter on ne se lasse.

Elles se glissent dans les mots
Et se transforment aussitôt.
Elles les renvoient dos à dos,
Les auscultant de bas en haut.
Elles changent de peau
Avec élégance et brio.

Explorant "la Légèreté",
Tout aussitôt le mot s'envole.
Il soulève les auréoles
Pour se perdre en futilités.
Les hommes "couchent avec la Légèreté et
Se réveillent avec des envies de charentaises."

En convoquant "le Déclic"
Elles activent sa mécanique.
"Pour recevoir le déclic :
Ouvrez les vannes, laissez venir"
Les rouages du plaisir.

C'est en poursuivant "le Secret".
Qu'enfin "tout explose au grand jour"
Et que, serré à double tour,
Il s'étouffe bien à regret.

En "Attente" de "Décision",
On "Paresse" sous le "Baiser".
Vient "L'Amertume" et le "Silence"
Avec la "Culture" de la "Lecture" :
"Viens, je vais te faire les œuvres complètes."
Mesdames, Messieurs, la "Colère"
"N'aime pas qu'on" la "fasse taire."
"La Première Fois, c'est tout
Ce qui compte dans une vie",
"Promesse de souvenir"
Que "les poètes traquent toute leur vie"
"Parce que sous ses jupes
Se cache l'Absolu",
Fête d'un ardent désir
Qui allume le sourire.

Désir de finesse,
De délicatesse,
Surtout d'allégresse.
Ecriture tout en justesse
Par ces deux femmes poétesses.

Une vingtaine de concepts,
Dont on devient vite adepte,
Pleuvent sur notre tête,
Revêtant des couleurs de fête.

La salle en délire désire apprendre les mots
Et leur sale manie décortique les maux
Bien proprement, d'un habile coup de scalpel,
Nous les livrant en pâture et sans appel.
Conquis, le public leur adresse des rappels
Pour qu'elles lui jettent d'autres mots à la pelle.

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Au bonheur des hommes, Cabaret satirique et musical (18-09-2011) ***


"Lucernaire, Salle Rouge",

Elles sont dans le rouge.

Où est Eva ?

Elle n'est pas là ?


Quand le trio arrive,

Sorti de sa dérive,

Ambiance garantie,

Oubliés les soucis.


Premier trio "Djazz'Elles",

Elles font bien du zèle.

Sur simple contrebasse,

L'univers elles embrassent.

Sur un petit violon

Et un accordéon,

Le monde elles refont.


Second trio très chaud

Pour décrier bien haut

Un monde pas si beau.

Et il n'est pas trop tôt

Pour crier aux fachos

De s'enfuir au galop

De ce monde nouveau.


Réunion des trios

Qui se fait aussitôt

Et nous pourrons bientôt

Nous écrier Bravo !


[Sur musiques Tziganes, elles et ils]

Égratignent la politique,

Tentent de sauver la planète

Des frayeurs piégées. C'est très chouette,

Ce passage à la moulinette

Des comportements pas très nets.


"Soyez les malvenus au bonheur des hommes",

Chacun ou chacune en aura pour sa pomme.

Que ça grince ou que ça grogne,

Les idées fusent et cognent

Pour fustiger bien des trognes.


Ils polluent tout ce qui va mal

Et l'enferment bien dans des malles,

Ils encensent tout ce qui va bien,

Même si ça ne sert à rien.


C'est superbement orchestré

Et d'une grande variété.

Ils s'approprient en totalité

Le plateau nu, tout en liberté.

Ils l'habillent de leur présence,

Avec bonne humeur et prestance.


Un bien joli rideau

Fait de bouteilles d'eau,

En plastique

Qu'on plastique.

"L'unique idole

C'est le pétrole !"


Un petit navire

Qui tout seul chavire.

"La Guerre Sainte,

Au Nom de Dieu,

Et ce petit sacrifice

Fera le plus grand délice

Du jardin des Bienheureux !"


"Demain, la terre dira aux hommes,

Ne vous battez plus pour ma pomme"

Et, tout bien réfléchi, en somme,

Méfiez-vous de ce qu'on consomme.

"L'eau qui coule sur terre

Nourrit les actionnaires."


On vient au "Lucernaire"

Tourner le "Limonaire",

C'est la grande tuerie

D'orgues de barbarie.


Car quand rime

"Lucernaire"

Mercenaire

Militaire

Terre à terre,


C'est qu'on trime

Au travers

Du désert

Qui nous sert

de dessert.


Mal bouffe on bouffe

Et on s'étouffe.


Sur un rythme endiablé

Ils repoussent le blé

Qui n'apporte du blé

Qu'aux riches affublés

D'idées vraiment troublées.


OGM Oh que j'aime

OGM Oh géhenne

OGM Oh j'ai haine


Organisme Génialement Modifié

Ordure Généreusement Mutilée

Occire Génétiquement ce Mal-aimé.


Et à Carcassonne,

Ou bien à Bayonne,

Rien ne les bâillonne.

Qu'en bien ils raisonnent,

Ils en font des tonnes

Pour qu'en nous résonnent

Leurs chansons si bonnes.


En vingt-quatre tableaux

Ils nous dressent un plateau

De quelques infamies

Qui sont nos ennemies.


Ces chansonniers des temps modernes

Nous éclairent de leur lanterne,

S'attaquant à tous les sujets,

S'attardant au moindre rejet.


Leur spirituel

Et très beau spectacle,

Comme un vrai miracle,

Nous emmène au ciel !


Ensemble très talentueux,

Complémentaire et vertueux,

Qui ne mâche pas ses mots

Pour nous guérir de tous les maux,

Nous faire rire fort à propos,

Nous séduire d'un air moqueur

Par leur esprit vif et rageur.


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Ombres portées, d'Arlette Namiand, mise en scène Jean-Paul Wenzel, chorégraphies Thierry Thiêu Niang (17-09-2011) *


A "La Tempête",

Faut qu'ça pète.

"Salle Copi",

Sale copie.

C'est bien écrit,

C'est bien décrit.

Chorégraphies,

Musiques aussi,

Vraies poésies,

C'est bien parti !


Texte tout en finesse,

Emprunt d'une tristesse

Qui nous fait méditer.

Puissant. A mériter

Que ces jolis portés,

Indicibles tracés.


Couples, en forme de lianes,

Possédés jusqu'à l'âme,

Entourés de diaphanes

Ombres qui se trament.


Des enchevêtrements,

Superbes et tranchants,

De danses et de chants,

De lumières et d'ombres

Si claires puis très sombres.

Quand soudain les corps sombrent,

Vite ou lentement tombent

Par-delà de vraies tombes,

Vies et morts à la ronde

Percent un autre monde,

Bien harmonieusement.


Rythmée et bien soutenue,

Une étrange mise à nu

Qui laisse les corps rompus,

En portés interrompus.


Des lames nues qui brillent,

Des larmes crues qui vrillent.

Violentées, suicidés,

Soldats meurtris, tués,

Cours de vies tranchées,

Morts, par l'eau, purifiés,

Corps, par lots, déchirés,

Sur scène on les entraîne

Comme de longues traînes.


"Maisons aussi vides que des tombeaux"

Abritant des vêtements "en lambeaux".

"Retournons au silence

vide et habité à la fois."

"On recommence, on continue."

Ouverture béante

Sur la chambre nuptiale

Emplie de leur attente.

Une œuvre originale


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La Femme qui frappe, mise en scène de l'auteur Victor Haïm (16-09-2011) *


Ciné 13 Théâtre,

On bûche près de l'âtre,

Avec Marianne Soumoy

Qui dose son émoi.


Quand, "Vous êtes bien sur Radio-Rêve",

Pour elle, y aura-t-il une trêve ?

Accablée de travail, elle en crève,

Toujours tapant de si longues brèves.


7012 pages de dactylo ?

Une introduction, sans rien de trop !

Elle est mal à l'aise dans sa peau

Et utilise beaucoup d'argot.


Victor Haïm la veut bien vulgaire,

Avec un langage terre à terre.

Sans grande culture, provocante,

Éthérée et un rien arrogante.


La femme n'est pas mise en valeur,

On lui ôte même son honneur.

Victime de "littérature pernicieuse",

Elle affronte toute situation vicieuse.


Bien vite, la belle se rebelle,

Mais, à travers la vie si cruelle,

D'où vient le harcèlement éternel ?

Pour s'en sortir, il lui faudrait des ailes.


Dans l'esprit, un petit feu de joie,

Et les feuilles retournent au bois.

Tendre et humoristique,

Quelque peu sarcastique.


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Van Gogh, Autoportrait, de et par Jean O'Cottrell (15-09-2011) **


Quand le "Lucernaire"

Joue avec nos nerfs,

Il nous offre sur un vieil air

La vie d'un peintre qu'on vénère.

On monte au "Paradis"

Se rapprocher de lui.


C'est sur un immense tapis jaune citron

Que Jean O'Cottrel, Vincent Van Gogh, nous fait front.

On redécouvre ses authentiques valeurs,

Transportés dans une féerie de couleurs.


"Un soleil, une lumière que, faute de mieux,

je ne peux appeler que jaune, jaune soufre pâle,

citron, pâle or. Que c'est beau le jaune ! Ma maison

est peinte au dehors en jaune beurre frais,

à volets vert cru et elle est en plein soleil,

sur la place où il y a un jardin vert, des platanes,

des lauriers roses, des acacias. En dedans, elle

est toute blanchie à la chaux et le sol est en

briques rouges et le ciel bleu intense dessus."


Sa voix chaude et profonde,

Tout notre cœur, inonde.

C'est les poings sur les yeux

Qu'il évoque le bleu.


Le décor bien planté,

Les objets disposés,

On est dans l'atelier

Du pauvre fou à lier.


"Des paysages, jaune vieil or"

Des champs de blés qu'il peint encore,

Soleil et lumière du dehors,

Intensité du réconfort.

"Ce qui se fait par amour est bien fait."


C'est "fou de désespoir"

Que Van Gogh broie du noir,

Fonce vers cette absence

De couleurs et de sens.

"Car ne sommes-nous pas tous

les suicidés de la société ?"


Chef-d’œuvre de décence

Qui puise dans l'Essence

Et l'esprit de Van Gogh

Pour éclater sa bogue.


Sensationnelle prestation

D'un grand comédien qui se fond

Dans la peau de son personnage

Pour restituer son image,

Pour perpétuer son message.


Un incroyable mimétisme

Qui force respect et mutisme.

Paroles et chansons qui se mêlent,

Tandis que les fils se démêlent.


C'est un admirable travail

Qui dépeint la folie, déraille

Vers un absolu d'où émaille

La noirceur de viles canailles.


Mais Vincent Van Gogh n'est pas fou,

C'est un génie qui touche à tout,

D'une infinie délicatesse,

Sensibilité en détresse.

"Trouve beau tout ce que tu peux",

Voilà ce qui nous rend heureux !


Belle scénographie

Qui nous donne l'envie

D'inspirer à fond l'air

De ce vieux "Lucernaire"

Et d'allumer le vert

Qui luit dans ses écrits.

Magique et bien senti !

"On peut dire de la poésie,

rien qu'en arrangeant bien les couleurs."


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La Gigantea, théâtre musical et visuel, conçu et mis en scène par "La Compagnie Les Trois Clés". (Avignon, 26-07-2011, 11h00) ****


"Chien qui fume"

Nous enfume

De sa brume

Que l'on hume,

D'où surgissent nombreux personnages

Sous le grand vent des moindres orages

Soulevant des dunes au passage.


Une vertigineuse musique

Qui à nos oreilles soudain clique

Et suit pas à pas les marionnettes,

Animant leur âme. C'est très chouette.

Enveloppés de leur frénésie,

On est grisés par leur poésie.


Plongée en extase intemporelle.

On pénètre un monde exceptionnel

Où la réalité, atroce et belle,

Nous entraîne vers les sommets de l'irréel.

Utilisant tous les accords du surréel,

On fonce vers ce qu'on voudrait surnaturel.


Percussions brésiliennes, Sabumba, Pandeiro,

Divers outils de bricolage, puis piano,

Multiples sources sonores, harpe et Berimbau.

On traverse les déserts et pays du monde,

Voyage visuel et par la voix des ondes,

Pour dénoncer les enfants soldats et les bombes.


"La Gigantea" ?

C'est gigantesque ... ah !

On y entre de ce pas,

S'éblouir de leurs éclats.


Performance époustouflante,

De vivacité soufflante.

Les bruitages et le son,

Tout est à l'unisson.

Une diversité

D'objets y a cité.

Une infinité de décors

Pour mieux les apprécier encore.


Dans un incroyable univers

D'acrobates, de plasticiennes,

De danseuses ou comédiennes,

Comédiens ou marionnettistes,

Musiciens, chanteuses et harpistes,

A tous, on donne le feu vert.


Une histoire sans paroles,

Bruissante et qui s'auréole

D'un grand univers sonore

Multiple, créatif, fort.


Grandiose et impressionnant,

Original, haletant,

Diabolique et envoûtant,

Surprenant et déroutant,

Infiniment magique et fastueux,

Vraiment féerique et majestueux.


Dans leur forêt profonde,

On fait le tour d'un monde

Jusque-là inexploré

Et, loin d'être éploré,

On en ressort magnifié.


On se sent tout petit

Face à leur gigantisme.

On en reste ahuri

Et saisi de mutisme.


Devant leur magnifique création

Et leur si sublime interprétation,

On se sent pousser des ailes,

Tant on admire leur zèle.


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"Les petites fêlures", de Claude Bourgeyx, adaptation et interprétation Yann Mercanton (12-05-2011) ****


Ce soir aux Déchargeurs
On nage en plein bonheur !

Claude Bourgeyx,
Sans nul complexe,
Nous offre un texte,
Joli prétexte,
A distiller sa géniale folie
Entre surprise et mélancolie.

Ecriture d'une finesse
Qui porte à l'extase et à l'ivresse.
Jeu d'une surprenante justesse.
De purs instants de bonheur
Qui mettent du baume au cœur.

Sur la corde raide
De la corde à linge,
Tel un motocycliste,
Soudain, il entre en piste.

Un phare sur son visage blême,
Il nous éclaire sur ses problèmes
Loufoques, d'une drôlerie extrême.
On passe des moments de joie suprême.

Inattendues
Et saugrenues,
Ses subtiles grimaces
Illuminent sa face.

C'est cet habile maquillage
Qui lui ajoute vingt ans d'âge
Et crédite le personnage
D'une apparence qui l'engage
A se montrer encore plus sage.

Gestuelle
Naturelle,
Le corps qui ploie
Sous ses exploits.

Cet excellent conteur
Se révèle enchanteur.
Ses tranches de vie,
Toutes passionnantes,
Nous donnent l'envie
Des fables alléchantes.

Quand les lèvres de la gouvernante,
A conter, deviennent frémissantes
Et qu'on s'endort au pays des fées,
Que le sommeil produit son effet,
Face au talent, on est bouche bée.
Cet acteur nous laisse médusés.

Ce retraité de l'armée,
D'un peu plus de cinquante ans,
Par son jeu enflammé
Met le feu dans nos rangs.

Les petites fêlures
Finissent en fissures,
Provoquant déchirures,
Ravivant nos brûlures.

Coincé entre une gouvernante
Qui le sert, mais aussi le hante,
Et un chauffeur
Qui lui fait peur,
Il vit de terribles frayeurs
Mélangées aux douces saveurs
Des mets cuisinés qui l'enchantent,
Servis par l'impertinente.

On passe alors,
Mais sans effort,
"Du quotidien le plus courant
A l'absurde le plus délirant."

Peu à peu, il se laisse dépouiller
De son entière personnalité,
Ecrasé par sa domesticité
Qui va le rendre fou à lier.

Ce personnage étrange
Nous fait rire et dérange
Nos habitudes d'anges
Et gratte où ça démange.

Entre Maupassant,
Pour le côté passionnant,
Et Roland Dubillard,
Pour le côté égrillard.

Seize nouvelles vraiment drôles
Qui toutes donnent le beau rôle
A nos rêves et à leurs fables.
Historiettes à rendre affable.

Spectacle cadencé
Où tout est orchestré
Et chaque pas dansé
Avec entrain tracé.

Mise en scène explosive,
En tous points inventive,
Entre réalité et cauchemar,
Entre rêve et imagination.
A ses espiègleries on prend part
Et on attend la suite avec passion.

A chaque intonation
C'est la jubilation.
Spectacle à revoir,
Même chaque soir.

D'une infinie drôlerie,
Ce texte humoristique,
Superbement écrit,
Incisif et sarcastique,
Est très bien servi
Par une mise en espace réglée,
Comme sur du papier millimétré.

Mime de talent,
Artiste complet
Au jeu étonnant,
A tout faire lui-même il se plaît.
A la mise en scène et aux décors,
Il ajoute costumes encore.
Tout est épatant.

Avec des mimiques
Plus que sympathiques,
Il habite tous les personnages
Quelque soit leur sexe et leur âge.

Un peu comme un aviateur,
Il survole avec hauteur
Et distance les malheurs
Qui sont de petits bonheurs.

Avec son casque et ses lunettes d'aviateur,
Il décolle les poussières de la monotonie.
Dommage que ce soit déjà fini,
Quelques louches on en aurait bien repris !

Après avoir pétaradé à cent à l'heure,
Sans jamais avoir jeté un seul maléfice,
Le spectacle se termine en feu d'artifice.
Venez passer un vrai moment miraculeux
Avec un comédien tout à fait merveilleux ...

Beaucoup de talent,
Un ravissement !

b.c.lerideaurouge
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"The songs remain", concert, textes et musique Simon Dalmais, (08-06-2011) *


Au théâtre Les Déchargeurs,
Un spectacle en apesanteur
Nous entraîne sur les hauteurs,
Légères bulles de bonheur.

Dès que sur le piano ses mains se posent,
A notre songe, plus rien ne s'oppose.
Émerveillement, féerie, s'imposent,
On oublie tout, l'espace d'une pause.

Quand tout s'éveille à la métamorphose,
On part en voyage vers d'autres choses.
Entre sa musique et nous c'est l'osmose,
Guitare, voix et piano en symbiose.

Quand, sur les notes, sa voix il appose
Comme un profond râle, ses idées exposent
Tout ce qu'il a en lui et qui implose,
Une grande ivresse, en nous, il dépose.

Tous les styles et courants il juxtapose
Et bon nombre d'accords il superpose,
Nous transportant, tel le magicien d'Oz,
Dans un rêve où l'oxygène explose.

Ses compositions offrent quelques doses
D'émotion, relaxation, quoiqu'il ose.
Il déploie son talent de virtuose
Pour tout terminer en apothéose.

b.c.lerideaurouge
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