The
songs remain, concert, textes et musique
Simon Dalmais, (08-06-2011) *
Au
théâtre Les Déchargeurs,
Un
spectacle en apesanteur
Nous
entraîne sur les hauteurs,
Légères
bulles de bonheur.
Dès
que sur le piano ses mains se posent,
A
notre songe, plus rien ne s'oppose.
Émerveillement,
féerie, s'imposent,
On
oublie tout, l'espace d'une pause.
Quand
tout s'éveille à la métamorphose,
On
part en voyage vers d'autres choses.
Entre
sa musique et nous c'est l'osmose,
Guitare,
voix et piano en symbiose.
Quand,
sur les notes, sa voix il appose
Comme
un profond râle, ses idées exposent
Tout
ce qu'il a en lui et qui implose,
Une
grande ivresse, en nous, il dépose.
Tous
les styles et courants il juxtapose
Et
bon nombre d'accords il superpose,
Nous
transportant, tel le magicien d'Oz,
Dans
un rêve où l'oxygène explose.
Ses
compositions offrent quelques doses
D'émotion,
relaxation, quoiqu'il ose.
Il
déploie son talent de virtuose
Pour
tout terminer en apothéose.
b.c.lerideaurouge
(cliquer
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Les
mots mes fleurs, Emma Solal en concert, (04-06-2011) *
Quand
Les Déchargeurs
Cultivent
les fleurs ...
Les
mots, mes fleurs,
Les
mots m'effleurent
Toute
la peau
En
oripeaux.
Emma
Solal
Chante
en rivale
La
Capitale,
Sur
du gris pâle
Qu'elle
y installe.
En
rouge et noir,
Entre
passion
Et
désespoir,
Entre
raison
Et
fleur d'espoir,
A
fleur de peau
Elle
met des mots
Sur
tous les maux,
Sur
les chagrins
Qui
prennent fin.
Elle
chante Paris,
L'amour
en arc-en-ciel,
Et
aussi l'Italie
Et
le bleu de son ciel.
Dans
cet échange artisanal,
Elle
nous offre un festival,
Une
composition florale,
Un
gros bouquet oral
Pour
gentil carnaval.
Elle
fredonne les fleurs des champs
Entre
contrebasse et piano.
Elle
les mêle à tout
Et
s'en fait des atouts
Qu'elle
dédicace aussitôt
A
Robert Desnos, entre autres chants.
b.c.lerideaurouge
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Freefalling,
concert, textes et musique, Hannah Judson (03-06-2011) *
Quand
le théâtre Les Déchargeurs
Soudain
se transforme en échangeur
D'idées
Chantées
...
Hannah
Judson,
Un
nom qui sonne
Quand
elle entonne
Ce
qui résonne.
"Freefalling",
Un
filet de voix
Qui
s'écoule
En
chute libre.
Guitares,
par trois,
Qui
déboulent
Et
délivrent
Joie
de vivre,
Comme
au bowling.
Une
Américaine à Paris,
Pour
chanter l'isolement
Et
les histoires sordides,
C'est
un peu comme un pari.
Lutter
contre l'oppression
Et
les désirs avides,
C'est
un véritable défi
Qu'elle
lance avec passion.
Puissent
ses illusions
Ne
pas tomber dans le vide !
En
toute intimité,
Et
grande simplicité,
Une
soirée sympathique,
Et
même mélancolique,
Qu'on
peut venir goûter
Dans
une cave voûtée.
b.c.lerideaurouge
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Salieri,
le mal-aimé de Dieu, de
et par Jean Hache (01-06-2011) *
C'est
bien au Lucernaire
Que,
sur de drôles d'airs,
Salieri
met à terre
Honneur
et puis carrière,
Tous
ses rêves amers.
C'est
au travers d'un clair obscur
Que
débute cette affaire obscure,
Entre
rejet et admiration,
Dégoût
et pure fascination.
Le
grand Maître de la Musique, Salieri,
Dans
une geôle d'aliénés, finit sa vie.
On
pénètre son intimité ...
Jusque
dans son lavage de pieds.
Peu
à peu, sur son front, tombe la lumière
Quand,
de ses souvenirs, son esprit s'éclaire.
A
l'égard du génial Mozart
Dont
il va discréditer l'art,
La
jalousie de Salieri
Lui
a rongé toute sa vie.
De
six ans son aîné,
Le
maître Salieri
Va
Mozart écraser
Et
ternir son génie.
Salieri,
le mal-aimé des dieux,
Se
révèle un personnage odieux,
Cherchant
à asservir
Ce
qui peut lui servir.
Aux
femmes, il veut plaire,
A
Dieu, ne pas déplaire.
A
trahir en expert,
Il
se montre exemplaire.
Maîtresses
ou élèves,
C'est
seul qu'il les élève,
Que
par eux il s'élève,
Piétinant
la relève.
Quand
sa langue de vipère
Son
entourage exaspère,
Trahison
et vengeance
Sont
sa seule exigence.
Sa
haine est si bien écrite,
Sa
passion si bien décrite,
Qu'on
peut mieux apprécier
Ses
mortelles pensées.
C'est
avec la plus grande obstination
Qu'il
ne pense qu'à la fornication.
Tout
en les méprisant, il se sert des femmes.
Son
comportement, à leur égard, est infâme.
Que
peut faire ce pédagogue excellent
Face
à un Mozart arrogant et triomphant ?
Si
ce n'est triompher en tant que courtisan
Et
distiller son venin habilement.
Belle
reconstitution de textes d'époque.
Très
intéressant assemblage qui provoque.
Après
un tel choix,
On
reste sans voix.
Diaboliquement
orchestré,
Divinement
interprété.
b.c.lerideaurouge
(cliquer
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Emballages,
par La Compagnie Théâtre du Faune (31-05-2011) *
A
l'Epée de bois,
On
n'est pas de bois
Face
à ce clown blanc qui a tout d'un auguste
Débordé,
dépassé. Mais qu'est-ce qu'il déguste !
Usé
par travail et les transports,
Il
ne maîtrise plus du tout son corps
Qui,
dans tous les sens, gigote et se tord.
Entouré
de cartons robustes,
Malgré
leur aspect très vétuste,
Et
qui échappent à tous ses efforts,
Terrorisé
par tous ces corps à corps,
Il
poursuit son idée et point n'en démord.
Persécuté
par ces cartons en révolte
Qui,
tous, sèment le grand vent de la récolte,
Parmi
eux, et avec eux, il virevolte.
Soudain
submergé de visions cauchemardesques,
A
l'effigie de son pur visage grotesque,
Il
se met à s'exprimer, non plus en gestes,
Mais,
désarticulant des paroles burlesques,
Réinventant
un autre langage clownesque.
Un
spectacle d'expression corporelle
Qui,
à la réflexion, donne des ailes.
En
appréciant leur magnifique gestuelle,
Surgie
d'une humanité irréelle,
On
plonge dans leur rituelle éternelle,
Sempiternelle
ritournelle virtuelle.
Cinq
à se mouvoir
Dans
une drôle d'histoire,
Cinq
à nous émouvoir
Et
faire fuir le cafard.
Au
pays de l'imaginaire,
On
aspire un très grand bol d'air !
b.c.lerideaurouge
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Eves
..., recueil de 22 textes. Conception et mise en scène de Chloé
Ponce Voiron (27-05-2011) *****
Si
on passait par Les Déchargeurs ?
Comprendre
les conflits et les heurts ...
Retrouver
un peu d'honneur
Pour
accéder au bonheur !
Habillées
de lumière,
De
linge blanc vêtues,
Six
femmes ordinaires,
(Jeu
extraordinaire),
Sur
la vie, nous éclairent,
Sans
frivole prière,
Mais
avec retenue,
Sur
l'origine entière
Du
ciel et de la terre.
Du
blanc au noir,
Six
fabuleuses comédiennes
Passent
par toutes les couleurs
D'habits
d'espoir,
Pour
que, par foi(s), la vie devienne
Autre
chose qu'un haut le cœur.
Un
subtil jeu de lumières
Qui
magnifie l'atmosphère ...
Une
superbe mise en scène s’insère
Dans
un ensemble sublime et sincère,
Spectacle
inoubliable,
Cousu
d'une écriture
Incisive
et palpable.
Récits
intolérables
Et
faits inacceptables
Font
sauter les armures.
Instants
de force pure.
Grâce
à leur jeu éblouissant,
Ce
texte épatant et tranchant,
Formé
de tracés fulgurants
Rouge
vif, indélébile temps,
Nous
tire des larmes de sang !
Paroles
déchirantes, lancinantes, qui
A
travers les larmes provoquent aussi
Des
explosions de joie parfois ressentie.
Écrire
dans l'urgence.
Montrer
l'intelligence
De
ces fragments de vie,
Montés
et recueillis.
Supprimer
le mépris,
Toujours
et à tout prix,
Sauver
les fruits cueillis,
Assurer
la survie.
On
plonge au cœur d'écrits
De
souffrance et des cris.
Une
œuvre qui décrit
Tout
ce que l'on décrie.
Avec
un humour féroce
Et
des paroles qui tuent,
D'Eve,
elles reconstituent
L'origine
de coups atroces.
De
la terre glaise
De
la Genèse,
A :
"Non c'est Non",
Avec
ou sans non-dit,
Quand
une femme dit :
"NON,
C'EST NON" ... NON, C'EST NON !
Vingt
! Vains ?
Portraits
de femmes,
Pas
très infâmes,
Par
traits profanes,
Purs
traits diaphanes,
Quel
beau programme !
Contre
la domination du mâle et fils
Qui
considèrent la femme comme un maléfice,
Juste
bonne à faire la cuisine et des fils,
Mais
qui demeure encore mère de tous les vices,
Bref,
toujours prête à subir tous les sévices.
Dès
la naissance,
Ça
n'a pas de sens.
Elle
est malmenée
Et
condamnée
A
obéir,
A
tout subir,
Ne
pas bouger,
Tout
supporter.
Pourquoi
?
Pourquoi
pas !
Pour
quoi papa ?
Parce
qu'elle
Est
née ELLE ...
Et
pas LUI.
Pour
elle,
Les
étoiles
N'ont
pas lui.
La
pièce, elle,
N'est
pas banale.
Le
spectacle, lui,
Luit
à cinq étoiles.
Habiles
découpages
D'extraits,
précis montages,
Judicieux
assemblages,
Décuplent
la force des textes
Choisis
avec discernement,
Formidables
prétextes,
Pour
mettre à nu
Vérités
crues.
Excellents
enchaînements
Propices
au déchaînement
De
multiples sentiments.
De
la divine lumière
A
l'éblouissante clarté
Qui
tombe sur nos paupières
En
un flot d'hilarité,
En
passant "La Serpillière"
Trempée
de générosité,
Elles
soulèvent nos œillères
Sur
l'humble solidarité.
Inceste,
viol, lapidation,
Excision,
"ainsi font, font, font,"
Parmi
d'autres points d'exclusion,
Ces
textes qui forcent l'admiration
Et
sont tous joués à la perfection.
Entre
rires et larmes,
Très
vite on s'alarme.
Elles
sonnent l'alarme
Pour
qui prendra les armes.
Pour
ne pas rendre l'âme,
Que
reste-t-il aux femmes
Pour
résister aux flammes
Et
détourner les lames ?
Laissez-
vous fléchir,
Venez
réfléchir
Et
vous affranchir
D'idées
préconçues.
Venez
enrichir
Tous
vos aperçus.
Si
les gorges se raclent,
Noyées
de pensées âcres,
Avant
l'ultime débâcle,
Courrez
voir ce spectacle ...
Hautement
remarquable !
Chef
d’œuvre incontournable.
b.c.lerideaurouge
(cliquer
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Discours
sur le bonheur, d'Emilie du Châtelet, (25-05-2011) **
C'est
au vieux Lucernaire
Qu'on
vient respirer l'air
Du
siècle des lumières.
"Discours
sur le Bonheur",
Du
dix-huitième siècle.
"Propos
sur le Bonheur",
Pour
le vingtième siècle.
A
l'un comme à l'autre,
Alain
est des nôtres.
D'un
bonheur à l'autre,
C'est
aussi le vôtre.
Intérieur
désuet
Et
costumes d'époque
Nous
mènent, sans équivoque,
Au
cœur de ses secrets.
Elle
édicte les décrets
Que
sa réflexion provoque.
On
l'écoute qui évoque
Ses
beaux discours défaits.
Comme
une gourmandise,
Sont
les mots qui se disent.
La
marquise
Est
exquise.
Femme
savante
Et
bien pensante,
Emilie
du Châtelet,
Dans
ses discours très complets,
Nous
invite, dès ce soir,
A ne
plus nous faire avoir
"Et
à oublier quelqu'un
Qui
a cessé de nous aimer."
"Il
faut, comme dit Monsieur de Richelieu,
Découdre
l'amitié et déchirer l'amour."
Sur
l'art de la rupture, elle nous fait un cours
Car
"il faut bien quitter l'amour un jour."
Si
"La douleur est un siècle
Et
la mort un moment,
Oublions
les tourments,
Ne
serait-ce qu'un instant.
Refermer
le couvercle
Et
fuir à tire d'aile
Les
souvenirs rebelles,
Pour
voir la vie plus belle.
"Les
plus courtes folies sont les meilleures",
C'est
ainsi qu'on quitte l'ami, sans pleurs.
"Cultiver
le goût de l'étude" est supérieur,
C'est
ainsi qu'on quitte la vie, sans heurts.
Jeu
sobre et naturel
De
l'actrice Edith Vernes
Qui,
si bien, son personnage cerne,
Que,
de Madame du Châtelet,
Elle
n'est pas le simple reflet.
Femme
et actrice, les deux, elle mêle.
Amour,
bonheur, mort,
Sur
ces grands sujets
Elle
discourt encore,
Sans
aucun rejet.
Femme
d'exceptionnelle trempe,
Dans
l'encre, sa plume elle trempe,
Pour,
avec son ami Voltaire,
Etudier
les pensées sur terre.
"Et
surtout,
Sachons
bien ce que nous voulons être ..."
C'est
ce qu'elle écrit si bien dans ses lettres
Et
que, ici, elle laisse paraître !
b.c.lerideaurouge
(cliquer
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Oulak
dans le Grand Nord, spectacle de grandes marionnettes (25-05-2011) *
A La
Comedia ou Auguste Théâtre,
Joyeusement,
avec eux, on y folâtre.
De
douces notes qu'un piano égraine
Vont
en nous semer la petite graine
Qui
fait pousser l'espoir de liberté
Que
tout être vivant a méritée.
Marionnettes
et grandes peluches animées
Evoluent
dans un univers glacé,
Dans
un joli décor
Pour
rêver du Grand Nord.
Conte
inspiré des légendes populaires,
Que
le comédien et auteur, Serge Gelly,
A
chaque représentation, réécrit
Avec
son jeune public,
Sur
une base magique,
Pour
que sur terre revienne la lumière.
Pour
rugir de plaisir
Avec
la "Compagnie
Théâtre
des deux lions",
Venez
découvrir,
Avec
vos amis,
Un
monde qui fond.
b.c.lerideaurouge
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Des
petits bouts de bonheur, concert, textes et musique Gavroche
(24-05-2011) *
Au
théâtre Les Déchargeurs,
Ils
vident leurs six chargeurs.
Le
"chanteur Gavroche",
La
grosse galoche,
D'une
vraie taloche,
Nous
met dans sa poche.
Il
tape sur tout ce qui bouge,
Came,
pouvoir, police et rouge.
En
parlant des sans-papiers,
Il
nous met dans ses papiers.
Sans
hargne ni prétention,
Sans
armes mais cent chansons,
Il
se défend avec passion.
A
six, le monde, ils refont.
b.c.lerideaurouge
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Mr.
Mecano, concert, textes et musique Bea Tristan (24-05-2011)
**
Soudain,
Bea Tristan,
Sans
perdre un seul instant,
Nous
mène sur la route
Qu'elle
suit, en déroute,
Vers
un monde meilleur,
Comme
dans "Easy Rider".
A
bord de l'auto
De
Monsieur Mecano,
Elle
vole au galop
Dans
sa parano.
De
sa voix rauque et pénétrante,
Sur
des musiques percutantes,
Elle
nous entraîne, fascinante,
Dans
une atmosphère lancinante.
Dans
les sons aigus, enivrante,
Dans
les graves aussi elle est excellente.
Guitares
et contrebasse palpitantes,
Pour
accompagner la voix récitante.
A
conter, elle n'est jamais réticente.
Elle
nous fait pénétrer
Son
univers décalé.
Et
là, nous sommes piégés
Et
bientôt apprivoisés.
Dans
la cave voûtée
Du
théâtre des Déchargeurs,
Nous
avons voyagé
Bien
mieux que sur un échangeur
D'autoroute,
Somme
toute !
Trio
bien carrossé
Et
jamais embourbé.
b.c.lerideaurouge
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Témoins
à Charge, ou La Comparution d'Eros et Tanatos devant les hommes,
de Jean-Pierre Siméon, (23-05-2011) *
Au
théâtre Essaïon,
Les
murs, nous repoussons.
Le
mur, derrière le mur, dans le mur.
"Tout
le monde a dans la tête un mur."
Des
solitudes entourées de murs.
Des
servitudes aux douleurs qui durent.
Des
tranches de vie qu'à trois elles épurent.
Chacune,
tour à tour, parle, nature-
Elle-ment,
de souffrances et d'aventures.
Quelques
temps vraiment forts,
Laissent
place aux remords
De
n'avoir pas encore
Dénoncé
le triste sort,
Renoncé
au vil ressort
Qui
étouffe et qui tord,
Prend
la vie à bras-le-corps
Pour
la réduire à la mort.
Frêles
instants de poésie
Qui
font réfléchir à la vie
Quand
elle n'est plus que survie.
J'ai
beaucoup apprécié
Les
textes interprétés,
Avec
art et sans fard,
Par
Isabelle Brochard.
Emouvant,
troublant et dérangeant.
Elles
grattent là où c'est brûlant,
Touchent
à ce qui est important
Afin
que réagissent les gens.
b.c.lerideaurouge
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La
fiancée du soleil, conte berbère, d'après Mouloud
Mammeri. Théâtre musical (22-05-2011) **
A
l'Aktéon,
Nous
rêvons ...
Dès
que la scène s'éclaire,
On
est transporté, c'est clair,
Dans
un tout autre univers,
Baigné
de douce lumière.
On
est sous le charme des costumes,
Imprégnés
des us et coutumes,
Qui
se fondent dans un décor
Des
Mille et une nuits d'aurore.
Comme
échappés de la caverne
D'Ali
Baba, aux étoffes précieuses,
On
s'enfonce, sans plus de balivernes,
Dans
la légende mystérieuse.
Habillés
de brocart
Avec
le plus grand art
Ils
nous enchantent de litanies
Pour
fuir les cruelles tyrannies.
Conte
d'un autre temps,
"C'était
au temps
Où
l'on prenait le temps" ...
D'arrêter
le temps.
C'est,
dépaysés,
De
doux chants bercés,
Par
leur jeu, subjugués,
A
leurs voix, attachés,
Que
l'on se laisse aller
A la
joie d'écouter :
"Il
était une fois au pays du sable",
"La
fiancée du soleil" et sa jolie fable ...
b.c.lerideaurouge
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Les
Cerises au Kirsch, itinéraire d'un enfant
sans ombre, écrit et interprété par
Laurence Sendrowicz (22-05-2011) **
A la
Vieille Grille,
De
l'espoir brille !
C'est
dans ce lieu intime
Que
Laurence nous accueille
D'une
cerise qu'elle cueille
Dans
son panier d'osier
Pour,
avec nous, partager
Un
moment privilégié.
Nous
voici rassasiés,
L'Histoire
peut commencer.
"Souriez,
mon histoire
n'est
pas une histoire triste."
Cerise
à l'eau de vie
(Madeleine
de Proust)
Qui
déclenche et revit
l'histoire
de leurs vies.
Cerise
au kirsch qui prend vie
Sous
le palais, à l'envie,
Dans
notre bouche alanguie.
Dès
lors, nous sommes tout ouïe
Pour
apprécier son récit.
"Mon
passé a le goût sucré de l'alcool
Qui
se répand sur la langue."
"Il
y en a dont la mémoire
Est
beaucoup plus amère."
Touchante
de sincérité,
Vérité,
sensibilité,
Elle
raconte gaiement,
Avec
sourire, sans larmoiement,
Avec
poésie, fantaisie,
Finesse
et diplomatie,
Justesse
et sobriété,
Modestie
et simplicité.
Sur
un plateau dénudé,
Seulement
de lumières habillé,
Dans
un décor dépouillé,
Une
mise en scène épurée,
Tout
de noir vêtue,
De
souvenirs battue,
Sérieuse
ou drôle,
Elle
joue tous les rôles,
Tous
les personnages,
Quelque
soit leur âge.
"Ça
valait combien la vie
De
deux gamins juifs en 1942 ?"
1942
:
Il
est Léon.
1946
:
Il
est Léo.
Le N
De
la haine
S'en
est allé,
Comme
ses parents,
En
fumée !
En
perdant une lettre,
Il
devient un autre être :
"Un
enfant sans ombre"
Pour
veiller sur lui,
Sans
l'ombre d'un nom
Pour
sa protection.
Dehors,
tout luit,
Dedans,
tout cuit.
Un
témoignage de plus,
Vous
direz-vous ?
Non,
un témoignage en plus
Est
au rendez-vous !
Il
n'y en a jamais trop
Quand
il s'agit
De
réapprendre
Et
de reprendre
Goût
à la vie,
Au
grand galop.
"Le
lendemain, quand je suis revenu,
Il
n'y avait plus rien dans mon casier."
"Mais
on peut se reconstruire sur du vide."
"On
prend l'aiguille et on recoud."
Afin
que l'espoir ne périsse,
Que
l'attention ne s'affaiblisse,
Et
que sur la mémoire ne glisse,
(En
occultant tous les supplices,
Les
atrocités, les sévices,)
Un
passé torturé qu'on lisse.
A
étouffer le souvenir
Jusqu'à
en perdre le sourire,
D'horreur,
ce serait à frémir.
Laisser
tant de fleurs se flétrir
Sans
entendre la terre gémir
Et
exhaler tous ses soupirs,
Ce
serait, le monde, affranchir
Du
devoir de mémoire si noire.
Rugir,
pour finir par mourir ?
Réagir
et finir par périr ?
Çà,
on ne doit plus le souffrir !
Aux
tyrans, ne plus obéir ?
Seule
façon de s'en sortir,
Franchement
et sans s'avilir !
Laurence
et Nafi
Ont
fait le pari
D'une
"tentative de mettre en mots
Une
famille anéantie" sous les maux,
"Une
mémoire qui se reconstruit".
"Cerner
ce nœud d'angoisse et de bonheur"
Pour
enfin conjurer tout le malheur
Et
tenter de dépasser la douleur.
"Histoire
familiale broyée",
"Monde
intérieur fracassé",
Comment
tout affronter
Et
ses peurs surmonter ?
"J'y
arriverai parce que je ne laisserai
personne
entrer dans ma tête ...
J'ai
17 ans ... Je résiste."
"Libre,
seul et fort."
"J'ai
17ans, je suis vivant
et
j'ai un frère de 13 ans à aimer."
b.c.lerideaurouge
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Alice
au pays des merveilles, spectacle musical, d'après l’œuvre de
Lewis Carroll (22-05-2011) *
Au
théâtre l'Aktéon,
Place
à l'imagination
Et
aux douces émotions !
Lewis
Carroll,
On
en raffole !
Adaptation
Simple
et joyeuse
De
la merveilleuse
Affabulation,
Mise
en chansons
Pour
petits fripons.
Alice
au pays
Des
merveilles
Se
réveille
Dans
une comédie
Musicale,
C'est
pas banal.
Jeune
demoiselle
Pleine
de malice
C'est
elle qu'on appelle
"La
petite Alice".
La
narratrice,
A
coups de
"Pick
pock
Je
te bloque",
Toute
situation
Débloque.
De
bond en bond,
Dans
toute époque
Elle
se glisse,
Partout
s’immisce.
Divine
Comptine
!
Alice,
Est
au
Supplice,
Dans
un
Etau,
Prend
un
Gâteau,
Et
aussitôt,
Elle
se transforme,
C'est
pas trop tôt,
Puis
se déforme,
Car
très bientôt,
Par
toutes les formes,
Du
petit au gros,
Elle
se reforme,
C'est
rigolo !
Petite
Alice,
Avec
délice,
De
précipice
En
maléfice,
De
sacrifice
En
armistice,
Partout
se hisse !
Divertissement
sympathique,
Trio
moderne et féerique
Qui,
avec de simples artifices,
Construit
un monde fantastique.
De
cette folie mystérieuse
Emane
une atmosphère curieuse
Où
chacun apprend quelque chose,
A
petite ou plus grande dose.
Tous
les effets
Sont
très bien faits,
Avec
des costumes plaisants,
Pour
un grand voyage charmant.
"Je
suis allée au bout de mon voyage
et
j'ai appris quelque chose de très
important
: il faut toujours aller
au
bout de ses rêves."
Mets
ton imaginaire
à
l'air, rêve sans trêve ...
"Le
pays des merveilles
se
cache au fond de nous !"
b.c.lerideaurouge
(cliquer
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Les
Franglaises, éditions "Spéciales", par Les Tistics.
Spectacle musical en V.F. (21-05-2011) ***
Au
théâtre Daniel-Sorano
La
salle a croulé sous les "Bravo !",
Car
Les Tistics
Sont
fantastiques.
Le
public en délire
Crie
pour les retenir.
Qui
voudrait donc partir ?
Tant
les cœurs ils chavirent ...
"Les
Franglaises Spéciales",
Toujours
originales,
En
chœur artisanal,
Nous
remontent le moral.
Jeux
de scène incroyables,
Des
mimiques impayables,
Un
entrain redoutable,
Un
talent véritable.
Un
ensemble de diables,
Au
ressort indéniable,
Qui
jouent impeccable
Leurs
chansons remarquables.
D'autres
"Spéciales" encore,
Aux
mises en scène en or,
On
les attend alors,
Par
centaines, dès lors ...
On
guète avec passion
Leurs
nouvelles traductions
Qui,
de toutes façons,
Auront
une ovation !
b.c.lerideaurouge
(cliquer
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Parade,
Les Derniers Clowns, Tragik Opérette (17-05-2011) **
C'est
à l'Epée de bois
Qu'on
fait feu de tout bois.
Dans
la "Parade"
Ça
pétarade.
Desseins
animés
De
mains animées
De
bons sentiments,
C'est
vraiment charmant.
Jeux
de mains malins,
Borborygmes
fins,
Accablements
feints,
Du
monde, la fin ?
Spectacle
bien vivant !
Sous
les bombardements,
S'élève
un joli chant.
Harpe,
harpinette et batterie
Donnent
la réplique aux fusils
Et à
leurs nombreux tirs nourris.
Ces
clowns, habités de tragique,
Échappent
aux gaz diaboliques,
Sur
tous les tons et en musique.
Drôles
de clowns désabusés,
Face
au désastre, médusés,
Cherchant
à déjouer
Leur
terreur affichée.
Dans
leur théâtre en ruines,
Eux,
au bord de la ruine,
Ils
rejouent unanimes
Leur
clownerie divine.
Ces
cinq joyeux camarades,
Sans
aucune débandade,
Ni
la moindre dérobade,
Nous
jouent une mascarade.
Un
petit bijou de parodie
Qui
fait de l'enfer un paradis.
b.c.lerideaurouge
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Dom
Juan Impuni, mise en scène de Mario Gonzalez (17-05-2011) ***
Sûr,
qu'à l'Epée de bois,
Nous,
on n'est pas de bois.
Mais,
tous conçus en bois,
Les
masques, eux, sont rois.
Et
"Dom Juan Impuni",
Chaque
soir nous réunit,
En
ce joyeux "Mai des masques"
Où
chaque acteur met des masques.
Leur
joie de vivre sur nous ricoche
Et
le spectateur est dans la poche,
Prêt
à participer,
Le
regard allumé !
Bouffonnerie
fort étonnante
Qui
tout de suite nous enchante.
Avec
le public ils plaisantent,
L'échange
est quasi permanent.
Divertissement
passionnant
Dont
la fin est éblouissante.
Jeu
d'une espièglerie cinglante.
Un
bon moment, assurément !
Masques
impressionnants,
Perruques
luxuriantes.
Tout
ici est charmant
Et
drôle tout le temps.
Dans
ce spectacle allègrement bondissant,
Sganarelle
et Dom Juan montrent leur folie.
Gestuelle
et jeux de scène tous captivants
En
font une mise en scène fort réussie.
Interprétation
non classique,
Avec
un côté emphatique,
Réjouissant
et grand-guignolesque,
Du
récréatif au burlesque,
Qui
rend la tragédie épique,
Mais
surtout tout à fait comique.
Toutes
leurs tenues folkloriques
Aux
couleurs vraiment sympathiques,
Costumes
comme des reliques
Avec
accoutrements féeriques,
Subliment
leur jeu fantastique
Et
leurs incroyables mimiques.
Cette
adaptation magnifique,
Façon
commedia dell' arte,
Mais
quelque peu modernisée,
Offre
une prestation gymnique,
Jolie
parodie sarcastique
D'une
œuvre aux si belles répliques.
Un
très gros clin d’œil à Molière
Qui,
d'eux, aurait pu être fier !
A
voir autant qu'à écouter,
Courrez
vite vous amuser ...
Venez
profiter de leur talent décuplé,
Au
salut final, vous resterez bouche bée !
b.c.lerideaurouge
(cliquer
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Metrolympia,
Simon Bensa, en concert au Lucernaire (15-05-2011) +
Simon
Bensa ?
On
aime tous ça.
Sa
voix singulière
Fait
grimper au lierre.
Particulièrement
bon
Dans
ses propres créations,
Je
trouve ça vraiment dommage
Qu'il
n'y en ait pas davantage.
Bien
que sans envergure
Sa
voix a fière allure.
Il a
du caractère
Et a
tout pour vous plaire.
Sa
voix est si légère
Qu'elle
donne le frisson.
On
guète avec passion
Ses
nouvelles chansons.
b.c.lerideaurouge
(cliquer
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Les
petites fêlures, de Claude Bourgeyx, adaptation et interprétation
Yann Mercanton (12-05-2011) ****
Ce
soir aux Déchargeurs
On
nage en plein bonheur !
Claude
Bourgeyx,
Sans
nul complexe,
Nous
offre un texte,
Joli
prétexte,
A
distiller sa géniale folie
Entre
surprise et mélancolie.
Ecriture
d'une finesse
Qui
porte à l'extase et à l'ivresse.
Jeu
d'une surprenante justesse.
De
purs instants de bonheur
Qui
mettent du baume au cœur.
Sur
la corde raide
De
la corde à linge,
Tel
un motocycliste,
Soudain,
il entre en piste.
Un
phare sur son visage blême,
Il
nous éclaire sur ses problèmes
Loufoques,
d'une drôlerie extrême.
On
passe des moments de joie suprême.
Inattendues
Et
saugrenues,
Ses
subtiles grimaces
Illuminent
sa face.
C'est
cet habile maquillage
Qui
lui ajoute vingt ans d'âge
Et
crédite le personnage
D'une
apparence qui l'engage
A se
montrer encore plus sage.
Gestuelle
Naturelle,
Le
corps qui ploie
Sous
ses exploits.
Cet
excellent conteur
Se
révèle enchanteur.
Ses
tranches de vie,
Toutes
passionnantes,
Nous
donnent l'envie
Des
fables alléchantes.
Quand
les lèvres de la gouvernante,
A
conter, deviennent frémissantes
Et
qu'on s'endort au pays des fées,
Que
le sommeil produit son effet,
Face
au talent, on est bouche bée.
Cet
acteur nous laisse médusés.
Ce
retraité de l'armée,
D'un
peu plus de cinquante ans,
Par
son jeu enflammé
Met
le feu dans nos rangs.
Les
petites fêlures
Finissent
en fissures,
Provoquant
déchirures,
Ravivant
nos brûlures.
Coincé
entre une gouvernante
Qui
le sert, mais aussi le hante,
Et
un chauffeur
Qui
lui fait peur,
Il
vit de terribles frayeurs
Mélangées
aux douces saveurs
Des
mets cuisinés qui l'enchantent,
Servis
par l'impertinente.
On
passe alors,
Mais
sans effort,
"Du
quotidien le plus courant
A
l'absurde le plus délirant."
Peu
à peu, il se laisse dépouiller
De
son entière personnalité,
Ecrasé
par sa domesticité
Qui
va le rendre fou à lier.
Ce
personnage étrange
Nous
fait rire et dérange
Nos
habitudes d'anges
Et
gratte où ça démange.
Entre
Maupassant,
Pour
le côté passionnant,
Et
Roland Dubillard,
Pour
le côté égrillard.
Seize
nouvelles vraiment drôles
Qui
toutes donnent le beau rôle
A
nos rêves et à leurs fables.
Historiettes
à rendre affable.
Spectacle
cadencé
Où
tout est orchestré
Et
chaque pas dansé
Avec
entrain tracé.
Mise
en scène explosive,
En
tous points inventive,
Entre
réalité et cauchemar,
Entre
rêve et imagination.
A
ses espiègleries on prend part
Et
on attend la suite avec passion.
A
chaque intonation
C'est
la jubilation.
Spectacle
à revoir,
Même
chaque soir.
D'une
infinie drôlerie,
Ce
texte humoristique,
Superbement
écrit,
Incisif
et sarcastique,
Est
très bien servi
Par
une mise en espace réglée,
Comme
sur du papier millimétré.
Mime
de talent,
Artiste
complet
Au
jeu étonnant,
A
tout faire lui-même il se plaît.
A la
mise en scène et aux décors,
Il
ajoute costumes encore.
Tout
est épatant.
Avec
des mimiques
Plus
que sympathiques,
Il
habite tous les personnages
Quelque
soit leur sexe et leur âge.
Un
peu comme un aviateur,
Il
survole avec hauteur
Et
distance les malheurs
Qui
sont de petits bonheurs.
Avec
son casque et ses lunettes d'aviateur,
Il
décolle les poussières de la monotonie.
Dommage
que ce soit déjà fini,
Quelques
louches on en aurait bien repris !
Après
avoir pétaradé à cent à l'heure,
Sans
jamais avoir jeté un seul maléfice,
Le
spectacle se termine en feu d'artifice.
Venez
passer un vrai moment miraculeux
Avec
un comédien tout à fait merveilleux ...
Beaucoup
de talent,
Un
ravissement !
b.c.lerideaurouge
(cliquer
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La
Douleur, de Marguerite Duras, avec Sylvie Maury (11-05-2011) **
A
l'Essaïon,
C'est
la passion !
Dans
la douleur,
Avec
pudeur
Et
conviction, elle
Attend
Robert L.
Aucune
nouvelle
Vient
emplir son cœur.
D'une
voix singulière
Elle
évoque la guerre
Et
les camps de concentration
Avec
une telle émotion
Qu'à
ses lèvres on est suspendu
Guettant
un être cher, disparu.
Sa
souffrance est palpable.
On
se sent misérable
De
ne pouvoir l'apaiser,
Même
d'un lointain baiser.
Longiligne
silhouette
Vêtue
d'un long manteau noir,
S'arrachant
au désespoir
Elle
fait notre conquête.
Elle
est touchante
Et
attachante.
Si
elle semble vulnérable
A
tous ces faits intolérables,
Avec
force et sobriété
Elle
raconte avec fierté
Les
tourments et les cruautés,
Les
déchirures inévitables.
Elle
fait revivre la confession
Et
tire Duras de ses confusions.
Sa
parfaite diction
Force
l'admiration.
b.c.lerideaurouge
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Effroyables
jardins, de Michel Quint, avec
André Salzet (11-05-2011) **
Au
Petit Saint-Martin,
L'Histoire
fait son chemin.
L'espoir
cède au chagrin,
La
victoire est pour demain.
Le
chagrin cède à l'espoir,
C'est
pour demain la victoire.
"Effroyables
jardins",
Solo
de Michel Quint.
Efficace
Salzet,
Tout
ce qu'il fait nous plaît.
D'un
texte difficile,
Il
montre l'intérêt.
On
n'en perd pas le fil,
Tellement
c'est bien fait.
La
relation père / fils
Devient
sans artifice
Mais
avec émotion
Une
autre relation.
Peu
à peu on rentre dans le sujet,
Se
défendant d'en faire le rejet,
Quand
on comprend le terrible secret
Qui
a gâché l'enfance que Salzet
Interprète
avec beaucoup d'effet.
Ce
superbe comédien,
Par
une grande sensibilité,
Sobriété
et générosité,
De
tous les faits, crée le lien.
Résistance,
otages, nazis,
Quolibets
et autres lazzis.
Son
jeu gagne en intensité
Dès
que les faits sont cités.
Une
montée d'émotion
Nous
submerge avec passion.
Tout
devient clair et limpide
Grâce
à son jeu intrépide.
Dans
un besoin d'éternité,
Belle
leçon d'humanité !
"Sans
vérité,
Comment
peut-il y avoir de l'espoir ?"
A
voir ...
b.c.lerideaurouge
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Dialogues
sur le banc, de Raymond Souplex (09-05-2011) *
L'Aktéon
A
tout bon !
Un
clin d’œil à Jeanne Sourza
Et
ça, c'est plutôt sympa.
Textes
de Raymond Souplex
Réanimés
sans complexes.
Tous
ces "Dialogues sur le banc"
Qui
n'ont pas pris un cheveu blanc
Sont
en tous points ressemblants
A
nos souvenirs d'enfants.
Rafraîchissant
notre mémoire
Tout
au long de leurs histoires
Ces
deux gentils prétextes à boire
Font
toujours recette au square.
Dit
en toute simplicité
L'humour
de ces réparties
Toujours
d'actualité
Est
une vraie tranche de vie.
Ce
jovial couple de clochards
Est
à son habitude hilare.
De
soupirs en doux sourires,
Se
souvenir des délires
Radiophoniques
Bien
sympathiques
De
l'après-guerre,
C'est
du tonnerre !
b.c.lerideaurouge
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Australopithèques
Modernes, duo absurde de Christophe Delort (06-05-2011) *
Le
Funambule
Est
dans sa bulle.
C'est
déjà vingt heures sept,
Je
vois avec bonheur
Les
acteurs qui s'apprêtent
A
redoubler d'ardeur.
En
dix courtes saynètes,
Leur
drôle de compteur
Nous
conte les bluettes
De
la vie et ses heurts.
Ils
trottent en trotteur,
Des
idées plein la tête.
Leurs
jambes comme moteur,
Décidés,
ils s'entêtent.
Des
hochets sans valeur,
Au-dessus
des roulettes,
Les
rassurent dans leur peur
De
faire des boulettes.
Réflexions
et labeur
Pour
sauver la planète.
Les
jouets à la fête,
Pour
un monde meilleur !
Ce
couple pas très net
Veut
vaincre ses terreurs.
Il
est toujours en quête
Pour
trouver les erreurs.
Des
situations bêtes
Les
confrontent à l'horreur
Et
ça, ça les embête,
Les
noie dans la torpeur.
Ils
roulent en porteur
Sans
tambour ni trompette.
Ces
grands enfants sans pleur,
C'est
quand même très chouette.
Adultes
d'opérette,
Sans
issue : dictateurs !
Miroirs
aux alouettes
Issus
d'usurpateurs.
"J'ai
investi dans Le Parti" ...
"N'oublie
pas que nous sommes
dans
une dictature,
on
ne peut pas perdre !"
b.c.lerideaurouge
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Ruy
Blas Repetitas, mise en vers de Sébastien Faure
(06-05-2011) ***
Exceptionnellement
à Daniel-Sorano,
Il
n'est jamais trop tôt pour profiter d'Hugo,
Même
si chez Patricia Monceaux
On
n'en voit que des petits morceaux.
A
Avignon ?
Ils
y seront !
Dans
le off, cet été,
Partagez
leur gaieté ...
Répétition
personnalisée,
Pour
chaque salle réadaptée,
Comme
si la pièce réétudiée,
A
chaque spectateur présentée,
Lui
était spécialement dédiée.
Ruy
Blas à nouveau revisité,
Pour
notre époque actualisé.
Discours
et langage analysés,
Les
personnages modernisés.
Gestuelle,
jeu, ton, révisés.
Cet
excellent travail d'écriture,
Qui
nous offre une belle aventure,
Nous
permet, sans aucune rupture,
Avec
contraste, mais sans parjure,
D'apprécier
Ruy Blas et sa doublure.
Spectacle
hautement parodique
Qui
décoince les zygomatiques
Et
rivalise de toc en tic
Avec
tous les effets même antiques.
Sur
tous les grands sujets ils répliquent.
C'est
avec tout leur cœur qu'ils s'appliquent
A
présenter une œuvre éclectique.
Du
classique, au rap électrique,
A
cent à l'heure, c'est sympathique.
Superbe
interprétation ludique ...
Un
triomphe du rire.
Le
public en délire
Cherche
à les retenir,
Demande
à revenir.
b.c.lerideaurouge
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Lettres
d'amour à Staline, de
Juan Mayorga (04-05-2011) *
A la
Tempête,
Faut
que ça pète !
Quand
l'Histoire s'envole,
Les
amours décollent...
Avec
Gérard Lartigau,
Je
vous le dis tout de go,
Une
soirée, même morose,
Se
révèle vite grandiose.
Depuis
cette journée féerique
Où,
dans une pièce radiophonique,
Il
incarna Poil de Carotte,
Sa
voix, dans la tête, me trotte.
Chaude
et vibrante,
A
fleur de peau,
Elle
hérisse le poil,
Caresse
notre peau.
Elle
libère les voiles,
Nous
nettoie le cerveau,
Elle
se fait pénétrante.
Un
joyau, une pure étoile,
S'installe
dans notre cœur
Pour
notre plus grand bonheur.
Cette
voix enivrante,
Extase
sur plateau,
Subjugue
et ensorcelle,
Fait
grimper aux créneaux.
Elle
soulève les toiles,
Poussières
de l'ennui.
Sobre,
pleine et tranchante,
Elle
donne des ailes,
Même
à ses ennemis.
Lartigau,
sur scène, est Staline.
"Un
amour qui tue"
Est
porté aux nues,
Sur
tous les tons il se décline.
Diquero
et Letort,
Personnages
très forts,
Servent
Poulange et Jorge Lavelli
Qui,
de l'espagnol, le texte ont traduit.
Sur
grand fond d'interdiction,
Avec
une parfaite diction,
On
assiste à l'ultime explosion
D'un
couple de dérision
Qui
plonge dans la déraison.
Ce
"littérateur tombé en disgrâce"
Souffre
de ne laisser aucune trace
Et
submerge Staline et le Kremlin
De
missives où sans cesse il se plaint.
"Un
écrivain russe, peut-il
vivre
hors de sa patrie ?"
"J'ai
toujours su que pour être utile à ma patrie,
il
me faudrait écrire loin d'elle."
"Ma
patrie bien-aimée me détruit.
Peut-être
devrais-je renoncer à ma patrie
pour
que survive l'écrivain et l'homme."
L'ombre
blanche de Staline
Plane
sur les Boulgakov,
Apparition
qu'on devine
Et
qui s'impose en voix off.
"Votre
écriture se nourrit de cette terre"
Dit
le camarade Staline, imaginaire.
La
femme de Boulgakov, quant à elle, erre :
"Dans
toute la ville on me regarde
comme
si j'étais mariée avec le diable
en
personne. Ça, tu le dois à Staline."
Intrigue
et démarche kafkaïenne
Où
Boulgakov devient le pantin
De
ses hallucinations qui reviennent
Le
hanter chaque soir, chaque matin.
Il
finit par en perdre la raison,
"comme
si le diable était lâché dans cette maison".
Boulgakov,
tel un forcené,
Regrette
presque d'être né.
Son
couple se sent si damné
Qu'il
vit sa vie en condamné.
Dans
cet immense enfer,
Ce
couple qui s'enferre,
Prisonnier
de ses fers,
Ne
sait plus comment faire
Pour
fuir sans se défaire.
Remarquable
trio
Qui
joue avec brio
Et
déjoue les complots
Autour
de chaque mot.
b.c.lerideaurouge
(cliquer
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Une
saison chez Césaire, Textes
d'Aimé Césaire (30/03/2011) ***
Au
théâtre Les Déchargeurs,
On
prend son message en plein cœur.
Aimé
Césaire ?
Aimez
ces airs
De
liberté
Ré
insufflée …
Au
son de la musique,
Un
langage de gestes
S’instaure
et nous captive.
Tout
devient vite épique.
Accessible
et digeste,
Son
discours nous motive.
En
entrant sur scène ils tournent
Et
les situations retournent.
Ils
virevoltent
Et
se révoltent.
Couleurs
bariolées des vêtements.
Des
avancées tout en chatoiement.
Gracieux
déplacements,
Félins
mouvements
Qui
sur scène se déchaînent
Et
subtilement s’enchaînent.
D’un
fougueux tempérament
Qui
jamais ne se dément,
Ces
quatre excellents comédiens,
Même
dans les sauts de batraciens,
Se
révèlent vraiment impayables.
Dotés
d’une diction impeccable,
Ils
nous font vivre un grand moment
Sans
l’ombre d’un relâchement.
Texte
extrêmement dense,
Débité
tout en cadence
Sur
de nombreux pas de danse,
En
souplesse et endurance.
A
quatre, ils jouent tous les personnages,
Mêlant
leurs corps aux racines tordues,
Rejetant
toute forme de carnage,
Révélant
avec humour les coups tordus.
A
Césaire, ils rendent un bel hommage.
Les
textes choisis sont bien défendus,
Revécus
dans un rythme soutenu,
Avec
conviction,
Sans
ostentation.
Ils
marquent la mesure
De
toutes les démesures.
Ils
martèlent les injustices,
Usant
de tous les artifices.
Sur
des instruments de musique,
Ils
passent en revue l’Afrique
Où
chaque « trivial pantin piteux »
Recèle
son côté hideux.
Texte
riche, puissant et profond,
Plein
de force et de férocité,
D’une
incroyable diversité,
Qui
invite à des débats de fond.
Droits
des humains revisités.
Ecrits
d’une révolution,
A
nouveau interprétés.
Aimé
Césaire prend position,
Revendique
la négritude
Dans
une très grande amplitude.
Discours
sur le colonialisme.
Pamphlet
contre l’esclavagisme.
Réquisitoire
Pour
un espoir.
Courrez
les voir
Dès
demain soir.
A un
rythme éperdu,
Par
le sens, ils sont tenus.
A
leurs lèvres suspendus,
On
les veut invaincus.
D’une
attention soutenue,
C’est
à voir sans retenue.
"Une
saison chez Césaire",
Une
saison en enfer,
A
jamais ôter ses fers.
Sortir
des sentiers battus
Et
des textes rebattus
Pour
ne plus être abattus.
«
Une époque phallique
et
fertile en mirages. »
«
Traquez-les, traquez-les »
«
Que la terre gémisse à se briser
dans
notre étreinte virile. »
«
Piétinez, piétinez »
«
Je suis l’expropriateur.
J’exproprie
pour cause de bien public. »
«
Appelle-moi X, l’homme sans nom,
tu
m’as volé jusqu’à mon identité. »
«
Il n’y a rien à comprendre,
il y
a à châtier. »
Remarquable
interprétation
Qui
nous fait vivre avec émotion
Une
œuvre généreuse et juste
Fustigeant
tout pouvoir qui s’incruste.
«
La liberté est pour demain ! »
Elle
s’applaudit des deux mains.
b.c.lerideaurouge
(cliquer
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La
Banalité du Mal, de Christine Brückner
- Traduction, interprétation : Patricia
Thibault (29-03-2011) *
Quand,
à la Manufacture des Abbesses,
A
évoquer Hitler on se rabaisse,
C'est
pour mieux en extirper ce qui blesse
Et
pour éloigner de nous toutes bassesses.
Tenter
de comprendre la prouesse
De
l'actrice déguisée en tigresse
Pour
défendre leur maudite forteresse.
Afin
de ne pas oublier l'horreur
Perpétrée
par les nazis et leur führer,
Ce
terrible texte est révélateur
De
l'inconscience et de la fureur,
De
l'horrible acharnement destructeur,
En
toute innocence, mais avec ardeur,
Qui
conduit des humains dans le déshonneur.
Quand,
de la vie, les lois on transgresse,
Le
souvenir fait que l'on progresse.
Puisse-t-il
éradiquer l'étroitesse
D'esprit
pour vaincre la petitesse.
Respecter
l'autre par politesse
Et
qu'enfin surmonter ses faiblesses
Ne
soit pas une vaine promesse.
Elle
est délicieusement odieuse,
Nous
persuade de manière insidieuse,
Avec
naïveté et ignominie,
Que
seul son führer est un génie.
"Tous
ont toujours été impressionnés
par
le pouvoir de fascination du führer."
"Mein
führer a voulu conquérir le monde,
mais
le monde n'était pas prêt pour lui,
le
peuple allemand non plus."
Tour
à tour mondaine,
Hautaine
ou lointaine,
Elle
met mal à l'aise,
Entretient
ce malaise.
Elle
exprime le mal de vivre
Et,
des douleurs, elle s'enivre.
Elle
est fièrement l'incarnation du mal
Avec
volupté et sans penser à mal.
Elle
est futile
Et
inutile.
A
travers ses méandres
On
tente de comprendre
Comment
on a pu en arriver là
Sans
que personne n'y mette le holà !
Puisse
ce texte après réflexion
Servir
à se remettre en question !
"La
Banalité du Mal" ?
La
banalité du mâle ...
b.c.lerideaurouge
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Le
meilleur amant que
tu aies eu ?, de
Elie Sasson (27-03-2011) *
Ce
soir, essayons l'Essaïon.
C'est
Apollon et Vénus
Qui,
avec des petits plus,
Se
rencontrent sur la toile
Qui
va relever le voile
Et
montrer tous les défauts,
Démêler
le vrai du faux.
Scènes
de ménage
Qui
déménagent.
Tout
est prétexte,
Dans
ce contexte,
A
raconter
Et à
compter
Les
avatars,
Les
canulars.
Drôle
de duo,
Drôle
de trio,
Qui
cherche des explications
En
ce beau théâtre Essaïon.
Essais
d'effets dramatiques
Sur
matelas pneumatique.
Dans
une soirée sympathique,
Se
délier les zygomatiques.
b.c.lerideaurouge
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Les
Franglaises, par Les Tistics. Spectacle
musical en V.F. (25-03-2011) **
A
Daniel-Sorano
On
fredonne tout haut
"Les
Franglaises".
De
l'anglaise
A la
française,
On
est à l'aise
Dans
ce numéro
De
mot à mot.
Du
beau boulot !
Vive
Les Tistics,
Ces
drôles de loustics
Au
corps élastique
Et à
l'esprit caustique
Dans
des textes critiques
Montrant
le pathétique
Des
traductions automatiques.
Quand,
en anglo-saxon, tous on chante,
Sait-on
vraiment ce qui nous enchante ?
Avec
la traduction, on déchante,
Les
paroles deviennent délirantes.
Tour
de chant très humoristique,
Interprétation
parodique.
Ces
onze boute-en-train ont un grain de folie
Et
ils bougent avec beaucoup de fantaisie.
Désacralisation
des mythes
Qu'avec
drôlerie ils imitent.
Ils
dansent à contre-courant
Et
se déhanchent tout en chantant.
Sous
leurs airs de gentils collégiens
(Cravates
noires
Sur
hauts blancs,
Airs
troublants
Sur
bas noirs)
Leurs
mimiques font rire de riens.
Ces
douze excellents comédiens,
Dans
une mise en scène explosive
Et
des attitudes inventives,
Mettent
le feu aux âmes en dérive.
Avec
d'incroyables dégaines,
A
chaque instant ils nous surprennent.
Leurs
pantomimes ils enchaînent
Dans
des postures qui déchaînent.
Avec
un petit air démoniaque,
A
tous, ils communiquent leur gnaque.
Les
tubes vus de cette façon-là
Nous
mettent tous en émoi, oh la la ...
Que
ça ne s'arrête jamais,
ça,
ce serait parfait !
b.c.lerideaurouge
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Le
sondage, de Pierre Sauvil, (22-03-2011) *
Quand,
à l'Aktéon,
ça
ne tourne pas rond.
Accueil
d'un inconnu,
Pour
mieux se mettre à nu ...
Bienvenue
au hasard,
Comme
point de départ !
Dans
une ambiance zen,
D'atmosphère
sereine,
Ce
comptable de profession,
Devenu
sondeur d'opinion,
Va
vivre un psychodrame
Orchestré
comme un drame.
Ce
très grand émotif
Va
s'arracher les tifs
D'être
terrorisé
Par
ces forcenés
Qui
ont pris l'habitude
De
mener à la rude
Celui
qui, à la porte, sonne.
Petit
à petit, tout détonne.
On
le fait entrer dans un jeu pervers
Dans
lequel ce couple est très expert.
Détournement
psychologique,
Traitement
psychanalytique.
Pour
une "soirée-crime"
Ils
s'offrent un hôte en prime.
Pour
nous, aucune déprime.
Notre
plaisir on exprime.
Même
si la fin on peut prévoir,
Et
que le dénouement
Des
mensonges nous ment,
Ce
spectacle se laisse voir.
Bonne
soirée
Assurée,
Vos
complexes,
Assumez
...
Ou
ressortez
Perplexes
...
b.c.lerideaurouge
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L'art
d'être grand-père, d'après Georges
et Victor Hugo (20-03-2011) **
Au
Lucernaire,
Venez
grands-pères
Vous
complaire
Aux
sons divers
Du
piano-air.
Récits
diserts,
Douce
atmosphère !
Dans
"l'art d'être grand-père",
L'acteur
Albert Delpy
Se
révèle, hors pair,
En
excellent papy.
Prenant
tous ses repères,
Héloïse
Godet,
A
son piano, altière,
Nous
charme de couplets.
Jeanne,
à sa joie, tout entière,
Dans
un jeu juvénile,
Aucune
parole ne perd,
De
son papy, non sénile.
Duo
de robe blanche
Et
d'une barbe grise
Qui,
chaque soir, nous grise
Et,
notre soif, étanche.
Dans
un joli décor,
Frais
et multicolore,
Les
poésies sonores
Nous
interpellent encore.
D'un
vaste hublot bleuté
Défilent
des figurines
Tracées
de façon divine
A
coups de crayon feutré.
Le
clapotis des vagues
Nous
met du vague à l'âme.
Le
cœur chaviré,
L'esprit
chaloupé,
Emu
jusques aux larmes,
Le
public en réclame.
Il
vogue sur ces vagues
Qu'il
ne veut plus quitter
Et
peine à se lever.
Il
hésite à partir,
Souhaitant
revenir.
Du
bon Victor Hugo
Pour
grands et plus petits,
De
poésie épris.
Pour
ces beaux vers exquis,
On
peut leur dire : Bravo !
b.c.lerideaurouge
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Ces
années-là : 1946 / 1960 , A
Saint-Germain des prés, conçu et interprété
par Dominique Conte. (20-03-2011) **
De
Saint-Germain des prés, les vieux airs
Revivent
ce soir au Lucernaire.
C'est
sur Dominique Conte
Que
tout le monde compte
Et
sur ses trois partenaires
Qui
nous apportent un bol d'air
En
revisitant l'après-guerre.
Avec
eux, on ne s'ennuie guère.
Pas
seulement chanteuse,
Elle
est surtout diseuse
Et
nous laisse, rêveuse,
Un
coin d'âme heureuse.
Le
costume noir
Des
années noires,
Elle
s'épanche,
Jamais
ne flanche.
Cravates
noires
Sur
chemises blanches,
Ils
se penchent
Sur
leurs espoirs
Ou
désespoir.
Violon,
guitare, percussions,
Nous
procurent des sensations
Retrouvées
avec émotion.
On
pense à Juliette Gréco
A
qui elle fait cadeau
De
ses succès, tout de go.
Prévert
et Vian sont à l'honneur
Sans
oublier les vins d'honneur.
On
rit et vibre avec langueur.
A
consommer avec ardeur
Pour
mieux sombrer dans le bonheur.
"Ces
années-là à Saint-Germain des prés"
Ne
laissent pas de place à l'à peu près.
Avec
nostalgie on replonge auprès
De
ce temps où "il n'y a plus d'après".
A
revoir le spectacle, on est prêts !
b.c.lerideaurouge
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La
cantatrice chauve, d'Eugène
Ionesco (19-03-2011) *
A
l'Aktéon théâtre,
C'est
ce soir qu'on folâtre !
"La
cantatrice chauve",
Toujours
saine et sauve,
Elle
n'est jamais morose.
D'elle,
encore on cause,
Mais
quelle en est la cause ?
Quand
les banalités, en surdose,
Chez
Ionesco, deviennent grandioses ...
Dans
une ambiance totalement déjantée,
Sur
fond d'angoisse rock, ils ont tous disjoncté.
Les
corps effrayés, les yeux, de peur, injectés,
Le
regard fou et flou, les yeux exorbités,
Tour
à tour, ils se sentent pris et rejetés.
Dans
un humour féroce,
Entre
rires et larmes,
Cet
étrange Ionesco
Nous
défie et alarme
Par
son côté atroce
Qui
fausse tous les propos.
Au
comble de l'horreur,
Portraits
tout en noirceur
Auxquels
on fait honneur,
Entre
ivresse et bonheur.
Ils
aiment toutes sortes d'armes
Et
les brandissent avec charme
En
parfaits gens d'armes
Que
rien ne désarme.
Comique
de répétition
Qui,
sur des tons différents,
Nous
donne le frisson.
Insolite
et insolent,
Interprété
avec passion,
C'est
le théâtre de l'absurde.
Pensée
déstructurée
Qui
s'achève en baisers.
Eternel
recommencement,
En
changeant les personnages
Qui
finissent tous en nage
Dans
ce cercle vicieux aimant.
Quand
cela semble morbide,
On
se tape sur le bide.
De
légèreté, avides,
Les
rires comblent les vides.
"Le
deuil lui va si bien" ...
Et
tous vacillent bien !
b.c.lerideaurouge
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J'écrirai
la paix sur vos ailes, de
Victor Avron (19-02-2011) **
A
l'Aktéon
On
donne le ton,
Le
ton de l'émotion
Et
de la réflexion.
Mêlant
passé et avenir
Que
quatre enfants vont réunir,
Les
marionnettes font surgir
Des
confidences à blêmir.
Marionnettes
au visage d'argile
Manipulées
de façon très agile
Par
trois jeunes comédiennes habiles.
Superbes
marionnettes réalistes
Hautes
de soixante-dix centimètres,
Très
expressives, beau travail d'artiste
Pour
deux autres qui font trois quart de mètre.
Quatre
symboles plus ou moins optimistes
Qui
vont des messages d'espoir nous transmettre.
Pantins
aux corps et jambes en mousse rigide,
Bras
en coton recouvert de tissu fluide,
Mains
en bois qui, de l'Histoire, gomment les rides.
Décor
de fin, stylisé, tout en finesse,
Comme
une bobine de fil qu'on dévide.
Revenus
des camps de concentration,
Les
fantômes, qui descendent des trains,
Sont
faits de fils de clôture blancs,
Décharnés,
comme des barbelés.
Fil
conducteur : la course avec vaillance,
Centrée
sur le rythme tout en cadence
Où
chaque enfant grandit dans l'urgence,
Vit
et meurt dans bien trop d'indifférence.
C'est
la course folle
D'un
cœur en détresse
Qui
s'emballe et s'affole
En
pleine ivresse.
Hiroshima
la bombe
C'est
le cœur qui se plombe.
C'est
la vie qu'on fauche en plein vol
Ou
qui brise un espoir d'envol.
Très
jolie image de lever de rideau :
Course
effrénée d'une marionnette humaine,
Course
réfrénée par la maladie de l'être
Qui
va laisser une enfant sur le carreau.
Sadako,
petite fille, joue à courir.
Hans,
le petit garçon qui joue à faire mourir.
Margot,
fillette juive, vit de souvenirs.
Trop
jeune pour entrer dans l'armée française,
Bilel,
garçonnet curieux, songe à l'avenir.
Sadako,
la Japonaise, cherche à guérir.
Hans,
le jeune Allemand, évite de périr.
D'origine
polonaise et née Française,
Margot
a rejeté son étoile à vomir.
Bilel,
le Tunisien, ne pense qu'à partir.
Fraternité
à travers le monde
Des
enfants qui arrivent à se comprendre
Rien
que par la transmission de pensée.
Ils
communiquent d'un continent à l'autre
Par
la langue universelle du cœur,
Petite
voix qu'ils entendent dans leur tête
Et
qui les hisse au-dessus des adultes.
Aux
jeunesses hitlériennes Hans est enrôlé.
A
singer les grands, peu à peu il perd pied.
Sadako,
à l'âge de douze ans envolée,
Est
enterrée avec mille oiseaux de papier.
Avant
de s'effondrer,
Hans
lâche avec humilité
Un
rêve d'égalité
Envers
toute l'humanité :
"J'espère
qu'ils me laisseront le temps
De
leur dire que ce n'était pas simple
De
se battre sans comprendre."
b.c.lerideaurouge
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Rêverie
..., création de et avec Florencia
Avila (19-02-2011) **
C'est
à l'Aktéon
Qu'ainsi
font, font, font
Les
jolies marionnettes
Issues
des maisonnettes.
Madame
Flor
Sort
du décor
Multicolore,
Plus
beau que l'or,
Telle
une Mary Poppins et son parapluie,
Surgis
d'une maison de contes de fées,
Pour
s'envoler gaiement au pays des rêves faits
Là
où tout est toujours beau, même sous la pluie !
Univers
chaud et très coloré.
Dans
une ambiance de carnaval,
Entre
jeu, danse et mime en-chanté,
Elle
nous offre un vrai festival.
Sous
le soleil de l'Argentine,
Entre
deux doux airs d'opéra
Et
de petits ballets, pas à pas,
Elle
nous berce de comptines.
Florencia
sait tout faire,
Elle
a l'art de nous plaire.
Elle
s'échappe de son cerveau pour
"Sauver
les rêves de l'oubli."
Cette
ancienne élève du mime Marceau
Peint
elle-même ses magnifiques tableaux
Qui,
sur grand écran, défilent en vidéo.
Pour
ses décors et costumes, on lui dit Bravo !
Initiation
à l'art du mime
Pour
petits et grands qu'elle anime.
Jouer
avec tous les obstacles
Pour
rire en fin de spectacle.
Les
petits sont alors éblouis
Et
les plus grands repartent séduits.
C'est
une bien jolie "Rêverie ..."
Qu'on
nous propose avec poésie.
"Rêverie
..."
Rêve
et ris !
b.c.lerideaurouge
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Madame
Marguerite, de Roberto Athayde. (16-02-2011) ****
Au
Guichet Montparnasse,
Jamais
on ne se lasse.
Ecrite
en pleine dictature militaire
Au
Brésil, cette pièce fustige l'arbitraire.
Ecriture
très directe et autoritaire
Pour
mieux combattre ceux qui nous forcent à nous taire.
Texte
extrêmement fort, riche, passionnant,
Foisonnant,
d'une authentique véracité,
Tracé
au scalpel et avec férocité,
Servi
par une actrice au jeu bouleversant.
Texte
puissant, drôle et irrésistible
Dont
la terrible ascension comique
Perturbe
et fait sauter les fusibles
Par
des ruptures de tons cosmiques.
Du
langage le plus châtié,
On
glisse aux propos non châtrés
Qui
refusent avec héroïsme
Ce
qui fait accepter le despotisme.
La
nouvelle maîtresse,
Madame
Marguerite,
Du
savoir la prêtresse,
A le
plus grand mérite.
Afin
de dénoncer la tyrannie,
Elle
l'exerce sur les petites vies.
Pour
affirmer sa toute puissance,
Son
maître-mot est l'Obéissance !
Qui
sont les plus méritants ?
Ceux
qui sont obéissants !
"L'obéissance,
c'est la reine de toutes les vertus."
"Sans
discipline, il n'y a pas de progrès possible."
"Je
commande, vous obéissez."
Sur
toutes ces jeunes têtes,
Elle
règne et tempête :
"Vous
êtes obligés d'être là, que vous le vouliez ou non."
Elle
s'approprie leurs âmes : "L'école, ce second foyer ..."
"Ici,
entre ces quatre murs, vous n'avez aucun pouvoir,
c'est
comme si vous n'existiez pas."
"Vous
payez pour apprendre."
"Cela
veut dire que vous ne connaissez rien du tout."
Quelques
exemples de leçons
A
suivre avec dévotion :
Cours
de biologie :
"Il
est de mon devoir de vous annoncer, en tant
qu'éducateur,
que vous allez tous mourir." Et, pour
le
prochain cours, "décrire son propre enterrement."
"La
biologie, c'est la vie des autres.
La
vie privée, c'est la médecine."
Cours
d'histoire :
"Tout
le monde veut être le maître."
"Les
punitions seront toujours stimulantes."
"Enseigner
pour apprendre, apprendre pour enseigner",
telle
est la devise de Madame Marguerite qui entonne
l'hymne
de la croisade de l'alphabétisation, sur l'air de
"Maréchal,
nous voilà !"
Quand
vient la récréation,
La
sonnerie, c'est le clairon.
Aux
jeux, c'est la substitution
Par
deux minutes à pleins poumons
Du
chant : "Maréchal, nous voilà !"
"Je
vais vous faire chanter à coups de matraque."
"Je
vais vous apprendre la biologie à coups de matraque."
"Je
vais vous châtrer, tous, les uns après les autres."
"Vous
mourrez tous sans rien dire."
"Dans
la vie, personne n'a rien de particulier à dire."
"Madame
Marguerite veut que vous soyez tous impuissants."
"Je
chie sur ce que vous pensez."
C'est
ainsi que Madame Marguerite enseigne la poésie.
Cours
de mathématiques :
Appliqués
tout au long de la vie,
Pour
cruellement mourir d'envie.
"Diviser
veut dire que chacun veut avoir plus que l'autre."
Car,
l'égalité dans la division,
C'est
l'inégalité dans la confusion
Où
les premiers se servent
Et
les suivants desservent.
"La
bouche la plus habile va se retrouver avec huit ou neuf
concombres
à elle seule. Une deuxième va en manger trois
ou
quatre. Et les trente-trois autres vont rester la gueule
ouverte.
C'est ce qu'on appelle la division."
"La
division est appliquée dans tous les secteurs
de
la société."
Au
lycée, "les garçons bourgeonnent
et
les filles commencent à se faire maltraiter."
"Dans
ce monde, très peu de choses sont visibles."
C'est
pourquoi il faut savoir lire couramment.
"Il
faut alphabétiser pour s'alimenter."
"La
coopération, c'est le secret de l'éducation."
Madame
Marguerite est intemporelle.
Sur
les enfants de dix ans elle étend ses ailes.
Elle
les éduque avec beaucoup de zèle.
Elle
se surpasse et les élève comme elle.
De
générations en générations, les institutrices
s'appellent
Madame Marguerite et les garçons
n'ont
plus de nom.
Le
Messie, Jésus et le Saint-Esprit ont déserté
les
classes où un seul mot d'ordre règne :
Obéissance.
Obéissance
sans sens,
Avec
beaucoup ou sans sang,
Obéissance
à contre sens.
Une
seule règle : celle de fer,
qui
ensanglante les doigts
et
les postérieurs,
pour
la postérité.
"Madame
Marguerite veut vous voir choisir
le
bon chemin."
"Madame
Marguerite prévoit le bon chemin."
Hitler
en jupon, elle est obsédée par l'ordre
et
la discipline.
Qu'est-il
arrivé à un élève puni
Par
Madame Marguerite, du cours banni ?
Envoyé
chez le directeur,
Pour
passer un mauvais quart d'heure ?
Personne
ne l'a jamais su,
Car
nul n'est jamais revenu ...
On
ne peut s'empêcher de penser
A
Drancy, à Auschwitz, à ..., à ...
On
ne peut que s'inquiéter
Face
à tout ce brouhaha ...
La
croix qu'elle a autour du cou,
Nous
la supportons tous en nous
Pour
avoir laissé s'installer
Les
plus graves atrocités.
Quand
Madame Marguerite vomit dans le bureau
du
directeur, est-ce du dégoût de la boule puante
lancée
par un élève de septième, souvenir d'un
gaz
asphyxiant de guerre, ou bien est-ce de
mal
absorption du régime totalitaire ?
Dans
la classe de Sylvia Bruyant,
Nul
n'a le droit d'être bruyant.
Les
écoliers doivent tous se taire.
On
obéit ou on se terre.
Bien
qu'elle nous entraîne en enfer,
Son
jeu est extraordinaire.
Sa
brillante interprétation
Nous
fait frémir avec passion,
Nous
plonge au coeur des dictatures,
Dans
un monde de flétrissures.
Traumatisée,
torturée, perturbée,
Elle
reporte sa souffrance
Sur
les petites existences.
Et
c'est en toute innocence
Qu'elle
exerce son influence
Sur
leurs années de prime enfance.
Avec
la plus grande vigilance,
Elle
les "prépare pour l'existence".
Madame
Marguerite exerce sur nous
Une
sorte de fascination qui tétanise,
Et
fait accepter les crimes les plus fous,
Par
un comportement qui paralyse.
Toutes
les " Marguerite" du monde
Portent
le même nom
Car
tous les vils dictateurs immondes
Ne
méritent qu'un seul NON !
"Les
générations passeront mais
Madame
Marguerite sera toujours là,
elle
ne vous abandonnera jamais."
"Cherchez
toujours à faire le bien,
c'est
la seule chose qui apporte le bonheur."
Et
Sylvia Bruyant nous fait l'honneur
De
jouer pour notre grand bonheur.
Superbe
et détonnant,
A
voir absolument !
b.c.lerideaurouge
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Entre
Ciel et Chair, d'après Une
Passion, de Christiane Singer avec
Christelle Willemez, (15-02-2011) *
C'est
au Lucernaire,
"Entre
Ciel et Chair",
Que
Christiane Singer
Nous
joue le grand air.
Sur
l'air de la passion,
Héloïse
la blanche
Vide
avec émotion
Le
carcan qui la tranche.
Sur
plateau dépouillé,
Mise
en scène épurée,
Leur
vie s'est étirée
Comme
aimants attirés.
Vêtue
de clair obscur,
Baignée
de démesure,
Dans
sa robe de bure
Elle
redevient pure.
Tout
son être n'est que caresse,
Sous
un jeu tendu de finesse.
Sa
voix incarne ses prouesses
De
souvenirs loin des tristesses
Qui
mettent son âme en détresse
Et
emplissent son cœur de liesse.
Héloïse,
Abélard ...
Ressortis
du placard !
La
parole
Qui
s'affole,
La
gaudriole
Qui
l'auréole,
Pleine
de l'amour de sa vie,
Héloïse
nous donne envie
De
défricher ce haut constat de flamme,
De
déchiffrer ce ô combat de femme,
De
comprendre les tourments de son âme,
Sa
lutte pour que vive sa passion
Malgré
la patriarcale pression.
Coupable
et victime de l'oppression,
De
son amour, refuse la suppression.
A
corps perdu, sa déchirure elle assume
Même
si tout, dans son être, se consume.
Abélard
n'est plus.
Par-delà
sa mort,
Héloïse
éperdue,
D'être,
vibre encore !
Comme
les cordes du violoncelle
Qui
lie leur triste amour et le scelle,
Ou
celles de la contrebasse
Qui
unit leur amour qui ne passe !
Mille
cent quarante-deux
Mille
cent soixante-deux
Vingt
ans de différence
Vingt
ans de l'absence
Vain
temps de croyance
Vingt
ans d'offense
Vain
temps de souffrance
Vingt
ans de patience
Vain
temps d'indifférence !
Terrible
descente aux enfers
D'une
Héloïse qui s'enferre
Dans
ce grand amour qui les perd,
Castre
l'un et voile l'affaire.
Lorsqu'
Abélard n'a plus rien devant,
Pour
Héloïse, c'est le couvent !
"J'ai
causé son malheur, sa perte",
Pense
Héloïse, en experte.
Ne
serait-ce pas plutôt lui,
La
vraie cause de ses ennuis ?
C'est
cette passion millénaire,
Décrite
dans les dictionnaires,
Qui
se termine en mère abbesse
Sous
le long voile qu'on abaisse
Quand
sur elle le ciel s'affaisse.
Suivent
au fil du texte
Quelques
petits extraits
Qui
servent de prétexte
A
souligner quelques traits.
Héloïse,
dévorée de la passion vouée
au
vénérable père de la scolastique
Pierre
Abélard, sombre dans l'abjection
sans
aucune autre forme d'objection.
Est-ce
cela que l'on appelle mourir de plaisir
que
de se rendre, consciente, à l'abattoir ?
"Que
de fois suis-je morte
sous
les coups du boutoir."
"Je
n'ai jamais rien appris sans que
les
sens n'en soient mêlés."
"J'éclate
de cette étreinte ... ma naissance."
"La
voix du divin a passé par les entrailles."
"Je
me suis fait violence pour te plaire."
Embrassements
et embrasements d'une
violence
inouïe, rarement décrits au
douzième
siècle, surtout par une femme
qui,
par définition, devait taire sa jouissance.
"Ton
entrée intempestive en moi, le furieux
déferlement
de mille vagues, les chevaux
fous
lâchés dans un fracas d'écume."
"Tes
dents me broient, ta langue ouvre
mes
plaies ... Je me retrouve démâtée,
éparse
au sol, toutes voiles déchirées ...
Mon
sacre ... Je suis vide de toute pensée,
vide
et présente sous la lame affûtée de
l'instant."
La
femme n'existe-t-elle donc que par
la
seule volonté de l'homme ?
"Je
devins femme, ce corps où se répercute
chaque
soupir de l'homme aimé."
"L'homme
qui fut ma vie et mon destin."
Son
tuteur, tueur de son esprit, décide
pour
elle, "il eut préféré tuer sa nièce
aimée
que de regarder en face ce qui
bouleversait
sa vision du monde."
Elle
renonce à sa propre personnalité
pour
n'exister qu'à travers son amant.
"Plus
j'étais transparente à ta lumière,
plus
j'étais translucide à tes désirs,
plus
j'existais." Dans un "état de
saisissement
total", elle exultait.
"Dieu
déborde" et la saborde.
Les
amants, à jamais séparés,
Devront
vivre reclus et cloîtrés.
"Je
me laisse entraîner à contre-cœur."
"Tu
m'enterres vivante et tu t-en vas ...
sourd
à mes cris."
"En
me délaissant, ce n'est pas seulement
à
toi que tu m'arrachais, mais au monde."
"Je
n'attends plus rien."
"Je
n'ai plus rien à craindre ni à espérer."
b.c.lerideaurouge
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Les
Prof son fatiguai, de
Tom Delierville (13-02-2011) *
Au
théâtre Darius Milhaud,
"Au
lycée François Mitterand,
nous
lavons notre linge sale en famille."
Entrée
en matière fracassante
Sur
mise en voix tonitruante
Qui
bouge et libère avec ardeur
Les
professeurs de leurs rancœurs.
Spectacle
jubilatoire,
Caricature
libératoire.
Lieux
communs hors des tiroirs,
Tout
y passe dans ce foutoir,
Les
profs vont à l'abattoir.
Que
ça nous plaise ou non,
On
est obligé de suivre.
Vu
le tintouin qu'ils font,
On
reste à poursuivre
Leurs
élucubrations
Qui
toutes nous enivrent.
Ils
se moquent d'eux-mêmes ;
Otages
des élèves,
Qu'importe
qu'on les aime ...
Le
débat, qui l'élève ?
Ils
s'en donnent à cœur joie
Tout
en pétant les plombs.
Remettre
sur la voie
Le
lycée ? quel aplomb !
Pas
le temps de s'ennuyer
Face
à ces parodies
Qui
permettent d'appliquer
Les
règles des comédies.
Les
profs devront s'expliquer
Dans
leur enfer paradis.
En
oubliant nos soucis,
On
peut leur dire : Merci !
b.c.lerideaurouge
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Heureuse
?, conception et interprétation : Hélène
Delavault, (11-02-2011) **
Le
Lucernaire
Sort
ses grands airs.
On
retrouve avec grand plaisir
Une
Hélène Delavault épanouie
Qui
éveille en nous le vif désir
D'emplir,
de sa belle voix, notre ouïe.
Spectacle
racé et plein d'humour
Truffé
de répliques bien senties
Qui
libèrent la femme de l'amour
Subi,
non librement consenti.
"Faut-il,
pour vivre un rêve,
vivre
celui d'un autre ?"
"En
amour, il n'y a que le premier
faux-pas
qui coûte."
"Le
bonheur, ce n'est qu'une
question
de point de vue."
"Le
bonheur, c'est d'abord un devoir ! "
De,
"Tu m'as possédée par surprise", en hors-d'œuvre,
Pour
finir, jusqu'au bout, "Les fœtus", en dessert,
Avec
maestria, tous les plats elle nous sert,
En
les égratignant de manière exquise.
Petit
bijou de libération
Qui
nous réjouit et nous déride.
Magistrale
interprétation
Fluide
qui n'a pas pris une ride.
Elle
transforme les chansons machistes
En
un superbe écho féministe.
Par
ses mimiques convaincantes
Elle
se joue des hostiles bacchantes.
La
dictature du machisme
Fait
sortir de l'ombre la muse
Qui
détourne le mâle égoïsme
Dont
elle se moque et s'amuse.
En
chahutant le patriarcat,
Qu'elle
étudie au cas par cas,
Elle
se rit, à ses dépens,
De
tout ce qu'il nous défend.
Non
seulement sublime cantatrice,
Elle
est aussi une excellente actrice
Qui,
avec un brin de malice,
Met
les préjugés au supplice.
Hélène
Dalavault émerveille,
Avec
ses fins propos, notre oreille.
b.c.lerideaurouge
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L'or,
d'après Blaise Cendrars, Théâtre
Daniel-Sorano (12-01-2011) *
Par
sa présence scénique indéniable,
par
son jeu de conteur qui colle au texte
et à
l'harmonica, Xavier Simonin a su nous
captiver
et nous émouvoir. Son partenaire
compositeur,
Jean-Jacques Milteau,
a de
l'or dans les doigts et dans le souffle.
Quand
le musical
Très
original
Se
mêle à l'oral,
Que
l'un pour l'autre est fait,
Chaque
son produit son effet
Et
l'accord semble parfait.
Complicité
inattendue,
Aux
notes on est suspendu.
Duo
insolite et surprenant
Qui
rend le spectacle fascinant.
"La
découverte de l'or m'a ruiné" ...
"Qui
veut de l'or ? Qui veut de l'or ?"
Spectacle
qu'on peut voir ... sans se ruiner !
b.c.lerideaurouge
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L'inattendu,
de Fabrice Melquiot, Théâtre
Les Déchargeurs (12-01-2011) *
Sur
un plateau encombré de bouteilles, de flacons,
de
flaques, elle s'avance telle une blanche Ophélie,
sur
fond musical d'eau qui s'écoule, comme coule
la
gnôle dans sa gorge. Puis, coule sa chanson :
"L'amour
s'en va boire à l'aiguière du ciel ...
"La
lune a les pieds dans les fers ...
"J'ai
peur de ne pas avoir le temps de coudre
des
arcs-en-ciel échevelés."
Brontis
Jodorowski a su mettre harmonieusement
en
images la poésie fluide du texte. Par sa mise
en
scène animale, féline, toute en majestueuses
courbures,
où chaque expression, chaque position
du
corps, a sa signification, la comédienne,
Eléonor
Agritt, fine liane qui vit et vibre au son
du
fleuve qui lui a pris son amour, peut exprimer
toute
la passion qui la dévore.
"Un
an que le petit chou, le tigre, s'est noyé ...
"Un
souvenir par flacon ..."
Comment
vivre avec tout cela ?
Lentement,
douloureusement, petit à petit,
elle
va faire son deuil. Au bout de cinq ans
de
manque, de manque de vie, de manque
d'envie,
un autre amour va nettoyer son cœur
et
la sortir de la solitude et de l'horreur.
Elle
balaye enfin la misère âcre, la poussière
ocre
du corps oublié, contour d'une forme fuyante.
Poussière
dessinée au sol par le sable échappé
d'un
flacon. Poussière qu'elle jette dans sa
valise,
urne funéraire, pour enfin s'ouvrir à la vie,
à
sa seconde vie.
Très
belle image de fin,
Joli
tableau pour effacer le défunt.
b.c.lerideaurouge
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Que deviennent les femmes ? : Modèles
(05-01-2011) ****
Ecriture
collective d'un "Bureau" à
dix mains de femmes et
fragments de six écrivains dont
cinq femmes.
C'est
au Nouveau théâtre de Montreuil
Qu'on
se délecte avec orgueil
De
l'apparition de ces "Modèles"
A
leurs idéaux toujours fidèles.
Salle
Maria Casarès
C'est
là que le bât blesse.
Mise
à nu en noblesse
Qui
met le cœur en liesse.
Un
jeu tout en finesse
Pour
échapper à la détresse.
"Que
deviennent les femmes ?"
Est-ce
être infâme
Que
refuser tout blâme
Pour
suivre sa vraie trame
Pour
Etre corps et âme
Se
réaliser avec flamme
Enfin
infiniment Femme ?
"Que
deviennent les femmes ?"
Triptyque
dont le premier volet
lève
le voile de l'obscurantisme
à
l'égard des femmes, objets d'obéissance,
objets
de jouissance, objets de patience,
et
ouvre la porte aux "Modèles"
sortis
des vitrines d'exposition pour tenter
d'échapper
à leur asservissement.
Comment
sortir de ce formatage
d'un
autre âge ? "Traditionnellement,
l'éducation
des petites filles ne vise
qu'un
seul objectif : en faire des femmes,
de
bonnes épouses, de bonnes mères,
de
bonnes ménagères. Tout ce qui n'a pas
trait
à cet apprentissage, est considéré
comme
jeu de garçons."
Le
respect de la femme ne fait pas partie
des
jeux de garçons. Ne pas franchir la
limite
entre intérieur et extérieur.
La
maison, c'est le domaine de la femme ;
La
place, la vie publique, celui de l'homme.
Pour
sortir de ce carcan, ce collectif féminin
nous
entraîne dans une succession
de
tranches de vie, toutes plus drôles
les
unes que les autres. Témoignages
sculptés
au couteau, justes, poignants,
mais
jamais larmoyants, emprunts
d'un
humour mordant et féroce.
Ecriture
simple, directe, incisive,
sur
le fil du rasoir et qui nous tient
en
haleine, d'un bout à l'autre.
Humour
cinglant, décapant et surtout
salutaire.
Texte très riche, dense, passionnant,
foisonnant,
profond, qui cible toutes les failles
et
scalpe les dégâts.
Spectacle
complet, multiforme, à la
scénographie
impeccable. L'écran,
sur
lequel défilent les entrevues
filmées
en direct, les scènes champêtres
et
les discours féministes, permet la
distanciation.
Adéquation totale entre
mise
en scène, occupation de l'espace
par
des mannequins de prêt-à-porter,
corps
de femmes figé(e)s prêt(e)s à supporter ;
osmose
entre décors, costumes,
musique
originale, chants et jeu des quatre
talentueuses
actrices qui, lorsque la musique
surgit
de toutes parts, s'approprient tout
l'espace.
Le défilé de ces femmes, très
différentes,
incarnant les divers aspects
du
rôle féminin, empêche toute monotonie
et
répétition. Du grand art !
Des
petits clins d'œil aux contes de notre
enfance
dédramatisent les situations et
nous
emplissent de gaieté, comme la
ménagère,
sorcière, qui s'éloigne sur son
balai,
telle une cendrillon mécanique au
visage
masqué, ayant perdu une chaussure...
rouge
sang !
"J'étais
une femme et, comme telle, je
devais
subir le sang et fermer ma gueule."
On
ne ressort pas indemne face à ce
plaidoyer
pour les femmes, pour que
simplement
elles puissent exister en tant que
femmes
et non en sous-produit de l'homme.
On
en ressort grandi et ouvert à la réflexion.
Pour
m'en sortir : "Je réécris ma vie", dit l'une
d'elles.
Comment faire face à cette "douleur
d'être
femme, douleur dans l'acte sexuel" ?
"Nous
sommes du sexe de la peur."
"Ils
ne s'identifient pas comme violeurs, pour
eux
c'est autre chose, ils appellent ça autre
chose.
Dans la plupart des cas, le violeur
s'arrange
avec sa conscience."
"Les
petites filles sont dressées pour ne pas
faire
de mal aux hommes."
"Viol
... circonstance politique, quelque chose
d'obsédant
... on doit faire avec."
"Le
viol est fondateur de ce que je suis.
Il
m'est impossible d'en finir !"
"C'est
le système qui est à repenser !"
Inconsciemment,
et ce dès la prime
enfance,
les petites filles sont orientées
"pour
ce vers quoi elles se croient faites."
"Elles
collaborent à travers leur corps et
en
viennent inconsciemment à se
considérer
comme des objets, des
produits
esthétiques."
Dès
les manuels scolaires, elles n'existent
qu'en
comparaison des garçons.
D'où
leur révolte : "Je ne veux pas être
une
fille, je ne peux pas être un garçon,
en
attendant, je suis rien ... Je veux
pouvoir
me dire je suis forte comme
un
garçon, je suis courageuse comme
un
garçon ... courir comme un garçon."
"Petite
fille, je me suis réécrite pour
être
garçon." Et c'est au travers d'une
course
effrénée que la transformation
s'effectue.
La comédienne, émouvante
Marie
Nicolle, dans une course folle,
mais
sur place, par le langage vestimentaire,
troque
ses oripeaux de fille pour revêtir
l'apparence
de l'autre sexe, celui qui doit
plaire,
notamment au père.
On
assiste à une incroyable caricature
de
la femme au foyer, femme accomplie
dans
tous les domaines, faisant tout
et
plus encore, présente sur tous les
fronts,
dévouée à sa maison, à son poupon,
au
père de son rejeton et à son patron.
Superbe
accélération dans toutes ses
fonctions
où ses membres s'allongent
en
irrésistibles tentacules pour tout
capter
en même temps,
jusqu'à
l'épuisement.
On
en rit énormément
pour
n'en pas pleurer abondamment.
Formidablement
interprété par
Laure
Calamy, calamité pour les
idées
préconçues. Laure, c'est l'or
qui
enflamme la scène, qu'elle soit
en
petite danseuse ultra-féminine
ou
en harpie qui utilise tous les
registres
de jeux et explore toutes
les
possibilités vocales.
Femme-poupée
qui, un à un, enfile
tous
les vêtements qu'on lui lance
du
haut d'un balcon, comme à une
lépreuse
couvrant ses difformités.
Scène
d'autant plus intense qu'elle
est
muette et noyée de silence.
De
ce silence, comme une déflagration,
éclate
une projection de mannequins
féminins
qui se brisent au sol, provoquant
une
expulsion des tensions des quatre corps
des
femmes-comédiennes qui se livrent
alors
à une danse frénétique et désarticulée.
Quand
certains hommes pensent que
"un
métier qui se féminise, c'est un métier
en
voie de disparition", on comprend mieux
que
le spectacle s'achève sur ces mots :
"Je
vais vous dire quelque que je n'ai pas
pu
dire avant, car je ne savais pas ce que
ça
voulait dire : je suis féministe."
C'est
dit ; et dit de façon très émouvante,
couronné
par un roulement des quatre
tambours
de ces quatre filles enfin
libérées
du docteur March tout droit.
Dans
un déferlement de sons frappés des
baguettes
magiques et non plus de la main
de
l'homme, levée et abattue sur les femmes
battues,
les grosses caisses résonnent
sous
un tonnerre d'applaudissements.
Courez
vite découvrir ce spectacle qui
donne
à penser qu'une lueur d'espoir
féministe
subsiste encore !
A
voir absolument,
tous
nos sens en alerte
devant
leur jeu alerte.
C'est
un éblouissement !
b.c.lerideaurouge
(cliquer
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J'ai
trop trimé, paroles de femmes, recueil
de témoignages (13-12-2010) ****
Quand
le Lavoir Moderne Parisien
s'engage
dans la défense des femmes
et
de leurs droits au travail,
il
s'y adonne corps et âme,
nous
livrant de poignants témoignages
taillés
dans le vif,
coupés
au couteau,
ajustés
avec précision,
cousus
de fil rouge,
en
équilibre précaire
sur
une cordelette tendue d'humour.
Costumée
de souffrances,
habillée
d'injustices,
la
dure vie de ces cinq parcours
de
femmes qui courent
pour
simplement exister dans la dignité,
ne
laisse pas indifférent.
Tout
sonne juste, et la pointeuse,
et
les mots pour exprimer les maux.
Malgré
les quelques longueurs de fil
qui
cassent un peu le premier récit
sorti
de l'ombre, on est vite pris
par
l'intérêt des propos et les
réflexions
justes et percutantes.
Fil
conducteur,
de
la laine rouge
crochetée
par la couturière,
aux
ligaments rouges qui serviront
de
ligature à la tapissière,
en
passant par les lignes,
illuminées
ou éteintes, tendues au sol.
Fil
conducteur de la mise à terre
de
la condition féminine
et
de sa lutte simple pour trouver sa place.
"Petite
fille déjà ils avaient décidé à ma place."
Courbée
sur son ventre, elle ne se redresse
que
lorsqu'elle parle de l'apprentissage
de
la lecture et de l'écriture.
Filles,
femmes, pressées, écorchées,
comment
vous relever
et
sortir du carcan ?
Tout
simplement ...
grâce
à ce laboratoire de réflexion
mis
en place par Nadine Jasmin,
Nadine
Darmon et Stella Serfaty.
b.c.lerideaurouge
(cliquer
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Apple Crumble
de Camille Brunel et
Maxime Potherat (11-12-2010) *
C'est
au Lucernaire
Qu'on
vient satisfaire
Une
envie culinaire.
La
physique des quantiques
Au
service du domestique.
Quand
physique nucléaire
Rejoint
art culinaire ...
Pendant
que le crumble mijote,
Gaiement
sa boisson elle sirote.
De
l'âme Apple explore les travers
Et
nous invite dans son univers.
Au
spectacle spirituel
Se
joint le côté substantiel.
Un
frisson de plaisir
Qui
attise le désir.
Une
originale conception
En
attente de dégustation.
Savourez
ce spectacle truculent
Et
partagez son crumble succulent !
b.c.lerideaurouge
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Dialogue
avec mon jardinier, de
Henri Cueco (26-11-2010) **
Venez
à l'Aktéon,
Ce
n'est pas du bidon !
Dans
un décor minimaliste,
On
vit l'échange intimiste,
Emprunt
de spontanéité,
Entre
le peintre et le jardinier.
La
force du texte réside
Dans
sa simplicité,
La
scène presque vide
Fait
place à la sensibilité.
Ainsi
sur le plateau
On
croit voir le tableau.
Tout
est dans le pouvoir
De
la suggestion
Pour
nous faire avoir
Un
peu plus d'émotion.
Un
écrit qui ne se prend pas au sérieux
Et
qui réveille notre esprit curieux.
Echange
réaliste
Pour
un jeu naturel
Comme
deux équilibristes
Se
mirant dans le ciel.
Chacun
des deux raisonne
Avec
son vocabulaire ;
Avec
rythme ils entonnent
Un
dialogue qui ne peut que plaire.
A
partir de réflexions faciles à comprendre,
Mais
criantes de vérité à s'y méprendre,
On
se croirait avec eux dans ces jardins
Et
non plus au théâtre sur des gradins.
Leur
dialogue paraît se créer devant nous,
Comme
de l'eau de roche, limpide en tout.
Ces
phrases qui nous semblent familières
S'écoulent
en source de lumière.
Ils
parlent avec leurs tripes et leur cœur,
Les
écouter, c'est un vrai bonheur !
C'est
du vécu plus vrai que nature,
Avec
eux on plonge dans la culture.
Si,
pour le jardinier :
"C'qui
est beau, c'est c'qui fait plaisir à voir"
"Moi,
mon crayon, c'est le manche de mes outils",
pour
le peintre, c'est quand :
"Certains
récoltent des idées nouvelles
avec
des mots ordinaires"
"Les
mots sont les mêmes,
mais
le contexte est différent.
Par
exemple, une salade,
pour
le jardinier c'est le fruit de son travail,
mais,
pour le peintre,
une
salade c'est la pagaille ! "
En
philosophes, ils se posent des questions
Et
nous, on prend part à leurs réflexions.
Dialogue
de philosophes,
Entre
celui qui crée la vie,
Dans
son jardin,
Et
celui qui crée le rêve,
Dans
ses tableaux.
Tous
deux s'émerveillent
De
couleurs sans pareille
Qu'ils
font naître sous nos yeux
Et
c'est en toute simplicité
Qu'un
sujet peut être éludé :
"On
n'est pas obligé d'en parler,"
précise
le peintre pour qui
"vieillir,
c'est quand l'envie perd de sa force."
Quand
le jardinier se souvient de son enfance,
C'est
pour se remémorer en toute innocence :
"La
neige, c'était le bon dieu qui plume les oies."
Je
me sentais tellement proche du texte
que
j'avais l'impression d'avoir ce jardinier
dans
mon potager, en train de me faire
découvrir
les merveilles que j'avais depuis
toujours
sous les yeux sans les avoir jamais
vraiment
remarquées.
Si
éloignés, de par leur origine et leur vécu,
le
peintre et le jardinier sont faits pour s'entendre,
car
branchés sur la même longueur d'ondes,
les
ondes de l'art, celles qui font vibrer
le
pinceau ou la bêche
et
procurent le plaisir de la création.
b.c.lerideaurouge
(cliquer
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Chères
amies, de Marie-Isabelle Massot
(22-11-2010) *
Au
Funambule,
Ce
soir on bulle.
C'est
dans un décor printanier et champêtre
Que
nos grands principes elles envoient paître.
Trois
quadras nous invitent à leur virée entre femmes,
Loin
des enfants, maris ou amants, mais avec flamme.
Par
leur absence ils brillent, avec ou sans éthique,
Dans
cette comédie légère et sympathique.
Avec
un franc-parler, sans détour,
Elles
nous font partager leurs discours.
Par
un langage sans ambages ni verbiage
Elles
parlent de leurs problèmes et de leur âge.
Tous
les thèmes sont abordés
Dans
des propos non sabordés.
Si,
comme cadeau d'anniversaire,
Elles
s'offrent un psychodrame
D'où
fusent vannes et blâmes,
Entre
leurs rires et leurs larmes,
Elles
font tout pour ne pas nous déplaire.
Sans
tabous, ni complexes,
Elles
parlent de seins et de fesses,
S'envoient
en l'air sans demander la lune.
Elles
s'attardent sur le cancer de l'une
Et
bavardent sur les déboires qui stressent.
Meurtrissures
et déchirures passent à confesse.
S'il
y a à manger, il y a surtout à boire
Et,
sans flipper, c'est une pièce que l'on peut voir.
b.c.lerideaurouge
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L'oiseau
bleu de Maurice Maeterlinck,
(21-11-2010) **
A
l'espace Paris-Plaine,
La
féerie est reine,
Allons-y
sans perdre haleine.
Les
notes du piano s'égrènent sur le cœur
des
enfants pauvres, privés de Noël.
Ne
pouvant vivre une vie de rêve,
ils
rêvent leur vie.
En
imaginaire,
On
peut tout faire ...
"Est-ce
qu'on peut se lever ?"
"Bien
sûr, puisqu'il n'y a personne !"
Subtiles
nuances, entre
permis
/ défendu, défendu /permis,
que
les enfants vont découvrir.
Grâce
à la fée, tout s'éclaire
Quand
vient la reine lumière.
Décors
sur un plateau tournant
Pour
parcourir le monde en courant.
Retour
au pays des souvenirs
Pour,
le futur, mieux découvrir.
A la
quête de l'oiseau bleu,
Beau
comme un phénix miraculeux,
Pour
guérir les enfants malheureux.
"Chaque
fois que vous pensez à nous,
nous
nous réveillons",
disent
les aïeuls, en songe, visités.
"Une
pensée des vivants nous réveille."
Nombreux
décors sur des roulettes,
Astucieusement
réalisés,
Pour
chaque étape de la conquête,
Très
habilement disposés.
S'opposent,
au jour la nuit,
Blanche
candeur et noirceur,
Reine
lumière et mère nuit,
D'où
jailliront douces vapeurs.
Grand
choix de costumes colorés
Pour
éviter de nous ennuyer.
Pluie
de plumes et de pétales,
Fabuleux
buffet à l'étal.
Jolis
plats en marionnettes
Et
merveilleuses sucettes,
Pour
notre plus grand régal.
Au
jardin des bonheurs,
La
robe de la défunte mère
Est
faite de baisers
Et
chaque souvenir
L'allège
d'une année.
Puis,
incursion au royaume
de
l'avenir, au pays des enfants
qui
ne sont pas encore nés.
Après
un détour au pays
du
silence des choses,
pour
y déposer la reine lumière,
les
enfants retrouvent
leur
chambre et leur mère.
Rayonnants
de bonheur,
malgré
le départ de l'oiseau bleu.
Tout
se termine dans la joie et la bonne humeur,
Noël
pourra venir pour leur plus grand bonheur !
b.c.lerideaurouge
(cliquer
ici pour revenir au sommaire de Envie de théâtre)
Je
ne suis pas ta chose, autour des textes
de Julien Daillère, (20-11-2010) **
Du
grenier de la petite Océane, surgissent
quelques
notes de guitare. Grenier aux mystères,
grenier
où tout éclot, grenier où tout est clos.
C'est
au théâtre Daniel-Sorano.
Préparatifs
du grand départ d'Océane vers la
neige,
avec son père et sa mère, en route pour
croiser
la demeure de la grand-mère paternelle.
Tout
comme la vie de cette famille, les structures
sont
à la fois bancales et solidement ancrées dans
la
mémoire, tout en étant légères et repositionnables.
Belles
et intéressantes, faites de creux, de vides,
sans
portes ni étagères, on voit au travers de tout.
Ces
constructions aériennes, figures de géométrie
dans
l'espace, droites qui se cherchent sans
s'atteindre,
à la limite de la rupture d'équilibre,
dévoilent
tout. On tourne et retourne les structures
imaginatives
pour les transformer et, avec grand art,
une
valise peut devenir voiture puis placard.
Quand
le téléphone remplace la communication
directe,
il est constitué d'un imbroglio de câbles
s'étirant
tous azimuts.
Dans
cet appartement grenier, il y a beaucoup
de
choses et toutes les choses se bousculent et
basculent.
Entre des êtres choses et être chose
il y
a tout un univers à la fois uni et coloré.
Projetés
en feu d'artifice, des vêtements
linéaires,
que l'on ne peut enfiler, sans
volume
ni épaisseur, traversent l'espace.
Chaque
vêtement a un ton uni qui flashe et
tous
ont une couleur différente. Ils rappellent
les
découpages en feutrine que les enfants
collent
pour habiller leurs figurines de papier.
C'est
magnifique à regarder, on a l'impression
de
vivre les images animées échappées
d'une
bande dessinée multicolore.
D'expressifs
demi-masques, en creux ou
en
relief, pour figurer les joues, évoquent
les
personnages de films d'animation.
Dans
une mise en scène graphique et
saccadée,
très originale, ils gesticulent
comme
des pantins qui se désarticulent au
fur
et à mesure que croissent les problèmes.
La
chose que l'on se dispute et qui fait dispute
est
une robe jaune bouton d'or trop légère
pour
cette atmosphère hivernale.
C'est
elle qui déclenchera
Le
Premier affrontement fusionnel (mère/enfant),
Entre
la mère et sa fille se drapant d'une
superbe
étoffe, s'y débattant, tel un dragon
qui
se déchire et se mord la queue. Bête onirique
à
deux têtes qui s'élève et d'où elles ressortiront,
ivres
de fatigue, à l'arrivée du père qui stoppe tout.
Ce
père, mari et fils castrateur, qui entraîne sa
propre
mère dans une figure onirique pour
La
Deuxième confrontation originelle (mère/enfant),
Entre
la grand-mère et son fils. Plante fragile faite
de
coraux blancs cherchant à émerger, longs
filaments
qui se mêlent et s'entremêlent dans le noir,
comme
les relations mère/fils.
Tout
s'achèvera dans un combat final,
La
Troisième lutte éternelle (les parents),
Entre
le fils et sa femme, (mère/père ou mari/femme).
Déchirements
intérieurs figurés par la déchirure
des
vêtements, le couple se déchirant sous forme
d'oiseaux
qui se déplument.
Affrontement
fusionnel
Entre
la mère et sa fille
Confrontation
originelle
Entre
la grand-mère et son fils
Lutte
éternelle
Entre
le fils et sa femme
dont
l'enjeu est encore la belle-mère,
mais
cette fois-ci, soutenue, défendue
par
la belle-fille, contre ce propre fils,
en
dehors de tout, au-delà de tout
et
qui n'a rien compris du tout
au
mal être d'une mère.
Fusion
par les femmes, en pensée tout au moins,
effusion
lointaine belle-mère/belle-fille,
dans
un parcours de réflexion naturelle
où
se mêlent visions surnaturelles et charnelles,
sensuelles
et irréelles.
A
voir pour les décors mouvants
Aux
délicats déplacements
Et
la jolie gestuelle
De
l'expression corporelle.
b.c.lerideaurouge
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L'Augmentation,
de Georges Perec, mise
en scène par Marie Martin-Guyonnet (19-11-2010) ***
C'est
au Guichet Montparnasse
Qu'avec
joie on se prélasse !
A
partir d'un concept simple, comment
tenter
d'obtenir une augmentation de
salaire
auprès de son chef de service
(et
non pas de sévices), Georges Perec
nous
entraîne dans un joyeux labyrinthe
de
suggestions kafkaïennes.
Toutes
les hypothèses, une à une, envisagées,
les
structures du langage explorées,
plongeons
dans l'univers tentaculaire
de
l'entreprise, organisation, consortium,
société,
trust et, pour finir, famille !
A
partir d'une construction hiérarchisée,
schématisée
et amplifiée au fur et à
mesure
que la demande devient
pressante,
nous assistons à une
montée
en puissance du texte,
avec
un effet boule de neige
qui
engloutit tout sur son passage.
On
est pris dans l'engrenage
et
on s'y plaît davantage.
D'entrée
de jeu, l'employé avance
et
se tourne mécaniquement, sur
un
rythme de frappe de machine
à
écrire. Les pulsions du texte
sont
entrecoupées par les très
agréables
vocalises de Yolande,
scandées
à la façon de comptines.
Comique
de répétition, en boucle,
phrases
reprises avec brio par les
trois
acteurs, sur des tons différents.
On
tourne en rond, on contourne
le
cercle des propositions mais
avec
un vocabulaire différent et
croissant,
tout en approfondissement.
C'est
la réflexion mise en équation.
L'énumération
des maladies
galopantes
guettant les enfants de
l'employé
est particulièrement drôle.
Très
jolie mise en scène bien
cadrée,
comme sur du papier
millimétré,
avec un assortiment
d'incroyables
mimiques mécanisées
et
orchestrées comme dans un ballet.
Spectacle
fort réjouissant grâce à
l'excellent
jeu d'un brillant trio en
pleine
forme qui met le texte en valeur.
Magistrale
leçon de théâtre,
Interprétation
superbe et folâtre.
b.c.lerideaurouge
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L'incruste
... Fallait pas l'inviter !, de
Mickaël Verdier (19-11-2010) **
Au
Guichet Montparnasse
Ce
soir on se surpasse.
Si
l'incruste, au début, lui est sympathique parce
qu'il
la flatte, "tout flatteur vit aux dépens de celui
qui
l'écoute", il devient vite un sujet de discorde,
encombrant
et empoisonnant leur vie.
Patrick
attend son poste de chef comptable,
pensant
qu'en acceptant d'héberger Alexandre,
le
neveu de son patron, il l'obtiendra plus facilement.
Or
Alexandre, comédien de son état et incruste par
vocation,
se sert de la crédulité de ce couple de
pigeons
et lui fait avaler des couleuvres pour mieux
le
plumer, allant même jusqu'à faire virer Patrick de
son
boulot. Mais les tourtereaux n'ont pas dit leur
dernier
mot ! Plumera bien qui plumera le dernier ...
Haute
en couleurs et pleine d'agréables
rebondissements,
cette comédie sympathique
et
enjouée est très bien interprétée.
Venez
vous amuser sans manières
En
compagnie de La Pépinière.
b.c.lerideaurouge
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J'ai
la femme dans le sang, d'après Les farces conjugales de
Feydeau (18-11-10) **
Au
nouveau théâtre de Montreuil
On
assiste sans trop d'écueil
A un
harmonieux mélange
De
quatre pièces tronquées,
De
Feydeau, truquées et troquées,
Où
Bébé n'est pas un ange.
Textes
un peu chahutés
Mais
finement chapeautés.
Un
court extrait du "Dindon"
Présenté
de deux façons.
Dans
la foulée, on se lance
Avec
"Léonie est en avance".
Elle
va mettre au monde Bébé,
Grandi
dans "On purge bébé".
Avec
"Mais n'te promène donc pas toute nue",
On
découvre des vérités mises à nu.
Dans
ce remaniement circonstanciel
Les
décors grimpent vers le ciel
Ainsi
qu'un acteur visuel
A la
recherche de l'essentiel.
Décors
transformables,
Ajustés
et ajustables,
Qui
roulent sur le plateau
Pour
se reformer aussitôt.
Panneaux
translucides
Laissant
passer les liquides
Et
la lumière narquoise
Sur
les ombres chinoises,
Jolies
et très fluides.
Les
scènes s'enchaînent
Sur
une trame qui déchaîne.
Fil
conducteur en pot de chambre
Qu'on
se repasse de chambre en chambre
Ainsi
qu'un sot seau que l'on chambre.
Elle
ne pense qu'à son bébé,
Il
ne pense qu'à son dîner.
Elle
est dans les souffrances
Et
lui, dans les jouissances.
Pour
elle, tout est endurance,
Pour
lui, tout est réjouissance.
A
peine sorti de l'enfance,
A
corps perdu dans les sens,
Pour
retrouver son essence
Et
célébrer sa naissance,
Un
Feydeau plein de sens,
Beau
travail qu'on encense.
b.c.lerideaurouge
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Les
habits neufs de l'Empereur, d'après
Andersen (17-11-2010) ***
Au
Lucernaire,
de
quoi l'empereur a-t-il l'air ?
Adaptation
fort sympathique
de
ce conte d'Andersen
sur
la vanité d'un empereur
qui,
cette devise, a fait sienne :
"L'habit
... fait ... le moine".
Une
belle réussite pour plaire à
tous
les enfants, petits et grands.
Au
royaume du factice,
l'empereur
est roi.
Rien
n'est trop beau
pour
flatter la vanité
d'un
tyran égoïste et sot,
soutenu,
encouragé par
des
courtisans pleutres,
ministres
veules et
dépourvus
de volonté,
mais
regorgeant
de
flagornerie.
Le
bien du peuple,
Nul
n'en a cure ;
Lever
des impôts,
Pourvu
que cela dure !
Seule
l'apparence compte ;
L'empereur
apparaît dans ce conte
Revêtu
d'apparat de mille comtes.
Un
unique sujet de préoccupation :
Une
garde-robe renouvelée avec dévotion.
Rien
d'autre n'attise sa passion,
Si
ce n'est l'oppression.
Pour
le peuple affamé, c'est la diète,
Disette
sans dînette.
Pour
l'empereur en plein délire,
Entouré
de ses cousettes,
C'est
tenues d'or, sans rire,
Et
splendeurs, pour le pire.
Qui
sont les "piètres marionnettes ?
Les
sujets assujettis,
ou
le tyran dont on ne tire rien ?
Pouvoir
de l'image,
Impact
sur l'entourage ;
Ecran
total entre l'empereur
Et
le reste des demeures.
Ecran
de cinéma sur lequel
défilent
les habits de l'empereur,
habits
dénués de corps,
seulement
habités de la présence
invisible
de l'empereur.
T V
Empereur 5 ?
Une
unique chaîne de télévision,
rien
que pour vanter les
costumes
d'apparat qui
balayent
tout sur leur passage :
budget
de l'éducation
réduit
à zéro,
fermetures
d'usines,
grèves,
revendications.
Plus
rien n'a d'importance,
hormis
la garde-robe
en
abondance.
On
le pousse,
sur
son trône à roulettes,
cet
empereur d'opérettes,
sur
fond d'agréables musiques
joliment
chantées.
Excellent
jeu de la porte-parole
qui,
comme une journaliste-star
de
la mode, égérie de la haute
couture,
commente les tenues
vestimentaires
de l'empereur.
Servile
et serviable on se doit d'être,
Sans
penser à son propre bien-être.
"On
ne se moque pas de l'empereur
et
de ses habits !"
"Qui
a du neuf pour l'empereur ?"
Par
vengeance, un sujet écarté,
bien
que boulanger et maçon
(car
ni le pain ni les maisons
ne
sont utiles dans ce royaume
despotique)
propose de
"tisser
la plus belle étoffe
du
monde". "Tissu, invisible
pour
les sots, les incapables,
les
incompétents et les
imposteurs"
; ouvrage
capable
de satisfaire
les
caprices de l'empereur,
caprices
de dictateur :
"Je
le veux, je le veux, je le veux !"
On
tisse des courants d'air,
ce
qui s'appelle brasser du vent.
Sur
l'écran de notre imagination,
les
machines à coudre
tournent
à vide, sans rien
ni
personne pour les activer.
Le
mètre de couturière et les
ciseaux
se baladent tous seuls
dans
cette scénographie et
mise
en scène réjouissantes.
Volez
à leur secours et courrez
revisiter
ce conte, intelligent et
réactualisé,
qui permet aux
enfants
de réagir, réfléchir et
rebondir
à tout moment.
En
belle moralité, le faux
tisserand
jette au peuple l'or
versé
pour son chef-d'œuvre
fantôme,
lui qui ne réclamait
"que
du travail honnête" !
In
fine, la situation s'est
habilement
retournée
contre
ce pantin déshabillé,
mégalomane
sans âme.
Si,
au début, on assiste au
défilé
des habits de l'empereur,
à
la fin, on assiste au défilé
de
l'empereur sans habits ...
b.c.lerideaurouge
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Francesco
de Dario Fo (17-11-2010), Traduction
de Valeria Tasca, Mise
en scène de Stephane Aucante ***
Gilbert
Ponté, seul en scène dans un seul en cène.
Au
Lucernaire, au poulailler ou au Paradis, on est
tout
de suite dans le bain. Sur une terrasse à l'italienne,
c'est
jour de grande lessive... On y accroche le linge
sorti
des lessiveuses à l'ancienne et les vêtements
qui
servent à incarner une femme ou le pape Innocent...
comme
il se doit. Sous les doigts agiles de Gilbert Ponté,
les
habits deviennent vivants, prennent forme sans quitter
leur
cintre et s'animent dans les cintres.
Pour
l'acteur, le chianti c'est la musique de son cœur,
le
moteur de ce fabuleux conteur qui nous sert à la bonne
franquette
le texte très drôle de Dario Fo. On se régale
devant
ce festin de joie de vivre. Spectacle généreux,
servi
par un troubadour, réjoui et réjouissant, qui rebondit
comme
les balles du jongleur de Dieu jouant avec les
cieux,
doué d'une excellente élocution pleine de passion.
Et
c'est pour notre plus grand bonheur qu'il nous invite à
partager
l'ivresse de sa joie si communicative. Des bons
mots
il en a plein la bouche, de son jeu on en a plein les
yeux.
Il est partout à la foi(s), avec des mimiques de
commedia
dell' arte. Il est tous les personnages à la foi(s),
avec
une voix différente pour chacun, et nous les rend
attachants,
humains comme animaux.
Cette
"véritable vie di Santo Francesco d'Assise" repose sur
de
solides assises et nous présente une vie de Jésus
particulièrement
réussie, truculente à souhait et pleine
d'humour.
"Le seul responsable c'est la nature" et peut-être
Francesco,
sauveur de l'humanité, héros du récit mythique
et
authentique, biblique et sympathique.
A
travers le superbe texte alerte et simple de Dario Fo,
on
rencontre un peu de "La ferme des animaux" d'Orwell
avec
ses cochons, un peu des "Fables" de La Fontaine
et
son bestiaire, le tout constituant un excellent repas
de
fête à se mettre sous la dent, la nôtre, celle du chien
ou
du loup.
Au
centre de l'action, le comédien nous apostrophe,
en
italien, en français. Il harangue la foule comme une
bête
de foire, en véritable bête de scène. "Il faut parler
avec
les oiseaux" nous dit l'acteur qui, dans un élan de
poésie,
les accroche au-dessus d'un seul drap blanc,
linceul
de fraîcheur. Texte emprunt de sobriété et de
sensibilité
qui, sur une musique douce, chante à nos
oreilles.
Spectacle
à boire et à manger des yeux ; à voir et à
vivre
en toute simplicité, mais sans modération,
pour
cette superbe interprétation !
b.c.lerideaurouge
(cliquer
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Paroles
affolées, (13-11-2010) Création
de Sophie Mourousi ***
Sophie
Mourousi, jeune créatrice, met en scène
l'œuvre
issue des talents conjugués de Mathilde
Lecarpentier,
de Julien Varin et d'elle-même.
Trio
uni dans cet affolement de paroles qui se
structurent
et se déstructurent autour du langage
amoureux,
construction réalisée à partir
d'improvisations
orales, musicales, vocales, bien
rythmées,
martelées en cadence, sans défaillance.
"Paroles
affolées", comme les corps s'affolent dans
un
tango lancinant sur fond noir de discothèque
désertée
ou de parking délabré, où seules quatre
chaises
noires, accouplées, délimitent le vaste
espace
du théâtre de l'étoile du nord.
Ce
texte est une mise en garde contre les clichés
de
comportements frivoles qui peuvent entraîner
d'irréparables
conséquences, mais digéré et
rédigé
d'une écriture légère et directe.
L'horreur
est tournée en dérision avec un
pathétique
sobre et percutant, soutenu par une
gestuelle
ultra étudiée où chaque geste est à
sa
place, criant de vérité.
Pièce
jouée essentiellement sous forme
d'expression
corporelle où chaque mouvement
a sa
raison d'être, où chaque mimique a sa
signification
et enrichit le texte, distorsion
après
contorsion, contorsion après distorsion.
Jeu
fait de ruptures de tons, de ruptures de sens,
à
découvrir dans tous les sens. Ça bouge, ça vit,
ça
vibre, ça crie, ça parle, ça nous parle ! même si :
"parler,
ce n'est pas communiquer, parler, c'est ...
Je
sais pas ... Eh ben, quand tu sais pas,
tu
fermes ta gueule ! "
Et
c'est encore la femme blessée qui demande
pardon
... Pardon de quoi, d'exister ?
de
fouler une "terre brûlée" ?
"Je
rêve alors d'une séduction bouche cousue."
"Je
rêve, en somme, d'une histoire sans parole."
Est-ce
le rêve de l'aliénation par la réduction,
réduction
du temps de parole, réduction de tête ?
Pas
de place pour les femmes de tête
qui
à leur com-pagnon, tiennent tête !
"On
bande les yeux d'un condamné."
"On
achève un cheval blessé."
"Par
amour ou par pitié."
"Aimer,
c'est ce qu'il y a de plus beau,
Aimer,
c'est monter plus haut ! "
Le
comique vient de la juxtaposition
d'innombrables
proverbes jetés pêle-mêle,
à
cor et à cri, sur des tons différents.
Un
tourbillon de lieux communs, surgis
du
comique de situation et de quiproquos
à
propos, achève de nous faire rire.
Quand
la tension devient trop forte,
des
passages chantés font diversion
et
ôtent tout ennui. Spectacle fait
d'inattendus,
de temps décalés,
et
entrecoupé de chansons théâtralisées.
La
dernière partie va crescendo pour se
transformer
en course folle, apothéose
de
la séduction ratée ou réussie.
Il
tourne autour d'elle en se déshabillant,
il
court à tire-d'aile en décrivant
de
grands cercles dans l'arène de sa reine,
tel
un cheval caracolant autour de sa proie
qui
trépigne d'impatience ou de souffrance.
Accélération
sur une musique entraînante,
propice
à l'hystérie.
Il
passe passe sur le pas, il faut pas, le
faux
pas du mot. Il éructe des onomatopées,
"La
pipe du papa du pape Pie Pie sept pissait ..."
"Ne
dominez pas vos passions passives ...
mais
vos ra-tions ... dévorez-les ..."
onomatopées
bien frappées, donnant du sang,
du
sens aux actes.
Jeux
de mots qui se précipitent en cadence
jusqu'à
la décadence et la dé-composition
de
la parole, en trous de dé-raison, pour se
perdre
sans raison dans le noir final de l'oubli.
A
découvrir, sans oublier de Voir,
A
s'oublier soi-même pour mieux Percevoir
Tout
ce qui ressurgit du Noir
Et
nous redonne de l'Espoir.
b.c.lerideaurouge
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Le
Gorille, de A. et B.
Jodorowsky, d'après
Kafka (27-10-10) *****
Au
Lucernaire, on saute en l'air !
Kafka
qui, dans son immense oeuvre,
a si
bien décrit l'appareil judiciaire,
démêlé
son inextricable labyrinthe,
singé
l'absurdité de son système
et
poussé au paroxysme la parodie
de
justice, Kafka ne renierait pas
l'adaptation
faite de ce gorille
grandiose
qui nous invite à réfléchir
sur
nos comportements et nous
offre
une belle leçon d'humanité !
Jodorowsky
?
Il a
besoin d'un espace dépouillé
Afin
de pouvoir s'épouiller
Et
exprimer sa magnifique gestuelle,
Incroyable
expression corporelle ;
Car
c'est avec une grande souplesse
Qu'il
nous fait partager sa prouesse.
Sa
puissance simiesque occupe toute la scène
Et
nous tient en perpétuelle haleine.
Performance
physique d'une bête de scène,
Bondissante
sous le maquillage
Qui
ne lui donne plus d'âge,
Dans
un costume sur mesure
Digne
de sa généreuse démesure.
Jodorowsky
?
Doué
d'un mimétisme irrésistible,
Il
s'incarne et devient son propre combustible.
Défier
les comportements humains, il ose !
On
assiste à une véritable osmose
Entre
le jeu, le phrasé, la musique
Où
le tragique fait place au ludique.
Et
au(x) travers de tous les propos qu'il expose
Tout
vole, éclate, implose et explose :
Mise
en scène, mise en espace, mise en abîme,
Bref,
son interprétation touche au sublime.
"Regards"
lucides pour une magnifique
"Description
d'un combat", lutte animale
et
humaine, avec peu de place pour les
sentiments
de "Felice Bauer" et les
"Lettres
à Milena", mais débarrassé de la
"
Lettre au père", lèpre qui gangrène la vie
de
Franz Kafka.
Jodorowsky "Métamorphose" l'écriture de
Kafka
sans la trahir : "d'un trait de plume, on
m'avait
donné une âme". De sa "Première
souffrance",
il tire sa force. De l'homme,
il
fait "Le Procès" et dresse un "Verdict"
à
l'envoyer dans un "Terrier" à "La Colonie
pénitentiaire",
au-delà de "L'Amérique", bien
loin
de la vie de "Château".
C'est
sur "Un rêve" que s'achève l'aventure
humaine
de cet extraordinaire gorille qui,
à
son tour, juge les éminents membres de
l'académie
:
"Qui
êtes-vous pour me récompenser ?"
"C'est
moi qui vous décernerai une
récompense
le jour où votre corps (ou coeur)
se
transformera en pur esprit."
Entré
singeur, on ressort songeur …
b.c.lerideaurouge
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Récits
de femmes, de Franca Rame et
Dario Fo (22-10-10) ****
Enfin
un spectacle finement ciselé et qui fait
réfléchir
sur la condition de la femme, ou plutôt,
des
femmes. Le patriarcat, bien égratigné, ne
ressortira
pas somnambule du Funambule.
A
voir absolument,
A
consommer, ou plutôt, à méditer sans modération,
A la
place des médicaments.
Attention,
provoque des émotions !
Des
phrases percutantes, qui frappent le spectateur
et
surtout lui arrachent des rires que j'espère
salvateurs
et non complices. Des rires qui aident
à
dédramatiser les faits relatés avec un humour
léger
mais efficace.
Certes,
les auteurs ne font que dénoncer,
ou
plutôt démontrer, sans proposer de solutions, mais ce n'est
peut-être pas à eux de le faire. Ils mettent le doigt
là
où ça fait mal et nous ouvrent à la réflexion.
Cécile
Leterme, dans un rôle écrasant,
"Nous
avons toutes la même histoire" et
"Une
femme seule", est éblouissante de
vérité.
Le "Couple ouvert à deux battants"
n'est
pas en reste avec Lou Tordjman et
Sylvain
Savard.
Un
trio de choc, qui avec beaucoup de chic,
interprète
de beaux interludes joliment chantés
a
capella. Entractes musicaux qui font passer
la
pilule et digérer les humiliations subies,
siècle
après siècle, de génération en génération,
par
les femmes, qui ont bien du mal à ouvrir
les
yeux et relever la tête.
Si,
en biologie, l'homme est le parasite
de
la femme, sociologiquement la femme,
elle,
est l'exutoire de l'homme, son esclave
et
son jouet. Comment sortir de cette situation
millénaire,
multi-millionnaire, qui n'apporte ou
ne
rapporte qu'à l'homme et coûte tant à la femme ?
b.c.lerideaurouge
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Don
Juan d'après Molière, Adaptation
de Brecht (20-10-2010) ****
Au
Lucernaire
On
prend l'air,
L'air
du temps de Molière.
Allions-nous
assister à la désacralisation
du
mythe de Don Juan ? C'est la question
qu'on
pouvait se poser en voyant l'importance
accordée
aux accessoires et notamment
au
balai qui incarne un ballet de personnages,
tel
Gusman irrésistible en tête-de-loup.
La
pièce s'ouvre sur une scène
de
balayage ... devant sa porte ?
devant
la porte des idées préconçues ?
Le
balai tourne et se retourne
sur
un plateau circulaire noir
au
centre duquel trône , de dos
(l'a-t-il
dans le dos ?) Don Juan
entouré
des protagonistes de la pièce
de
Bertolt Brecht. Chacun, tour à tour,
interprète
plusieurs rôles. Il n'y a que
six
acteurs, mais leur talent en fait
apparaître
bien davantage et tous
se
montrent à leur avantage, manipulés
et
manipulant d'originales marionnettes,
véritables
actrices du drame.
Beaucoup
d'ingéniosité dans le montage
et
la représentation des personnages
sous
forme de pantins de bois et de cuir,
comme
le frère d'Elvire, ou tissés en
filets
de pêche, ou encore Monsieur Dimanche,
mannequin
endimanché dans son costume
du
dimanche et au visage de carton pâte
ou
de tissu, dont l'ombre plane au-dessus
de
Don Juan.
Au
final, la marionnette de Don Juan,
seule
marionnette minuscule du spectacle,
placée
au cœur d'un mini-théâtre de
marionnettes
déserté, laissant Guignol seul
face
à lui-même, glisse vers le néant.
Rythme
soutenu et musical déclenché par
les
comédiens eux-mêmes se servant de leur
corps
comme instrument et de leurs mains
comme
archets. Don Juan, dans l'embarras,
sait
jouer des claquettes et, pour les bruitages,
les
acteurs utilisent leur bouche.
Les
chœurs à l'antique sont agréablement
interprétés
par toute la troupe, sans oublier
les
chansons si chères à Brecht.
Des
décors humains et mouvants charment
nos
yeux. Leurs bras figurent les branches
des
arbres et donnent des fruits goulûment
avalés
par Don Juan et Sganarelle.
En
Sicile, l'action se déroule
Et à
flots le vin coule.
Autour
du plateau tous déboulent
Et,
successivement, tout s'enroule,
Et,
des uns et des autres, les faits découlent.
C'est
un Don Juan en prose
Où
tous les propos s'opposent,
Sans
aucune porte close,
Loin
des scellés qu'on appose
Et
sans ostéoporose.
Michel
Cadot nous fait le cadeau d'une
traduction
très actualisée avec son franc-parler.
L'excellent
jeu, très moderne, naturel et sans
emphase,
avec clins d'œil à notre actualité, nous
réjouit
(trivial à souhait mais avec élégance) et,
au
lieu de tourner Molière en dérision,
ajoute
beaucoup d'humour au magnifique
texte
d'anthologie universelle.
Adaptation
brechtienne très réussie et qui ne
fait
pas injure à l'éternel mythe de Don Juan,
si
souvent travesti et exploité dans toutes
les
langues par nombreux dramaturges dont
certains
n'ont écrit que des purges.
A
absorber sans modération.
b.c.lerideaurouge
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Peau
d'âMe, de Benoît Gautier
(20-10-2010) ***
Peau
d'âMe, avec un M Majuscule,
car tout
est Majeur dans ces MoMents Merveilleux,
Magnifiquement écrits et
Mis en scène par Benoît
Gautier,
Magistralement interprétés par Nadine Girard et Sylvain
Savard.
On
assiste à une céréMonie Mortuaire Maquillée de paupières closes
sur lesquelles sont peints d'iMMenses yeux verts qui nous fixent et
pénètrent le tréfonds de notre âMe. Les visages sont très
expressifs, sans être excessifs,
et la bouche de Nadine Girard est à
se tordre
de
rire quand elle incarne avec suavité les MoMents atroces de ces
contes de fées,
féeries
lointaines et proches, fées et rires.
Fais
et ris, semblent nous dire le garçon doré,
petit
héros de nos souvenirs enchantés,
et
sa complice qui se glisse dans ses rêves,
dans
nos rêves.
"Mieux vaut rêver sa vie que
ne pas vivre du tout".
J'ai
revu avec un plaisir neuf les contes
arrangés
de cette Peau d'âMe, comme si je les entendais pour la preMière
fois, éMerveillée de redécouvrir tous les récits de Mon enfance,
éMue, avec le coeur qui se serre à l'évocation de Peau d'âne,
ayant hâte de vivre la suite des péripéties de ces contes
huMoristiqueMent revisités et brillaMMent servis à notre envie
gloutonne.
Des
psychocontes psychédéliques, psychédélires garantis, dont
l'interprétation nous prend aux tripes et tripatouille nos
sensations de bonheur. On se délecte de ce texte vif et très drôle
et on est constaMMent surpris, dans l'attente de savoir à quelle
sauce on va être dégusté.
Décor
de catacombes avec un ossuaire de
deux
crânes, deux candélabres, deux tables,
deux
chaises, sur d'iMMenses draps blancs recouverts d'innombrables
Mini-bougies, tels de petits nénuphars flottant éparpillés sur la
scène, grains de sable, cailloux seMés, parseMés d'idées.
Cette
partition pour deux coMédiens hors pair est Menée tambour battant,
avec un rythMe d'enfer et une Musique appropriée.
Les
deux comédiens, par un défilé d'accents
tous
plus vrais les uns que les autres, Multiplient
les
acteurs du drame comme on Multiplie les
petits
pains éMiettés. Les passages aux accents
québécois
sont particulièrement réjouissants et
savoureux.
J'ai
assisté à un superbe spectacle,
représentation
subliMée, qui hérisse le poil
de
plaisir à en avoir la chair de poule
et
frissonner d'éMerveillement.
b.c.lerideaurouge
(cliquer
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Thelma,
de Claude Bonin
(19-10-10) ****
Dans
le cadre du festival d'un automne à tisser,
Claude
Bonin nous offre sa vision dédramatisée
de
la mort et du deuil. On pénètre de plain-pied
dans
le thème avec cette phrase d'ouverture et
de
clôture, si simple et si profonde en même temps,
où
tout est dit : "Je me nomme Thelma et je suis morte."
Mais
personne n'est triste, même lorsque le tombeau
se
referme et que le spectacle s'achève sur cette note
d'
espoir : "Il ne faut pas avoir peur de la mort. Moi-même
je
suis morte et je n'ai pas peur ... Voilà, c'est fini !"
En
une heure de temps, on part à la recherche de soi
et
des odeurs oubliées comme celle du pain que l'on
pétrit
aussi du regard. Ce regard, on le pose sur les mains
lumineuses
de Thelma et on a envie de pétrir avec elle,
et
les mini-masques et la vie. On désire partir avec elle
en
quête de l'odeur du théâtre et la lui ramener en guise
de
partage. Les figurines de pâte à modeler modèlent
les
images qui nous imprègnent et nous accompagnent
dans
notre voyage d'initiation à la paix intérieure.
Un
joli conte pour apprivoiser la mort, agréablement
incarné
par Mariann Mathéus dont la diction impeccable
coule
sur nous comme un doux sable. Elle nous berce
d'émotions
comme elle berce ses enfants, petites
marionnettes
de pâte à pain dont on croit percevoir
l'odeur
fraîche et chaude. Sous ses doigts agiles, les
visages
de pâte à pain prennent vie, s'animent d'expressions
continuellement
renouvelées et criantes de vérité.
Anton,
le plus jeune, se recompose sans cesse un visage
de
pâte de pain, fragile et poignant. Il doit respirer comme
respire
la pâte de pain puis, tout simplement, meurt de
l'indifférence
du monde et n'est plus qu'un visage rond,
saupoudré
de farine comme une pluie de terre déversée
sur
un cercueil.
Thelma,
un spectacle à mourir de plaisir et de doux sourires,
à
l'Epée de bois, en pleine Cartoucherie de Vincennes.
b.c.lerideaurouge
Pablo
Zani
à l'école, de Lise Martin (06-10-2010) ****
Au
théâtre Daniel- Sorano,
C'est
là qu'il faut venir faire un saut !
J'ai vécu ce soir
Un spectacle d'espoir !
Soirée magique,
Prestation féerique,
Une rencontre authentique ...
Tout est à l'unisson :
Le jeu, le décor, le son !
Une leçon, une consécration ...
Entre lui et le public
Se noue une véritable idylle ;
C'est un moment unique
Où chacun jubile ;
Et la salle en délire,
Après un grand moment de rire,
Sous le masque ôté
Négligemment posé de côté
Ainsi qu'un chat débotté,
De découvrir le comédien,
Plus rien ne la retient.
Et c'est par une ovation
Que s'exprime notre émotion !
b.c.lerideaurouge
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de Envie de théâtre)
Aimez-vous
la nuit ?, de Julien Séchaud au
Guichet Montparnasse (26-09-2010) ***
Julien
Séchaud ... c'est chaud !
C'est
brillant de sincérité,
Ecrit
avec un grand doigté.
Ce
Guichet-ier intellectuel
Nous
ouvre ses jeunes ailes.
Premier
essai déjà transformé,
De
bonheur on est transporté.
Il
nous livre avec ardeur
Ses
réflexions en profondeur.
Interprété
avec brio
Par
le sympathique trio
De
choc du Guichet Montparnasse,
Où
seulement sur scène
Un
personnage trépasse
Offrant
à un autre la vie saine.
Et
même un quatuor
Si
les élèves il faut inclure encore !
Et
c'est très ému que l'on sort
Avec
un coeur en plein essor ...
b.c.lerideaurouge
(cliquer
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Ce soir
au Guichet Montparnasse
(16-05-2007)
J'espère que le mois
écoulé,
et non pas écroulé, a été fructueux en émotions artistiques.
La "Charmante Soirée" censée vous divertir dès 18h45 au premier
service du "Guichet Montparnasse"
se dé-compose en un tête-à-tête, sans prise de tête, avec deux petits
hors-d'oeuvre,
chefs-d'oeuvre de Courteline : "Les Boulingrin" et "La Peur
des coups",
mélange savamment dosé de saveurs piquantes qui devraient mettre en
bouche
le spectateur averti, même s'il ne l'est pas.
Puisse le jeu des acteurs transformer ces amuse-gueule pour fine gueule
et fine bouche,
(si la pâte se brise, si l'appât a prise), en un plat de résistance
pour accueillir
le second service de 20h30 avec les "Non-Dits" habituels ou inhabituels.
Que ne dit-on avec les non-dits de la vie et d'ailleurs, sans frayeur ?
A découvrir sur place ce spectacle d'un auteur vivant (Grégoire
Christophe)
bien vivant puisque venant, revenant, intervenant dans sa pièce.
Il dit : "on choisit pas ses amis, on choisit pas sa famille ..."
(ça, c'est à voir, va savoir, ça se discute, ça se dispute, ça se
suppute ...)
Réponse attendue incessamment ou sous peu et, si possible, élégamment ou
également au .. .. .. .. ..
b.c.lerideaurouge
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Cinna de
Corneille (saison 1999-2000)
A la Cité Universitaire, un horrible crime fut
commis ...
On y assassina Cinna. Fuyez, il est encore temps !
Un candélabre à la main, tâtonnez à travers un décor
délabré et lugubre. Echappez à la monotonie
crépusculaire et inaudible de cet affreux spectacle.
Un écueil à éviter absolument, sous peine d'ennui
mortel et d'un profond dégoût pour l'oeuvre de
Corneille qui, sans l'aide acharnée et destructrice de
la Cité Universitaire, serait restée un chef d'oeuvre.
b.c.lerideaurouge
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Les Fourberies de Scapin de Molière (19-05-1999)
Un décor agréable et des
costumes
hauts en couleur
aident à digérer les anachronismes mais ne parviennent
pas à faire oublier le mauvais jeu des acteurs.
De la comedia del arte, on ne retiendra que le
bariolé
des couleurs, mais le reste n'est que pitreries burlesques.
A l'agilité fait place la lourdeur, et la
souplesse des
sauts et des gestes est celle d'un troupeau d'hippopotames
qui se seraient trompés de siècle.
Mais le ridicule ne tue pas et les
enfants rient aux éclats.
Normal, c'est l'Ecla-théâtre !
b.c.lerideaurouge
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La bonne âme du Sé-Thouan de Bertolt Brecht (18-05-1999)
Du très bon Brecht pour un
spectacle
excellent. Les dix
comédiens, comme les dix commandements bien suivis,
se déchaînent et vibrent de toutes leurs cordes pour interpréter au TEP
vingt-six personnages. Une bien belle
distribution, décuplée par dix talents, tous à l'unisson.
Pas de fausses notes. Une portée musicale rondement menée jusqu'à son
terme.
Brecht a l'art de simplifier ce qui est
compliqué. Il met,
à la portée de tous, les dilemmes les plus difficiles à
résoudre, nous les renvoie à nous-mêmes et soudain la
lumière nous apparaît. Du tragique, nous cultivons les
sourires, et, des fleurs de rhétorique, naissent nos pensées
puis s'épanouissent nos réflexions.
D'apparence frivole, cette opérette dramatique
aborde
les thèmes les plus cruciaux. Les problèmes sociaux, issus
des différentes couches sociales (de la population) se
posent à nous et, par l'écriture claire de Brecht, nous avons
l'impression de les comprendre enfin.
b.c.lerideaurouge
(cliquer ici pour revenir au sommaire de Souvenirs de théâtre)
Peau
d'âme, (1999)
Au
Guichet Montparnasse, sous l’égide de la compagnie BAFDUSKA
THEATRE, Benoit Gautier, met en scène le fruit de son imagination
Peau d’âme. Il y dirige un Sylvain Savard vibrant de sincérité.
Il surgit d’un cercle lunaire, les yeux dans les étoiles, avec
l’émerveillement d’un petit prince accoudé à la planète Rêve.
C’est
une oeuvre poétique magnifiquement orchestrée, où un « livrophage
» prend tout ce qu’il lit pour argent comptant, avec une naïveté
désarmante. Une espèce d’osmose, entre harmonie du jeu, mise en
scène et musique, nous imprègne.
Rêve
et réalité ne font qu’un. Quelle importance puisqu’on y croit.
Les contes de Perrault, revisités avec une écriture moderne et
humoristique, nous livrent de jolis jeux de mots. L’acteur ne nous
raconte pas Le petit Poucet, il est le petit Poucet. Dans Peau d’âne,
il est l’âne. On suit avec bonheur cet « expert en imaginaire…
qui saute par-dessus la barrière de l’horizon ». C’est un autre
petit prince dont le suicide n’arrive plus à la cheville mais au
cerveau.
Si
l’auteur évoque simplement Cendrillon, Le Chat Botté ou La Belle
au Bois dormant, il nous plonge dans le tragique, l’horreur et le
sanglant avec le loup du Petit chaperon rouge (l’autre côté du
Petit chaperon rouge, celui de la psychanalyse) et Barbe-Bleue. Ce
texte émouvant prolonge les contes dans leur éternité. Au moment
où l’on croit sombrer dans le mélo, le rire reprend le dessus,
entre deux contes, et Les Fées nous emportent dans un
univers de fleurs et de pierres précieuses, mais aussi de serpents
et de crapauds. Toute la magie du bon et du méchant, brodée autour
d’un collier de perles rares et de pétales de roses. « Sans
méchant, pas d’intrigue possible et donc pas de fin heureuse ! »
Récit
entrecoupé de poèmes ludiques bien rythmés, ironiques et
oniriques. Une alternance de prose et de vers agréablement scandés.
« Défie, défie, défie-moi. Méfie, méfie, méfie-toi… Si tu te
fais la belle mon joli, c’est ta vie qui part aussi ! ».
Si
au théâtre il aime Prévert et Cocteau dont il a l’esprit, au
cinéma il s’extasie sur Demy, Deneuve et Truffaut. « Au cinéma,
tout est faux, mais pour de vrai ! »
Une
symphonie des couleurs pour un décor noir et rouge. Des tissus
chatoyants, mordorés, moirés, « moelleux ». Le rouge du théâtre,
rouge sang, rouge passion, rouge tragique et le noir du cinéma, noir
de la mort. Un bleu lumière, bleu électrique, bleu violet lumineux,
bleu de la magie et du fond des temps. Le jaune du soleil que l’on
a dans le cœur et qu’on ne voit pas sur scène. Les couleurs de
l’éclair, l’éclair qui tue. Lumière jaune du vélo jaune,
celui qu’on a dans la tête, et qui se fond, tel un fondu enchaîné,
dans le noir de l’immensité.
b.c.lerideaurouge
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